Emmanuelle De Gentili, 1ère secrétaire de la fédération socialiste de Haute-Corse et conseillère municipale de Bastia.
- Pourquoi avez-vous finalement décidé de conduire une liste aux municipales de 2014 ?
- Il y a déjà plusieurs mois que je réfléchis à cette possibilité. J’en avais déjà fait état, dans les médias, en juin. Puisqu’il n’y a pas de candidat sortant dans cette élection, il est normal que tous les partis politiques puissent aller devant les électeurs bastiais pour leur donner le choix. Dans ce contexte-là, un parti de gouvernement, comme le Parti socialiste (PS), est tout à fait légitime à conduire une liste.
- Vous présentez-vous sous l’étiquette PS ?
- Oui. Je me présenterai sous l’étiquette socialiste avec une liste d’ouverture. Dans une élection locale, on vous reconnaît plus pour le travail que vous faites que pour votre appartenance politique.
- Avez-vous obtenu l’accord des instances nationales du PS ?
- L’accord interviendra au mois de décembre. Mais, dans tous les cas de figure, j’irai à cette élection qui sera celle du choc des personnalités. Dans la mesure où il y a une transition politique, en tant que représentante du PS en Haute-Corse, je ne peux pas être absente. Au 1er tour, les électeurs votent pour choisir une personnalité, un projet, des idées et une équipe qui ira, au 2nd tour, constituer une union pour remporter l’élection et gérer la ville. Avoir peur de donner le choix aux Bastiais est anti-démocratique !
- Mais, pourquoi y aller seule ?
- Par cohérence politique ! Je m’inscris dans un débat d’idées et de valeurs progressistes de gauche. Je ne peux pas être différente au niveau local de ce que je suis au niveau régional et des soutiens que j’apporte au niveau national. Je soutiens la politique menée par Paul Giacobbi au niveau régional et celle du gouvernement au niveau national. J’ai besoin de retrouver cette cohérence au niveau local. Je ne la retrouve pas quand je vois la position du Parti communiste par rapport au gouvernement ou celle des communistes de Haute-Corse par rapport à la politique régionale. Le vote sur la réforme des institutions et de la Constitution a bien montré que nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d’ondes.
- Est-ce aussi valable pour Jean Zuccarelli qui conduit la liste PRG ?
- Il est clair que je ne suis pas du tout sur les mêmes positions que Jean Zuccarelli au niveau régional. De plus, je ne reconnais pas l’idée qui prétend que l’union au 1er tour est plus forte pour présenter aux électeurs des projets. Je ne crois pas qu’on puisse étouffer toute la gauche pour faire exister une représentation qui ne reposerait pas sur les valeurs progressistes que je défends.
- Au moment où se tiennent les discussions pour refaire l’union de la gauche, ne va-t-on pas vous accuser de semer la désunion ?
- Je ne suis pas du tout d’accord avec cette approche. D’abord, le PRG subit, déjà, une désunion en son sein. Il serait donc exagéré d’aller chercher des poux chez les autres ! Ensuite, en 2001, le PS avait été exclu de l’union sans aucune discussion. Le PRG ne peut pas, quand ça l’arrange, parler d’union et, quand ça ne l’arrange plus, accuser de désunion, ceux qui veulent se présenter. Il n’est pas propriétaire de Bastia ! Si une élection comporte deux tours, c’est pour, au 1er tour, donner le choix aux citoyens et décider, au 2nd tour, la manière dont doit se composer une union et une gouvernance pour l’avenir de Bastia. Sinon, on peut prendre un arrêté et désigner, d’autorité, le maire pour les 30 prochaines années !
- Trois candidats, n’est-ce pas prendre le risque d’une fracture dangereuse pour la gauche bastiaise ?
- Pas du tout ! Il n’y a pas de maire sortant ! Si Emile Zuccarelli avait été candidat, il était tout à fait légitime à se représenter, la question de l’union de la gauche ne se serait pas posée et nous serions restés solidaires dans le cadre de cette union. Aujourd’hui, la donne est complètement différente. Le maire sortant a décidé de ne pas se représenter. Nous allons partager un bilan qui est son bilan et celui de son équipe, personne ne peut se l’approprier. En ce qui concerne l’avenir, plutôt que de décider dans une antichambre les représentations des uns et des autres, il est légitime que les Bastiais, par leur vote, décident à qui ils font confiance.
- On a parlé de tractations sur des postes. Qu’en est-il réellement ?
- Si j’avais simplement voulu être tranquille et obtenir un poste, j’aurais participé à une union. Aujourd’hui, prendre la responsabilité de mener une liste malgré le potentiel local du PS et la situation nationale, c’est plus du courage politique que le souhait de défendre un égo !
- On vous prête de viser la présidence de la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia) et de vous présenter, faute de l’avoir obtenue. Que répondez-vous ?
