Le groupe d'opposition Inseme per Bastia
Est-ce la goutte d’eau qui fait déborder le vase ou la perspective des échéances électorales qui exacerbe les antagonismes ? Le fait est que la décision de la majorité de déplacer du 8 au 12 avril, sans prévenir, la date de la prochaine séance du Conseil municipal et son refus de la reporter, n’a rien fait pour améliorer les relations, très tendues depuis le début de la mandature, entre les deux camps. Inseme per Bastia avait, également, souhaité que la question de l’insécurité, qu’elle a soulevée depuis plus d’un mois, soit inscrite à l’ordre du jour de cette session. Mais, sans réponse de la mairie et face « à ce mépris, à un mutisme inquiétant et au refus de tout dialogue », les Nationalistes modérés ont décidé de pratiquer la politique de la chaise vide et de porter le débat sur la place publique.
Une situation sociale dégradée
« Tous les Bastiais font, aujourd’hui, le constat d’une augmentation importante des actes de délinquance, d’incivilité et de violence contre les biens et les personnes qui touchent désormais l’ensemble des quartiers. Le sentiment d’insécurité, l’inquiétude et le mécontentement ne doivent pas être banalisés ou sous-estimés. Le refus d’en parler fait le lit de discours démagogiques de stigmatisation et d’exclusion », prévient Gilles Simeoni.
Incendies et dégradations volontaires (véhicules, commerces, mobilier urbain,…), vols à main armées, agressions physiques contre des personnes âgées ou des femmes, incivilités, troubles et nuisances multiples…. Le leader d’Inseme expose, statistiques à l’appui, une situation qui ne cesse de se dégrader. Selon les derniers chiffres officiels disponibles, datant de 2010 et 2011, les atteintes volontaires à l’intégrité physique en milieu urbain et les infractions sur l’usage des stupéfiants sont, respectivement, en hausse de 15,85 % et de 49,24 %. Parmi les délits dits « traumatisants », les vols violents sans armes, les violences sexuelles ou physiques crapuleuses affichent des taux d’augmentation qui vont de 75% à 170%.
Une politique inexistante
Pour Inseme per Bastia, les causes de cette augmentation de la délinquance, qui détruit « le Vivre-Ensemble, u Campà Inseme », sont à chercher du côté de la situation économique catastrophique, de la dégradation du lien social et du recul des valeurs culturelles qui fondent l’identité collective. « Les Bastiais ne reconnaissent plus leur ville. Dans ces conditions, il est normalement du devoir de la majorité municipale et du maire de prendre en compte leurs inquiétudes et de tout mettre en œuvre pour améliorer la situation. On sait bien que les problèmes sont complexes et qu’une municipalité ne peut pas tout solutionner. Mais là, comme elle ne fait rien, comme sa politique est totalement inefficace, voire inexistante, les problèmes ne peuvent que s’aggraver !», déplore Gilles Simeoni.
Des questions sans réponse
Précisant ensuite que la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia) a récupéré, depuis 2003, la compétence en matière de sécurité et de prévention de la délinquance et qu’un Contrat intercommunal a été créé, sur le sujet, en 2009, le leader d’Inseme demande des comptes à son président, Emile Zuccarelli. « Nous lui posons publiquement la question : quel bilan tire-t-il des politiques que la loi lui imposait de mettre en œuvre en la matière ? La CAB aurait du mener un certain nombre d’actions concrètes, notamment organiser une cellule de veille par quartier sensible, impliquer les bailleurs sociaux et les associations de locataires dans les quartiers d’habitat social, surveiller les abords de certains établissements scolaires pour prévenir la revente de stupéfiants, lutter contre les incivilités… Nous avons demandé à consulter les documents présentant ces actions, les résultats obtenus, le travail restant à accomplir. Nous n’avons eu aucun élément d’information ! Un débat public aurait été plus que bienvenu ! Conformément à son attitude constante, la majorité municipale actuelle l’a refusé ! ».
