Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio et président de la CAPA, chef de file de la liste d’union de la droite "U Soffiu Novu" pour les élections territoriales des 20 et 27 juin.
- Vous dites que votre priorité est de régler les problèmes quotidiens des Corses. Mais tous les candidats disent cela. Comment vous démarquez-vous ?
- Pour ce qui me concerne, ce n’est pas une posture. Les actions, que j’ai initiées et menées à terme au cours de mes mandats de maire et de président de la CAPA, en témoignent. Il suffit de vérifier le taux de réalisation des propositions que j’avais annoncées lors de ma campagne électorale municipale de 2014. Au-delà de ça, le pragmatisme caractérisera ma démarche. Mon objectif, sur l’ensemble des dossiers qui relèvent de la compétence directe de la Collectivité de Corse (CdC), est d’agir sur la base du programme validé par les Corses. Je ne chercherai pas à rejeter systématiquement les retards ou les échecs sur l’État ou les EPCI. Enfin, un travail partenarial devra être mené, aussi bien avec l’État qu’avec les autres collectivités locales. Ma volonté est de faire avancer les projets dans le cadre d’un dialogue constant et apaisé. Il faut en finir avec la politique de la chaise vide, des motions et des incantations contre-productives !
- Vous affirmez qu’une gestion responsable des finances de la CdC dégagerait 100 millions € d’investissements par une maitrise de la masse salariale. Qu’envisagez-vous ?
- Sur la réorganisation des services et son impact budgétaire, je n’ai, à aucun moment, envisagé que cela pourrait engendrer 100 millions € d’économie de fonctionnement. En revanche, cette réorganisation « va participer à une gestion responsable de ses finances » qui permettra de dégager 100 millions € d’investissements ! La Région peut afficher une épargne proche de 200 millions € par an, après avoir obtenu de nombreuses dérogations du droit commun, lors de l’adoption des lois de finances, notamment en 2017 et 2018.
- Pour ce qui me concerne, ce n’est pas une posture. Les actions, que j’ai initiées et menées à terme au cours de mes mandats de maire et de président de la CAPA, en témoignent. Il suffit de vérifier le taux de réalisation des propositions que j’avais annoncées lors de ma campagne électorale municipale de 2014. Au-delà de ça, le pragmatisme caractérisera ma démarche. Mon objectif, sur l’ensemble des dossiers qui relèvent de la compétence directe de la Collectivité de Corse (CdC), est d’agir sur la base du programme validé par les Corses. Je ne chercherai pas à rejeter systématiquement les retards ou les échecs sur l’État ou les EPCI. Enfin, un travail partenarial devra être mené, aussi bien avec l’État qu’avec les autres collectivités locales. Ma volonté est de faire avancer les projets dans le cadre d’un dialogue constant et apaisé. Il faut en finir avec la politique de la chaise vide, des motions et des incantations contre-productives !
- Vous affirmez qu’une gestion responsable des finances de la CdC dégagerait 100 millions € d’investissements par une maitrise de la masse salariale. Qu’envisagez-vous ?
- Sur la réorganisation des services et son impact budgétaire, je n’ai, à aucun moment, envisagé que cela pourrait engendrer 100 millions € d’économie de fonctionnement. En revanche, cette réorganisation « va participer à une gestion responsable de ses finances » qui permettra de dégager 100 millions € d’investissements ! La Région peut afficher une épargne proche de 200 millions € par an, après avoir obtenu de nombreuses dérogations du droit commun, lors de l’adoption des lois de finances, notamment en 2017 et 2018.
- Concernant les déchets, vous promettez un plan d’action. Sur quelles lignes ?
- Notre territoire est à l’arrêt : les déchets, les transports, l’aménagement du territoire, l’énergie... Concernant les déchets, le président de l’Exécutif et son équipe ont été incapables de proposer un plan d’actions permettant de résoudre la crise récurrente. Il faut mettre fin aux années de blocage orchestré par des lobbies dont on peut légitimement se poser la question du but réellement recherché. Au motif de la poursuite de l’excellence, qui en soi serait légitime, si elle ne se traduisait pas par des années d’inertie et de confusion qui se soldent par une crise chronique - transfert de balles sur le continent, blocage des CET saturés… -, tout est mis en œuvre pour bloquer les solutions efficientes proposées. Les projets portés par les collectivités locales doivent être accompagnés, tout comme le SYVADEC doit bénéficier de moyens renforcés pour ne plus que les Corses aient à subir des épisodes d’insalubrité publique et les générations futures, les choix anti-écologiques irresponsables pris ou maintenus par défaut. Notre objectif est de mettre en œuvre une gestion des déchets pragmatique et réaliste, axée sur la valorisation du tri, une politique de traitement alternative au tout enfouissement, une valorisation énergétique des Combustibles solides de récupération (CSR) et une baisse, à terme, de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Nous proposons depuis six ans une solution concrète, avec la création de deux centres de tri et de valorisation énergétique des déchets, implantés sur les deux principaux bassins de vie, à savoir Ajaccio pour le pays ajaccien, et Monte pour la région bastiaise. Ces deux centres de tri et valorisation - avec ou sans production de CSR – sont, d’ores et déjà, dimensionnés en intégrant une augmentation significative des performances de tri à l’horizon 2024. Ils sont conçus de manière à s’adapter à la baisse progressive des déchets fermentescibles ou autres déchets recyclables dans les OMr. A ces centres de tri devront être associées, dans chaque bassin de vie, en concertation avec les élus et les habitants, des centres de stockage des déchets ultimes. Il en va de l’équité des territoires.
