Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, en compagnie de son homologue sarde, Gianfranco Ganau.
- Quel bilan dressez-vous de ce voyage ?
- Dans le prolongement de ce qui a déjà été fait tant au niveau des Exécutifs des deux îles que des Assemblées délibérantes, il s’agissait de renforcer les liens entre la Corse et la Sardaigne et de donner un nouveau départ à des relations qui étaient un peu trop espacées. Il y a eu, au préalable, une visite de l'Exécutif corse en Sardaigne et de l'Exécutif sarde en Corse, et une visite de Gianfranco Ganau à Bonifacio. Nous avons assisté, le jour de la fête nationale, à une session spéciale de l'Assemblée sarde au cours de laquelle a été voté un document affirmant la nécessité de renforcer les liens amicaux, économiques, culturels et linguistiques entre les deux îles. C'est un prolongement de l'accord-cadre signé en 2013, mais avec une aspiration nouvelle et partagée.
- Cet accord de 2013 ne semble pas avoir été suivi d'effet. Qu'a-t-il donné ?
- Il n'a jamais rien donné ! Il est dépassé ! Nous allons travailler à sa redéfinition. Les politiques précédentes, qu'il s'agisse d'IMEDOC (Groupement des îles de la Méditerranée Occidentale) ou de cet accord cadre, n'ont pas fonctionné. Il faut, donc, se donner les moyens de mettre en œuvre une nouvelle démarche. Aujourd'hui, nous sommes au début d’un parcours que nous voulons plus fructueux que celui conduit ces dernières décennies.
- Quel a, donc, été votre sentiment après la signature du pattu sardo-corsu ?
- Ce qui a été remarquable, impressionnant, c'est l'unanimité côté sarde de tous les groupes politiques, toutes tendances confondues, pour appuyer la création d'un Conseil permanent corso-sarde. Leur enthousiasme, leur ferveur à l'égard de cette nouvelle démarche de construction en commun et à l’égard de la Corse, cette volonté de voir nos deux peuples fraterniser et la chaleur de l'accueil sur tous les bancs de l'Assemblée sarde, même de manière informelle après la session, nous ont vraiment touchés. C’est de bon augure pour la suite de nos travaux.
- Quel sera le rôle exact du Conseil permanent ?
- Il aura à travailler sur un ensemble de problématiques d’ordre économique, touristique, énergétique, culturelle, linguistique et sur la question des transports entre nos deux îles qui est essentielle. Il sera composé des présidents des deux assemblées délibérantes et des présidents des groupes politiques ou de leur représentant. Ce sera un instrument de travail en commun, pérenne, qui se réunira alternativement en Sardaigne et en Corse, parfois par visioconférence afin d'avoir un rythme de réunion suffisant. Tout est à faire. Vu les inquiétudes qui se manifestent en Corse sur les différences de dimension et de moyens entre les deux îles, notamment en termes de démographie et de puissance économique, il faudra avancer de manière méthodique. Il est très important d'identifier les questions où nous pouvons être dans une logique gagnant-gagnant.
- N'est-ce pas toujours le cas ?
- Il peut y avoir des dossiers sur lesquels nos intérêts sont parfaitement convergents. Ce n'est pas, à priori, le cas de tous. Nous pouvons ne pas être d'accords avec nos amis sardes sur tous les sujets. C’est pourquoi il faut mettre en œuvre une méthode et effectuer un travail en profondeur pour identifier les questions où nos intérêts convergent. Ensuite, traiter ces questions ensemble avant d'aller porter, d'une même voix, un certain nombre de revendications à Bruxelles.
- Dans le prolongement de ce qui a déjà été fait tant au niveau des Exécutifs des deux îles que des Assemblées délibérantes, il s’agissait de renforcer les liens entre la Corse et la Sardaigne et de donner un nouveau départ à des relations qui étaient un peu trop espacées. Il y a eu, au préalable, une visite de l'Exécutif corse en Sardaigne et de l'Exécutif sarde en Corse, et une visite de Gianfranco Ganau à Bonifacio. Nous avons assisté, le jour de la fête nationale, à une session spéciale de l'Assemblée sarde au cours de laquelle a été voté un document affirmant la nécessité de renforcer les liens amicaux, économiques, culturels et linguistiques entre les deux îles. C'est un prolongement de l'accord-cadre signé en 2013, mais avec une aspiration nouvelle et partagée.
- Cet accord de 2013 ne semble pas avoir été suivi d'effet. Qu'a-t-il donné ?
