Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, avec les oléiculteurs, Louis Cesari et René Colombani, devant le stand de l'Oglio di Corsa.
- C’est votre première présence au salon. Est-ce si important d’y être ?
- Bien sûr ! C’est très important au plan politique et au plan symbolique. La qualité de notre représentation, aujourd’hui, en ce qui concerne les élus politiques et consulaires, ainsi que tous ceux qui sont engagés au service de l’agriculture de notre île, est une façon de montrer, ensemble, notre détermination à placer l’agriculture et la pêche corses au centre de nos priorités politiques.
- Quel est l’enjeu ?
- Nous l’avons souvent dit, mais le moment est venu de passer à la concrétisation effective. On ne peut pas concevoir la Corse sans une agriculture de production, forte et vivrière. Notre volonté est de montrer, à la fois, les filières d’excellence qui se sont structurées et d’ouvrir des chemins d’espoir pour les agriculteurs, notamment pour les jeunes qui font le choix courageux, militant et de conviction de s’engager dans cette profession. L’ensemble des décideurs politiques de la collectivité territoriale est, aujourd’hui, aux côtés de cette agriculture et de ces agriculteurs.
- Comment en ferez-vous l’une des priorités de votre mandat ?
- Par des choix opérationnels en termes stratégiques, budgétaires et d’aménagement du territoire. Cette notion de transversalité est le reflet de la vision qui sous tend notre action publique. Il n’est pas neutre qu’étaient présents, aujourd’hui, au village corse, non seulement le président du Conseil exécutif, le président de l’Assemblée de Corse et le président de l’ODARC (Office de développement agricole et rural de la Corse), mais aussi le président de l’ADEC (Agence de développement économique de la Corse), le président de l’Office hydraulique (OEHC) et le président de l’Office des transports (OTC), pour ne parler que des élus politiques de l’Assemblée de Corse. Le but est, précisément, de montrer, à la fois, l’importance stratégique que nous accordons à l’agriculture, mais aussi combien le combat pour l’agriculture corse est un combat transversal qui doit mobiliser toutes les énergies et toutes les compétences.
- Le fait que l’agriculture ait été un des premiers combats nationalistes vous marque-t-il politiquement ?
- Il est vrai que le nationalisme contemporain s’est aussi construit dans la revendication agricole, dans la défense du foncier, dans le refus de l’injustice et du traitement inéquitable fait aux agriculteurs corses. C’est quelque chose qui nous a marqué politiquement. Nous sommes les héritiers et les continuateurs de cette histoire. Mais, défendre l’agriculture est aussi un choix très rationnel de vision de la Corse, de ses territoires et de ses équilibres entre la plaine et la montagne, entre les centres urbains et la ruralité.
- Vous avez affirmé que la pêche, grande oubliée de l’ancienne mandature, serait, désormais, considérée. Qu’entendez-vous par là ?
- Je n’ai pas voulu cibler particulièrement l’ancienne mandature. Politiquement, la pêche et les pêcheurs corses ont, souvent, été les parents pauvres des politiques publiques. C’est, malheureusement, une constante. Pour preuve, le vieillissement des professionnels, la difficulté à installer des jeunes et à structurer la filière. Après avoir rencontré les représentants des prudhommies et Gérard Romiti, le patron des pêcheurs, je leur ai dit que nous consacrerons à ce secteur tout l’intérêt qu’il mérite. D’abord, parce qu’il représente des débouchés économiques, y compris pour les jeunes de demain, nous allons, donc, soutenir et renforcer le lycée maritime de Bastia. Ensuite, il est naturel que la Corse et ses 1000 kilomètres de côtes réussissent à faire vivre décemment quelques centaines de familles avec une pêche qui doit demeurer respectueuse des équilibres écologiques et environnementaux. Ceci, grâce à une gestion de la ressource marine et maritime.
- Les présidents des Chambres d’agriculture ont dit qu’ils attendaient beaucoup de vous. Pensez-vous répondre à leurs attentes ?
