C’est l’événement de cette rentrée télé 2019, un documentaire fleuve sur la Ve République d’une durée de 3 heures, diffusé en prime time sur une grande chaîne française.
Et c’est un réalisateur bien connu des Bastiais, Gabriel Le Bomin qui est aux commandes.
Passionné d’histoire, on se souvient de son film Les Fragments d’Antonin sur les gueules cassées lors de la Première Guerre mondiale ou plus récemment de Nos Patriotes son film sur un jeune tireur sénégalais qui devient résistant dans les Vosges pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il s’attaque ici à un véritable pan de notre histoire avec une répercussion très forte au vu des événements récents qui secouent le pays et le peuple français (gilets jaunes). Mais également à l’image des crises européennes et mondiales telles que les migrations et la forte poussée du nationalisme et du populisme.
Le tour de force est de réussir à faire parler trois anciens présidents de la République – Valery Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy et François Hollande – qui ont accepté de faire le récit de leur mandat, de raconter ces heures où ils sont seuls à décider, lorsque tout peut basculer. On retrouve également huit anciens premiers ministres, quatre présidents du Conseil constitutionnel, une dizaine de ministres régaliens qui livrent les secrets de ces moments de tension intense quand, dans la solitude de l’Élysée, chaque Président écrit la grande Histoire.
La mise en scène est d’une incroyable élégance, se substituant à son sujet, laissant parler les protagonistes entre deux images d’archives. Le film suit la chronologie de l’Histoire mais se permet des sauts dans le temps pour aborder certaines thématiques communes telles que la maladie d’un chef de l’état dans l’exercice de ses fonctions (Georges Pompidou et François Mitterrand) ou la problématique du nucléaire.
Quand on interroge Gabriel Le Bomin, à l’écriture et à la réalisation, il explique pourquoi il a accepté un tel projet. « La Ve République fête ses soixante ans, au moment même où elle est le plus contestée. Cet anniversaire permet de mettre en perspective cette Constitution et l’exercice du pouvoir qui s’y attache. Il était donc temps d’exposer ce qui fait l’originalité de la Ve République : l’extrême concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul homme.
Nous avons tout de suite opté pour un récit fortement incarné, c’est-à-dire que l’Histoire se raconte par le témoignage direct de ceux qui l’ont faite et vécue.
Nous avons été très surpris par l’envie qu’avaient ces hommes et femmes politiques de se confronter à l’exercice, d’oser affronter un bilan tout en s’inscrivant dans une histoire longue, dont ils ont hérité et qu’ils ont façonnée. […] sans gommer les différences culturelles qui cristallisent la vie politique française, il est vite devenu évident qu’avoir exercé le pouvoir exécutif à son plus haut niveau donne à chacun une hauteur de vue assez convergente. »
Il poursuit : « Plutôt que de partir sur une histoire exhaustive de la Ve République, nous avons décidé d’axer le récit sur une question très simple : comment le pouvoir exécutif utilise la Constitution pour affronter et résoudre les crises que le pays affronte ? »
Il conclut : « Plus que jamais les français ont besoin de réfléchir ensemble, au même moment, à ce qui fait la loi organique qui organise le pacte national. Trois heures de documentaire ne sont pas de trop pour remplir cet objectif de service public. »
Un documentaire fleuve et passionnant dans lequel tous finissent par s’interroger : la Ve République a-t-elle encore un avenir ?
« Ve République, au cœur du pouvoir » Un documentaire de Gabriel Le Bomin, co-écrit avec Patrice Duhamel et raconté par Denis Podalydès, de la Comédie-Française. Diffusion mardi 15 janvier à 21h sur France 2.
Et c’est un réalisateur bien connu des Bastiais, Gabriel Le Bomin qui est aux commandes.
Passionné d’histoire, on se souvient de son film Les Fragments d’Antonin sur les gueules cassées lors de la Première Guerre mondiale ou plus récemment de Nos Patriotes son film sur un jeune tireur sénégalais qui devient résistant dans les Vosges pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il s’attaque ici à un véritable pan de notre histoire avec une répercussion très forte au vu des événements récents qui secouent le pays et le peuple français (gilets jaunes). Mais également à l’image des crises européennes et mondiales telles que les migrations et la forte poussée du nationalisme et du populisme.
Le tour de force est de réussir à faire parler trois anciens présidents de la République – Valery Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy et François Hollande – qui ont accepté de faire le récit de leur mandat, de raconter ces heures où ils sont seuls à décider, lorsque tout peut basculer. On retrouve également huit anciens premiers ministres, quatre présidents du Conseil constitutionnel, une dizaine de ministres régaliens qui livrent les secrets de ces moments de tension intense quand, dans la solitude de l’Élysée, chaque Président écrit la grande Histoire.