- Il n'a jamais rien donné ! Il est dépassé ! Nous allons travailler à sa redéfinition. Les politiques précédentes, qu'il s'agisse d'IMEDOC (Groupement des îles de la Méditerranée Occidentale) ou de cet accord cadre, n'ont pas fonctionné. Il faut, donc, se donner les moyens de mettre en œuvre une nouvelle démarche. Aujourd'hui, nous sommes au début d’un parcours que nous voulons plus fructueux que celui conduit ces dernières décennies.
- Quel a, donc, été votre sentiment après la signature du pattu sardo-corsu ?
- Ce qui a été remarquable, impressionnant, c'est l'unanimité côté sarde de tous les groupes politiques, toutes tendances confondues, pour appuyer la création d'un Conseil permanent corso-sarde. Leur enthousiasme, leur ferveur à l'égard de cette nouvelle démarche de construction en commun et à l’égard de la Corse, cette volonté de voir nos deux peuples fraterniser et la chaleur de l'accueil sur tous les bancs de l'Assemblée sarde, même de manière informelle après la session, nous ont vraiment touchés. C’est de bon augure pour la suite de nos travaux.
- Quel sera le rôle exact du Conseil permanent ?
- Il aura à travailler sur un ensemble de problématiques d’ordre économique, touristique, énergétique, culturelle, linguistique et sur la question des transports entre nos deux îles qui est essentielle. Il sera composé des présidents des deux assemblées délibérantes et des présidents des groupes politiques ou de leur représentant. Ce sera un instrument de travail en commun, pérenne, qui se réunira alternativement en Sardaigne et en Corse, parfois par visioconférence afin d'avoir un rythme de réunion suffisant. Tout est à faire. Vu les inquiétudes qui se manifestent en Corse sur les différences de dimension et de moyens entre les deux îles, notamment en termes de démographie et de puissance économique, il faudra avancer de manière méthodique. Il est très important d'identifier les questions où nous pouvons être dans une logique gagnant-gagnant.
- N'est-ce pas toujours le cas ?
- Il peut y avoir des dossiers sur lesquels nos intérêts sont parfaitement convergents. Ce n'est pas, à priori, le cas de tous. Nous pouvons ne pas être d'accords avec nos amis sardes sur tous les sujets. C’est pourquoi il faut mettre en œuvre une méthode et effectuer un travail en profondeur pour identifier les questions où nos intérêts convergent. Ensuite, traiter ces questions ensemble avant d'aller porter, d'une même voix, un certain nombre de revendications à Bruxelles.
- D’où la volonté sarde de constituer une macro-région euro-méditerranéenne pour mieux peser sur Bruxelles ?
- Oui ! Elle part de l’idée très simple et très efficace qu'en étant unis, on a davantage de poids et on peut faire valoir un certain nombre d'arguments. S'adresser à Bruxelles en ordre dispersé ou le faire de manière conjointe et déterminée est tout à fait différent. Cela est vrai aussi à l'intérieur de nos pays respectifs. En Corse, chacun va seul à Bruxelles défendre son dossier, que ce soient les chambres consulaires, les Conseils départementaux, les grandes villes, les municipalités, l'université... Il faudrait que ces institutions se mettent d'accord sur de grandes orientations, sur des sujets à traiter, qu’elles coordonnent leurs actions pour parler d'une même voix. C'est ce que j'avais partiellement réalisé quand je présidais la Commission des Affaires européennes de la Collectivité territoriale (CTC), il y a plusieurs années. C'est ce que fait aujourd'hui Petr'Anto Tomasi dans cette même Commission que nous avons réactivée. Si, en plus, nous réussissons sur certains sujets à être en cohésion avec nos voisins sardes, nous serons beaucoup plus forts.
- Le but premier de cette macro région n'est-il pas d'attirer des fonds européens ?
- C'est un but, mais pas le premier. Pour nous, la question n'est pas uniquement financière, même s’il faut aussi traiter cet aspect des choses. L'aspect humain et amical entre nos deux peuples, qui sont si proches voisins, est quelque chose d'important. Il y a, aujourd'hui, un élan sincère et partagé entre nous. Il suffit de constater la façon dont nos amis sardes nous ont accueillis et dont la Corse voit ce rapprochement d'une manière très positive. L'aspect culturel aussi est essentiel. Nous partageons, quand même, une langue avec le Nord de la Sardaigne, les linguistes disent que le gallurese est une variété du corse. Il est important de renouer là aussi des liens plus étroits que ceux qui existent aujourd'hui.
