Sur l’ordre du jour de cette réunion, nous aurions évidemment une contribution à apporter. Elle serait rigoureusement dans le fil de ce que nos programmes politiques ont depuis des années préconisé en matière de politique énergétique. Vous n’ignorez pas que les nationalistes corses sont à cet égard à l’origine d’un certain nombre d’avancées et qu’ils demeurent favorables à la poursuite inlassable de l’objectif d’autonomie énergétique de l’île.
Toutefois, compte tenu de la situation actuelle de la Corse, nous avons décidé de nous adresser à vous sur un plan plus général et plus politique.
Depuis l’ouverture de cette mandature en 2010, l’Assemblée de Corse a pris un certain nombre de délibérations dans des domaines essentiels pour la Corse et les Corses :
- Demande d’un statut de co-officialité pour la langue corse, dont le déclin n’a pu être enrayé jusqu’ici par les mesures mises en œuvre, largement insuffisantes.
- Revendication d’un statut de résident corse, destiné à faire obstacle à la spéculation immobilière et à la dépossession qui en résulte à cet égard pour notre peuple.
- Demande d’un statut fiscal visant à responsabiliser notre communauté et nos institutions, notamment en substituant le produit d’impositions acquittées par les Corses aux dotations versées à la Collectivité Territoriale.
- Exigence d’une révision constitutionnelle, pour permettre la mise en œuvre des mesures que nous venons d’évoquer.
- Enfin, demande relative à une nouvelle architecture institutionnelle, dont la collectivité unique est l’un des aspects essentiels.
Ces différents éléments, qui ont été votés par l’Assemblée à de larges majorités et parfois même à l’unanimité, ne sont évidemment pas des mesures hétéroclites répondant à des besoins sectoriels ou conjoncturels. Par leur cohérence, ils constituent la base d’une réforme globale devant permettre un changement radical de la situation corse.
Il y a presque un an, le Front de Libération Nationale de la Corse, prenant en compte le travail réalisé en commun par les élus insulaires et estimant que cette cohésion des élus et de la société corse serait désormais un instrument performant au bénéfice des intérêts collectifs de notre peuple, décidait unilatéralement une sortie de la clandestinité. Depuis, aucun événement n’est venu contredire cette annonce de l’organisation clandestine. Cette situation nouvelle a d’ailleurs conduit certains élus corses, en particulier de votre formation politique, Madame la ministre, à demander
qu’une loi d’amnistie vienne définitivement tourner la page du conflit.
La situation corse est donc on ne peut plus favorable à une solution politique définitive d’un conflit ayant duré quatre décennies.
Aucun gouvernement français, depuis quarante ans, n’a bénéficié d’un contexte aussi prometteur dans notre île.
Malheureusement, les réponses qui nous ont été données jusqu’ici par Paris sont loin d’avoir été à la hauteur des enjeux. Mise à part la question de la collectivité unique, aucune réponse n’a été donnée aux demandes de l’Assemblée de Corse. Cette attitude est de nature à créer au sein de notre société une déception grandement préjudiciable à la situation d’apaisement que nous avons patiemment construite par le travail de notre assemblée.
Déjà, notre jeunesse commence à désespérer de voir Paris prendre en compte les revendications des élus légitimes de la Corse. C’est pour soutenir ces revendications qu’une manifestation a été organisée cette semaine à Corti par les organisations étudiantes. Mais c’est surtout la décision prise par une quinzaine d’étudiants qui donne la mesure du malaise provoqué par ce qu’il faut bien appeler un déni de démocratie : ces jeunes corses ont décidé de s’enfermer dans la citadelle de Corti et d’entamer une grève de la faim, mettant ainsi leur santé en danger.
C’est la raison pour laquelle, Madame la ministre, nous vous demandons solennellement, au nom des deux groupes nationalistes de l’Assemblée de Corse, de donner enfin à cette jeunesse le message qu’elle attend : un message d’espoir seul susceptible de lui faire renoncer à une démarche qui a ému et inquiété l’ensemble du peuple corse.