- C’est trop facile de renvoyer la faute sur les autres plutôt que d’assumer ses propres décisions et ses propres choix ! Depuis le mois de juin, nous souhaitons au PS que toutes les composantes politiques de la gauche présentent des listes pour donner le choix aux Bastiais. Il n’a jamais été question de présidence de la CAB ou de postes en mairie ! En plus, c’est une insulte pour les maires des autres communes de penser que c’est Bastia qui va décider du nom du président de la CAB. C’est une élection de 3ème tour où les communes ont un poids très important. Bastia n’est pas en mesure, à elle seule, de décider !
- Si la gauche perd la mairie, ne craignez-vous pas qu’elle vous en impute, ainsi qu’à François Tatti, la faute ?
- Chacun doit prendre ses responsabilités. Quand on se présente à une élection, c’est pour gagner et devenir le leader. Si on n’est pas leader, il faut se poser la question du leadership ! Ma position à gauche est suffisamment claire pour que je puisse autant que les autres revendiquer une recomposition de la gauche autour des idées que je porte. Je ne vois pas pourquoi quelqu’un pourrait être plus légitime qu’un autre à défendre les valeurs de gauche. Je suis, en tant que leader d’un parti, aussi légitime que les autres leaders du PC, du PRG et même de l’opposition. Participent à cette élection le leader de Femu a Corsica, une personne très représentative de Corsica Libera, le leader de la droite bastiaise, pourquoi le leader du PS ne serait-il pas présent !
- Quel est, en terme électoral, votre challenge ?
- Mon challenge est de pouvoir arriver à passer le cap du 1er tour et, pourquoi pas, qu’une femme soit maire de Bastia !
- Et, si vous ne passez pas le cap du 1er tour ?
- Pourquoi ? Vous n’imaginez pas une femme maire de Bastia ! Je suis très déterminée. Je pense que les Bastiais attendent de la cohérence et du travail au quotidien, d’être proche d’eux et de proposer une vision un peu ambitieuse de Bastia. Je m’inscris dans cette dynamique-là.
- Votre vision est-elle différente de celle de Jean Zuccarelli ?
- On le verra tout au long de la campagne qui, aujourd’hui, est loin d’être un débat d’idées. Je souhaite qu’elle ne soit pas une campagne anxiogène comme elle semble se dessiner, mais un débat sur le fond, les projets, la vision de la ville et son avenir. Je m’inscris dans un dialogue avec les Bastiais pour proposer ma vision de l’avenir qui veut maintenir l’âme de la ville en préparant la transition vers les nouveaux projets à long terme comme celui du port de la Carbonite.
- Pensez-vous que la gauche se regroupera au 2nd tour autour de son candidat qui arrivera en tête ?
- On va, bien entendu, se regrouper au 2nd tour. J’espère être à l’origine de ce rassemblement autour de projets et d’idées progressistes de gauche que je défends. Je souhaite que les Bastiais me fassent confiance sur ce sujet.
- Pourriez-vous rallier d’autres formations qui ne sont pas de gauche ?
- Je suis étonnée de ce type de questions dans la mesure où la campagne débute à peine. Nous essayons d’élever le débat sur des questions d’idées et de projets. Je me refuse à le ramener à une problématique de 2nd tour, voire de 3ème tour. C’est beaucoup trop tôt !
- François Tatti dresse un bilan assez sévère de la gestion Zuccarelli. Etes-vous d’accord avec son appréciation ?
- Non. Je ne partage pas du tout le même angle de vue dans la mesure où j’ai participé à la gestion pendant 6 ans. Ce fut une expérience très enrichissante. Nous avions un projet ambitieux et nous avons essayé de le réaliser au maximum. Mais être aux responsabilités donne, aussi, beaucoup d’humilité sur tout ce qu’on voudrait faire mais qu’on n’a pas la capacité technique et financière de faire dans des délais contraints. Je crois que nous pouvons être, collectivement, satisfaits. Je vais utiliser cette expérience pour mettre la barre un peu plus haut dans les projets que je défendrai pour la ville.
- Bastia est-il mûr, selon vous, pour une alternance politique ?
- Lorsqu’on regarde les changements qui s’opèrent au niveau régional, on peut être très optimiste. Il y a encore 5 ans, il semblait impossible d’imaginer qu’il y aurait une majorité pour voter une réforme institutionnelle, voire constitutionnelle. Aujourd’hui, la population est prête à accepter de grands changements. Elle a acquis une maturité politique et est sensible à ces questions. La politique est menée de manière différente. Les élus ont beaucoup plus de responsabilités. Une nouvelle génération souhaite s’investir plus et autrement dans les affaires de la ville.