- Avez-vous déjà identifié des points communs à plaider auprès de Bruxelles ?
- Oui ! Par exemple, la question de l'insularité et des contraintes qui lui sont liées, même si nous n'entendons pas faire de l'insularité l'alpha et l'oméga de la politique extérieure de la Corse. Pas plus que nous voulons parler d'handicap de l'insularité. L'insularité n'est pas un handicap, en revanche elle comporte un certain nombre de contraintes qui doivent être compensées. Nous entretenons des liens historiques, culturels et humains très anciens avec la Sardaigne. Il n'est pas dit que nous ayons, de manière mécanique, besoin d'entretenir des relations de même nature avec les Baléares, la Sicile ou l'ensemble des îles de Méditerranée occidentale. Nous ne sommes pas dans une logique IMEDOC qui, d'ailleurs, n'a pas fonctionné.
- Dans quelle logique êtes-vous ?
- Nous sommes sur une stratégie d'une autre nature. Nous voulons établir des relations avec l'ensemble des régions méditerranéennes qui peuvent, à un moment donné, entrer dans un cadre commun. Pas seulement des îles, mais aussi des régions continentales comme la Toscane, avec qui nous avons intérêt à commercer et à entretenir des liens culturels.
- Des élus de l'opposition, comme Jean-Martin Mondoloni, tout en étant favorables à un partenariat avec la Sardaigne, s'émeuvent que votre priorité n'aille pas au Sud de la France. Que répondez-vous ?
- Nous comptons avoir des liens avec l'ensemble des peuples qui nous entourent, y compris le Sud de la France. J'étais, ainsi, à Montpellier, il y a quelques jours. Ce reproche paraît d'autant plus déplacé que la majorité, dont a fait partie Mr Mondoloni, n'a eu, il y a quelques années, d'échanges fructueux, ni avec la Sardaigne, ni avec la Toscane, ni même avec le Sud de la France. Lorsqu'on a un bilan assez maigre à faire valoir au titre d'une majorité à laquelle on a participé, on est très mal placé pour critiquer une démarche qui ne fait que commencer. Ces réserves ou critiques émanent de majorités qui ont, à cet égard, échoué. Notre majorité, qui n'est élue que depuis seulement quelques semaines, a décidé, et l'a dit publiquement, d'entretenir des relations avec l'ensemble des peuples qui nous entourent, qu'il s'agisse de peuples insulaires ou pas. Qu’on nous laisse le temps et la chance de faire un peu mieux que ce qui a été fait par le passé. Ce ne sera pas difficile !
- Pendant la session, le discours du groupe de droite sarde, Forza Italia Sardegna, défendant la langue, l'autonomie et l'autodétermination a beaucoup étonné les Corses. Vous en rêvez ?
- Oui ! Il est évident que ce discours est très loin de ce que l'on entend parfois chez nous ! La droite sarde a la volonté d'avancer plus loin dans le statut institutionnel, elle défend de façon très énergique les intérêts sardes et fait preuve d’une grande fermeté à l'égard de Rome. C'est vrai qu'on pourrait en rêver, s'agissant de ce qui se passe dans notre île !
- On retrouve cette attitude chez tous les partis sardes de droite et de gauche. Comment expliquez-vous la différence avec l'attitude des partis traditionnels corses ?
- Je pense que c'est une question de maturité. Peut-être dans les années à-venir aurons-nous la même cohésion des élus corses pour défendre les intérêts de la Corse par delà les questions politiciennes ou d'investiture que certains partis attendent de Paris, par delà aussi certains calculs un peu mesquins eu égard à l'importance des enjeux et de ce qu'il y a à faire. Le Conseil régional sarde nous a donné un bon exemple de cohésion politique, toutes tendances confondues, au bénéfice des intérêts collectifs d'un peuple. En Corse, des efforts ont été faits ces dernières années pour aller en ce sens. Sur certaines questions, nous avons réussi à obtenir des majorités assez larges, mais elles restent trop rares et trop sectorielles. Il faudra, à un moment donné, que nous arrivions à mettre en cohésion l’ensemble des élus autour d'un projet audacieux au bénéfice des Corses.
