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Gouvernement : le camp macroniste en force, les Républicains bien lotis


La rédaction avec AFP le Samedi 21 Septembre 2024 à 23:37

Dix-neuf représentants du camp présidentiel, dix des Républicains, un seul ministre issu de la gauche: le gouvernement de Michel Barnier repose sur de subtils équilibres, avec une dominante à droite.



Le LR, Bruno Retailleau, nouveau ministre de l'Intérieur, prendra t-il le relais de Darmanin pour l'éventuelle suite du processus de Beauveau (Ludovic Marin AFP)
Le LR, Bruno Retailleau, nouveau ministre de l'Intérieur, prendra t-il le relais de Darmanin pour l'éventuelle suite du processus de Beauveau (Ludovic Marin AFP)
 Renaissance, le gros morceau : 12 portefeuilles
Le parti d'Emmanuel Macron se taille la part du lion parmi les ministères de plein exercice : Catherine Vautrin (Territoires), Anne Genetet (Education nationale), Sébastien Lecornu (Armées), Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail), Guillaume Kasbarian (Fonction publique) et Antoine Armand (Economie).
Les macronistes sont pour la plupart peu connus à l'exception peut-être de Sébastien Lecornu, un pilier du camp présidentiel, ou d'Agnès Pannier-Runacher, plus proche de l'aile gauche de la Macronie, tous deux déjà présents dans les deux derniers gouvernements.
Aucun poids-lourd de l'ex-majorité présidentielle ne demeure après les sorties de Gérald Darmanin (Intérieur) et de Bruno Le Maire (Economie).
Si Renaissance perd plusieurs postes régaliens, il décroche l'Education, "domaine réservé" du président, et la Transition écologique, autre priorité affichée du chef de l'Etat.
Deux jeunes "espoirs", le député Antoine Armand, 33 ans, et Laurent Saint-Martin, 39 ans, spécialiste des finances, arrivent à Bercy, respectivement à l'Economie et au Budget.
Les macronistes peuvent également s'appuyer sur Rachida Dati à la Culture et Gil Avérous aux Sports, tous deux issus des LR, mais comptabilisés comme des divers droite.
 

Les alliés MoDem et Horizons - 5 portefeuilles  
Les centristes de François Bayrou (MoDem) et le parti Horizons de l'ex-Premier ministre Edouard Philippe (Horizons) obtiennent respectivement trois et deux ministères.
Si le MoDem perd un poste par rapport au précédent gouvernement, il décroche notamment les Affaires étrangères (Jean-Noël Barrot) et la Santé (Geneviève Darrieussecq).
Horizons obtient les Solidarités, l'Autonomie et l'Egalité entre les femmes et les hommes (Paul Christophe) ainsi que l'Economie sociale et solidaire (Marie-Agnès Poussier-Winsback)
 

Des Républicains surreprésentés ? 10 portefeuilles  

Les Républicains, qui comptent également Michel Barnier à Matignon, apparaissent particulièrement bien représentés en nombre de portefeuilles (10) au vu de leur représentation à l'Assemblée (47 sièges sur 577).
Ils décrochent notamment l'Intérieur, confié au très conservateur Bruno Retailleau, un des rares poids lourds du gouvernement. Mais c'est là leur seul ministère régalien. LR se voit cependant confier l'Agriculture (Annie Genevard) ou encore les Outre-mer (François-Noël Buffet).
 

Un seul ministre issu de la gauche  
Le Nouveau Front populaire refusant clairement de participer à ce gouvernement, Michel Barnier n'a pu rallier qu'un responsable issu de la gauche, l'ancien député socialiste Didier Migaud, nommé ministre de la Justice. Il a quitté le PS en 2010.

Marc Ferracci, un proche de Macron, à l'Industrie

marc-ferracci.f
marc-ferracci.f
Le député Marc Ferracci, réputé très proche d'Emmanuel Macron, a été nommé samedi ministre délégué chargé de l'Industrie dans le nouveau gouvernement de Michel Barnier.
L'élu Renaissance de 46 ans est placé sous la tutelle du ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand.
Jusque-là vice-président du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale, Marc Ferracci a été co-auteur du programme pour l'emploi du candidat Macron en 2017 et conseiller spécial de Muriel Pénicaud rue de Grenelle, où il a inspiré les ordonnances travail et une première réforme de l'assurance chômage.
Ce "techno" à la carrure de rugbyman et à la barbe de trois jours est passé ensuite par le cabinet de Jean Castex à Matignon, pour suivre les mesures de soutien à l'économie pendant le Covid, puis France Relance.
Comme une série d'autres conseillers ministériels, il s'est frotté au suffrage universel en 2022, en se présentant aux législatives dans la circonscription des Français de Suisse et du Liechtenstein - ce qui lui a valu des accusations de "parachutage".
"Je me suis engagé pour que le pays change. J'avais un peu fait le tour du métier de conseiller et je retrouve une parole publique et plus libre, même si la liberté n'est pas totale", expliquait-il à l'AFP.
Il a été rapporteur à l'Assemblée du projet de loi ouvrant la voie à une modulation de l'assurance chômage selon la conjoncture, une perspective qui a hérissé la gauche, l'extrême droite et les syndicats.
Face à son image de "libéral techno", il se plaisait à mettre en avant un grand-père président de la fédération PCF de Corse-du-Sud et sa foi en "le dialogue social dans les entreprises", largement héritée de son père Pierre Ferracci, un proche de la CGT qui a fondé le puissant groupe Alpha de conseil aux comités d'entreprise.
Ce diplômé d'HEC et docteur en sciences économiques, qui écoute Metallica comme Brel, a rencontré Emmanuel Macron à 22 ans sur les bancs de Sciences Po Paris.
Ils ont chacun été le témoin du mariage de l'autre. Sa femme Sophie Ferracci, avec qui il a deux enfants, a aussi fréquenté les allées du pouvoir, notamment comme directrice de cabinet du futur président à Bercy.