Corse Net Infos - Pure player corse

Législatives : Paul-André Colombani, député sortant de la 2e circonscription de Corse-du-Sud, officialise sa candidature


le Mardi 11 Juin 2024 à 20:24

Ce mardi après-midi, en mairie annexe de Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio, le député sortant de la 2e circonscription de Corse-du-Sud a officialisé sans grande surprise sa candidature pour les élections législatives. Comme en 2022, il aura comme suppléante Thérèse Malu-Pellegrinetti. Le PNC, qui l’investit, ne devrait pas présenter de candidature dans les autres circonscriptions de Corse. Sauf si, dans les jours à venir, les lignes ne bougent pas comme espéré.



Paul-André Colombani repart au combat dans la circonscription dans laquelle il est élu depuis 2017.
Paul-André Colombani repart au combat dans la circonscription dans laquelle il est élu depuis 2017.
Pour rappel, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron après la débâcle du parti présidentiel aux européennes, de nouvelles élections législatives seront organisées le 30 juin et 7 juillet, soit dans dix-neuf jours seulement. Dès lors, pas question d’entretenir une sorte de faux suspense au PNC, confirme son chef de file Jean-Christophe Angelini : « Nous avons voulu, au regard des résultats de dimanche et plus généralement des éléments de contexte, accélérer cette déclaration de candidature. » 

Reste à savoir qui Paul-André Colombani aura en face de lui. Il y a deux ans, Femu a Corsica avait pris la décision de ne pas investir de candidat dans cette circonscription, tout en soutenant officiellement Paul-André Colombani. Le PNC espère qu’il en sera de même cette fois, en dépit de relations qui continuent de se détériorer entre Gilles Simeoni et Jean-Christophe Angelini. En ces temps de grande instabilité politique à l’échelon national, le maire de Porto-Vecchio joue la carte de la convergence des forces nationalistes, dans la lignée des premières prises de position issues des rangs de Femu a Corsica et Core in Fronte   : « Nous n’avons pas d’acrimonie ou d’animosité à l’endroit des autres candidats nationalistes et notamment des deux députés sortants (Jean-Félix Acquaviva et Michel Castellani, NDLR). Décision a été prise de ne pas présenter de candidature dans ces deux circonscriptions. » Mais attention à toute mauvaise surprise, prévient Jean-Christophe Angelini : « En fonction de ce qui sera fait dans les jours à venir, nous aurons l’occasion de nous déterminer plus clairement. Et dès lundi ou mardi prochain, après la phase ultime de dépôt des candidatures, nous donnerons une position globale et publique, de la part du parti et de la démarche Avanzemu. »

Le RN, "notre adversaire politique et idéologique"

De son côté, Paul-André Colombani ravale encore sa frustration de ne pas voir aboutir le projet de loi relatif à la création d'un centre hospitalier universitaire en Corse (CHU), qu’il portait, et qui devait être soumis au vote ce jeudi dans l’hémicycle. La dissolution de l’Assemblée nationale ayant été prononcée par décret, il conviendra de tout recommencer. Et c’est bien entendu ce qu’il ambitionnera de faire s’il est réélu. Concernant le processus d’autonomie de la Corse, Paul-André Colombani attend de voir au soir du 7 juillet : « On a fait un certain nombre de pas par rapport au processus de Beauvau, mais malheureusement, on est obligés d’attendre quelques jours pour savoir quelle sera la nouvelle composition de l’assemblée pour pouvoir aller plus loin. »

C'est en mairie de Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio que le PNC a officialisé la candidature du député sortant.
C'est en mairie de Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio que le PNC a officialisé la candidature du député sortant.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, seule la candidature de François Filoni (RN)  avait été officialisée dans la 2e circonscription de Corse-du-Sud. En l'état , mais aussi d'un point de vue général, le PNC désigne le Rassemblement national comme « notre adversaire politique et idéologique », annonce Jean-Christophe Angelini. « Le voir aussi haut aux européennes, ça m’inquiète, s’assombrit Paul-André Colombani. Leurs idées sont aux antipodes de celles qu’on représente. Ca justifie mon envie de poursuivre ce combat. » Au travers de la candidature du médecin et conseiller municipal de Zonza Sainte-Lucie, Jean-Christophe Angelini entend mener « un projet de société qui soit porté vers la reconnaissance de notre identité, mais en même temps vers l’ouverture, l’humanisme, la construction d’une Europe des peuples, le respect de tous et bien sûr, vers l’autonomie pour la Corse. » 

"Je ne vois pas ce que je devrais redouter de Palatinu"

Nouveau venu sur la scène politique en Corse, le parti Mossa Palatinu a d’ores et déjà annoncé  qu’il présenterait un candidat dans la 2e circonscription de Corse-du-Sud. Comment le PNC appréhende-t-il la probable concurrence de ce nouveau parti se revendiquant de la mouvance nationaliste, en même temps qu’il est l’émanation directe de l’idéologie d’extrême-droite à la française ? « On est en démocratie, tout le monde a le droit de se présenter, de présenter ses idées, de critiquer mon bilan, pose Paul-André Colombani. Moi, j’attends le débat sereinement. Tant qu’il se fait démocratiquement et dans le respect, je ne vois ce que je devrais redouter de Palatinu. »

Et à gauche ?

De l’autre côté de l’échiquier politique, le candidat du Parti socialiste Raphaël Glucksman a tendu la main ce mardi au groupe LIOT (Libertés, indépendants, Outre-Mer et territoires) auquel appartenait Paul-André Colombani - mais aussi Jean-Félix Acquaviva et Michel Castellani - à l’Assemblée nationale. Et ce en vue de constituer une nouvelle coalition de gauche au niveau national. Paul-André Colombani ne se sent pas concerné par cette porte entrouverte : « Dans le groupe LIOT, il y avait plusieurs élus dissidents du Parti socialiste, qui ne s’étaient pas retrouvés dans les valeurs de la NUPES. Donc, je pense que Raphaël Glucksman vise plutôt cette partie-là du groupe. Nous, on a notre étiquette bien ancrée chez nous. »