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Législatives. Julien Morganti : "Nous voulons être un pôle de stabilité et de rassemblement pour la Corse"


Rose Casado le Lundi 24 Juin 2024 à 12:46

Julien Morganti se présente à nouveau aux élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet dans la première circonscription de Haute-Corse, avec l'ambition d'offrir stabilité et cohérence dans un contexte politique fragmenté. Candidat sans étiquette, le conseiller municipal d'opposition à la mairie de Bastia aborde pour CNI les enjeux de ce scrutin et se positionne comme une alternative solide et cohérente pour les électeurs, déterminé à répondre aux préoccupations locales avec des mesures concrètes et inclusives.



Julien Morganti, candidat aux élections législatives dans la première circonscription de Haute-Corse.
Julien Morganti, candidat aux élections législatives dans la première circonscription de Haute-Corse.
- Quelles sont les raisons qui ont motivé votre candidature pour cette nouvelle campagne législative ?
- Dans le contexte actuel, marqué par une gauche fragmentée, une Macronie affaiblie et des nationalistes divisés, nous souhaitons être un pôle de stabilité et de rassemblement. C'est pourquoi nous avons renouvelé notre accord politique de 2022. Avec Santa Albertini Pietruchi, ma suppléante, nous voulons offrir notre projet aux électeurs dans le cadre d'une Union Progressiste et Républicaine.

- Quels sont pour vous les enjeux de ces élections inédites ?
Les enjeux de ces élections sont de répondre à un contexte national complexe. En Corse, la question de la pauvreté est promordiale et génère un sentiment d'insécurité. Je suis convaincu que la lutte contre la pauvreté est la clé pour réduire ce sentiment. Il y a également le dossier de l'hôpital de Bastia, qui est un échec manifeste du député sortant. Enfin, nous proposons une autonomie accrue pour la Corse, avec un pouvoir d'adaptation sans transfert de pouvoir législatif.

- Vous vous présentez à nouveau sans étiquette. L’objectif est-il de tenter de rassembler autour de votre candidature ?
- Absolument. Nous continuons le travail commencé en 2022, à la fois dans les quartiers et les villages de la circonscription. En élargissant notre plateforme politique à une Union Progressiste et Républicaine, nous visons à rallier ceux qui veulent un changement et souhaitent sanctionner le député sortant.

- Regrettez-vous qu’il n’y ait pas eu une coalition « dans l’intérêt de la Corse » comme vous l’aviez évoqué il y a deux ans ?
La coalition existe bel et bien. Et pour preuve, il y a moins de candidatures que la dernière fois. C'est pour nous un signe très positif de la dynamique de notre campagne.

- Votre circonscription est celle qui compte le plus de candidats, avec 11 candidatures. Comment convaincre les électeurs de vous accorder leurs voix ?
Dès le 10 juin, au lendemain de la dissolution de l'Assemblée nationale, nous avons été réactifs en ouvrant nos permanences. Depuis, nous sommes constamment sur le terrain avec nos tracts. Nous disposons de tout le kit de campagne pour que les militants soient le plus actifs possible, et se déplacent sur la circonscription. Il y a à la fois un activisme de campagne, mais aussi un message fort que nous portons aux électeurs : mettez-nous en capacité de changer et de rassembler pour la Corse.


- Quelles sont vos principales thématiques de campagne ?
- Nos priorités incluent l'environnement, le pouvoir d'achat, et le développement économique de l'île. Nous voulons intégrer la prime d'insularité aux pensions de retraite et indexer les retraites sur l'inflation. Nous avons plusieurs mesures en faveur du pouvoir d'achat et nous aspirons à une véritable émancipation économique pour la Corse.

- Quelles sont les priorités dans votre circonscription ?
Une de nos priorités majeures est l'hôpital de Bastia. Après sept ans d'attente, il est temps d'obtenir des réponses concrètes. Les questions économiques et sociales sont également cruciales, tout comme la préservation de notre identité, mise en évidence par les résultats des élections européennes. Je veux être un député actif et proche des préoccupations de nos concitoyens.

  - Si vous êtes élu, comment poursuivrez-vous le travail parlementaire pour le statut d’autonomie ?
- C'est l'un des échecs de ce début de législature, en grande partie dû à une relation enfermée entre Emmanuel Macron et Gilles Simeoni. Je veux être un député qui remet la question de l'autonomie au cœur des préoccupations quotidiennes des Corses. Nous proposons un pouvoir d'adaptation sans transfert de pouvoir législatif, qui serait validé par référendum. Nous voulons que les Corses aient le dernier mot.


- Quelles mesures porterez-vous en faveur du pouvoir d’achat des Corses ?
- Notre mesure phare est l'intégration de la prime d'insularité aux pensions de retraite. De plus, nous souhaitons indexer les retraites sur l'inflation. Ces initiatives sont parmi d'autres que nous envisageons pour améliorer le pouvoir d'achat.


- Quelles dispositions imaginez-vous pour favoriser l’accès au logement ?
- Nous envisageons des dispositifs comme le bail social solidaire et le prêt à taux zéro pour l'accession sociale à la propriété. Ces mesures peuvent être adaptées à l'échelle de la Corse, qui pourrait devenir un modèle et un territoire d'expérimentation. Le rôle du député est de mettre en place ces initiatives.


- Quelles seront les actions que vous porterez pour permettre un meilleur accès aux soins de santé pour les Corses ? Poursuivrez-vous le travail entamé pour la création d’un CHU sur l’île ?
- Il est crucial de mettre en place une concertation pour déterminer la nécessité d'une construction ou d'une rénovation de l'hôpital de Bastia. Je soutiens la création d'une nouvelle structure et propose un Centre hospitalier universitaire multi-site. En attendant, nous voulons développer des services universitaires de pointe dans certaines spécialités, comme la cardiologie. La santé est une priorité pour cette législature.


- Les questions environnementales sont pour le moment les grandes absentes de ces élections législatives. Quelles sont les mesures en faveur de la protection de l’environnement que vous pourriez proposer ?
-  L'environnement est un enjeu majeur pour la Corse. La gestion de l'eau est prioritaire, car bien que nous soyons la région méditerranéenne la plus arrosée, nous manquons d'eau. Nous voulons simplifier la création de retenues de barrages. Nous souhaitons aussi valoriser les labels environnementaux, notamment dans le parc marin du Cap Corse et des Agriates, ainsi qu'à l'étang de Biguglia. Ces labels sont essentiels pour la préservation de notre terre et l'avenir de nos enfants.


Dans quel groupe siégerez-vous si vous êtes élu ?
Comme je l'ai indiqué en 2022, il n'y aura pas de majorité à l'Assemblée nationale. Nous serons dans des logiques de coalition, intégrant un groupe qui partage nos principes politiques pour la Corse, avec une liberté de vote et d'action. Je veux être un député d'action, tout en restant proche des problématiques des habitants.