- On sait que, dans le domaine agricole, comme dans beaucoup d’autres, la nouvelle donne, issue des élections de décembre dernier, a créé un immense espoir et, donc, une immense attente. C’est vrai que, dans tous les secteurs de la vie économique, culturelle, dans le domaine des acteurs sociaux… au-delà du nationalisme, beaucoup de ces interlocuteurs nous disent : « On compte sur vous pour impulser un véritable changement ». Nous prenons acte de ces attentes tout en disant à ces interlocuteurs que nous mènerons à bien ce changement, mais que nous avons besoin d’eux autant qu’ils ont besoin de nous.
- Aurez-vous les moyens financiers de le mener à bien ?
- C’est encore une difficulté supplémentaire ! Le débat, que nous aurons, courant mars, aussi bien sur les orientations budgétaires, le 11 mars, que sur l’adoption du budget primitif stricto sensu, fin mars ou au plus tard à la mi-avril, démontreront combien les marges de manœuvre de la CTC sont réduites et combien l’exercice de renouvellement profond des choix politiques sera difficile et contraint au plan financier. Il faudra faire mieux avec moins ! D’où l’importance de définir une méthode nouvelle, des objectifs stratégiques et de mobiliser les énergies pour obtenir des effets de levier qui permettront véritablement, dans tous les domaines considérés et identifiés comme stratégiques, d’obtenir des résultats rapides et l’engagement de dynamiques vertueuses.
- Faire mieux avec moins ne suppose-t-il pas de faire des choix douloureux et de décevoir certaines attentes ?
- Je pense qu’il faut tenir aux Corses un langage de vérité. Nous héritons d’une situation très dégradée. Nous aurons l’occasion de le démontrer, y compris en termes budgétaires et comptables, de façon incontestable. Cette réalité, plutôt que de la taire et de l’occulter, il faut la présenter, l’assumer et tracer une perspective qui permet, à la fois, de résorber et d’absorber le passif et de dégager des marges. Notre volonté est de continuer à investir et à soutenir la stratégie de Riacquistu economicu et, plus globalement, une stratégie d’émancipation politique.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Bien sûr ! C’est très important au plan politique et au plan symbolique. La qualité de notre représentation, aujourd’hui, en ce qui concerne les élus politiques et consulaires, ainsi que tous ceux qui sont engagés au service de l’agriculture de notre île, est une façon de montrer, ensemble, notre détermination à placer l’agriculture et la pêche corses au centre de nos priorités politiques.
- Quel est l’enjeu ?
- Nous l’avons souvent dit, mais le moment est venu de passer à la concrétisation effective. On ne peut pas concevoir la Corse sans une agriculture de production, forte et vivrière. Notre volonté est de montrer, à la fois, les filières d’excellence qui se sont structurées et d’ouvrir des chemins d’espoir pour les agriculteurs, notamment pour les jeunes qui font le choix courageux, militant et de conviction de s’engager dans cette profession. L’ensemble des décideurs politiques de la collectivité territoriale est, aujourd’hui, aux côtés de cette agriculture et de ces agriculteurs.
- Comment en ferez-vous l’une des priorités de votre mandat ?
- Par des choix opérationnels en termes stratégiques, budgétaires et d’aménagement du territoire. Cette notion de transversalité est le reflet de la vision qui sous tend notre action publique. Il n’est pas neutre qu’étaient présents, aujourd’hui, au village corse, non seulement le président du Conseil exécutif, le président de l’Assemblée de Corse et le président de l’ODARC (Office de développement agricole et rural de la Corse), mais aussi le président de l’ADEC (Agence de développement économique de la Corse), le président de l’Office hydraulique (OEHC) et le président de l’Office des transports (OTC), pour ne parler que des élus politiques de l’Assemblée de Corse. Le but est, précisément, de montrer, à la fois, l’importance stratégique que nous accordons à l’agriculture, mais aussi combien le combat pour l’agriculture corse est un combat transversal qui doit mobiliser toutes les énergies et toutes les compétences.
