(Photo : Archives CNI)
C’est un document décennal de planification qui a pour objectif de diminuer le nombre de départs de feux, de réduire les surfaces brûlées, ainsi que de prévenir les risques d’incendies et la limitation de leurs conséquences. Lors de la session de l’Assemblée de Corse de ce vendredi, le président de l’agence d’Aménagement durable, d’Urbanisme et d’Énergie de la Corse (AUE) et conseiller exécutif Julien Paolini a présenté le plan de protection des forêts et des espaces naturels contre les incendies (PPFENI) pour la période 2024-2033.
« Ce document prévu par le code forestier vise essentiellement à mettre en cohérence les politiques qui concourent à la prévention et à la lutte contre les incendies. Il intègre différents milieux : la forêt, mais aussi les zones urbaines, les zones agricoles, et les zones urbaines. C’est la quasi-totalité du territoire de la Corse qui est couvert par ce plan », a-t-il posé en préambule en expliquant que ce plan n’est pas élaboré sous le pilotage de l’Exécutif, mais sous celui du préfet de Corse. L’Assemblée de Corse est ainsi seulement consultée pour valider le document, à l’instar d’autres instances comme les associations de maires, les deux SIS ou de l’ONF, d’experts comme Météo France ou l’Université, ou encore des chambres consulaires. Dans le même temps, il a rappelé que l’Assemblée de Corse s’est elle aussi saisie de cette problématique est a voté un rapport en juillet 2023 « qui a contribué fortement à établir des orientations stratégiques présentes dans ce PPFENI ». Le nouveau plan 2024-2033 est ainsi né d’un travail collaboratif qui s’est fait en plusieurs étapes. « En premier lieu un bilan, une synthèse et une analyse du programme précédent ont permis de partager les expériences des différents acteurs sur la dernière décennie. Puis une étude statistique, a notamment recensé tous les incendies intervenus sur le territoire au cours des dix dernières années. Enfin 21 fiches action ont été élaborées et permettent de faire évoluer la stratégie de prévention des incendies sur l’ensemble de l’île en prenant en compte un contexte nouveau, notamment celui du dérèglement climatique, ainsi que des contraintes socio-économiques nouvelles, notamment budgétaires », a détaillé le conseiller exécutif en indiquant que ces fiches action s’articulent autour de quatre objectifs : « réduire le nombre de départs de feu ; réduire les surfaces parcourues par ces incendies et limiter leurs conséquences sur les milieux, les personnes et les espaces naturels ; protéger les personnes, les biens et les activités économiques et sociales ; et organiser et communiquer sur la problématique des incendies et feux de forêt ».
L’Exécutif souhaite récupérer la compétence « prévention des incendies »
Mais au-delà de la simple validation de PPFENI, l’Exécutif a souhaité profiter de cette délibération pour formuler deux demandes. À commencer par le transfert du pilotage du PPFENI mais surtout de la compétence « prévention des incendies » à la CdC dans le cadre du processus d’autonomie en cours de négociation pour l’autonomie de la Corse. Julien Paolini a en effet rappelé que si la prévention des incendies est une compétence du bloc communal, ce dernier « a les plus grosses difficultés aussi bien techniques que financières à exercer complètement cette compétence et à la mettre en œuvre ». « C’est pour cela que la CdC les accompagne fortement notamment pour la réalisation d’ouvrages, comme la création de points d’eau, la réalisation de zones d’appui à la lutte, ou encore la création ou la mise aux normes de pistes », a-t-il souligné en indiquant que ces ouvrages représentent un montant d’environ 8 millions d’euros. « En outre les forestiers sapeurs de la CdC réalisent l’entretien et la création d’une diversité d’ouvrage », a-t-il repris. D’autre part, une seconde demande l’Exécutif souhaite aussi pour « mener une concertation régulière sur la mise en œuvre de cette politique de prévention des incendies de manière éventuellement à réajuster les actions de ce plan, par exemple si on voit que certaines ne se font pas assez vite, en relation étroite avec les communes ».
