Jeudi matin, au nouveau cimetière d’Ajaccio, s’est déroulée la commémoration du 46ème anniversaire de l'accident de la Caravelle Ajaccio-Nice. Il s’agissait du vol 1611 d'Air-France. Il s'est abîmé en mer le 11 septembre 1968 au large de Nice, faisant 95 victimes parmi les passagers et membres d'équipage. La cause du crash n'a jamais été formellement établie. Pour l’association des familles des victimes, l'accident aurait été causé par un tir de missile, probablement à la suite d’une erreur lors d’un exercice militaire pendant une manœuvre qui avait lieu ce jour là en Méditerranée.
A partir de là, tout devient flou, tout devient silence de la part des forces armées qui de laissent rien filtrer. Enfin presque, car il a bien fallu que les familles des victimes se basent sur quelque chose pour se battre comme elles le font depuis 45 ans. Quelqu’un a lâché quelque chose et a mis le doute, quelqu’un qui savait, quelqu’un qui a vu et entendu et qui ne se trompait pas quant à ce jour fatidique du 11 septembre et de cette boule de feu qui a semé la mort.
Bien sûr qu’il y a eu quelque chose de pas normal dans le ciel azuréen ce 11 septembre, mais quoi ?
Pourquoi cette bande sonore qui en savait long a-t-elle mystérieusement disparu ?
Pourquoi ceux qui savaient quelque chose n’ont plus donné signe de vie ?
Pourquoi malgré plusieurs dépôts de plainte et la mystérieuse disparition de cette fameuse bande son qui aurait mentionné la perte d'un missile ce jour-là personne n’a rien dit ?
Aucune communication ! Silence radio.
Pourquoi la justice a toujours classé le dossier sans suite ?
Il reste encore de nombreuses questions sans réponse. Plus que jamais, le doute a envahi les familles des 95 victimes de cette catastrophe aérienne qui n’a pas fini de faire couler encre et salive. Et ce depuis ce 11 septembre 1968 où un linceul noir a recouvert la Corse d’un deuil profond. Un deuil qui se fait dans la douleur tant que l’on ne saura pas ce qui s’est réellement passé ce jour là.
Messe chantée et souvenir
Le cimetière marin d’Ajaccio a de nouveau accueilli les représentants des familles hier, en présence des autorités civiles et militaires de la cité impériale. Il y avait foule durant la messe célébrée par l’Abbé Rabazzani, chantée par le groupe I Muvrini avec, en toile de fond, le message délivré par l’évêque de Corse. Dépôt de gerbes, recueillement, prières, le souvenir de cette terrible catastrophe aérienne est plus que jamais présent dans la mémoire collective.
« Nous sommes plus que jamais dans l’expectative de connaître enfin cette vérité. Cela fait 46 ans que l’on attend cette réponse de l’Etat. plainte a été déposée récemment pour que l’Etat lève enfin le voile et sorte de ce secret défense afin que l’on vive notre deuil avec sérénité » a simplement déclaré Mathieu Paoli, président de l’association des victimes.
J. F.
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