Impliquer la population
Rejetant l'idée de faire de l’insécurité « un sujet de discorde et de surenchère », le groupe nationaliste formule une première série de propositions impliquant directement la population dans la recherche de solutions durables. Il entend, d’abord, redonner la parole aux habitants à travers une enquête de terrain qui prendra la forme d’un questionnaire portant, à la fois, sur le sentiment d’insécurité et sur les attentes en la matière. Il propose, ensuite, d’évaluer et de rationaliser, rapidement, les dispositifs « budgétivores » de lutte et de prévention contre la délinquance dans chacun des quartiers en associant les acteurs de terrain, notamment le secteur associatif. Il demande au maire de présenter, « ce qui n’a jamais été fait », un document sur sa gestion du service de la police municipale.
La culture, facteur de cohésion
Fidèle à sa démarche, Inseme per Bastia prône, également, la démocratie participative et un meilleur « vivre ensemble, campà inseme », fondé sur l’éducation et la solidarité. Pour cela, il définit une « politique vivante et forte de la ville » autour de deux axes. Le premier consiste à utiliser la langue et la culture corses comme moyen de renforcer la cohésion sociale, l’intégration, de combattre les logiques de repli communautariste et de faciliter le dialogue intergénérationnel. Le second vise à mettre en place, sous la houlette d’un adjoint, des dispositifs dans chaque quartier pour identifier les problèmes et les solutions à y apporter, tout en responsabilisant les jeunes et en sollicitant les associations de terrain et les confréries.
La volonté d’agir
Enfin, Inseme per Bastia, désireux de s’inspirer d’expériences réussies ailleurs dans des villes, s’est rapproché, à titre informatif, de deux ONG : le Forum français pour la sécurité urbaine et son corollaire européen qui comptent parmi leurs adhérents des villes comme Paris, Sarcelles ou Naples. L’adhésion à ce réseau coûte, pour une ville comme Bastia, 2000 € par an.
« Les solutions existent. Elles exigent une volonté politique. Nous l’avons ! Si nous étions aux responsabilités, cette volonté rechercherait des moyens. Il n’y a pas de fatalité à l’insécurité », conclut Gilles Simeoni.
N.M.
Jean Pierre Cristofari, conseiller municipal, élu d'Inseme per Bastia : " Le Boycott, c'est vraiment l'expression d'un ras-le bol".
Une situation sociale dégradée
« Tous les Bastiais font, aujourd’hui, le constat d’une augmentation importante des actes de délinquance, d’incivilité et de violence contre les biens et les personnes qui touchent désormais l’ensemble des quartiers. Le sentiment d’insécurité, l’inquiétude et le mécontentement ne doivent pas être banalisés ou sous-estimés. Le refus d’en parler fait le lit de discours démagogiques de stigmatisation et d’exclusion », prévient Gilles Simeoni.
Incendies et dégradations volontaires (véhicules, commerces, mobilier urbain,…), vols à main armées, agressions physiques contre des personnes âgées ou des femmes, incivilités, troubles et nuisances multiples…. Le leader d’Inseme expose, statistiques à l’appui, une situation qui ne cesse de se dégrader. Selon les derniers chiffres officiels disponibles, datant de 2010 et 2011, les atteintes volontaires à l’intégrité physique en milieu urbain et les infractions sur l’usage des stupéfiants sont, respectivement, en hausse de 15,85 % et de 49,24 %. Parmi les délits dits « traumatisants », les vols violents sans armes, les violences sexuelles ou physiques crapuleuses affichent des taux d’augmentation qui vont de 75% à 170%.
