La Conférence des bâtonniers de France a lancé mardi 2 avril la troisième édition de l’opération nationale de visites des lieux de privation de liberté. À cette occasion, le bâtonnier du tribunal de Bastia, Benoît Bronzini de Caraffa, a réalisé une visite des sept geôles du palais de justice, accompagné de Me Francesca Seatelli.
Les conditions de vie dans les cellules varient d’un palais de justice à un autre, et celui de Bastia fait partie des bons élèves. Le tribunal est doté de huit cellules, dont une d’entre elles sert uniquement de parloir entre l’avocat et son client. Dans l’ensemble, « les locaux sont plutôt satisfaisants et possèdent de bonnes conditions d'accueil, bien qu’il y ait des points de détails à améliorer », pinaille le bâtonnier. Parmi les points à revoir, l’avocat note pêle-mêle l’absence d’éclairage direct, la taille des cellules, satisfaisante pour un seul détenu, mais problématique dès lors qu’elle est utilisée par plusieurs personnes en même temps. Enfin, l’un des principaux manquements résiderait dans l’absence de sanitaires dans chacune des cellules, ce qui oblige à déplacer les justiciables lorsqu’ils souhaitent faire leurs besoins. Outre ces points, Benoît Bronzini de Caraffa salue la possibilité pour les détenus de bénéficier d’un repas chaud, la disposition des lieux, qui fait passer les détenus par un couloir isolé pour se rendre à la salle d’audience, « ce qui l’imite l’utilisation des menottes au sein du palais », souligne-t-il.
Voir les vraies conditions de vie des détenus
Dans l’ensemble, le bâtonnier du tribunal de Bastia se dit satisfait de sa visite. Lui et sa consœur rédigeront un rapport concernant cette excursion qu’ils remettront à la juridiction chargée des cellules du palais, afin qu’elle prenne connaissance des améliorations à apporter. Dans le cadre de l’opération nationale de visite des lieux de privation de liberté, le bâtonnier de Bastia a prévu de réaliser d’autres visites similaires dans les prochains mois, et de les faire tantôt de manière officielle, tantôt à l’improviste, aussi bien les gendarmeries et commissariats de Haute-Corse afin de constater les conditions de détention des gardés à vue, que dans le centre pénitentiaire de Borgo ou le centre de détention de Casabianda, pour voir de plus près la réalité de ce que vivent les détenus. « Mon but, c’est de participer à l’amélioration d’un service public, tient à rappeler le bâtonnier. Les cellules sont des lieux où personne ne va, il est donc de mon ressort en tant qu’avocat d’aller dans ces espaces de privation de liberté pour dire ce qu’il s’y passe ».