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Législatives. Nicolas Battini (Mossa Palatina) : "il faut préserver l'identité corse et lutter contre l'islamisme et l'immigration""


Rose Casado le Mardi 25 Juin 2024 à 13:44

Fondateur et président du nouveau mouvement nationaliste de droite Mossa Palatina Nicolas Battini, est candidat dans la première circonscription de Haute-Corse Pour les élections législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet prochains. Ancien militant de Femu, il a rompu avec ce dernier pour promouvoir une autonomie plus identitaire et libérale, axée sur la préservation de l'identité corse et la lutte contre le wokisme et l'islamisme. Avec sa candidature, il vise à représenter les nationalistes de droite ainsi que les abstentionnistes qui se sentent ignorés par les partis traditionnels, en proposant un projet politique axé sur l'autonomisme identitaire, la défense de la culture corse et des politiques économiques libérales.







Nicolas Battini,. Photo Paule Santoni
Nicolas Battini,. Photo Paule Santoni
- Il s'agit de votre première participation à une campagne électorale. Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans la bataille des législatives ?
- Nous avions la responsabilité d'être présents, puisque le mouvement que nous incarnons va au-delà d'une mouvance électorale. Notre pensée se structure depuis deux ans au sein du nationalisme corse, et à sa part de vérité à apporter dans le débat public. 

- Vous avez milité dans les rangs de Femu et aujourd’hui on peut dire que vous avez déclaré une guerre contre la majorité nationaliste que vous accusez de wokisme. Qu’est-ce qui a changé ?
- Je suis un nationaliste depuis mes 15 ans. Il ne s'agit pas là de mener une guerre. Il est surtout question d'organiser des débats, qui, aujourd'hui, agitent le nationalisme corse en interne. Nous ne faisons que visibiliser les débats qui existent entre des tendances antagoniques au sein du nationalisme insulaire. Certains ont des idées tournées vers des valeurs de gauche, mais il y a une part importante de personnes, qui n'était pas représentée jusqu'à présent, qui est tournée vers des valeurs de droite.
 
- Quels électeurs visez-vous ?
- Nous visons tous les électeurs qui se sentent représentés par la parole que nous portons. La proposition qui est la nôtre, d'un autonomisme identitaire, conservateur et très libéral sur les questions économiques, offre un champ des possibles très large. Les nationalistes de droite et de nombreux abstentionnistes qui ne se sont jamais sentis représentés par personne sont désormais en possibilité de se reconnaître dans ce que nous proposons. 
 
- Quelles sont vos priorités pour la Corse ? 
- Nos priorités sont plurielles. Parmi elles, nous déclinons un certain nombre de thématiques essentielles, à l'instar de la préservation de l'identité corse, de son historique, de sa linguistique, de sa culture et de son héritage généalogique. Nous mettons en avant la nécessaire organisation de ses combats sur l'islamisme et l'immigration massive. Nous tenons aussi à défendre la capacité et la liberté d'entreprendre des entrepreneurs, en Corse et en France. Les entrepreneurs croulent sous les charges, alors qu'ils se démènent chaque jour pour créer des emplois, des richesses, et élever leurs familles dignement. Ils se voient confisquer une partie de leurs recettes en fin d'année. Nous trouvons cela inacceptable, d'autant plus que l'État providence montre aujourd'hui toutes ses limites.
 
- Le député sortant sera-t-il votre principal adversaire ? Quel bilan faites-vous de son mandat ?
- Le député sortant est notre principal adversaire. Cependant, nous ne ciblons pas la personne. Monsieur Castellani est quelqu'un de tout à fait respectable et respecté. Son mandat est celui d'un homme d'expérience, mais il est guidé par une vision de gestionnaire. Il s'agit pour nous d'établir le grand débat d'opposition que nous souhaitons entre différents autonomistes. Nous reprochons à la majorité de s'être compromise avec les forces qui aujourd'hui sont en train d'organiser le nouveau Front populaire.
 
