Jean Baptiste Raffalli, conseiller municipal de Bastia, et Philippe Peretti, son successeur à la délégation du patrimoine.
- Vous êtes élu depuis 30 ans. Quel regard portez-vous sur votre long parcours politique ?
- Je suis entré en politique à 27 ans en 1976 par une élection cantonale. J’ai siégé pour la 1ère fois en 1983 au Conseil municipal de Bastia, dans l’opposition aux côtés du chirurgien-neurologue Joseph Chiarelli. J’ai travaillé avec Jean Zuccarelli. J’ai vu arriver Emile en 1989. Puis, j’ai siégé avec son fils Jean. J’entame mon 6ème mandat et j’ai siégé avec tous les Zuccarelli ! Je possède, aussi, quelques documents intéressants aux côtés de Jacques Fagianelli (maire radical 1947-1967) ou de l’ancien député, le Dr Pierre-Paul Giacomi. Je suis un peu, aujourd’hui, la mémoire du Conseil municipal de Bastia, une sorte de vétéran en années de présence.
- Après avoir longtemps siégé dans la majorité, vous repassez dans l’opposition. Quel est votre état d’esprit ?
- En politique, avant d’apprendre à gagner, il faut, d’abord, apprendre à perdre ! L’alternance est le signe d’une bonne santé de la démocratie. Même si cette alternance-là, je peux la critiquer dans la mesure où des gens, qui auraient pu être avec moi aujourd’hui, sont passés de l’autre côté. Ils ont franchi le Rubicon. Mais, l’heure n’est pas à la polémique. Je suis un Républicain. La République, qui est la moins mauvaise façon de fonctionner, a permis à la démocratie de s’exprimer. Elle a permis l’alternance, et je m’en réjouis !
- Le soir de votre défaite, vous avez été le seul de votre liste à féliciter Gilles Simeoni pour sa victoire. Pourquoi l’avez-vous fait ?
- Nous étions l’un à côté de l’autre dans le bureau électoral ! J’avais eu l’occasion de lui dire à quatru ochji, un jour où nous nous étions retrouvés seuls, que j’étais Républicain. La République permet, aussi, la démocratie et l’alternance. Liberté, égalité, fraternité sont trois piliers qui me conviennent.
- Vous avez été longtemps adjoint délégué au patrimoine. Depuis quand déteniez-vous cette délégation ?
- Depuis 1989. En 1986, alors que j’étais toujours dans l’opposition, j’avais lancé des associations de sauvegarde et, ensuite, le Comité d’animation du patrimoine. J’ai beaucoup travaillé dans ce secteur. Je crois que mon travail est reconnu. Je souhaite « bonne chance » au nouveau délégué que je connais bien et qui, je pense, prendra le témoin et continuera dans le sillon que j’ai déjà creusé.
- Dans ce domaine du patrimoine, de quelle action êtes-vous le plus fier ?
- Le label « Ville d’Art et d’Histoire » qui nous a fait rentrés dans la cour des grands. J’ai, aussi, le souvenir d’un programme européen (URBACT) où nous avons été chef de file avec le projet CHORUS. La direction, sous l’impulsion de Fernande Maestracci, a vraiment fait un travail de titan ! Elle était à la tête de 12 grandes villes d’Europe. Aujourd’hui, Bastia doit, aussi, se tourner vers l’Europe. Elle est la porte de la Corse, la capitale économique. Ce thème de « Bastia capitale » me tient beaucoup à cœur !
- Quel est, pour vous, le monument qui symbolise le mieux Bastia ?
- L’image emblématique de Bastia, c’est le Vieux Port et les deux clochers de Saint Jean qui surgissent derrière les maisons et se mirent dans l’eau… Saint Jean est la plus grande église de Corse. Bastia a la chance d’avoir conservé les premières pierres qui ont servi à sa fondation et le bastion qui a donné son nom à la ville. C’est devenu le Palais des gouverneurs, aujourd’hui réhabilité, qui abrite le nouveau musée. On peut dire que Bastia est né à cet endroit-là, dans, ce que nous appelons aujourd’hui, la place du donjon. Son coeur historique est entre a terra vechja de Saint Jean et a terra nova au dessus, sur le promontoire.
- Que souhaitez-vous au niveau du patrimoine ?
- Je pense que le centre historique de Bastia, avec la citadelle et le Vieux Port, méritera, demain, un autre label, à côté de celui de « Ville d’Art et d’Histoire ». Si nous savons y faire, avec le grand projet de la voie douce, ce tunnel qui va percer la citadelle, ouvrir un nouveau cheminement et proposer une visite un peu insolite de la ville, et si la réhabilitation du Puntettu est réussie, il n’est pas impossible que le centre historique de Bastia soit inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO
- Est-ce votre vœu ?
