Ils sont la mémoire de tous les instants, ils sont l'acharnement au droit, ils sont la flamme qui, vingt-trois ans après, ne s'essouffle pas, ils sont la foudre de nos tempêtes, l'éclair de nos révoltes, ils sont le sens du devoir, la raison du combat.
Hommes, femmes, parents, enfants, ils sont ce maudit mois de Mai.
Ils le sont, et ils le demeureront, parce qu'ici, on n'oublie pas et on n'oubliera jamais.
Ils sont la douce chaleur d'un mois de Mai à faire froid dans le dos. Ils sont les noms et prénoms d'une mémoire tenace, celle que nous faisons vivre au delà des printemps, éternels soupirs d'un drapeau. Ils sont ce que la mémoire nous laisse, l'héritage des peines. Ils sont l'écharpe levée quand résonnent les minutes de silence, ils sont les yeux fermés quand l'unité se fait, ils sont les poings serrés quand l'hommage prend œuvre.
Ils sont Furiani, ils sont l'histoire. Ils sont la bougie allumée autour des prières, ils sont la dignité quand l'espoir se perd. Ils sont les saisons passées, et celles à venir. Ils sont le relais du respect, celui qui ajuste les raisons, celui qui impose la raison.
Ils sont l'image vivace, celle qui terrifie, celle qui semble encore bouger, celle qui trahit chaque joie en ce lieu.
Ils sont cette tragédie, cette urgence.
Ils sont ces lumières bleues dans les rues noires, ils sont cette lumière blanche dans les cieux bleus. Ils sont ces mots posés, tous ces maux.
Ils sont cette odeur de fer, cet abrutissant son, ce soleil qui s'endort.
Ils sont le hurlement d'une mère, les larmes d'un père. I
ls sont ce coutumier noir de deuil, la circonstance à nos chagrins.
Ils sont l'écho, ils sont le sang de nos veines, la voix qui hurle en nous, ils sont l'enfant qui vient déposer la fleur, et l'adulte qui n'a plus de mots.
Ils sont ce maudit mois de Mai, eux, et tous les autres.
Pas de match le 5 Mai, plus jamais.