Emile Zuccarelli : Dernier conseil municipal le 4 Février !
- Vous allez présider, mardi, votre dernier conseil municipal : quel est le sentiment qui vous anime à la veille de cette ultime échéance ?
- Je ne penserai sans doute qu’après qu’il s’agissait du dernier.
- Comment allez-vous l’aborder ?
- Comme d’habitude, avec le sentiment très fort de l’importance des débats de cette instance où bat le cœur de ma ville et se prennent in fine les décisions petites et grandes qui font son quotidien et construisent son avenir.
- Qu’en attendez-vous ?
- J’en attends comme d’habitude l’avancée des problèmes qui nous tiennent à cœur. La tentation peut exister pour une municipalité moins sûre de son bilan de neutraliser les mois qui précèdent une échéance électorale car les initiatives, les travaux par exemple, suscitent souvent, au début, plus de critiques que d’applaudissements.
Nous avons choisi tranquillement de l’ignorer et de ne rien retarder.
C’est autant de gagné pour Bastia.
A l’inverse, le budget 2014 que nous voterons est un budget d’attente permettant seulement de fonctionner dans l’immédiat et de ne pas pénaliser entreprise et emploi et sans empiéter sur la liberté de décisions de l’équipe suivante.
- Comment l’ingénieur de Polytechnique, directeur général-adjoint d’une compagnie d’assurances, est-il venu à la politique ? Vous souvenez-vous de votre premier mandat ?
- J’ai toujours été citoyen et même militant collant des affiches et distribuant des tracts pour les copains mais décidé à ne pas m’engager sur le terrain électoral.
Aléria en 1975 et le sentiment que cette action de force, ouverte sur le territoire de la République, faciliterait l’implantation du banditisme en Corse m’a amené à modifier ma position.
Mon premier mandat électif a été la première Assemblée de Corse en 1982. Beaucoup d’effervescence et sans doute beaucoup d’illusions et je pensais, déjà, que l’institution n’est pas l’essentiel sur le plan local.
- Et de votre premier acte d’élu ?
- J’ai revendiqué et obtenu la délégation des Transports qui m’a permis de préparer la création de l’Office des Transports et la prise en charge des chemins de fer corses par la SNCF.
Tout ceci n’a duré que deux ans.
Député, maire, président de parti, ministre : De quelle charge êtes-vous le plus fier ?
- Je suis fier de toutes. On ne s’assoit pas sans émotion un jour dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale ou à la table du Conseil des Ministres.
Ceci dit, je crois que la fonction de maire, puisqu’elle vous met en contact direct avec vos concitoyens et que vous touchez quotidiennement les problèmes et les résultats de votre travail, donne le plus de satisfactions.
Ceci dit, je crois que la fonction de maire, puisqu’elle vous met en contact direct avec vos concitoyens et que vous touchez quotidiennement les problèmes et les résultats de votre travail, donne le plus de satisfactions.
- Et dans l’exécution de l’une de ces charges quel est l’acte dont vous vous souvenez plus particulièrement ?
- Il y en a trop et en détacher un serait réducteur à l’égard de tous les autres.
- Celui que vous n’avez pas fait ou n’avez pas eu le temps de faire ?
- Plus on fait de choses, plus on crée de travail pour les suivants. Ouvrez un nouveau quartier, vous aurez créé des problèmes et du travail pour les suivants.
Ouvrez un établissement public, un théâtre, un musée, une crèche, vous aurez créé des problèmes et du travail pour les suivants.
Ouvrez une route etc…
Celui qui croit qu’il s’arrêtera un jour, tâche achevée, est fou. J’ai le sentiment, mais j’en suis plutôt fier, de laisser énormément de travail à mes successeurs.
- Celui qui n’a pas eu l’effet escompté ?
- J’ai, jusqu’à présent, totalement échoué dans mon action pour dissuader les écoliers et collégiens de cracher les chewings gums sur les trottoirs. Mais nous y arriverons.
- Vous avez pris la suite de votre père et aujourd’hui, 25 ans après, c’est votre fils, Jean, qui, brigue, à son tour, l’écharpe de maire : Le plus important pour vous c’est que la municipalité ait un Zuccarelli à sa tête ou bien qu’elle poursuive dans la voie des précédentes ?
- Je suis arrivé à ces fonctions de maire animé par un certain nombre de principes politiques et moraux et par de règles de gestion. Je m’y suis toujours tenu et cela doit continuer après moi. Ceci dit il est apparu que Jean Zuccarelli était, en l’état, celui qui fédèrerait le plus d’énergie autour de ces idées.
- Quel sera votre dernier acte officiel comme maire de Bastia ?
- Le 30 mars au soir je proclamerai les résultats du scrutin municipal.
- Que ferez-vous le 31 Mars au matin ?
- Je serai dans le bureau du maire pour y expédier les affaires courantes et j’y resterai jusqu’au premier conseil municipal dans la semaine qui installera la nouvelle municipalité.
- Pour vous la boucle, politique, est-elle vraiment bouclée ?
- J’ai dit, et j’ai l’habitude de faire ce que j’ai dit, que la vie politique en termes de mandat électif était en effet terminée.
Bien sûr, je resterai citoyen et je continuerai à me rendre utile sans doute dans le milieu associatif.
- Emile Zuccarelli et Bastia ?
- C’est ma ville natale, je me suis efforcé de lui faire honneur quand j’étais enfant, lycéen, modeste sportif. Plus tard, à l’extérieur, j’étais repéré comme Corse et Bastiais. Un jour est venu, où avec Bastia nous avons entamé ensemble un parcours de 25 ans. Je pense qu’il a été globalement heureux grâce notamment à tous mes compagnons de route.
En tout cas moi, j’ai été très heureux et j’espère que les Bastiais ont été globalement satisfaits.
- Un dernier message particulier pour ses habitants ?
- Je reste des vôtres mais surtout que Bastia reste cette ville fière campée sur ses principes, sur ses valeurs républicaines. Qu’elle reste fraternelle et solidaire et qu’elle fasse le choix de la continuité.
La "der" pour Ange Rovere et Emile Zuccarelli