- Concernant les centres d’enfouissement, que comptez-vous faire ?
- Il ne faut pas masquer la réalité. La Corse, faute de décisions prises ces dernières années et donc du retard accumulé, devra faire face à une période transitoire durant laquelle, malgré l’accélération du tri à la source, des centres d’enfouissement sont malheureusement nécessaires. Si dans les communes où l’habitat individuel est majoritaire, la généralisation du tri pourra poursuivre sa croissance très rapidement, dans les plus grandes agglomérations, cela prendra un peu plus de temps. Le tri ne se décrète pas ! Partout où cela a abouti, la sensibilisation, l’information, la mécanisation pour en garantir l’exhaustivité et le temps, ont été nécessaires. Je suis conscient qu’il n’y a plus d’acceptabilité sociale et que nous assistons à une levée de boucliers sur tous les territoires et notamment ceux de Moltifau et Giuncaggio. Si je suis élu, j’irai écouter les habitants des territoires concernés, y compris les porteurs de projets, car je considère que le président de l’Exécutif doit être en première ligne sur de tels sujets. Mon engagement est qu’avant la fin 2021, un plan conforme aux directives de la “Loi sur la Transition Énergétique pour la croissance verte” sera proposé au vote de l’Assemblée de Corse. Ce plan sera l’émanation d’un travail en commun mené par la CDC avec les territoires, en tenant compte des différences existantes entre les deux grands pôles urbains et les zones rurales.
- Le tri devient une obligation légale à objectif de 70%. Comment tiendrez-vous cette obligation ?
- Mon projet pour atteindre l’objectif de 70% de tri est la prévention : initier les plus jeunes aux enjeux environnementaux, aider les commerces de vente en vrac, développer des outils numériques pour démontrer l’impact des produits dans la production des déchets. Et agir auprès des instances nationales pour faire évoluer la composition des emballages. Les résines complexes, qui sont seulement valorisables, doivent disparaitre au profit de matériaux véritablement recyclables. La collecte en porte-à-porte doit progresser encore. Les collectivités doivent être dotées de moyens humains et financiers supplémentaires. Les plus gros producteurs doivent être fermement incités à trier les déchets compostables. Nous devons également travailler sur le prétraitement de type séparation mécanique réalisé par l’usine de tri et valorisation. Ce qui n’aura pas été trié par les usagers le sera par cet équipement. Enfin, il faudra enfouir ce qui n’a pas été trié. Ce qui représentera 20 à 30% de notre production. La création de petits centres de traitement n’acceptant que des déchets stabilisés est la seule solution viable. J’ajoute que les agriculteurs doivent bénéficier du compost issu du tri des déchets compostables et que les entreprises valorisant la réparation et le réemploi doivent être aidées. Le tri des emballages doit être assuré localement. Voire les matériaux directement revendus depuis notre région. La part des déchets non recyclables, mais portant un intérêt en matière de valorisation, doit être transformée en CSR. Des filières d’enseignement doivent accompagner ce projet fondamental qui changera définitivement notre mode de consommation, la production de nos déchets et la façon de les traiter.
- Allez-vous implanter un incinérateur ?
- La réponse est non !
- Notre territoire est à l’arrêt : les déchets, les transports, l’aménagement du territoire, l’énergie... Concernant les déchets, le président de l’Exécutif et son équipe ont été incapables de proposer un plan d’actions permettant de résoudre la crise récurrente. Il faut mettre fin aux années de blocage orchestré par des lobbies dont on peut légitimement se poser la question du but réellement recherché. Au motif de la poursuite de l’excellence, qui en soi serait légitime, si elle ne se traduisait pas par des années d’inertie et de confusion qui se soldent par une crise chronique - transfert de balles sur le continent, blocage des CET saturés… -, tout est mis en œuvre pour bloquer les solutions efficientes proposées. Les projets portés par les collectivités locales doivent être accompagnés, tout comme le SYVADEC doit bénéficier de moyens renforcés pour ne plus que les Corses aient à subir des épisodes d’insalubrité publique et les générations futures, les choix anti-écologiques irresponsables pris ou maintenus par défaut. Notre objectif est de mettre en œuvre une gestion des déchets pragmatique et réaliste, axée sur la valorisation du tri, une politique de traitement alternative au tout enfouissement, une valorisation énergétique des Combustibles solides de récupération (CSR) et une baisse, à terme, de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Nous proposons depuis six ans une solution concrète, avec la création de deux centres de tri et de valorisation énergétique des déchets, implantés sur les deux principaux bassins de vie, à savoir Ajaccio pour le pays ajaccien, et Monte pour la région bastiaise. Ces deux centres de tri et valorisation - avec ou sans production de CSR – sont, d’ores et déjà, dimensionnés en intégrant une augmentation significative des performances de tri à l’horizon 2024. Ils sont conçus de manière à s’adapter à la baisse progressive des déchets fermentescibles ou autres déchets recyclables dans les OMr. A ces centres de tri devront être associées, dans chaque bassin de vie, en concertation avec les élus et les habitants, des centres de stockage des déchets ultimes. Il en va de l’équité des territoires.
