L'ensemble de la délégation de la section de Corse présente au congrès de Niort ( DR)
Lors d’une conférence de presse samedi à l’hôtel Napoléon, André Paccou, réélu membre du Comité Central, instance nationale de la LDH, et en présence de la délégation de section de Corse présente au congrès de Niort, a fait part de l’adoption, par les congressistes, d’une résolution énonçant l’existence du peuple corse.
Trois temps forts ont émaillé ce congrès national de la LDH. Tout d’abord un poignant hommage rendu à Antoine Sollacaro, membre et mandataire nationale de la LDH, mais qui en était aussi, le conseiller juridique. « Grand avocat, homme libre, la demande a été renouvelée qu’Antoine qui aimait tant la justice ait droit lui aussi à celle-ci ». Une minute de silence a été demandée aux 500 personnes présentes. Puis, après la réélection, pour quatre ans, d’André Paccou au Comité central,
a eu lieu l’adoption de la résolution, portant un texte sur la reconnaissance de l’existence d’un peuple corse.
Depuis plusieurs mois, ce texte était travaillé. Après son audition au bureau national de la LDH, il a été accepté et validé par le Comité central puis accepté par les 350 sections de l’espace national, pour être voté au 87 ème congrès national de la LDH par 411 oui, 30 non et 40 abstentions.
La résolution
« Face à ce couple infernal de l’uniformité et de l’ethnicisation, nous défendons à la fois l'universalité des droits, comme condition de l'égalité en dignité et en droits, et la reconnaissance des identités multiples qui font l'humanité, ainsi que les singularités territoriales qui font les sociétés. Sans cette double reconnaissance, il n'y a ni liberté authentique, ni égalité réelle, ni respect des peuples, des langues et des cultures. »
« La démocratie ne peut se passer d'expressions collectives des citoyens, de niveaux « intermédiaires » d'exercice de la citoyenneté et de reconnaissance de la diversité des appartenances citoyennes et des communautés citoyennes. Mieux encore, elle en a besoin pour son renouveau. Au-delà d'une actualité parfois tragique, la Corse témoigne aujourd’hui de cette nécessité, non comme un cas d’espèce mais comme l’un des laboratoires où se joue notre avenir. »
« En 1991, le Conseil constitutionnel a refusé d'admettre que l'on puisse penser un « peuple corse, composante du peuple français », selon la formule qui avait été choisie par le Parlement de l’époque. Et pourtant, la Corse a constamment été placée en-dehors du droit commun de la République dans des domaines essentiels soumis, sur son territoire, à des régimes d'exception, comme en témoigne notamment le traitement judiciaire qui lui est encore souvent réservé.»
"Un événement politique fort"
« Cet évènement politique fort, engagé par les ligueurs et ligueuses corses, l’est d’autant plus dans le contexte actuel des débats qui tentent à trouver une place à la Corse, dans la constitution » soulignera André Paccou. « Ce texte ne traite pas du peuple de Corse, mais « d’impliquer une définition de l'exercice de la citoyenneté et de certains droits sur la base de la « citoyenneté de résidence », c'est-à-dire de la construction d'une « communauté de destin » par les êtres humains qui y résident durablement, quel que soit leur lieu de naissance ou leur lignage. »
a eu lieu l’adoption de la résolution, portant un texte sur la reconnaissance de l’existence d’un peuple corse.
Depuis plusieurs mois, ce texte était travaillé. Après son audition au bureau national de la LDH, il a été accepté et validé par le Comité central puis accepté par les 350 sections de l’espace national, pour être voté au 87 ème congrès national de la LDH par 411 oui, 30 non et 40 abstentions.
La résolution
« Face à ce couple infernal de l’uniformité et de l’ethnicisation, nous défendons à la fois l'universalité des droits, comme condition de l'égalité en dignité et en droits, et la reconnaissance des identités multiples qui font l'humanité, ainsi que les singularités territoriales qui font les sociétés. Sans cette double reconnaissance, il n'y a ni liberté authentique, ni égalité réelle, ni respect des peuples, des langues et des cultures. »
« La démocratie ne peut se passer d'expressions collectives des citoyens, de niveaux « intermédiaires » d'exercice de la citoyenneté et de reconnaissance de la diversité des appartenances citoyennes et des communautés citoyennes. Mieux encore, elle en a besoin pour son renouveau. Au-delà d'une actualité parfois tragique, la Corse témoigne aujourd’hui de cette nécessité, non comme un cas d’espèce mais comme l’un des laboratoires où se joue notre avenir. »
« En 1991, le Conseil constitutionnel a refusé d'admettre que l'on puisse penser un « peuple corse, composante du peuple français », selon la formule qui avait été choisie par le Parlement de l’époque. Et pourtant, la Corse a constamment été placée en-dehors du droit commun de la République dans des domaines essentiels soumis, sur son territoire, à des régimes d'exception, comme en témoigne notamment le traitement judiciaire qui lui est encore souvent réservé.»
"Un événement politique fort"
« Cet évènement politique fort, engagé par les ligueurs et ligueuses corses, l’est d’autant plus dans le contexte actuel des débats qui tentent à trouver une place à la Corse, dans la constitution » soulignera André Paccou. « Ce texte ne traite pas du peuple de Corse, mais « d’impliquer une définition de l'exercice de la citoyenneté et de certains droits sur la base de la « citoyenneté de résidence », c'est-à-dire de la construction d'une « communauté de destin » par les êtres humains qui y résident durablement, quel que soit leur lieu de naissance ou leur lignage. »
« Nous rejetons toute singularité qui serait un repli identitaire et qui ferait de l’autre un sous citoyen. »
Les retours ont été immédiats lors de ce congrès, notamment de la part de la section Bayonne qui avait le désir de suivre cette évolution de près, mais aussi des sections Guadeloupe, de l’île de la Réunion et de la Nouvelle Calédonie qui pourrait trouver dans ce texte et dans son évolution un cadre de réflexion.
« 15 ans de travail des droits de l’homme, pour enfin arriver à faire entendre les enjeux ! »
Cette résolution demandée par la délégation de Corse, sera présentée au préfet de Corse et aux Corses dans les jours qui viennent, puis aux élus à l’assemblée de Corse.