Une politique inexistante
Pour Inseme per Bastia, les causes de cette augmentation de la délinquance, qui détruit « le Vivre-Ensemble, u Campà Inseme », sont à chercher du côté de la situation économique catastrophique, de la dégradation du lien social et du recul des valeurs culturelles qui fondent l’identité collective. « Les Bastiais ne reconnaissent plus leur ville. Dans ces conditions, il est normalement du devoir de la majorité municipale et du maire de prendre en compte leurs inquiétudes et de tout mettre en œuvre pour améliorer la situation. On sait bien que les problèmes sont complexes et qu’une municipalité ne peut pas tout solutionner. Mais là, comme elle ne fait rien, comme sa politique est totalement inefficace, voire inexistante, les problèmes ne peuvent que s’aggraver !», déplore Gilles Simeoni.
Des questions sans réponse
Précisant ensuite que la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia) a récupéré, depuis 2003, la compétence en matière de sécurité et de prévention de la délinquance et qu’un Contrat intercommunal a été créé, sur le sujet, en 2009, le leader d’Inseme demande des comptes à son président, Emile Zuccarelli. « Nous lui posons publiquement la question : quel bilan tire-t-il des politiques que la loi lui imposait de mettre en œuvre en la matière ? La CAB aurait du mener un certain nombre d’actions concrètes, notamment organiser une cellule de veille par quartier sensible, impliquer les bailleurs sociaux et les associations de locataires dans les quartiers d’habitat social, surveiller les abords de certains établissements scolaires pour prévenir la revente de stupéfiants, lutter contre les incivilités… Nous avons demandé à consulter les documents présentant ces actions, les résultats obtenus, le travail restant à accomplir. Nous n’avons eu aucun élément d’information ! Un débat public aurait été plus que bienvenu ! Conformément à son attitude constante, la majorité municipale actuelle l’a refusé ! ».
Impliquer la population
Rejetant l'idée de faire de l’insécurité « un sujet de discorde et de surenchère », le groupe nationaliste formule une première série de propositions impliquant directement la population dans la recherche de solutions durables. Il entend, d’abord, redonner la parole aux habitants à travers une enquête de terrain qui prendra la forme d’un questionnaire portant, à la fois, sur le sentiment d’insécurité et sur les attentes en la matière. Il propose, ensuite, d’évaluer et de rationaliser, rapidement, les dispositifs « budgétivores » de lutte et de prévention contre la délinquance dans chacun des quartiers en associant les acteurs de terrain, notamment le secteur associatif. Il demande au maire de présenter, « ce qui n’a jamais été fait », un document sur sa gestion du service de la police municipale.
La culture, facteur de cohésion
Fidèle à sa démarche, Inseme per Bastia prône, également, la démocratie participative et un meilleur « vivre ensemble, campà inseme », fondé sur l’éducation et la solidarité. Pour cela, il définit une « politique vivante et forte de la ville » autour de deux axes. Le premier consiste à utiliser la langue et la culture corses comme moyen de renforcer la cohésion sociale, l’intégration, de combattre les logiques de repli communautariste et de faciliter le dialogue intergénérationnel. Le second vise à mettre en place, sous la houlette d’un adjoint, des dispositifs dans chaque quartier pour identifier les problèmes et les solutions à y apporter, tout en responsabilisant les jeunes et en sollicitant les associations de terrain et les confréries.
La volonté d’agir
Enfin, Inseme per Bastia, désireux de s’inspirer d’expériences réussies ailleurs dans des villes, s’est rapproché, à titre informatif, de deux ONG : le Forum français pour la sécurité urbaine et son corollaire européen qui comptent parmi leurs adhérents des villes comme Paris, Sarcelles ou Naples. L’adhésion à ce réseau coûte, pour une ville comme Bastia, 2000 € par an.
« Les solutions existent. Elles exigent une volonté politique. Nous l’avons ! Si nous étions aux responsabilités, cette volonté rechercherait des moyens. Il n’y a pas de fatalité à l’insécurité », conclut Gilles Simeoni.
N.M.
Jean Pierre Cristofari, conseiller municipal, élu d'Inseme per Bastia : " Le Boycott, c'est vraiment l'expression d'un ras-le bol".