L'information vient d'elperiodico.com . Le journal espagnol rappelle que Jacques-Benoît Fiocconi avait été interpellé, en compagnie de son père, Laurent, surnommé "El Mago", ancien collaborateur de différents réseaux colombiens, le 23 novembre 2012, alors qu'il circulait en direction de la France au volant d'un fourgon. A bord du véhicule, quelque 2 850 pains de savons, de couleurs et tailles variées, pour 350 kg de marchandise.
La grosse affaire pour les Espagnols. Les grands titres dans la presse française. Sauf que le savon était du… savon !
Il n'en demeure pas moins qu'interpellé par la Guardia Civil, qui s'appuyait sur des narcotest indiquant la présence de cocaïne dans des échantillons de savon prélevés au hasard, le commerçant est resté en prison jusqu'au 4 février 2013 après que l'institut national de toxicologie espagnol ait précisé officiellement qu'il n'y avait aucune présence de drogue dans les barres de savon.
En fait, les produits cosmétiques avaient été achetés dans une usine de parfumerie de Figuères, pour être commercialisés en Corse.
Poursuivis pour "crime contre la santé publique", le tribunal de Figuères, avait refusé, de relâcher les deux hommes malgré une première contre-expertise invalidant les résultats des analyses initiales. Ce n'est qu'au terme d'une nouvelle expertise scientifique que la justice a finalement relâché le commerçant et son père.
Aujourd'hui Jacques-Benoît Fiocconi réclame une indemnisation - on cite le chiffre de 83 000€ - pour son séjour en prison et pour les dommages moraux subis. La police catalane soutient que la double arrestation est due à un simple contrôle de routine. Le commerçant pense, lui, que celle-ci ne peut pas être étrangère aux enquêtes menées sur son père et son implication éventuelle entre mafia corse et marseillaise.
"Son avocat, Me Marti Canaves, met en cause la fiabilité des analyses toxicologiques menées par des laboratoires qui n'en sont pas à leur première erreur. En septembre 2010, un médecin panaméen avait ainsi été poursuivi à tort pour trafic de cocaïne. Des médicaments homéopathiques, en provenance d'Uruguay, avaient également été confondus avec de la drogue, incriminant un couple espagnol qui avait reçu cette marchandise par courrier.
L'avocat veut enfin faire la lumière sur les raisons qui ont conduit le tribunal de Figuères à maintenir son client en détention malgré une première analyse négative" rapporte dans son édition de dimanche l'Indépendant de Perpignan.