La non-violence est devenue une priorité pour Jean-François Bernardini.
Musicien, chanteur, poète, citoyen de Corse et du monde, il a créé en 2002, la fondation Umani qui s’attache à lutter contre la violence partout et sur toutes ses formes.
Musicien, citoyen de Corse et du monde, il a créé, on le sait,en 2002, Umani qui s’attache à lutter contre la violence sur toutes ses formes.
On ne compte plus les actions, déjà, menées en Corse et ailleurs. Les messages qui sont passés. Les actes forts qui ont marqué cet enseignement de la non-violence effectué la plupart du temps dans la discrétion mais jamais dans l'indifférence.
Aujourd'hui une belle opportunité va être donnée à Umani de donner un beau et grand coup de projecteur sur son action.
Et c'est l'un des plus grands clubs de football professionnel français, l'AS Saint-Etienne en l'occurrence, qui, le premier, va abonder dans son sens en intégrant dans ses stages d'été des séquences de formation à la non-violence.
La violence ? Un thème auquel tout éducateur de football, mais pas seulement, est confronté à un moment ou un autre.
"Une idée partie de L'Ile-Rousse"
"Nous avions évoqué cette idée, partie de L'Ile-Rousse où Bernard Champion, directeur des stages d’été de l’ASSE, vient souvent, avec Roland Romeyer, le président de Saint-Etienne" souligne Jean-François Bernardini.
Et elle a été retenue.
"Dès 2015 les 1 500 jeunes qui suivent les stages d'été de Saint-Etienne vont être initiés à la non-violence par des éducateurs qui auront eux-mêmes suivis quatre jours de formation" explique le fondateur de l'AFC Umani en évoquant, déjà, cette première expérience qui pourrait faire tâche d'huile au sein du club stéphanois pour l'étendre à toute ses catégories y compris à la formation professionnelle.
"Jean-Michel Larqué, toujours en partenariat avec l'AFC, pourrait la reprendre également dans les stages qu'il organise dans le Sud-Ouest" précise encore Jean-François Bernardini.
En tout cas Saint-Etienne, avec Roland Romeyer, son président et Bernard David, responsable de la formation, qui ont longuement rencontré Jean-François Bernardini à l'Ile-Rousse à l'occasion de la signature du partenariat entre le FB Isula Rossa et les "Verts" est disposé à jouer cette carte à fond.
"Dominique Rocheteau et le staff stéphanois, pour qui cette formation était une découverte, ont été également séduits" se félicitait Jean-François Bernardini.
"Un club de football qui s'intéresse à ce thème est merveilleux"
"Que l’ASSE soit un pionnier, n’est peut-être pas un hasard. C’est un club qui a des valeurs. Voir un club de football qui s’intéresse à ce thème est merveilleux. C’est une fenêtre extraordinaire. Le football est un événement social. Une équipe qui affiche ce comportement donne un signal, éduque le public. Dans ce que vous transmettez, vous changez un peu le monde" affirmait récemment à nos confrères du Progrès Jean-François Bernardini qui, à l'inverse, soutient à juste titre qu'un "match qui se joue à huis clos est une défaite totale pour le football".
"On doit être capable de jongler avec les pulsions"
Jean-François Bernardini le répète à l'envi depuis l'accord passé avec Saint-Etienne.
"Pour jouer au du foot, on a besoin de maillot, de chaussures mais également d’un équipement citoyen, celui de la non-violence".
Car le comportement d'un joueur peut avoir une influence sur l'équipe et sur les spectateurs.
"On peut entraîner les muscles mais aussi s’entraîner à maîtriser les pulsions" soutient Jean-François Bernardini.
" Il y a beaucoup de tension sur un terrain de football. Il faut savoir contrôler ses émotions, ses tensions. Cela passe par l’éducation. On peut préparer quelqu’un à ce qu’il s’exprime autrement que par la violence. Une carrière peut dépendre ou être ternie parfois de dix minutes d’égarement, d’un mauvais geste, comme celui de Zidane en finale de la Coupe du monde, ou de Brandao récemment. On doit être capable de jongler avec les pulsions, pas seulement avec le ballon" aime encore à répéter Jean-François Bernardini qui va donc répercuter par l'intermédiaire d'Umani ce message auprès des mille et quelques stagiaires d'été que reçoit Saint-Etienne.
Mais Umani s'investit également en Corse. "Si le Sporting ne s'est pas encore manifesté - on y viendra un jour - c'est ici que nous avons mené le plus grand nombre d'actions de formation à la non-violence avec parfois des moments forts".
Et Jean-François Bernardini en est intimement persuadé : "la non-violence est une source qui fait du bien à notre peuple, à notre pays".