Dans la foulée de cette présentation, tout en saluant le nouveau PPFENI, l’ancien président du SIS 2B et conseiller territorial d’Un Soffiu, Pierre Guidoni a pointé la problématique de la présence des moyens aériens en Corse. « Nous savons que la flotte de la Sécurité Civile est basée à Nîmes, est vieillissante et nécessite un temps de trajet d’1h30 pour rejoindre l’île. C’est un vrai enjeu qui mériterait de figurer dans la délibération. C’est un point sur lequel il faut continuer à se battre », a-t-il martelé en ajoutant par ailleurs être réservé sur la demande de transfert de la compétence prévention incendie dans le cadre de l’autonomie : « Ce point peut nous poser problème, surtout dans la dimension financière. Nous avons besoin d’en savoir plus. Parle-t-on du transfert de la maitrise de la Sécurité Civile et de tous les moyens de la lutte contre les incendies, aérien compris ? ». De son côté, Pierre Poli d’Avanzemu a entendu insister sur le rôle du maire « qui a l’obligation de faire débroussailler les terrains de sa commune, alors que cela devient de plus en plus compliqué ». « Nous avons besoin de la CdC pour venir en appui. Faire débroussailler les terrains est aujourd’hui très compliqué car beaucoup sont dans l’indivision », a-t-il regretté. Enfin, le président du SIS 2B et conseiller territorial de Fà Populu Inseme Hyacinthe Vanni s’est félicité du changement de méthode pour élaborer ce PPFENI. « Nous avons travaillé avec la chambre des territoires, avec des maires, avec des acteurs de terrain. C’est fondamental d’avoir adopté cette méthode », s’est-il réjouit en pointant également avec satisfaction le renforcement du volet relatif à la protection des biens et des personnes. « Malgré tout ce qu’on pourra faire, nous ne sommes pas à l’abri d’un méga feu. Il faut rester humble », a-t-il toutefois posé en relevant le rôle capital des ouvrages dans la lutte contre le feu. « Nous devons tous contribuer à aménager le territoire et à l’entretenir pour pouvoir gagner cette bataille », a-t-il conclu.
« Ce document prévu par le code forestier vise essentiellement à mettre en cohérence les politiques qui concourent à la prévention et à la lutte contre les incendies. Il intègre différents milieux : la forêt, mais aussi les zones urbaines, les zones agricoles, et les zones urbaines. C’est la quasi-totalité du territoire de la Corse qui est couvert par ce plan », a-t-il posé en préambule en expliquant que ce plan n’est pas élaboré sous le pilotage de l’Exécutif, mais sous celui du préfet de Corse. L’Assemblée de Corse est ainsi seulement consultée pour valider le document, à l’instar d’autres instances comme les associations de maires, les deux SIS ou de l’ONF, d’experts comme Météo France ou l’Université, ou encore des chambres consulaires. Dans le même temps, il a rappelé que l’Assemblée de Corse s’est elle aussi saisie de cette problématique est a voté un rapport en juillet 2023 « qui a contribué fortement à établir des orientations stratégiques présentes dans ce PPFENI ». Le nouveau plan 2024-2033 est ainsi né d’un travail collaboratif qui s’est fait en plusieurs étapes. « En premier lieu un bilan, une synthèse et une analyse du programme précédent ont permis de partager les expériences des différents acteurs sur la dernière décennie. Puis une étude statistique, a notamment recensé tous les incendies intervenus sur le territoire au cours des dix dernières années. Enfin 21 fiches action ont été élaborées et permettent de faire évoluer la stratégie de prévention des incendies sur l’ensemble de l’île en prenant en compte un contexte nouveau, notamment celui du dérèglement climatique, ainsi que des contraintes socio-économiques nouvelles, notamment budgétaires », a détaillé le conseiller exécutif en indiquant que ces fiches action s’articulent autour de quatre objectifs : « réduire le nombre de départs de feu ; réduire les surfaces parcourues par ces incendies et limiter leurs conséquences sur les milieux, les personnes et les espaces naturels ; protéger les personnes, les biens et les activités économiques et sociales ; et organiser et communiquer sur la problématique des incendies et feux de forêt ».