- Concernant les centres d’enfouissement, que comptez-vous faire ?
- Il ne faut pas masquer la réalité. La Corse, faute de décisions prises ces dernières années et donc du retard accumulé, devra faire face à une période transitoire durant laquelle, malgré l’accélération du tri à la source, des centres d’enfouissement sont malheureusement nécessaires. Si dans les communes où l’habitat individuel est majoritaire, la généralisation du tri pourra poursuivre sa croissance très rapidement, dans les plus grandes agglomérations, cela prendra un peu plus de temps. Le tri ne se décrète pas ! Partout où cela a abouti, la sensibilisation, l’information, la mécanisation pour en garantir l’exhaustivité et le temps, ont été nécessaires. Je suis conscient qu’il n’y a plus d’acceptabilité sociale et que nous assistons à une levée de boucliers sur tous les territoires et notamment ceux de Moltifau et Giuncaggio. Si je suis élu, j’irai écouter les habitants des territoires concernés, y compris les porteurs de projets, car je considère que le président de l’Exécutif doit être en première ligne sur de tels sujets. Mon engagement est qu’avant la fin 2021, un plan conforme aux directives de la “Loi sur la Transition Énergétique pour la croissance verte” sera proposé au vote de l’Assemblée de Corse. Ce plan sera l’émanation d’un travail en commun mené par la CDC avec les territoires, en tenant compte des différences existantes entre les deux grands pôles urbains et les zones rurales.
- Le tri devient une obligation légale à objectif de 70%. Comment tiendrez-vous cette obligation ?
- Mon projet pour atteindre l’objectif de 70% de tri est la prévention : initier les plus jeunes aux enjeux environnementaux, aider les commerces de vente en vrac, développer des outils numériques pour démontrer l’impact des produits dans la production des déchets. Et agir auprès des instances nationales pour faire évoluer la composition des emballages. Les résines complexes, qui sont seulement valorisables, doivent disparaitre au profit de matériaux véritablement recyclables. La collecte en porte-à-porte doit progresser encore. Les collectivités doivent être dotées de moyens humains et financiers supplémentaires. Les plus gros producteurs doivent être fermement incités à trier les déchets compostables. Nous devons également travailler sur le prétraitement de type séparation mécanique réalisé par l’usine de tri et valorisation. Ce qui n’aura pas été trié par les usagers le sera par cet équipement. Enfin, il faudra enfouir ce qui n’a pas été trié. Ce qui représentera 20 à 30% de notre production. La création de petits centres de traitement n’acceptant que des déchets stabilisés est la seule solution viable. J’ajoute que les agriculteurs doivent bénéficier du compost issu du tri des déchets compostables et que les entreprises valorisant la réparation et le réemploi doivent être aidées. Le tri des emballages doit être assuré localement. Voire les matériaux directement revendus depuis notre région. La part des déchets non recyclables, mais portant un intérêt en matière de valorisation, doit être transformée en CSR. Des filières d’enseignement doivent accompagner ce projet fondamental qui changera définitivement notre mode de consommation, la production de nos déchets et la façon de les traiter.
- Allez-vous implanter un incinérateur ?
- La réponse est non !
- Vous comptez réviser le PADDUC. Que remettez-vous en cause ?
- L’ensemble des élus de Corse m’a fait état de son mécontentement, quant à son application sur leur commune. « Injustice », « dépossession », « impossibilité de rédiger leur Plan Local d’Urbanisme (PLU) », c’est en ces termes que les maires qualifient ce document qu’ils ne parviennent pas à justifier auprès de leurs administrés. Il faudra réviser le PADDUC sans en dénaturer la dimension préservatrice de l’environnement et dans une large concertation des territoires. Nous proposons de limiter la constructibilité à des fins de préservation de l’environnement et d’exploitation agricole pourrait s’entendre en rendant possible la constructibilité sur des espaces non-urbanisés à proximité des agglomérations existantes, exclusivement sur la base d’opérations d’aménagement public, limitées et contrôlées. Cela permettrait de desserrer l’étau, de bénéficier d’une constructibilité encadrée et de limiter la rente spéculative liée à de la rétention foncière privée. Dans le cadre de l’élaboration du PLU de la ville d’Ajaccio, il m’a fallu répondre à de nombreuses contraintes : réduction des zones constructibles, respect des ESA et de la constructibilité en lien direct avec des zones déjà urbanisées. Et tout en ayant respecté ces obligations et diminué l’espace constructible par rapport au PLU précédent, le PLU a été attaqué devant le tribunal administratif et a subi quelques annulations partielles. Fort de cette expérience, je suis tout à fait à même de comprendre pourquoi de très nombreuses communes sont en grande difficulté pour se lancer dans l’élaboration d’un document d’urbanisme. De même, je suis prêt à étudier et à mettre en œuvre les amendements nécessaires à la facilitation de l’élaboration des PLU dans l’intérêt des communes et de leurs habitants.
- Lesquels, par exemple ?