- Le fait que l’agriculture ait été un des premiers combats nationalistes vous marque-t-il politiquement ?
- Il est vrai que le nationalisme contemporain s’est aussi construit dans la revendication agricole, dans la défense du foncier, dans le refus de l’injustice et du traitement inéquitable fait aux agriculteurs corses. C’est quelque chose qui nous a marqué politiquement. Nous sommes les héritiers et les continuateurs de cette histoire. Mais, défendre l’agriculture est aussi un choix très rationnel de vision de la Corse, de ses territoires et de ses équilibres entre la plaine et la montagne, entre les centres urbains et la ruralité.
- Vous avez affirmé que la pêche, grande oubliée de l’ancienne mandature, serait, désormais, considérée. Qu’entendez-vous par là ?
- Je n’ai pas voulu cibler particulièrement l’ancienne mandature. Politiquement, la pêche et les pêcheurs corses ont, souvent, été les parents pauvres des politiques publiques. C’est, malheureusement, une constante. Pour preuve, le vieillissement des professionnels, la difficulté à installer des jeunes et à structurer la filière. Après avoir rencontré les représentants des prudhommies et Gérard Romiti, le patron des pêcheurs, je leur ai dit que nous consacrerons à ce secteur tout l’intérêt qu’il mérite. D’abord, parce qu’il représente des débouchés économiques, y compris pour les jeunes de demain, nous allons, donc, soutenir et renforcer le lycée maritime de Bastia. Ensuite, il est naturel que la Corse et ses 1000 kilomètres de côtes réussissent à faire vivre décemment quelques centaines de familles avec une pêche qui doit demeurer respectueuse des équilibres écologiques et environnementaux. Ceci, grâce à une gestion de la ressource marine et maritime.
- Les présidents des Chambres d’agriculture ont dit qu’ils attendaient beaucoup de vous. Pensez-vous répondre à leurs attentes ?
- On sait que, dans le domaine agricole, comme dans beaucoup d’autres, la nouvelle donne, issue des élections de décembre dernier, a créé un immense espoir et, donc, une immense attente. C’est vrai que, dans tous les secteurs de la vie économique, culturelle, dans le domaine des acteurs sociaux… au-delà du nationalisme, beaucoup de ces interlocuteurs nous disent : « On compte sur vous pour impulser un véritable changement ». Nous prenons acte de ces attentes tout en disant à ces interlocuteurs que nous mènerons à bien ce changement, mais que nous avons besoin d’eux autant qu’ils ont besoin de nous.
- Aurez-vous les moyens financiers de le mener à bien ?
- C’est encore une difficulté supplémentaire ! Le débat, que nous aurons, courant mars, aussi bien sur les orientations budgétaires, le 11 mars, que sur l’adoption du budget primitif stricto sensu, fin mars ou au plus tard à la mi-avril, démontreront combien les marges de manœuvre de la CTC sont réduites et combien l’exercice de renouvellement profond des choix politiques sera difficile et contraint au plan financier. Il faudra faire mieux avec moins ! D’où l’importance de définir une méthode nouvelle, des objectifs stratégiques et de mobiliser les énergies pour obtenir des effets de levier qui permettront véritablement, dans tous les domaines considérés et identifiés comme stratégiques, d’obtenir des résultats rapides et l’engagement de dynamiques vertueuses.
- Faire mieux avec moins ne suppose-t-il pas de faire des choix douloureux et de décevoir certaines attentes ?
- Je pense qu’il faut tenir aux Corses un langage de vérité. Nous héritons d’une situation très dégradée. Nous aurons l’occasion de le démontrer, y compris en termes budgétaires et comptables, de façon incontestable. Cette réalité, plutôt que de la taire et de l’occulter, il faut la présenter, l’assumer et tracer une perspective qui permet, à la fois, de résorber et d’absorber le passif et de dégager des marges. Notre volonté est de continuer à investir et à soutenir la stratégie de Riacquistu economicu et, plus globalement, une stratégie d’émancipation politique.
Propos recueillis par Nicole MARI.