L’Exécutif souhaite récupérer la compétence « prévention des incendies »
Mais au-delà de la simple validation de PPFENI, l’Exécutif a souhaité profiter de cette délibération pour formuler deux demandes. À commencer par le transfert du pilotage du PPFENI mais surtout de la compétence « prévention des incendies » à la CdC dans le cadre du processus d’autonomie en cours de négociation pour l’autonomie de la Corse. Julien Paolini a en effet rappelé que si la prévention des incendies est une compétence du bloc communal, ce dernier « a les plus grosses difficultés aussi bien techniques que financières à exercer complètement cette compétence et à la mettre en œuvre ». « C’est pour cela que la CdC les accompagne fortement notamment pour la réalisation d’ouvrages, comme la création de points d’eau, la réalisation de zones d’appui à la lutte, ou encore la création ou la mise aux normes de pistes », a-t-il souligné en indiquant que ces ouvrages représentent un montant d’environ 8 millions d’euros. « En outre les forestiers sapeurs de la CdC réalisent l’entretien et la création d’une diversité d’ouvrage », a-t-il repris. D’autre part, une seconde demande l’Exécutif souhaite aussi pour « mener une concertation régulière sur la mise en œuvre de cette politique de prévention des incendies de manière éventuellement à réajuster les actions de ce plan, par exemple si on voit que certaines ne se font pas assez vite, en relation étroite avec les communes ».
Dans la foulée de cette présentation, tout en saluant le nouveau PPFENI, l’ancien président du SIS 2B et conseiller territorial d’Un Soffiu, Pierre Guidoni a pointé la problématique de la présence des moyens aériens en Corse. « Nous savons que la flotte de la Sécurité Civile est basée à Nîmes, est vieillissante et nécessite un temps de trajet d’1h30 pour rejoindre l’île. C’est un vrai enjeu qui mériterait de figurer dans la délibération. C’est un point sur lequel il faut continuer à se battre », a-t-il martelé en ajoutant par ailleurs être réservé sur la demande de transfert de la compétence prévention incendie dans le cadre de l’autonomie : « Ce point peut nous poser problème, surtout dans la dimension financière. Nous avons besoin d’en savoir plus. Parle-t-on du transfert de la maitrise de la Sécurité Civile et de tous les moyens de la lutte contre les incendies, aérien compris ? ». De son côté, Pierre Poli d’Avanzemu a entendu insister sur le rôle du maire « qui a l’obligation de faire débroussailler les terrains de sa commune, alors que cela devient de plus en plus compliqué ». « Nous avons besoin de la CdC pour venir en appui. Faire débroussailler les terrains est aujourd’hui très compliqué car beaucoup sont dans l’indivision », a-t-il regretté. Enfin, le président du SIS 2B et conseiller territorial de Fà Populu Inseme Hyacinthe Vanni s’est félicité du changement de méthode pour élaborer ce PPFENI. « Nous avons travaillé avec la chambre des territoires, avec des maires, avec des acteurs de terrain. C’est fondamental d’avoir adopté cette méthode », s’est-il réjouit en pointant également avec satisfaction le renforcement du volet relatif à la protection des biens et des personnes. « Malgré tout ce qu’on pourra faire, nous ne sommes pas à l’abri d’un méga feu. Il faut rester humble », a-t-il toutefois posé en relevant le rôle capital des ouvrages dans la lutte contre le feu. « Nous devons tous contribuer à aménager le territoire et à l’entretenir pour pouvoir gagner cette bataille », a-t-il conclu.