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Face à des agressions qui se multiplient contre les enseignants en Corse, une réunion d’urgence au rectorat


le Mercredi 5 Juin 2024 à 11:29

Après deux nouveaux faits de violences verbales commis vendredi dernier par des parents d'élèves au sein des écoles François Amadei à Bastia et l'Alba à Borgo, l'intersyndicale STC, FSU, UNSA a appelé au débrayage des enseignants du 1er degré mardi matin et a dénoncé des agressions qui se multiplient ces derniers mois. Une réunion d'urgence est organisée ce mercredi en début d'après-midi entre le rectorat, les syndicats et les représentants de parents d'élèves.



Des violences verbales - et même parfois physiques - qui se multiplient et un ras le bol palpable. Le monde enseignant est en colère en Corse. Mardi matin, à l’appel de l’intersyndicale STC, FSU, UNSA, les enseignants du 1er degré ont effectué un débrayage durant une heure, suite à deux nouveaux faits intervenus vendredi dernier qui ont fait déborder une coupe déjà trop pleine. L’intersyndicale rapporte ainsi que l’école élémentaire François Amadei à Bastia, a « une nouvelle fois le théâtre de propos injurieux envers une enseignante et la directrice, lesquelles tentaient par le dialogue de résoudre une situation concernant la sécurité de leurs élèves ». « Il y a quelques mois, suite à un signalement d’un enfant, cette même directrice avait déjà été agressée physiquement par un parent », déplore Fabien Mineo, représentant du SNUIPP- FSU. Vendredi toujours, l’intersyndicale ajoute qu’à quelques kilomètres de là, au sein de l’école primaire l'Alba de Borgo Marana, « une situation signalée tendue depuis plusieurs mois se concluait par des paroles inadmissibles et des menaces envers l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’école ». Dans les deux cas, les enseignants victimes de ces violences ont déposé plainte. 
 
« On ne peut pas laisser passer cela », souffle Fabien Mineo tandis que l’intersyndicale rappelle que ces faits s’inscrivent dans une longue série d’agressions physiques et verbales commises par des parents d’élèves recensées depuis quelques mois, notamment à l’école Salines 6 à Ajaccio  à la rentrée des vacances de Pâques, mais aussi à l’école Simone Peretti de Biguglia, où, en février dernier, « la directrice et sa collègue enseignante, étaient les cibles de l’ire exacerbée d’une mère de famille », ou encore dans l’enceinte scolaire de Casamozza à Lucciana, où un parent d’élève s’était introduit en décembre, « parce que les réjouissances prévues pour Noël par l’école ne lui convenaient pas ». « Et certains faits sont passés sous les radars ! », renchérit Fabien Mineo qui fustige ces violences récurrentes. 
 
« On ne va pas à l’école pour se faire frapper ou insulter, mais pour faire notre travail de façon sereine. L’école est un temple où doit régner la paix et le calme. Force est de constater que cela n’est pas le cas », constate-t-il avec amertume en déroulant : « Nous demandons une réactivité de notre institution qui doit nous protéger. Des mesures conservatoires devraient être prises rapidement en attendant que les enquêtes judiciaires aboutissent. Quand des faits aussi graves se passent, on ne peut pas considérer que tout va bien le lundi suivant et remettre les parents d’élèves et les enseignants face à face avec un nouveau risque de débordement ». 
 
Afin de tenter de désamorcer cette situation tendue, une réunion d’urgence est organisée ce mercredi après-midi à 14h au rectorat de l’Académie de Corse entre l’administration, les syndicats et les représentants de parents d’élèves. « La profession en a marre. Nous attendons des annonces fortes du recteur », martèle Fabien Mineo en glissant : « En fonction de ce qui sera annoncé, nous prévoirons d’autres actions ». Des rassemblements devant l’inspection académiques et le rectorat ou une journée scola morta pourraient notamment être organisées en fonction de l’issue de cette rencontre.