Propos recueillis par Nicole MARI
A lire aussi la précédente interview d’Emmanuelle de Gentili sur les élections municipales de Bastia en juin 2013 : Emmanuelle De Gentili : « Je veux garder Bastia à gauche »
- Il y a déjà plusieurs mois que je réfléchis à cette possibilité. J’en avais déjà fait état, dans les médias, en juin. Puisqu’il n’y a pas de candidat sortant dans cette élection, il est normal que tous les partis politiques puissent aller devant les électeurs bastiais pour leur donner le choix. Dans ce contexte-là, un parti de gouvernement, comme le Parti socialiste (PS), est tout à fait légitime à conduire une liste.
- Vous présentez-vous sous l’étiquette PS ?
- Oui. Je me présenterai sous l’étiquette socialiste avec une liste d’ouverture. Dans une élection locale, on vous reconnaît plus pour le travail que vous faites que pour votre appartenance politique.
- Avez-vous obtenu l’accord des instances nationales du PS ?
- L’accord interviendra au mois de décembre. Mais, dans tous les cas de figure, j’irai à cette élection qui sera celle du choc des personnalités. Dans la mesure où il y a une transition politique, en tant que représentante du PS en Haute-Corse, je ne peux pas être absente. Au 1er tour, les électeurs votent pour choisir une personnalité, un projet, des idées et une équipe qui ira, au 2nd tour, constituer une union pour remporter l’élection et gérer la ville. Avoir peur de donner le choix aux Bastiais est anti-démocratique !
- Mais, pourquoi y aller seule ?
- Par cohérence politique ! Je m’inscris dans un débat d’idées et de valeurs progressistes de gauche. Je ne peux pas être différente au niveau local de ce que je suis au niveau régional et des soutiens que j’apporte au niveau national. Je soutiens la politique menée par Paul Giacobbi au niveau régional et celle du gouvernement au niveau national. J’ai besoin de retrouver cette cohérence au niveau local. Je ne la retrouve pas quand je vois la position du Parti communiste par rapport au gouvernement ou celle des communistes de Haute-Corse par rapport à la politique régionale. Le vote sur la réforme des institutions et de la Constitution a bien montré que nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d’ondes.
- Est-ce aussi valable pour Jean Zuccarelli qui conduit la liste PRG ?
- Il est clair que je ne suis pas du tout sur les mêmes positions que Jean Zuccarelli au niveau régional. De plus, je ne reconnais pas l’idée qui prétend que l’union au 1er tour est plus forte pour présenter aux électeurs des projets. Je ne crois pas qu’on puisse étouffer toute la gauche pour faire exister une représentation qui ne reposerait pas sur les valeurs progressistes que je défends.
- Au moment où se tiennent les discussions pour refaire l’union de la gauche, ne va-t-on pas vous accuser de semer la désunion ?
- Je ne suis pas du tout d’accord avec cette approche. D’abord, le PRG subit, déjà, une désunion en son sein. Il serait donc exagéré d’aller chercher des poux chez les autres ! Ensuite, en 2001, le PS avait été exclu de l’union sans aucune discussion. Le PRG ne peut pas, quand ça l’arrange, parler d’union et, quand ça ne l’arrange plus, accuser de désunion, ceux qui veulent se présenter. Il n’est pas propriétaire de Bastia ! Si une élection comporte deux tours, c’est pour, au 1er tour, donner le choix aux citoyens et décider, au 2nd tour, la manière dont doit se composer une union et une gouvernance pour l’avenir de Bastia. Sinon, on peut prendre un arrêté et désigner, d’autorité, le maire pour les 30 prochaines années !
- Trois candidats, n’est-ce pas prendre le risque d’une fracture dangereuse pour la gauche bastiaise ?
- Pas du tout ! Il n’y a pas de maire sortant ! Si Emile Zuccarelli avait été candidat, il était tout à fait légitime à se représenter, la question de l’union de la gauche ne se serait pas posée et nous serions restés solidaires dans le cadre de cette union. Aujourd’hui, la donne est complètement différente. Le maire sortant a décidé de ne pas se représenter. Nous allons partager un bilan qui est son bilan et celui de son équipe, personne ne peut se l’approprier. En ce qui concerne l’avenir, plutôt que de décider dans une antichambre les représentations des uns et des autres, il est légitime que les Bastiais, par leur vote, décident à qui ils font confiance.
- On a parlé de tractations sur des postes. Qu’en est-il réellement ?
- Si j’avais simplement voulu être tranquille et obtenir un poste, j’aurais participé à une union. Aujourd’hui, prendre la responsabilité de mener une liste malgré le potentiel local du PS et la situation nationale, c’est plus du courage politique que le souhait de défendre un égo !
- On vous prête de viser la présidence de la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia) et de vous présenter, faute de l’avoir obtenue. Que répondez-vous ?
