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Feux de forêt : un bilan « pour l’instant positif » en Corse-du-Sud


MP le Jeudi 15 Août 2024 à 09:55

À l'occasion d'un point d'étape sur les feux de forêt en Corse-du-Sud, ce mercredi matin le directeur de cabinet du préfet a relevé une "diminution très nette du nombre de départs de feux et de la surface brulée", tout en déplorant que près des trois quart de ces incendies sont d'origine humaine.



Un point d'étape sur les feux de forêt dans le département de la Corse-du-Sud était organisé ce mercredi matin à la préfecture d'Ajaccio.
Un point d'étape sur les feux de forêt dans le département de la Corse-du-Sud était organisé ce mercredi matin à la préfecture d'Ajaccio.
Avec 82 feux depuis le début de l’année représentant environ 35 hectares brulés, la Corse-du-Sud affiche un premier bilan « pour l’instant très positif » sur le front des incendies. « Il y a une diminution très nette du nombre de départs de feu et de la surface brulée », s’est ainsi réjouit Florian Straser, le directeur de cabinet du préfet de la Corse-du-Sud, lors d’un point presse ce mercredi matin en détaillant : « 36 feux ont eu lieu avant le 15 juin et 46 feux, représentant 26,7 hectares brulés, sont intervenus depuis le début de la saison ». 
 
Pour le directeur de cabinet du préfet de la Corse-du-Sud, ces bons chiffres s’expliquent avant tout par la stratégie d’action très rapide mise en place sur les feux naissants en s’appuyant sur une pluralité d’acteurs comme « les sapeur-pompiers, la formation militaire de Sécurité Civile, la délégation militaire départementale, l’Office National des Forêts (ONF), ou même des acteurs de la société civile comme La Poste ». « Quand on met un peu plus de temps à intervenir, on voit que les feux prennent une ampleur supérieure », souligne-t-il en notant : « Mais même si l’action des sapeurs-pompiers, de la sécurité civile et de tous les acteurs a été très efficace sur toute la saison, les risques restent très élevés ».
 
« Le risque incendie croit depuis le début de l’été » 

Dans ce droit fil, il appelle la population à « maintenir une vigilance très forte » et à respecter l’arrêté d’interdiction de l’usage du feu. « Tout départ peut engendrer un incendie très important et difficile à maitriser qui peut progresser à vivre allure, du fait du niveau de sécheresse et du volume de végétation morte disponible », alerte-t-il en pointant « la quantité de combustibles disponible dans les vallées du département orientées plein Ouest, mais également sur le secteur de Porto-Vecchio ». « Le risque incendie croit depuis le début de l’été et devient très important », indique-t-il encore. 
 
Alors que ce risque important devrait selon toute vraisemblance « perdurer pour les prochaines semaines voire les prochains mois », « Météo France attendant un climat aride sur le département au moins jusqu’à l’automne », Florian Straser insiste sur les incendies accidentels ou involontaires « qui auraient pu être évités si consignes de prudence avaient été respectées », et qui représentent « 60% des départs de feu » sur le département. Dernier exemple en date, l’incendie du Salario à Ajaccio qui a ravagé 2,4 hectares le 1er août dernier. « Ce feu très virulent est parti d’un mégot de cigarette qui a certainement été jeté depuis une voiture sur le bord de la route », fustige le directeur de cabinet en reprenant : « Il a nécessité 32 largages des Canadairs pour être maitrisé. Si nous avions eu un autre feu au même moment sur le département, nous aurions été très vite en difficulté car cet incendie a mobilisé beaucoup de moyens et de personnels sur le terrain pour un simple mégot. Cela peut aussi très vite créer un danger pour la population ».
 
La foudre responsable de 15% des départs de feu
 
En outre, Florian Straser déplore que 13% des départs de feu sur le département depuis le début de l’année aient été le fruit d’actions malveillantes. « Nous avons eu des incendiaires dans le secteur de Conca, et nous en avons actuellement sur le secteur de Pevani. Des enquêtes sont en cours », souffle-t-il. 
 
En revanche, selon les chiffres de la préfecture, seulement 15% des départs de feu du département seraient d’origine naturelle et liés « principalement à des feux de foudre ». « Nous avons une activité électrique forte, peu de précipitations sur le département, et une végétation très sèche qui s’embrase très vite lors d’un impact de foudre », explique le directeur de cabinet du préfet. C’est le scénario qui s’est produit au début du mois, où un impact de foudre avait déclenché un incendie dans une zone montagneuse très difficile d’accès, qui a nécessité 9 jours pour être éteint avec de multiples reprises de feu et a atteint une zone de 20 hectares. 
 
Dans les prochains jours, ces risques de départs de feu naturels sont d’ailleurs accrus, du fait des orages violents qui sont attendus à compter de jeudi.  « Même si cela va humidifier les sols ponctuellement, on risque de continuer d’avoir du vent et des températures très élevées, donc cela va vite sécher et peu pénétrer dans le sol. Et les précipitations annoncées ne suffiront pas à inverser la tendance de manière durable », regrette Florian Straser.