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En situation de handicap elle veut se rapprocher des siens malades à Casabianda: l'administration s'y oppose


La rédaction le Vendredi 31 Janvier 2025 à 15:23

Christelle Escamilla est surveillante stagiaire au centre pénitentiaire de Borgo, mais sa carrière a été freinée par des événements imprévus. Actuellement, elle souhaite être mutée au centre de détention de Casabianda pour être proche de son fils, de son compagnon et de son père, en raison de contraintes familiales et de problèmes de santé qui la touchent, elle et ses proches. Bien qu'elle ait entamé des démarches depuis plusieurs mois, elles n'ont pas encore abouti. Son compagnon, Philippe Franchini, adjoint technique à Casabianda, explique la situation et pourquoi, aujourd'hui le problème est encore soumis à la direction interrégionale de l'administration pénitentiaire.



En situation de handicap elle veut se rapprocher des siens malades à Casabianda: l'administration s'y oppose
- Pourquoi cette nouvelle démarche ?
- La situation de Christelle Escamilla continue de se détériorer depuis sa dernière demande de mutation à Casabianda en octobre 2023. Son fils, reconnu travailleur handicapé, a besoin de sa présence, tout comme elle-même. Initialement, le directeur des ressources humaines avait promis un rapprochement familial, mais, après son départ, le dossier est passé aux mains de la direction régionale. Bien que l'affectation à Casabianda ait été annoncée le 24 août 2023, elle a été annulée le lendemain matin par un… SMS pour Borgo. Nous avons tous les documents nécessaires pour soutenir sa réclamation. J'ai personnellement assisté aux entretiens par visioconférence.


- Quelle est la situation actuelle de Christelle Escamilla ?
- Christelle est aussi reconnue comme travailleuse handicapée. Le conseil médical de Haute-Corse lui avait accordé un congé de longue maladie et recommandé un poste dans un établissement ouvert. Cependant, le directeur régional insiste pour qu'elle travaille à Borgo. Son médecin a défendu son dossier lors du dernier conseil médical. L'inflexibilité de la direction interrégionale semble être une décision personnelle. La direction de Borgo a renouvelé sa demande d'évaluation au conseil médical, qui a confirmé son aptitude à un poste adapté dans un établissement ouvert. En cas d'absence de poste à Borgo, un transfert à Casabianda est envisageable, ce qui répondrait à ses besoins familiaux, sociaux et médicaux. De plus, elle s'occupe de son père de 83 ans, gravement malade et nécessitant des soins quotidiens, et qui réside près de chez elle. Il est hospitalisé à Corte depuis un mois.


- Donc, d'après vos propos, il y a encore d'autres aspects qui viennent appuyer sa demande?
- Oui, ma condition médicale s'est également détériorée. J'ai subi deux opérations en l'espace de 7 mois et, désormais je me déplace partiellement en fauteuil roulant électrique, octroyé par la CRAM (Caisse Régionale d'assurance maladie de PACA/Corse) pour mes déplacements, que ce soit à l'hôpital pendant mes hospitalisations ou à la maison. J'ai aussi une RQTH en raison de mes problèmes de santé et une carte d'inclusion pour stationner sur les emplacements réservés aux handicapés. À domicile, je suis soumis à des traitements quotidiens et je dois être fréquemment accompagné chez d'autres médecins pour un suivi médical complet. Le comité médical de Haute-Corse m'a accordé un congé de longue maladie s'étendant de février 2023 à février 2026.


- Quelle serait la meilleure solution pour Christelle Escamilla dans ce contexte ?
- Aller quotidiennement à la Maison d'Arrêt de Borgo, avec une prise de service dès 7 heures pour un poste de 12 heures, n'est pas envisageable médicalement. Surtout en considérant les trajets qui, de mai à septembre, peuvent atteindre 4 heures à l'aller et autant au retour, notamment en juillet et août. Ces conditions sont véritablement intenables. Étant donné qu'il lui est impossible de louer un logement sur place et de s'éloigner de sa famille pendant plusieurs jours, il serait préférable qu'elle soit affectée au centre de détention de Casabianda pour exercer son travail plus sereinement tout en maintenant un certain équilibre familial dans ce contexte difficile.


- Vous n'êtes pas seul dans cette démarche ?
- Nous bénéficions du soutien unanime des partis politiques corses, de diverses associations, et recevons régulièrement des appels depuis deux ans pour s'informer et aider cette mère de famille dans ses démarches. Les députés et sénateurs ont activement pris position avec la Collectivité de Corse, et récemment, tous ont renouvelé leurs démarches auprès du garde des Sceaux. Le nouveau ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, s'est également associé à l'initiative pour tenter de débloquer la situation. Le syndicat Force ouvrière est également intervenu à plusieurs reprises. Nous souhaitons remercier toutes ces personnes qui soutiennent cette mère de famille. Nous espérons à présent obtenir une réponse favorable à la demande d'audience auprès du ministre de la Justice, à moins que le directeur interrégional n'accepte entre-temps de mettre Christelle Escamilla à disposition du centre de détention de Casabianda.


Sollicitée par nos soins, la direction interrégionale de l'administration pénitentiaire n'a pas répondu à notre demande d'éclaircissements sur ce dossier.