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Il était une fois en Amérique : Une mine d'opportunités pour la Corse à la suite du voyage de Gilles Simeoni et de Paul Rognoni


le Dimanche 27 Mars 2016 à 11:10

C'est un voyage très médiatisé, celui de cinq îliens qui franchissent l'Atlantique pour, pourquoi pas, conquérir le continent américain. Le déplacement du président de l'Executif de Corse Gilles Simeoni, des membres de la société de production Mareterraniu Paul Rognoni et Paul-Antoine Simonpoli, ainsi que des fondateurs du CampusPlex, Jérome Pietri et Sébastien Simoni (également président du fonds d'investissement Femu quì) ouvre de belles perspectives à la Corse. Alors que les protagonistes de ce voyage prennent le chemin du retour, c'est l'heure du bilan.



Sur le plan artistique et culturel : plus d'une vingtaine de rendez-vous

De gauche à droite : Jérome Pietri (W-Maker et Goodbarber / CampusPlex), Gilles Simeoni (Assemblée de Corse), Paul Antoine Simonpoli (Mareterraniu productions), Sébastien Simoni (CampusPlex et Femu quì) et Paul Rognoni (Mareterraniu Productions)
De gauche à droite : Jérome Pietri (W-Maker et Goodbarber / CampusPlex), Gilles Simeoni (Assemblée de Corse), Paul Antoine Simonpoli (Mareterraniu productions), Sébastien Simoni (CampusPlex et Femu quì) et Paul Rognoni (Mareterraniu Productions)
À l'origine de cette épopée américaine, largement relayée sur les réseaux sociaux, il a le film the Seventh Fire, coproduit  par Mareterraniu productions. Le producteur corse est plus que satisfait de ce déplacement. "Un voyage très positif avec une magnifique rencontre à Washington où une vraie discussion s'est nouée, relate Paul Rognoni. A été posée notamment la question de la perte de culture des indiens d'Amérique. Il s'agit d'un peuple dépossédé accablé par une misère sociétale et humaine absolue. Un débat qui n'a jamais été vraiment abordé jusqu'à l'ère Obama. D'ailleurs, un représentant indien présent à Washington me disait que tous les traités signés dans cette célèbre Indian Treaty room ont été bafoués." Une histoire difficile à laquelle les Corses venus en délégation à la Maison Blanche sont naturellement très sensibles. 


Sur un plan plus professionnel, Paul Rognoni confie avoir enchainé pas moins d'une vingtaine de rendez vous durant ses six jours de déplacement aux USA. "Nous avons notamment rencontré Catalina Albertini, attachée culturelle à l'Ambassade de France à Washington et j'ai pu revoir également Jack Pettibone Riccobono avec lequel nous avons travaillé sur The Seventh fire. Nous envisageons de collaborer de nouveau avec lui. C'était notre première co-production internationale et on espère continuer sur cette voie du développement à l'international qui correspond à la philosophie de Mareterraniu Productions

D'un point de vue économique : Sur la voie de la création et du développement des entreprises corses

Le voyage a octroyé à ses participants quelques moments de détente
Le voyage a octroyé à ses participants quelques moments de détente
Pour Sébastien Simoni, co-fondateur du CampusPlex d'Ajaccio et nouveau président de Femu quì, l'expérience est tout aussi concluante. "Nous avons vécu quelque chose d'unique, relate t-il. De Washington à New York, où nous avons rencontré grâce à l'Association des Corses des USA, près d'une centaine de personnes." Il s'agissait également d'un voyage d'affaire pour Sébastien Simoni et son associé Jérome Pietri puisqu'ils ont récemment recruté deux personnes sur New York. "Pour notre générateur d'application GoodBarber, le marché américain représente 50% de l'activité, confie le chef d'entreprise. C'était également intéressant de rencontrer les jeunes de la diaspora qui ont des projets de création de boite et qui peuvent correspondre à la démarche de Femu quì. Nous avons d'excellents contacts, nous mettons dorénavant en place des moyens de communiquer et de collaborer."

 

Quand la situation politique de la Corse intérèsse et suscite l'enthousiasme outre Atlantique : la mobilisation de la diaspora

Gilles Simeoni prenant la parole devant les membres de l'Association des Corses des Etats Unis.
Gilles Simeoni prenant la parole devant les membres de l'Association des Corses des Etats Unis.
Gilles Simeoni revient tout aussi enchanté par son séjour aux USA. "Ce sont des moments enthousiasmants partagés avec une équipe où chacun a son propre parcours, note le Président de l'exécutif de Corse. Nous nous connaissons et nous apprécions énormément. Et puis, aller là-bas dans de telles circonstances, c'est la consécration du travail effectué par Paul Rognoni et Paul-Antoine Simonpoli."
Sur un plan plus politique, ce voyage a ouvert selon l'élu de nouvelles perspectives pour l'île : " Les Corses rencontrés sont très au fait des changements politiques intervenus ces derniers mois. Nous ne pouvons que nous réjouir de la chaleur de l'accueil de la diaspora, un terme dont le sens a évolué aujourd'hui. Avant nous étions Corses sur l'île ou loin de l'île. Aujourd'hui nous pouvons être Corses ici et ailleurs à la fois."


Les insulaires rencontrés à New York ont fait part de leur envie de contribuer au développement de l'île. "Les Corses de San Francisco ont organisé un repas le même jour que la rencontre avec l'association de New York, afin d'y participer de manière symbolique, relate Gilles Simeoni. Et un jeune insulaire travaillant pour les autorités américaines à Chicago a fait spécialement le déplacement jusqu'à New York."
Pour le président de l'Exécutif, il s'agit là d'une première expérience : "Nous rentrons maintenant dans un cycle de consultation avec l'ensemble de la diaspora, explique l'élu. Il convient de créer des mécaniques, de se servir de ce capital humain et de son réseau pour créer des synergies notamment sur le plan économique." Un exemple concret souligné par le président de l'Executif de Corse: la création de Mobijeunes, une plateforme régionale de la mobilité européenne et internationale des jeunes insulaires. "Nous avons sollicité les chefs d'entreprise de l'extérieur afin de les faire participer à ce projet. Bientôt, la plateforme proposera en temps réel des offres d'emploi à l'étranger pour les jeunes Corses de 16 à 32 ans."
Mais l'échange avec l'outre-Atlantique ne devrait pas s'arrêter là : "Dans la prolongation de tout ceci, il y aussi une interrogation sur les outils qu'il va falloir mettre en place avec la CTC sur le plan économique et financier ou encore pour la mobilisation de l'épargne, plus globalement, une question se pose", indique Gilles Simeoni : Quelle place pour la diaspora?
L'élu n'exclut pas par exemple la participation de cette dernière au Conseil économique et social de la Corse. "Cela fera l'objet de discussions dans les mois à venir", conclut le responsable politique pour qui ce voyage n'est résolument qu"une première étape"
 
Diana Saliceti