- Je prendrais deux exemples : le premier concerne les hameaux qui deviennent totalement inconstructibles dans la mesure où la densité de construction n’est pas assez significative, alors que la population permanente représente plus de la moitié de la population communale. La densité de la construction ne doit pas être un critère déterminant ! Le développement des hameaux doit être encouragé. Cela ne s’apparente pas à un mitage du territoire. Nous devrons tenir compte aussi des possibilités offertes par la Loi Montagne pour les communes couvertes par les deux lois en faisant en sorte que la Loi Littoral ne s’applique que dans les espaces proches du rivage. Enfin, je me suis engagé à créer un point d’entrée unique et une cellule d’appui et d’ingénierie au sein de la CDC qui devront accompagner les élus locaux dans le montage et la conduite de leurs projets y compris dans le domaine de l’urbanisme.
- La droite n’arrête pas de fustiger la sanctuarisation des Espaces stratégiques agricoles (ESA). Allez-vous les supprimer ?
- Il n’a jamais été question de supprimer les ESA, mais de les rendre opérationnels ! Je suis favorable au lancement d’une mission de valorisation agricole avec l’ensemble des acteurs concernés. Geler plus de 100 000 hectares dans le cadre de la cartographie des ESA n’a de sens que si on accompagne la mise en exploitation de ces espaces, avec au préalable des régularisations foncières, que ce soit sur des terres cultivées ou en friche, des remembrements, des extensions du réseau d’eau brute agricole, le tout sous l’égide de l’ODARC. Une des difficultés majeures réside dans le fait que les propriétaires de terres agricoles sont peu souvent des exploitants, et qu’ils ne trouvent quasiment aucun intérêt à vendre ou à louer leurs terrains. Le prix de vente étant très faible, ils gardent espoir de retrouver, à long terme, une constructibilité. C’est une croyance à laquelle il faut mettre fin ! Il faudra travailler sur des pistes fiscales ou réglementaires pour essayer de faire évoluer cette situation. Nous devons donner à la SAFER les moyens appropriés pour qu’elle ait un rôle prépondérant, avec un objectif « zéro friche ».
- Avez-vous l’intention d’étendre à la Corse le modèle d’urbanisation que vous avez mis en place à Ajaccio ?
- Il ne doit pas y avoir de modèle urbanistique imposé ! Chaque commune est unique, et son document d’urbanisme doit tenir compte de ses spécificités. Je souhaite la fin du dogmatisme et des préalables politiques qui ne tiennent pas compte de la réalité du terrain. Le modèle d’urbanisation prévu par le PLU, que j’ai fait approuver en 2019 par le Conseil municipal, est compatible avec le PADDUC et a réduit de 70% les surfaces constructibles par rapport au PLU 2013.
- L’ensemble des élus de Corse m’a fait état de son mécontentement, quant à son application sur leur commune. « Injustice », « dépossession », « impossibilité de rédiger leur Plan Local d’Urbanisme (PLU) », c’est en ces termes que les maires qualifient ce document qu’ils ne parviennent pas à justifier auprès de leurs administrés. Il faudra réviser le PADDUC sans en dénaturer la dimension préservatrice de l’environnement et dans une large concertation des territoires. Nous proposons de limiter la constructibilité à des fins de préservation de l’environnement et d’exploitation agricole pourrait s’entendre en rendant possible la constructibilité sur des espaces non-urbanisés à proximité des agglomérations existantes, exclusivement sur la base d’opérations d’aménagement public, limitées et contrôlées. Cela permettrait de desserrer l’étau, de bénéficier d’une constructibilité encadrée et de limiter la rente spéculative liée à de la rétention foncière privée. Dans le cadre de l’élaboration du PLU de la ville d’Ajaccio, il m’a fallu répondre à de nombreuses contraintes : réduction des zones constructibles, respect des ESA et de la constructibilité en lien direct avec des zones déjà urbanisées. Et tout en ayant respecté ces obligations et diminué l’espace constructible par rapport au PLU précédent, le PLU a été attaqué devant le tribunal administratif et a subi quelques annulations partielles. Fort de cette expérience, je suis tout à fait à même de comprendre pourquoi de très nombreuses communes sont en grande difficulté pour se lancer dans l’élaboration d’un document d’urbanisme. De même, je suis prêt à étudier et à mettre en œuvre les amendements nécessaires à la facilitation de l’élaboration des PLU dans l’intérêt des communes et de leurs habitants.
- Lesquels, par exemple ?
- Je prendrais deux exemples : le premier concerne les hameaux qui deviennent totalement inconstructibles dans la mesure où la densité de construction n’est pas assez significative, alors que la population permanente représente plus de la moitié de la population communale. La densité de la construction ne doit pas être un critère déterminant ! Le développement des hameaux doit être encouragé. Cela ne s’apparente pas à un mitage du territoire. Nous devrons tenir compte aussi des possibilités offertes par la Loi Montagne pour les communes couvertes par les deux lois en faisant en sorte que la Loi Littoral ne s’applique que dans les espaces proches du rivage. Enfin, je me suis engagé à créer un point d’entrée unique et une cellule d’appui et d’ingénierie au sein de la CDC qui devront accompagner les élus locaux dans le montage et la conduite de leurs projets y compris dans le domaine de l’urbanisme.
- La droite n’arrête pas de fustiger la sanctuarisation des Espaces stratégiques agricoles (ESA). Allez-vous les supprimer ?