- C’est trop facile de renvoyer la faute sur les autres plutôt que d’assumer ses propres décisions et ses propres choix ! Depuis le mois de juin, nous souhaitons au PS que toutes les composantes politiques de la gauche présentent des listes pour donner le choix aux Bastiais. Il n’a jamais été question de présidence de la CAB ou de postes en mairie ! En plus, c’est une insulte pour les maires des autres communes de penser que c’est Bastia qui va décider du nom du président de la CAB. C’est une élection de 3ème tour où les communes ont un poids très important. Bastia n’est pas en mesure, à elle seule, de décider !
- Si la gauche perd la mairie, ne craignez-vous pas qu’elle vous en impute, ainsi qu’à François Tatti, la faute ?
- Chacun doit prendre ses responsabilités. Quand on se présente à une élection, c’est pour gagner et devenir le leader. Si on n’est pas leader, il faut se poser la question du leadership ! Ma position à gauche est suffisamment claire pour que je puisse autant que les autres revendiquer une recomposition de la gauche autour des idées que je porte. Je ne vois pas pourquoi quelqu’un pourrait être plus légitime qu’un autre à défendre les valeurs de gauche. Je suis, en tant que leader d’un parti, aussi légitime que les autres leaders du PC, du PRG et même de l’opposition. Participent à cette élection le leader de Femu a Corsica, une personne très représentative de Corsica Libera, le leader de la droite bastiaise, pourquoi le leader du PS ne serait-il pas présent !
- Quel est, en terme électoral, votre challenge ?
- Mon challenge est de pouvoir arriver à passer le cap du 1er tour et, pourquoi pas, qu’une femme soit maire de Bastia !
- Et, si vous ne passez pas le cap du 1er tour ?
- Pourquoi ? Vous n’imaginez pas une femme maire de Bastia ! Je suis très déterminée. Je pense que les Bastiais attendent de la cohérence et du travail au quotidien, d’être proche d’eux et de proposer une vision un peu ambitieuse de Bastia. Je m’inscris dans cette dynamique-là.
- Votre vision est-elle différente de celle de Jean Zuccarelli ?
- On le verra tout au long de la campagne qui, aujourd’hui, est loin d’être un débat d’idées. Je souhaite qu’elle ne soit pas une campagne anxiogène comme elle semble se dessiner, mais un débat sur le fond, les projets, la vision de la ville et son avenir. Je m’inscris dans un dialogue avec les Bastiais pour proposer ma vision de l’avenir qui veut maintenir l’âme de la ville en préparant la transition vers les nouveaux projets à long terme comme celui du port de la Carbonite.
- Pensez-vous que la gauche se regroupera au 2nd tour autour de son candidat qui arrivera en tête ?
- On va, bien entendu, se regrouper au 2nd tour. J’espère être à l’origine de ce rassemblement autour de projets et d’idées progressistes de gauche que je défends. Je souhaite que les Bastiais me fassent confiance sur ce sujet.
- Pourriez-vous rallier d’autres formations qui ne sont pas de gauche ?
- Je suis étonnée de ce type de questions dans la mesure où la campagne débute à peine. Nous essayons d’élever le débat sur des questions d’idées et de projets. Je me refuse à le ramener à une problématique de 2nd tour, voire de 3ème tour. C’est beaucoup trop tôt !
- François Tatti dresse un bilan assez sévère de la gestion Zuccarelli. Etes-vous d’accord avec son appréciation ?
- Non. Je ne partage pas du tout le même angle de vue dans la mesure où j’ai participé à la gestion pendant 6 ans. Ce fut une expérience très enrichissante. Nous avions un projet ambitieux et nous avons essayé de le réaliser au maximum. Mais être aux responsabilités donne, aussi, beaucoup d’humilité sur tout ce qu’on voudrait faire mais qu’on n’a pas la capacité technique et financière de faire dans des délais contraints. Je crois que nous pouvons être, collectivement, satisfaits. Je vais utiliser cette expérience pour mettre la barre un peu plus haut dans les projets que je défendrai pour la ville.
- Bastia est-il mûr, selon vous, pour une alternance politique ?
- Lorsqu’on regarde les changements qui s’opèrent au niveau régional, on peut être très optimiste. Il y a encore 5 ans, il semblait impossible d’imaginer qu’il y aurait une majorité pour voter une réforme institutionnelle, voire constitutionnelle. Aujourd’hui, la population est prête à accepter de grands changements. Elle a acquis une maturité politique et est sensible à ces questions. La politique est menée de manière différente. Les élus ont beaucoup plus de responsabilités. Une nouvelle génération souhaite s’investir plus et autrement dans les affaires de la ville.
Propos recueillis par Nicole MARI
A lire aussi la précédente interview d’Emmanuelle de Gentili sur les élections municipales de Bastia en juin 2013 : Emmanuelle De Gentili : « Je veux garder Bastia à gauche »