- Oui ! Elle part de l’idée très simple et très efficace qu'en étant unis, on a davantage de poids et on peut faire valoir un certain nombre d'arguments. S'adresser à Bruxelles en ordre dispersé ou le faire de manière conjointe et déterminée est tout à fait différent. Cela est vrai aussi à l'intérieur de nos pays respectifs. En Corse, chacun va seul à Bruxelles défendre son dossier, que ce soient les chambres consulaires, les Conseils départementaux, les grandes villes, les municipalités, l'université... Il faudrait que ces institutions se mettent d'accord sur de grandes orientations, sur des sujets à traiter, qu’elles coordonnent leurs actions pour parler d'une même voix. C'est ce que j'avais partiellement réalisé quand je présidais la Commission des Affaires européennes de la Collectivité territoriale (CTC), il y a plusieurs années. C'est ce que fait aujourd'hui Petr'Anto Tomasi dans cette même Commission que nous avons réactivée. Si, en plus, nous réussissons sur certains sujets à être en cohésion avec nos voisins sardes, nous serons beaucoup plus forts.
- Le but premier de cette macro région n'est-il pas d'attirer des fonds européens ?
- C'est un but, mais pas le premier. Pour nous, la question n'est pas uniquement financière, même s’il faut aussi traiter cet aspect des choses. L'aspect humain et amical entre nos deux peuples, qui sont si proches voisins, est quelque chose d'important. Il y a, aujourd'hui, un élan sincère et partagé entre nous. Il suffit de constater la façon dont nos amis sardes nous ont accueillis et dont la Corse voit ce rapprochement d'une manière très positive. L'aspect culturel aussi est essentiel. Nous partageons, quand même, une langue avec le Nord de la Sardaigne, les linguistes disent que le gallurese est une variété du corse. Il est important de renouer là aussi des liens plus étroits que ceux qui existent aujourd'hui.
- Avez-vous déjà identifié des points communs à plaider auprès de Bruxelles ?
- Oui ! Par exemple, la question de l'insularité et des contraintes qui lui sont liées, même si nous n'entendons pas faire de l'insularité l'alpha et l'oméga de la politique extérieure de la Corse. Pas plus que nous voulons parler d'handicap de l'insularité. L'insularité n'est pas un handicap, en revanche elle comporte un certain nombre de contraintes qui doivent être compensées. Nous entretenons des liens historiques, culturels et humains très anciens avec la Sardaigne. Il n'est pas dit que nous ayons, de manière mécanique, besoin d'entretenir des relations de même nature avec les Baléares, la Sicile ou l'ensemble des îles de Méditerranée occidentale. Nous ne sommes pas dans une logique IMEDOC qui, d'ailleurs, n'a pas fonctionné.
- Dans quelle logique êtes-vous ?
- Nous sommes sur une stratégie d'une autre nature. Nous voulons établir des relations avec l'ensemble des régions méditerranéennes qui peuvent, à un moment donné, entrer dans un cadre commun. Pas seulement des îles, mais aussi des régions continentales comme la Toscane, avec qui nous avons intérêt à commercer et à entretenir des liens culturels.
- Des élus de l'opposition, comme Jean-Martin Mondoloni, tout en étant favorables à un partenariat avec la Sardaigne, s'émeuvent que votre priorité n'aille pas au Sud de la France. Que répondez-vous ?
- Nous comptons avoir des liens avec l'ensemble des peuples qui nous entourent, y compris le Sud de la France. J'étais, ainsi, à Montpellier, il y a quelques jours. Ce reproche paraît d'autant plus déplacé que la majorité, dont a fait partie Mr Mondoloni, n'a eu, il y a quelques années, d'échanges fructueux, ni avec la Sardaigne, ni avec la Toscane, ni même avec le Sud de la France. Lorsqu'on a un bilan assez maigre à faire valoir au titre d'une majorité à laquelle on a participé, on est très mal placé pour critiquer une démarche qui ne fait que commencer. Ces réserves ou critiques émanent de majorités qui ont, à cet égard, échoué. Notre majorité, qui n'est élue que depuis seulement quelques semaines, a décidé, et l'a dit publiquement, d'entretenir des relations avec l'ensemble des peuples qui nous entourent, qu'il s'agisse de peuples insulaires ou pas. Qu’on nous laisse le temps et la chance de faire un peu mieux que ce qui a été fait par le passé. Ce ne sera pas difficile !
- Pendant la session, le discours du groupe de droite sarde, Forza Italia Sardegna, défendant la langue, l'autonomie et l'autodétermination a beaucoup étonné les Corses. Vous en rêvez ?