- Il n’a jamais été question de supprimer les ESA, mais de les rendre opérationnels ! Je suis favorable au lancement d’une mission de valorisation agricole avec l’ensemble des acteurs concernés. Geler plus de 100 000 hectares dans le cadre de la cartographie des ESA n’a de sens que si on accompagne la mise en exploitation de ces espaces, avec au préalable des régularisations foncières, que ce soit sur des terres cultivées ou en friche, des remembrements, des extensions du réseau d’eau brute agricole, le tout sous l’égide de l’ODARC. Une des difficultés majeures réside dans le fait que les propriétaires de terres agricoles sont peu souvent des exploitants, et qu’ils ne trouvent quasiment aucun intérêt à vendre ou à louer leurs terrains. Le prix de vente étant très faible, ils gardent espoir de retrouver, à long terme, une constructibilité. C’est une croyance à laquelle il faut mettre fin ! Il faudra travailler sur des pistes fiscales ou réglementaires pour essayer de faire évoluer cette situation. Nous devons donner à la SAFER les moyens appropriés pour qu’elle ait un rôle prépondérant, avec un objectif « zéro friche ».
- Avez-vous l’intention d’étendre à la Corse le modèle d’urbanisation que vous avez mis en place à Ajaccio ?
- Il ne doit pas y avoir de modèle urbanistique imposé ! Chaque commune est unique, et son document d’urbanisme doit tenir compte de ses spécificités. Je souhaite la fin du dogmatisme et des préalables politiques qui ne tiennent pas compte de la réalité du terrain. Le modèle d’urbanisation prévu par le PLU, que j’ai fait approuver en 2019 par le Conseil municipal, est compatible avec le PADDUC et a réduit de 70% les surfaces constructibles par rapport au PLU 2013.
- Sur la question énergétique, vous tablez sur les énergies renouvelables. Lesquelles ?
- Je suis favorable à la poursuite des objectifs annoncés de la Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) : amélioration de l’efficacité énergétique, développement des énergies renouvelables, sécurisation de l’alimentation énergétique de la Corse. Dans ce domaine, comme dans d’autres, il faut opérer un changement de méthode, une volonté affichée, un pragmatisme constructif et l’obligation d’un échange clair avec l’État, afin d’aboutir à des solutions réalistes et efficaces. La nouvelle centrale du Ricanto doit être construite. Elle doit cesser de fonctionner au fioul dans les délais les plus brefs. Sa source d’approvisionnement doit être décidée et sécurisée, que ce soit au gaz naturel ou à la biomasse dans le cadre du développement de la filière bois sur l’île.
- Vous parlez de déployer le branchement électrique à quai des navires, or c’est très coûteux en énergie. Où comptez-vous trouver cette énergie supplémentaire ?
- Il devient, en effet, primordial d’électrifier les ports principaux (Bastia - Ajaccio) et les ports secondaires (Porto-Vecchio - Ile-Rousse - Propriano) dans un deuxième temps. Quand les bateaux sont à quais en centre-ville, ils consomment de l’énergie pour leurs opérations de vie, l’énergie actuellement disponible à quai est une énergie au diesel qui émet des fumées et doit être remplacée par une énergie plus douce qui facilitera l'acceptation des navires dans ces ports situés dans les centres villes. La CdC doit accompagner la CCI dans l'atteinte de ces objectifs et un travail partenarial doit être initié avec l’État et EDF sur cette question.
- Vous êtes partisan d’un tourisme hyper-saisonnier, mais pas de masse ! C’est-à-dire ?
- Je ne suis absolument pas partisan, ni d’un tourisme hyper-saisonnier, ni d’un tourisme de masse. Il faut revenir au sens premier de l’économie du tourisme, celui d’un outil de production créateur de richesses, le premier en Corse. Notre modèle est familial, identitaire et doit être accompagné pour irriguer toute notre économie productive. La principale lacune du tourisme corse est son faible effet de levier sur les autres secteurs. C’est pourquoi il faut mettre l’accent, d’une part, sur l’agritourisme et d’autre part, sur l’artisanat et les métiers d’art. L’offre en milieu rural prend tout son sens et répond à une stratégie globale de promotion de la destination. Il est également indispensable de développer une offre de slow tourisme, plus adaptée aux exigences environnementales. Le tourisme doit être envisagé comme une économie capable de développer des offres locales innovantes et respectueuses des territoires, tout en misant sur le professionnalisme des acteurs. Le PADDUC, dans sa dimension d’aménagement, doit être un outil fondamental pour endiguer la spéculation immobilière, sans pour autant hypothéquer les perspectives de développement d’une offre touristique durable et raisonnée. Nos principales propositions vont dans le sens d’un tourisme raisonné et d’un étalement de la saison.
- Vous proposez un système de régulation des meublés de tourisme, type « Airbnb ». Comment le mettre en œuvre sur toute l’île ?