Cette réponse pourrait se traduire par une rencontre, conformément au souhait de ces jeunes, aux fins d'aborder en toute sérénité les préoccupations qui sont les leurs, et que des dizaines de milliers de corses, de tous horizons politiques, partagent également.
Toutefois, compte tenu de la situation actuelle de la Corse, nous avons décidé de nous adresser à vous sur un plan plus général et plus politique.
Depuis l’ouverture de cette mandature en 2010, l’Assemblée de Corse a pris un certain nombre de délibérations dans des domaines essentiels pour la Corse et les Corses :
- Demande d’un statut de co-officialité pour la langue corse, dont le déclin n’a pu être enrayé jusqu’ici par les mesures mises en œuvre, largement insuffisantes.
- Revendication d’un statut de résident corse, destiné à faire obstacle à la spéculation immobilière et à la dépossession qui en résulte à cet égard pour notre peuple.
- Demande d’un statut fiscal visant à responsabiliser notre communauté et nos institutions, notamment en substituant le produit d’impositions acquittées par les Corses aux dotations versées à la Collectivité Territoriale.
- Exigence d’une révision constitutionnelle, pour permettre la mise en œuvre des mesures que nous venons d’évoquer.
- Enfin, demande relative à une nouvelle architecture institutionnelle, dont la collectivité unique est l’un des aspects essentiels.
Ces différents éléments, qui ont été votés par l’Assemblée à de larges majorités et parfois même à l’unanimité, ne sont évidemment pas des mesures hétéroclites répondant à des besoins sectoriels ou conjoncturels. Par leur cohérence, ils constituent la base d’une réforme globale devant permettre un changement radical de la situation corse.
Il y a presque un an, le Front de Libération Nationale de la Corse, prenant en compte le travail réalisé en commun par les élus insulaires et estimant que cette cohésion des élus et de la société corse serait désormais un instrument performant au bénéfice des intérêts collectifs de notre peuple, décidait unilatéralement une sortie de la clandestinité. Depuis, aucun événement n’est venu contredire cette annonce de l’organisation clandestine. Cette situation nouvelle a d’ailleurs conduit certains élus corses, en particulier de votre formation politique, Madame la ministre, à demander
qu’une loi d’amnistie vienne définitivement tourner la page du conflit.
La situation corse est donc on ne peut plus favorable à une solution politique définitive d’un conflit ayant duré quatre décennies.
Aucun gouvernement français, depuis quarante ans, n’a bénéficié d’un contexte aussi prometteur dans notre île.
Malheureusement, les réponses qui nous ont été données jusqu’ici par Paris sont loin d’avoir été à la hauteur des enjeux. Mise à part la question de la collectivité unique, aucune réponse n’a été donnée aux demandes de l’Assemblée de Corse. Cette attitude est de nature à créer au sein de notre société une déception grandement préjudiciable à la situation d’apaisement que nous avons patiemment construite par le travail de notre assemblée.
Déjà, notre jeunesse commence à désespérer de voir Paris prendre en compte les revendications des élus légitimes de la Corse. C’est pour soutenir ces revendications qu’une manifestation a été organisée cette semaine à Corti par les organisations étudiantes. Mais c’est surtout la décision prise par une quinzaine d’étudiants qui donne la mesure du malaise provoqué par ce qu’il faut bien appeler un déni de démocratie : ces jeunes corses ont décidé de s’enfermer dans la citadelle de Corti et d’entamer une grève de la faim, mettant ainsi leur santé en danger.
C’est la raison pour laquelle, Madame la ministre, nous vous demandons solennellement, au nom des deux groupes nationalistes de l’Assemblée de Corse, de donner enfin à cette jeunesse le message qu’elle attend : un message d’espoir seul susceptible de lui faire renoncer à une démarche qui a ému et inquiété l’ensemble du peuple corse.
Cette réponse pourrait se traduire par une rencontre, conformément au souhait de ces jeunes, aux fins d'aborder en toute sérénité les préoccupations qui sont les leurs, et que des dizaines de milliers de corses, de tous horizons politiques, partagent également.