- Oui ! Il est évident que ce discours est très loin de ce que l'on entend parfois chez nous ! La droite sarde a la volonté d'avancer plus loin dans le statut institutionnel, elle défend de façon très énergique les intérêts sardes et fait preuve d’une grande fermeté à l'égard de Rome. C'est vrai qu'on pourrait en rêver, s'agissant de ce qui se passe dans notre île !
- On retrouve cette attitude chez tous les partis sardes de droite et de gauche. Comment expliquez-vous la différence avec l'attitude des partis traditionnels corses ?
- Je pense que c'est une question de maturité. Peut-être dans les années à-venir aurons-nous la même cohésion des élus corses pour défendre les intérêts de la Corse par delà les questions politiciennes ou d'investiture que certains partis attendent de Paris, par delà aussi certains calculs un peu mesquins eu égard à l'importance des enjeux et de ce qu'il y a à faire. Le Conseil régional sarde nous a donné un bon exemple de cohésion politique, toutes tendances confondues, au bénéfice des intérêts collectifs d'un peuple. En Corse, des efforts ont été faits ces dernières années pour aller en ce sens. Sur certaines questions, nous avons réussi à obtenir des majorités assez larges, mais elles restent trop rares et trop sectorielles. Il faudra, à un moment donné, que nous arrivions à mettre en cohésion l’ensemble des élus autour d'un projet audacieux au bénéfice des Corses.
- Sur quels sujets, jugez-vous la cohésion des élus corses insuffisante ?
- Sur des sujets économiques comme ceux des transports maritimes et de la compagnie publique de la Corse. Sur le plan institutionnel avec la Collectivité unique où il faudrait dépasser ce que nous voyons se manifester aujourd'hui.
- C'est-à-dire ?
- Des jeux politiciens ! Si, comme le disent la quasi totalité des élus, nous voulons la Collectivité unique, il faut le montrer dans la pratique. Il ne faut pas dire, d'un côté, que l'on veut la Collectivité unique et, de l'autre, faire tout pour que les choses avancent le plus lentement possible et qu'elles ne puissent pas être mises en œuvre en 2018. Là encore, il s'agit d'un manque de maturité. Nous avons, pour notre part, bon espoir de voir la raison triompher sur des questions qui sont vraiment d'intérêt public. Si l'Assemblée de Corse a demandé de façon massivement majoritaire la Collectivité unique, c'est parce que celle-ci est utile, nécessaire pour bien gouverner notre pays. Ce n'est pas par plaisir ! C'est la raison pour laquelle il faut qu'elle soit mise en œuvre le plus rapidement possible et pas dans plusieurs années ! La aussi, on voit par-ci par-là une petite tentation politicienne, cela n'est pas très grave à condition qu'elle ne perdure pas. En tous cas, la majorité de la CTC s'emploiera à avancer à un bon rythme.
- N'est-ce pas le cas ?
- Non ! Les travaux tardent réellement à démarrer. Nous avons du mal à réunir les deux présidents de la CTC et les présidents des deux Conseils départementaux. Depuis plusieurs semaines, nous faisons des propositions. La réunion a été reportée à plusieurs reprises, mais pas à notre initiative. Une nouvelle date a été fixée. J'espère que, cette fois, on s'y tiendra.
- D'un point de vue politique, le statut d'autonomie de la Sardaigne peut-il être un modèle pour la Corse ?
- Un modèle, je ne sais pas ! Mais, sans vouloir reproduire le statut de la Sardaigne, l'étudier peut être enrichissant au moment où nous travaillons sur de nouvelles institutions pour la Corse. Nous pouvons échanger nos expériences et confronter nos pratiques, même si notre statut est moins avancé que celui de la Sardaigne. L'un des aspects de notre voyage était, d’ailleurs, de voir comment fonctionnent les institutions sardes et ce que nous pouvons en retenir pour la Corse.
- La Sardaigne réclame à Rome une fiscalité spécifique, notamment l'établissement d'une zone franche intégrale. Est-ce une demande que vous pourriez aussi porter ?
- Non ! Une zone franche sur l'ensemble de la Corse ne fait pas partie des revendications formulées aujourd'hui par les Nationalistes. Même si elle peut se discuter sur une portion très limitée de notre territoire, par exemple à proximité des aéroports comme c'est le cas dans certains pays, nous ne sommes pas dans cette logique. Nous avons un projet fiscal clair qui a été voté sous la précédente mandature, mais qui a été conçu sous notre impulsion. Ses orientations sont nationalistes, notamment la territorialisation des impositions, c'est-à-dire le transfert à la CTC du produit d'un certain nombre d'impositions, qui est une vieille revendication de notre courant politique. On la trouve dans Corsica 21 et dans les projets précédents.