- Quelles sont, selon vous, les préoccupations des Corses et comment pensez-vous pouvoir y répondre ?
- Je pense que les principales préoccupations des Corses sont semblables aux préoccupations des continentaux. Au-delà de l'appréciation que nous en avons, les Corses, à travers leurs votes aux dernières élections européennes, ont très clairement exprimé leur souhait de voir s'arrêter l'immigration massive, qui est en train de transformer en profondeur le paysage culturel et civilisationnel dans lequel nous évoluons. Très globalement, cette immigration pousse les Corses à ne plus se sentir chez eux dans nos localités. Je pense notamment, pour la région Bastiaise, aux quartiers sud. Les Corses ont une volonté de réguler les courants migratoires, et d'être entendus concernant les mesures de pouvoir d'achat, de la défense des plus précaires, des ouvriers, des salariés. Ils refusent aussi l'écologie punitive.
 
- Quels sont les principaux axes de votre campagne ?

- Nos principaux axes de campagne sont la défense de l'identité corse, la lutte contre l'immigration et les idéologies du genre et de la déconstruction, qui sont apportées par l'extrême gauche parisienne. Nous tenons également à la défense du fiscalisme.
 
- On parle beaucoup dans cette campagne d’insécurité et d’immigration. Quelle est la situation en Corse selon vous ? Quels retours avez-vous du terrain ? La Corse est-elle touchée par les mêmes problèmes que le continent ? 
- La Corse est touchée par les mêmes problématiques que sur le continent, à une intensité moindre pour l'instant. Cela s'explique par le fait que nous ne sommes pas une région dotée d'une métropole. Ce qui permet de ne pas subir ce que l'on voit en Seine-Saint-Denis ou à Marseille. Mais en la matière, la Corse n'a guère plus que dix ans d'avance. C'est une raison d'autant plus valable pour soulever ces problèmes en amont et faire en sorte que la Corse ne devienne jamais Marseille. Nous avons des retours permanents de la part des habitants. Dans les quartiers sud de Bastia, un certain nombre de nos concitoyens, exposés à la précarité sociale, sont les premiers à pâtir de comportements liés notamment à l'immigration. Il y a également le grand banditisme, qui s'ajoute aux problématiques sécuritaires. Cependant, ce facteur n'est pas une raison valable pour fermer les yeux sur la délinquance du quotidien liée à l'immigration et à la précarité qu'elle engendre. L'immigration non contrôlée induit de la précarité dans certaines zones, et génère des comportements qui peuvent être délinquants chroniques. 

- Comment y remédier ?
- Pour y remédier, la politique en la matière doit être renforcée, notamment par l'abrogation du droit du sol, et par la suppression du regroupement familial. À cela, doit s'ajouter la mise en place d'une immigration de travail, établie avec visas de six mois, strictement encadrés. Cette mesure aurait pour vocation d'entraîner le départ des personnes concernées dès lors que les visas arrivent à échéance. Ce, dans une volonté de répondre à une nécessité de main-d'œuvre des entrepreneurs. Notre projet me semble mesuré, face à une volonté d'un arrêt total de l'immigration d'un côté, et à une immigration anarchique, qui devient de fait une immigration de peuplement, et à terme de remplacement, de l'autre. 
 
- Si vous êtes élu, comment poursuivrez-vous le travail parlementaire pour le statut d’autonomie ?
- Nous avons des avantages déterminants, que n'ont pas nos adversaires ayant passé deux années à vilipender le palatinisme et l'école de pensées que nous représentons, à cause de nos liens avec ce qu'ils appellent "l'extrême droite française". Effectivement, nous assumons nos partenariats avec des membres de Reconquête!, avec également Marion Maréchal, mais aussi avec des acteurs du Rassemblement national. Parti qui, en son sein, comporte des tendances régionalistes. C'est précisément par ces liens établis sur la convergence civilisationnelle et sur les grandes questions migratoires que nous souhaitons miser sur notre capacité à convaincre dans les années qui viennent. Nous ne désespérons pas, à terme, de convaincre les droites dans toutes leurs diversités écologiques, de la nécessité pour la Corse d'avoir son autonomie, et de voir son peuple reconnu.
 