La mise en scène est d’une incroyable élégance, se substituant à son sujet, laissant parler les protagonistes entre deux images d’archives. Le film suit la chronologie de l’Histoire mais se permet des sauts dans le temps pour aborder certaines thématiques communes telles que la maladie d’un chef de l’état dans l’exercice de ses fonctions (Georges Pompidou et François Mitterrand) ou la problématique du nucléaire.
Quand on interroge Gabriel Le Bomin, à l’écriture et à la réalisation, il explique pourquoi il a accepté un tel projet. « La Ve République fête ses soixante ans, au moment même où elle est le plus contestée. Cet anniversaire permet de mettre en perspective cette Constitution et l’exercice du pouvoir qui s’y attache. Il était donc temps d’exposer ce qui fait l’originalité de la Ve République : l’extrême concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul homme.
Nous avons tout de suite opté pour un récit fortement incarné, c’est-à-dire que l’Histoire se raconte par le témoignage direct de ceux qui l’ont faite et vécue.
Nous avons été très surpris par l’envie qu’avaient ces hommes et femmes politiques de se confronter à l’exercice, d’oser affronter un bilan tout en s’inscrivant dans une histoire longue, dont ils ont hérité et qu’ils ont façonnée. […] sans gommer les différences culturelles qui cristallisent la vie politique française, il est vite devenu évident qu’avoir exercé le pouvoir exécutif à son plus haut niveau donne à chacun une hauteur de vue assez convergente. »
Il poursuit : « Plutôt que de partir sur une histoire exhaustive de la Ve République, nous avons décidé d’axer le récit sur une question très simple : comment le pouvoir exécutif utilise la Constitution pour affronter et résoudre les crises que le pays affronte ? »
Il conclut : « Plus que jamais les français ont besoin de réfléchir ensemble, au même moment, à ce qui fait la loi organique qui organise le pacte national. Trois heures de documentaire ne sont pas de trop pour remplir cet objectif de service public. »
Un documentaire fleuve et passionnant dans lequel tous finissent par s’interroger : la Ve République a-t-elle encore un avenir ?
« Ve République, au cœur du pouvoir » Un documentaire de Gabriel Le Bomin, co-écrit avec Patrice Duhamel et raconté par Denis Podalydès, de la Comédie-Française. Diffusion mardi 15 janvier à 21h sur France 2.
De Gaulle en projet
Après ce magnifique documentaire, Gabriel Le Bomin ne perd pas de temps et travaille déjà à son prochain long métrage sur la vie du général de Gaulle. Le projet n’en est qu’au balbutiement mais secoue déjà le petit monde du cinéma. Avec les succès de Les Heures Sombres sur Winston Churchill ou plus récemment Vice d’Adam McKay sur le vice-président Dick Cheney, les biopics « politiques » et historiques ont le vent en poupe.
C’est l’acteur Lambert Wilson qui a décidé d’entrer dans la peau du célèbre militaire, résistant et homme d’état disparu en 1970.
En juin dernier, l’acteur regrettait, au micro d’un de nos confrères, qu’« un homme d’état comme le Général de Gaulle soit boudé par le cinéma. » Il espérait vraiment pouvoir jouer ce rôle dans un long-métrage qui lui avait alors été proposé par le réalisateur. « Ce serait vraiment autour de l'appel de juin 40 », expliquait-il alors, « mais c'est aussi pour réhabiliter un couple. On parle toujours du général de Gaulle, et on ne parle pas beaucoup d'Yvonne alors qu'il y a quelque chose de très romantique et romanesque comme dans Le Discours d'un roi ou plus, récemment, dans Les Heures sombres sur Churchill. »
C’est l’acteur Lambert Wilson qui a décidé d’entrer dans la peau du célèbre militaire, résistant et homme d’état disparu en 1970.
En juin dernier, l’acteur regrettait, au micro d’un de nos confrères, qu’« un homme d’état comme le Général de Gaulle soit boudé par le cinéma. » Il espérait vraiment pouvoir jouer ce rôle dans un long-métrage qui lui avait alors été proposé par le réalisateur. « Ce serait vraiment autour de l'appel de juin 40 », expliquait-il alors, « mais c'est aussi pour réhabiliter un couple. On parle toujours du général de Gaulle, et on ne parle pas beaucoup d'Yvonne alors qu'il y a quelque chose de très romantique et romanesque comme dans Le Discours d'un roi ou plus, récemment, dans Les Heures sombres sur Churchill. »