- Le marché de l’hébergement touristique subit une profonde mutation depuis près d’une décennie. Les locations de courte durée de chambres ou logements se sont multipliées très rapidement ces dernières années, en raison, notamment, du développement des plateformes numériques d’intermédiation de location de tourisme et de l’essor de l’économie collaborative. Ce développement continu et croissant a des effets multiples à l’échelle des villes et des territoires : raréfaction des logements dédiés à la population permanente, avec ses conséquences induites sur l’inflation des loyers et la transformation de la dynamique des quartiers, concurrence déloyale envers l’hébergement professionnel conventionnel, distorsion potentielle dans l’application d’une juste fiscalité, iniquité de contribution de la population touristique à l’entretien et à la mise en attractivité du territoire. Bien que cette offre puisse être complémentaire à l’offre hôtelière classique, le développement de meublés destinés à une clientèle touristique constitue un point de vigilance important dans le contexte tendu en matière de logement. Ainsi, la veille relative au développement de ce type d’hébergement et son encadrement peuvent se traduire par la mise en place d’une procédure d’autorisation de changement d’usage des locaux d’habitation et d’enregistrement des meublés de tourisme. Je souhaite que la CdC encourage les EPCI à déployer des dispositifs de régulation des locations de meublés de tourisme. Il nous faudra réfléchir par quel mécanisme nous pourrons mettre en place cet encouragement, en l’incluant, par exemple, dans le règlement d’aide aux communes.
- Je suis favorable à la poursuite des objectifs annoncés de la Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) : amélioration de l’efficacité énergétique, développement des énergies renouvelables, sécurisation de l’alimentation énergétique de la Corse. Dans ce domaine, comme dans d’autres, il faut opérer un changement de méthode, une volonté affichée, un pragmatisme constructif et l’obligation d’un échange clair avec l’État, afin d’aboutir à des solutions réalistes et efficaces. La nouvelle centrale du Ricanto doit être construite. Elle doit cesser de fonctionner au fioul dans les délais les plus brefs. Sa source d’approvisionnement doit être décidée et sécurisée, que ce soit au gaz naturel ou à la biomasse dans le cadre du développement de la filière bois sur l’île.
- Vous parlez de déployer le branchement électrique à quai des navires, or c’est très coûteux en énergie. Où comptez-vous trouver cette énergie supplémentaire ?
- Il devient, en effet, primordial d’électrifier les ports principaux (Bastia - Ajaccio) et les ports secondaires (Porto-Vecchio - Ile-Rousse - Propriano) dans un deuxième temps. Quand les bateaux sont à quais en centre-ville, ils consomment de l’énergie pour leurs opérations de vie, l’énergie actuellement disponible à quai est une énergie au diesel qui émet des fumées et doit être remplacée par une énergie plus douce qui facilitera l'acceptation des navires dans ces ports situés dans les centres villes. La CdC doit accompagner la CCI dans l'atteinte de ces objectifs et un travail partenarial doit être initié avec l’État et EDF sur cette question.
- Vous êtes partisan d’un tourisme hyper-saisonnier, mais pas de masse ! C’est-à-dire ?
- Je ne suis absolument pas partisan, ni d’un tourisme hyper-saisonnier, ni d’un tourisme de masse. Il faut revenir au sens premier de l’économie du tourisme, celui d’un outil de production créateur de richesses, le premier en Corse. Notre modèle est familial, identitaire et doit être accompagné pour irriguer toute notre économie productive. La principale lacune du tourisme corse est son faible effet de levier sur les autres secteurs. C’est pourquoi il faut mettre l’accent, d’une part, sur l’agritourisme et d’autre part, sur l’artisanat et les métiers d’art. L’offre en milieu rural prend tout son sens et répond à une stratégie globale de promotion de la destination. Il est également indispensable de développer une offre de slow tourisme, plus adaptée aux exigences environnementales. Le tourisme doit être envisagé comme une économie capable de développer des offres locales innovantes et respectueuses des territoires, tout en misant sur le professionnalisme des acteurs. Le PADDUC, dans sa dimension d’aménagement, doit être un outil fondamental pour endiguer la spéculation immobilière, sans pour autant hypothéquer les perspectives de développement d’une offre touristique durable et raisonnée. Nos principales propositions vont dans le sens d’un tourisme raisonné et d’un étalement de la saison.
- Vous proposez un système de régulation des meublés de tourisme, type « Airbnb ». Comment le mettre en œuvre sur toute l’île ?
- Le marché de l’hébergement touristique subit une profonde mutation depuis près d’une décennie. Les locations de courte durée de chambres ou logements se sont multipliées très rapidement ces dernières années, en raison, notamment, du développement des plateformes numériques d’intermédiation de location de tourisme et de l’essor de l’économie collaborative. Ce développement continu et croissant a des effets multiples à l’échelle des villes et des territoires : raréfaction des logements dédiés à la population permanente, avec ses conséquences induites sur l’inflation des loyers et la transformation de la dynamique des quartiers, concurrence déloyale envers l’hébergement professionnel conventionnel, distorsion potentielle dans l’application d’une juste fiscalité, iniquité de contribution de la population touristique à l’entretien et à la mise en attractivité du territoire. Bien que cette offre puisse être complémentaire à l’offre hôtelière classique, le développement de meublés destinés à une clientèle touristique constitue un point de vigilance important dans le contexte tendu en matière de logement. Ainsi, la veille relative au développement de ce type d’hébergement et son encadrement peuvent se traduire par la mise en place d’une procédure d’autorisation de changement d’usage des locaux d’habitation et d’enregistrement des meublés de tourisme. Je souhaite que la CdC encourage les EPCI à déployer des dispositifs de régulation des locations de meublés de tourisme. Il nous faudra réfléchir par quel mécanisme nous pourrons mettre en place cet encouragement, en l’incluant, par exemple, dans le règlement d’aide aux communes.