- Que va-t-il se passer maintenant ?
- Le document, voté par le Conseil régional sarde et que nous avons co-signé, sera présenté devant l'Assemblée de Corse, lors de la prochaine session fin mai, pour être ratifié. Une première réunion du Conseil permanent se tiendra avant fin juillet. Elle aura pour objet de définir une méthode précise et d’identifier les premiers dossiers que nous défendrons ensemble face à Bruxelles.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Sur des sujets économiques comme ceux des transports maritimes et de la compagnie publique de la Corse. Sur le plan institutionnel avec la Collectivité unique où il faudrait dépasser ce que nous voyons se manifester aujourd'hui.
- C'est-à-dire ?
- Des jeux politiciens ! Si, comme le disent la quasi totalité des élus, nous voulons la Collectivité unique, il faut le montrer dans la pratique. Il ne faut pas dire, d'un côté, que l'on veut la Collectivité unique et, de l'autre, faire tout pour que les choses avancent le plus lentement possible et qu'elles ne puissent pas être mises en œuvre en 2018. Là encore, il s'agit d'un manque de maturité. Nous avons, pour notre part, bon espoir de voir la raison triompher sur des questions qui sont vraiment d'intérêt public. Si l'Assemblée de Corse a demandé de façon massivement majoritaire la Collectivité unique, c'est parce que celle-ci est utile, nécessaire pour bien gouverner notre pays. Ce n'est pas par plaisir ! C'est la raison pour laquelle il faut qu'elle soit mise en œuvre le plus rapidement possible et pas dans plusieurs années ! La aussi, on voit par-ci par-là une petite tentation politicienne, cela n'est pas très grave à condition qu'elle ne perdure pas. En tous cas, la majorité de la CTC s'emploiera à avancer à un bon rythme.
- N'est-ce pas le cas ?
- Non ! Les travaux tardent réellement à démarrer. Nous avons du mal à réunir les deux présidents de la CTC et les présidents des deux Conseils départementaux. Depuis plusieurs semaines, nous faisons des propositions. La réunion a été reportée à plusieurs reprises, mais pas à notre initiative. Une nouvelle date a été fixée. J'espère que, cette fois, on s'y tiendra.
- D'un point de vue politique, le statut d'autonomie de la Sardaigne peut-il être un modèle pour la Corse ?
- Un modèle, je ne sais pas ! Mais, sans vouloir reproduire le statut de la Sardaigne, l'étudier peut être enrichissant au moment où nous travaillons sur de nouvelles institutions pour la Corse. Nous pouvons échanger nos expériences et confronter nos pratiques, même si notre statut est moins avancé que celui de la Sardaigne. L'un des aspects de notre voyage était, d’ailleurs, de voir comment fonctionnent les institutions sardes et ce que nous pouvons en retenir pour la Corse.
- La Sardaigne réclame à Rome une fiscalité spécifique, notamment l'établissement d'une zone franche intégrale. Est-ce une demande que vous pourriez aussi porter ?
- Non ! Une zone franche sur l'ensemble de la Corse ne fait pas partie des revendications formulées aujourd'hui par les Nationalistes. Même si elle peut se discuter sur une portion très limitée de notre territoire, par exemple à proximité des aéroports comme c'est le cas dans certains pays, nous ne sommes pas dans cette logique. Nous avons un projet fiscal clair qui a été voté sous la précédente mandature, mais qui a été conçu sous notre impulsion. Ses orientations sont nationalistes, notamment la territorialisation des impositions, c'est-à-dire le transfert à la CTC du produit d'un certain nombre d'impositions, qui est une vieille revendication de notre courant politique. On la trouve dans Corsica 21 et dans les projets précédents.
- Que va-t-il se passer maintenant ?
- Le document, voté par le Conseil régional sarde et que nous avons co-signé, sera présenté devant l'Assemblée de Corse, lors de la prochaine session fin mai, pour être ratifié. Une première réunion du Conseil permanent se tiendra avant fin juillet. Elle aura pour objet de définir une méthode précise et d’identifier les premiers dossiers que nous défendrons ensemble face à Bruxelles.
Propos recueillis par Nicole MARI.