- Quelles mesures porterez-vous en faveur du pouvoir d’achat des Corses ?
- Nous pensons que le grand levier de possibilité d'augmentation du pouvoir d'achat, des salaires et des emplois viendra avant tout de la baisse des charges salariales. En effet, il est plus judicieux de permettre à des entrepreneurs de voir le coût de leur main-d'œuvre baisser, afin de pouvoir augmenter les salaires ou de créer d'autres postes, plutôt que de continuer à les pressuriser, et à inciter à une excroissance considérable du secteur public, notamment en Corse.

- Quelles dispositions imaginez-vous pour favoriser l’accès au logement ?
- Nous sommes les partisans d'une "corsisation" des HLM. La situation que nous connaissons aujourd'hui, qui consiste à attribuer les logements sociaux exclusivement sur des critères sociaux, profite majoritairement à des populations d'origine immigrée, plutôt qu'aux Corses. Pour des raisons matérielles, même les plus précaires des Corses sont dans des situations économiques moins graves que la plupart des familles d'origine immigrée. Cela entraîne une grosse pression sur le parc des logements sociaux, et ça ne profite pas aux Corses. Nous estimons qu'il faut intégrer comme critère d'attribution des logements sociaux, une donnée ethnoculturelle. Elle pose de nombreux problèmes d'un point de vue légal, mais ce n'est pas une raison pour faire l'économie de ce type de revendications, nécessaires pour que les Corses soient prioritaires sur le sujet.
 
- Quid des questions environnementales et climatiques dans votre programme ?
- Les déchets constituent à mon sens, le sujet environnemental principal en Corse. Nous sommes les partisans de la mise en place d'un incinérateur et d'une unité de valorisation thermique. Nous ne pouvons pas continuer à enfouir et à dépasser les quotas d'enfouissement en Corse. Cela va devenir une situation catastrophique, y compris d'un point de vue écologique lorsque cette méthode tend à empoisonner les nappes phréatiques et les sols de façon durable. La totalité des pays d'Europe occidentale a recours à des recours de valorisation thermique, il faut y réfléchir sur l'île. Cependant, il faut aller plus loin en promouvant la démarche contre la doxa totalitaire qui s'est établie par le biais d'un certain nombre d'associations politisées écologistes. Ils prennent en otage depuis trop longtemps le débat public et les intérêts des Corses. 
 
- Quelles seront les actions que vous porterez pour permettre un meilleur accès aux soins de santé pour les Corses ?
- Je pense à la ruralité. La Corse est un désert médical, et il y a un certain nombre de mesures à mettre en place pour pallier ce problème.
 
- Poursuivrez-vous le travail entamé pour la création d’un CHU sur l’île ?
- La création d'un CHU est une question qui doit être posée. Nous avons cependant un certain nombre de débats à régler, notamment en interne. Au-delà de la structure même du CHU, il faut s'interroger sur la capacité qu'aura la Corse à structurer cette démarche à travers un personnel qui manque aujourd'hui. Le milieu médical manque de moyens humains, et il ne faudrait pas qu'un CHU subisse les mêmes maux.

- Comment parvenez-vous à exister face aux grands partis politiques ?
- Par cette campagne extrêmement courte, et par l'originalité de notre discours. Il nous incombait d'être présents lors de cette échéance inattendue. Nous sommes présents sur le terrain, nous organisons des actions. Nous entendons bien, grâce aux débats, que l'exercice démocratique nous permet de mener face à nos contradicteurs, enraciner notre parole aujourd'hui, et pour les années qui viennent.
 
- Dans quel groupe siégerez-vous à l'Assemblée nationale si vous êtes élu ?

- Nous mettrons toutes les chances de notre côté en matière de discussion et d'accords, pour participer à la majorité qui pourrait se dessiner à l'issue du scrutin législatif.

- Si vous n'obtenez pas les 12,5% nécessaires pour accéder au deuxième tour, envisagez-vous un rapprochement avec le Rassemblement national au deuxième tour ?
- Cela dépendra d'abord de la qualité des candidats. Nous verrons aussi l'état de nos discussions avec le Rassemblement national, Reconquête! et la droite, qui est partie prenante dans cette coalition nationale. Cela sera indexé à la capacité que nous aurons d'être entendus, notamment sur la question corse et sur les revendications nationalistes que nous portons.