- Vous voulez mettre en place une stratégie économique totalement nouvelle. Qu’est-ce que cela signifie ?
- Au cours de la première année de mandat doit être initié l’élaboration d’un Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) qui est opposable aux autres collectivités ainsi qu’aux établissements consulaires. Le schéma actuel définit des priorités peu lisibles : une transversalité quasi-inexistante en matière d’économie touristique ou d’économie rurale et agricole, qui s’explique notamment par le découpage des compétences des agences et offices qui pourtant constituent des axes majeurs de développement économique. La déclinaison opérationnelle de ce schéma est peu efficace, elle s’appuie sur un dispositif conventionnel très lourd. Au regard de la lourdeur du dispositif et de l’impossibilité de le mener à termes, le bilan est très nuancé, comme le relève la Chambre régionale des comptes dans les rapports rendus pour les CCI de Haute Corse et de Corse-du-Sud. L’élaboration du schéma pourrait être guidée par le principe suivant : limiter l’action de la CdC aux filières d’intérêts stratégiques et régionaux. Je pense aux filières exportatrices et innovantes qui nécessitent une mobilisation importante de financements publics : l’aéronautique, l’agroalimentaire, les énergies renouvelables. Dans ces secteurs d’activités, la CdC pourrait bénéficier d’une délégation de compétence des EPCI afin d’agir en matière d’immobilier d’entreprise et ainsi de disposer de tous les outils nécessaires à l’accompagnement des projets, notamment industriels à forte valeur ajoutée. Je pense également à la promotion de l’innovation, à l’internationalisation des entreprises et aux aménagements numériques.
- Vous entendez prioriser la création d'infrastructures structurantes. Lesquelles ?
- Notre priorité sera de réaliser un plan stratégique des infrastructures routières sur dix ans. Après un état des lieux, il s’avère nécessaire de classer et de hiérarchiser le réseau sur la base de l’intérêt régional et des liaisons intercommunales. Concernant les voiries internes aux intercommunalités, notre vision de la gouvernance se traduira par la signature de contrats établis dans le cadre d’une méthode de co-construction avec les élus de chaque territoire. Nous porterons une attention particulière à l’organisation territoriale dont dépend l’efficacité de l’entretien courant du réseau routier. Dans ce domaine, nous accompagnerons également les intercommunalités dans le développement des pistes cyclables et voies douces. Concernant le transport ferroviaire, nous passerons à une mise en œuvre concrète des orientations partagées par tous, comme le développement de pôles multimodaux pour favoriser la complémentarité et l’usage des transports collectifs ou la sécurité des infrastructures, la réduction des temps de parcours, et la qualité de prise en charge des usagers, qui doivent être priorisés avec la déclinaison d’actions concrètes. Au-delà de ces orientations incontournables, trois priorités vont guider notre action : développer le réseau avec comme action prioritaire, son extension sur la côte orientale de l’Ile (axe Bastia / Porto-Vecchio), assurer la transition énergétique sur les matériels roulants, notamment pour la desserte intensifiée des zones périurbaines de Bastia et Ajaccio. Enfin, développer les transports périurbains dans un travail de partenariat avec les villes et les communautés d’agglomération, pour le développement du tram-train, l’augmentation du cadencement, la création des haltes et la mise en œuvre de véritables pôles d’échanges multimodaux. Concernant l’aérien, notre principale action est la valorisation et le développement des aéroports de Figari et de Calvi. Pour le maritime, il faut impérativement un nouveau port pour Bastia qui est le premier port de Corse et présente des contraintes sécuritaires.
- Concernant la santé, vous voulez garantir une couverture médicale sur tout le territoire. Comment y parvenir ?
- À des solutions uniformes et homogènes, censées garantir à tous une égalité d’accès à la santé, mais dont les limites apparaissent de manière encore plus criante en Corse, doivent succéder des mesures pragmatiques, décidées au plus près du terrain et inscrites dans une dynamique globale d’action publique. C’est bien dans une régulation du système de santé à l’échelon régional que je souhaite m’inscrire dans une compétence partagée avec l’Etat. La lutte contre les déserts médicaux est un sujet où des mesures véritablement efficaces manquent à l’appel. Là encore, l’incitation à l’installation pourrait se traduire par la prise en charge financière de quelques mesures comme par exemple : dans les zones médicales en tension, proposer un mandat de santé publique permettant aux médecins généralistes volontaires de contractualiser certaines missions avec la CdC en contrepartie d’un financement. Le cumul Emploi-Retraite pour les médecins et l’exonération du versement des cotisations retraite pourraient être une piste. Une aide pour financer les frais de secrétariat des médecins généralistes exerçant dans les zones en tension peut également être une mesure efficace. Enfin, nous proposerons d’intensifier le développement de la télé médecine par une politique financière de formation et d’investissement qui pourrait aller jusqu’à la définition d’un mode de rémunération pour les professionnels de santé concourant à l’exercice de cette pratique.
- Quelle sera votre premier acte, si vous êtes élu ?
- Nous nous mettrons immédiatement au travail afin de tenir notre engagement principal, à savoir proposer un plan de gestion de nos déchets au vote de l’Assemblée de Corse avant la fin de l’année 2021.
