Le président de l'ADEC et la présidente de l'ATC ont reçu les représentants du monde économique insulaire, ce jeudi à la Collective de Corse
Depuis plusieurs semaines, de nombreuses voix s’élèvent pour mettre en garde contre une grave crise économique qui pourrait prochainement toucher la Corse. À l’issue de la saison touristique, le président de l’Agence de Développement Économique de la Corse (Adec), Alex Vinciguerra, et la présidente de l’Agence de Tourisme de la Corse (ATC), Angèle Bastiani, ont convié les représentants du monde économique insulaire à une réunion dans les locaux de la Collectivité de Corse, ce jeudi à Ajaccio, afin de dresser le bilan de la situation économique depuis le début de l’année et de dessiner les perspectives d’avenir.
« Il était important de partager l’analyse des professionnels sur la situation économique puisque nous avons des analyses qui peuvent paraitre très contrastées. D’un côté, le directeur de la Banque de France dit que tout va bien et l’Insee dit qu’il y a peu de changement dans la dynamique économique. Et puis parallèlement, nous avons les présidents des tribunaux de commerce qui nous alertent sur la situation des assignations qui ne fait que croitre », souligne Alex Vinciguerra. « La vérité est très certainement entre les deux. On a des secteurs comme le tourisme qui continuent à avoir une croissance, même si elle est minime », analyse-t-il en rappelant que le tourisme « pèse 40% dans le PIB de la Corse et entraine très souvent toute une série de secteurs ».
De son côté, Angèle Bastiani, chiffres à l’appui, note 3% d’arrivées supplémentaires en Corse depuis le début de l’année, et des nuitées également en augmentation de 3%. « La Corse est donc toujours une destination très attractive », en conclut-elle. Pourtant l’inquiétude règne chez nombre de professionnels du tourisme, qui ont fait remonter un net ralentissement de leur activité, du fait de pratiques de paracommercialisme croissantes. Et ce parfois au profit de personnes qui ne vivent même pas en Corse. « Nous allons organiser une réunion le 4 décembre avec les maires et présidents d’intercommunalités pour les sensibiliser à ce qu’ils peuvent faire sur leur territoire pour lutter contre le paracommercialisme », annonce la présidente de l’ATC. Mais loin de se cantonner au tourisme, ces phénomènes atteignent également désormais d’autres secteurs, comme les guides de montagne qui affirment être eux aussi concurrencés par une uberisation de leur activité.
« Il était important de partager l’analyse des professionnels sur la situation économique puisque nous avons des analyses qui peuvent paraitre très contrastées. D’un côté, le directeur de la Banque de France dit que tout va bien et l’Insee dit qu’il y a peu de changement dans la dynamique économique. Et puis parallèlement, nous avons les présidents des tribunaux de commerce qui nous alertent sur la situation des assignations qui ne fait que croitre », souligne Alex Vinciguerra. « La vérité est très certainement entre les deux. On a des secteurs comme le tourisme qui continuent à avoir une croissance, même si elle est minime », analyse-t-il en rappelant que le tourisme « pèse 40% dans le PIB de la Corse et entraine très souvent toute une série de secteurs ».
De son côté, Angèle Bastiani, chiffres à l’appui, note 3% d’arrivées supplémentaires en Corse depuis le début de l’année, et des nuitées également en augmentation de 3%. « La Corse est donc toujours une destination très attractive », en conclut-elle. Pourtant l’inquiétude règne chez nombre de professionnels du tourisme, qui ont fait remonter un net ralentissement de leur activité, du fait de pratiques de paracommercialisme croissantes. Et ce parfois au profit de personnes qui ne vivent même pas en Corse. « Nous allons organiser une réunion le 4 décembre avec les maires et présidents d’intercommunalités pour les sensibiliser à ce qu’ils peuvent faire sur leur territoire pour lutter contre le paracommercialisme », annonce la présidente de l’ATC. Mais loin de se cantonner au tourisme, ces phénomènes atteignent également désormais d’autres secteurs, comme les guides de montagne qui affirment être eux aussi concurrencés par une uberisation de leur activité.