- C’est mon vœu le plus cher !
Propos recueillis par Nicole MARI
- Je suis entré en politique à 27 ans en 1976 par une élection cantonale. J’ai siégé pour la 1ère fois en 1983 au Conseil municipal de Bastia, dans l’opposition aux côtés du chirurgien-neurologue Joseph Chiarelli. J’ai travaillé avec Jean Zuccarelli. J’ai vu arriver Emile en 1989. Puis, j’ai siégé avec son fils Jean. J’entame mon 6ème mandat et j’ai siégé avec tous les Zuccarelli ! Je possède, aussi, quelques documents intéressants aux côtés de Jacques Fagianelli (maire radical 1947-1967) ou de l’ancien député, le Dr Pierre-Paul Giacomi. Je suis un peu, aujourd’hui, la mémoire du Conseil municipal de Bastia, une sorte de vétéran en années de présence.
- Après avoir longtemps siégé dans la majorité, vous repassez dans l’opposition. Quel est votre état d’esprit ?
- En politique, avant d’apprendre à gagner, il faut, d’abord, apprendre à perdre ! L’alternance est le signe d’une bonne santé de la démocratie. Même si cette alternance-là, je peux la critiquer dans la mesure où des gens, qui auraient pu être avec moi aujourd’hui, sont passés de l’autre côté. Ils ont franchi le Rubicon. Mais, l’heure n’est pas à la polémique. Je suis un Républicain. La République, qui est la moins mauvaise façon de fonctionner, a permis à la démocratie de s’exprimer. Elle a permis l’alternance, et je m’en réjouis !
- Le soir de votre défaite, vous avez été le seul de votre liste à féliciter Gilles Simeoni pour sa victoire. Pourquoi l’avez-vous fait ?
- Nous étions l’un à côté de l’autre dans le bureau électoral ! J’avais eu l’occasion de lui dire à quatru ochji, un jour où nous nous étions retrouvés seuls, que j’étais Républicain. La République permet, aussi, la démocratie et l’alternance. Liberté, égalité, fraternité sont trois piliers qui me conviennent.
- Vous avez été longtemps adjoint délégué au patrimoine. Depuis quand déteniez-vous cette délégation ?
- Depuis 1989. En 1986, alors que j’étais toujours dans l’opposition, j’avais lancé des associations de sauvegarde et, ensuite, le Comité d’animation du patrimoine. J’ai beaucoup travaillé dans ce secteur. Je crois que mon travail est reconnu. Je souhaite « bonne chance » au nouveau délégué que je connais bien et qui, je pense, prendra le témoin et continuera dans le sillon que j’ai déjà creusé.
- Dans ce domaine du patrimoine, de quelle action êtes-vous le plus fier ?
- Le label « Ville d’Art et d’Histoire » qui nous a fait rentrés dans la cour des grands. J’ai, aussi, le souvenir d’un programme européen (URBACT) où nous avons été chef de file avec le projet CHORUS. La direction, sous l’impulsion de Fernande Maestracci, a vraiment fait un travail de titan ! Elle était à la tête de 12 grandes villes d’Europe. Aujourd’hui, Bastia doit, aussi, se tourner vers l’Europe. Elle est la porte de la Corse, la capitale économique. Ce thème de « Bastia capitale » me tient beaucoup à cœur !
- Quel est, pour vous, le monument qui symbolise le mieux Bastia ?
- L’image emblématique de Bastia, c’est le Vieux Port et les deux clochers de Saint Jean qui surgissent derrière les maisons et se mirent dans l’eau… Saint Jean est la plus grande église de Corse. Bastia a la chance d’avoir conservé les premières pierres qui ont servi à sa fondation et le bastion qui a donné son nom à la ville. C’est devenu le Palais des gouverneurs, aujourd’hui réhabilité, qui abrite le nouveau musée. On peut dire que Bastia est né à cet endroit-là, dans, ce que nous appelons aujourd’hui, la place du donjon. Son coeur historique est entre a terra vechja de Saint Jean et a terra nova au dessus, sur le promontoire.
- Que souhaitez-vous au niveau du patrimoine ?
- Je pense que le centre historique de Bastia, avec la citadelle et le Vieux Port, méritera, demain, un autre label, à côté de celui de « Ville d’Art et d’Histoire ». Si nous savons y faire, avec le grand projet de la voie douce, ce tunnel qui va percer la citadelle, ouvrir un nouveau cheminement et proposer une visite un peu insolite de la ville, et si la réhabilitation du Puntettu est réussie, il n’est pas impossible que le centre historique de Bastia soit inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO
- Est-ce votre vœu ?
- C’est mon vœu le plus cher !
Propos recueillis par Nicole MARI