- Si vous deviez résumer votre projet en un mot ?
- Travail.
Propos recueillis par N.M.
- Au cours de la première année de mandat doit être initié l’élaboration d’un Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) qui est opposable aux autres collectivités ainsi qu’aux établissements consulaires. Le schéma actuel définit des priorités peu lisibles : une transversalité quasi-inexistante en matière d’économie touristique ou d’économie rurale et agricole, qui s’explique notamment par le découpage des compétences des agences et offices qui pourtant constituent des axes majeurs de développement économique. La déclinaison opérationnelle de ce schéma est peu efficace, elle s’appuie sur un dispositif conventionnel très lourd. Au regard de la lourdeur du dispositif et de l’impossibilité de le mener à termes, le bilan est très nuancé, comme le relève la Chambre régionale des comptes dans les rapports rendus pour les CCI de Haute Corse et de Corse-du-Sud. L’élaboration du schéma pourrait être guidée par le principe suivant : limiter l’action de la CdC aux filières d’intérêts stratégiques et régionaux. Je pense aux filières exportatrices et innovantes qui nécessitent une mobilisation importante de financements publics : l’aéronautique, l’agroalimentaire, les énergies renouvelables. Dans ces secteurs d’activités, la CdC pourrait bénéficier d’une délégation de compétence des EPCI afin d’agir en matière d’immobilier d’entreprise et ainsi de disposer de tous les outils nécessaires à l’accompagnement des projets, notamment industriels à forte valeur ajoutée. Je pense également à la promotion de l’innovation, à l’internationalisation des entreprises et aux aménagements numériques.
- Vous entendez prioriser la création d'infrastructures structurantes. Lesquelles ?
- Notre priorité sera de réaliser un plan stratégique des infrastructures routières sur dix ans. Après un état des lieux, il s’avère nécessaire de classer et de hiérarchiser le réseau sur la base de l’intérêt régional et des liaisons intercommunales. Concernant les voiries internes aux intercommunalités, notre vision de la gouvernance se traduira par la signature de contrats établis dans le cadre d’une méthode de co-construction avec les élus de chaque territoire. Nous porterons une attention particulière à l’organisation territoriale dont dépend l’efficacité de l’entretien courant du réseau routier. Dans ce domaine, nous accompagnerons également les intercommunalités dans le développement des pistes cyclables et voies douces. Concernant le transport ferroviaire, nous passerons à une mise en œuvre concrète des orientations partagées par tous, comme le développement de pôles multimodaux pour favoriser la complémentarité et l’usage des transports collectifs ou la sécurité des infrastructures, la réduction des temps de parcours, et la qualité de prise en charge des usagers, qui doivent être priorisés avec la déclinaison d’actions concrètes. Au-delà de ces orientations incontournables, trois priorités vont guider notre action : développer le réseau avec comme action prioritaire, son extension sur la côte orientale de l’Ile (axe Bastia / Porto-Vecchio), assurer la transition énergétique sur les matériels roulants, notamment pour la desserte intensifiée des zones périurbaines de Bastia et Ajaccio. Enfin, développer les transports périurbains dans un travail de partenariat avec les villes et les communautés d’agglomération, pour le développement du tram-train, l’augmentation du cadencement, la création des haltes et la mise en œuvre de véritables pôles d’échanges multimodaux. Concernant l’aérien, notre principale action est la valorisation et le développement des aéroports de Figari et de Calvi. Pour le maritime, il faut impérativement un nouveau port pour Bastia qui est le premier port de Corse et présente des contraintes sécuritaires.
- Concernant la santé, vous voulez garantir une couverture médicale sur tout le territoire. Comment y parvenir ?
- À des solutions uniformes et homogènes, censées garantir à tous une égalité d’accès à la santé, mais dont les limites apparaissent de manière encore plus criante en Corse, doivent succéder des mesures pragmatiques, décidées au plus près du terrain et inscrites dans une dynamique globale d’action publique. C’est bien dans une régulation du système de santé à l’échelon régional que je souhaite m’inscrire dans une compétence partagée avec l’Etat. La lutte contre les déserts médicaux est un sujet où des mesures véritablement efficaces manquent à l’appel. Là encore, l’incitation à l’installation pourrait se traduire par la prise en charge financière de quelques mesures comme par exemple : dans les zones médicales en tension, proposer un mandat de santé publique permettant aux médecins généralistes volontaires de contractualiser certaines missions avec la CdC en contrepartie d’un financement. Le cumul Emploi-Retraite pour les médecins et l’exonération du versement des cotisations retraite pourraient être une piste. Une aide pour financer les frais de secrétariat des médecins généralistes exerçant dans les zones en tension peut également être une mesure efficace. Enfin, nous proposerons d’intensifier le développement de la télé médecine par une politique financière de formation et d’investissement qui pourrait aller jusqu’à la définition d’un mode de rémunération pour les professionnels de santé concourant à l’exercice de cette pratique.
- Quelle sera votre premier acte, si vous êtes élu ?
- Nous nous mettrons immédiatement au travail afin de tenir notre engagement principal, à savoir proposer un plan de gestion de nos déchets au vote de l’Assemblée de Corse avant la fin de l’année 2021.
- Si vous deviez résumer votre projet en un mot ?
- Travail.
Propos recueillis par N.M.