« Nous sommes dans une économie qui est en train de changer »
Autre secteur de l’économie insulaire à avoir fait remonter ses fortes inquiétudes, le bâtiment voit une chute brutale de ses carnets de commande depuis le début de l’année. Une situation qui pourrait devenir encore plus pénible dans les prochains mois. « Sur les travaux publics, jusqu’à présent on avait un fort investissement de la Collectivité de Corse. Au vu des contraintes budgétaires, on ne pourra pas continuer à avoir le même train d’investissement », regrette Alex Vinciguerra, en ajoutant que le bâtiment voit en plus ses difficultés accrues par un certain nombre de lois à l’instar de la loi ALUR ou de la loi ZAN. « On avait un secteur du bâtiment qui a été leader de toutes les régions de France pour plus grosses progression de chiffres d’affaires pendant 15 ans les entreprises corses étaient celles qui avaient le plus fort taux de croissance au niveau national. Aujourd’hui on a une inversion de tendance », constate-t-il. Pour que ce changement de dynamique ne soit pas trop brutal, il insiste sur le fait que la CdC veut mettre un point d’honneur à accompagner les entreprises du BTP vers l’avenir. « Avec l’Agence d’Aménagement d’Urbanisme et d’Énergie de la Corse, nous avons mis en œuvre toute une série de démarches pour rénover 50 000 logements. Grâce à la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, nous allons pousser ce secteur pour essayer de réorienter les entreprises du bâtiment vers la rénovation », explique-t-il.
« Tout cela nous dit que nous sommes dans une économie qui est en train de changer », résume le président de l’ADEC. Un tournant face auquel les représentants du monde économique ont insisté sur la nécessité d’un appui important de la CdC, afin de ne pas sombrer. « Ce que nous leur avons dit c’est concentrons-nous sur des sujets que l’on peut améliorer dans un court terme, comme l’achat de flux, des instruments financiers sur la trésorerie et sur la transition que l’on proposera prochainement à la Collectivité de Corse. Ensuite il y a le moyen terme, c’est le processus d’autonomie à travers lequel on essayera de voir comment réglementer en Corse différemment que sur le reste du continent. Enfin, sur le long terme, des idées fortes sont ressorties, notamment celle d’un protectionnisme intelligent. Nous sommes sur une île avec un marché qui ne s’accroit pas, mais il y a une multiplication d’acteurs. Il faut que nous arrivions à réglementer un certain nombre de professions », détaille encore Alex Vinciguerra.
Autre secteur de l’économie insulaire à avoir fait remonter ses fortes inquiétudes, le bâtiment voit une chute brutale de ses carnets de commande depuis le début de l’année. Une situation qui pourrait devenir encore plus pénible dans les prochains mois. « Sur les travaux publics, jusqu’à présent on avait un fort investissement de la Collectivité de Corse. Au vu des contraintes budgétaires, on ne pourra pas continuer à avoir le même train d’investissement », regrette Alex Vinciguerra, en ajoutant que le bâtiment voit en plus ses difficultés accrues par un certain nombre de lois à l’instar de la loi ALUR ou de la loi ZAN. « On avait un secteur du bâtiment qui a été leader de toutes les régions de France pour plus grosses progression de chiffres d’affaires pendant 15 ans les entreprises corses étaient celles qui avaient le plus fort taux de croissance au niveau national. Aujourd’hui on a une inversion de tendance », constate-t-il. Pour que ce changement de dynamique ne soit pas trop brutal, il insiste sur le fait que la CdC veut mettre un point d’honneur à accompagner les entreprises du BTP vers l’avenir. « Avec l’Agence d’Aménagement d’Urbanisme et d’Énergie de la Corse, nous avons mis en œuvre toute une série de démarches pour rénover 50 000 logements. Grâce à la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, nous allons pousser ce secteur pour essayer de réorienter les entreprises du bâtiment vers la rénovation », explique-t-il.
« Tout cela nous dit que nous sommes dans une économie qui est en train de changer », résume le président de l’ADEC. Un tournant face auquel les représentants du monde économique ont insisté sur la nécessité d’un appui important de la CdC, afin de ne pas sombrer. « Ce que nous leur avons dit c’est concentrons-nous sur des sujets que l’on peut améliorer dans un court terme, comme l’achat de flux, des instruments financiers sur la trésorerie et sur la transition que l’on proposera prochainement à la Collectivité de Corse. Ensuite il y a le moyen terme, c’est le processus d’autonomie à travers lequel on essayera de voir comment réglementer en Corse différemment que sur le reste du continent. Enfin, sur le long terme, des idées fortes sont ressorties, notamment celle d’un protectionnisme intelligent. Nous sommes sur une île avec un marché qui ne s’accroit pas, mais il y a une multiplication d’acteurs. Il faut que nous arrivions à réglementer un certain nombre de professions », détaille encore Alex Vinciguerra.