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Manifestation en soutien à Yvan Colonna : prison avec sursis requise contre un militant de Core in Fronte


CNI avec AFP le Vendredi 17 Novembre 2023 à 19:13

Une peine de prison de 18 mois avec sursis a été requise vendredi à Ajaccio contre un militant nationaliste ayant reconnu avoir commis des dégradations lors d'un rassemblement en mars 2022 devant une caserne de gendarmerie d'Ajaccio. Le jugement a été mis en délibéré au 8 décembre.



Photo archives CNI - Michel Luccioni
Photo archives CNI - Michel Luccioni
Le 27 mars 2022, un rassemblement rapidement émaillé d'échauffourées s'était tenu devant cette caserne, à l'appel d'organisations indépendantistes qui accusaient des CRS d'avoir chanté la Marseillaise le jour des obsèques du militant indépendantiste Yvan Colonna. Ce dernier avait été mortellement agressé par un co-détenu à la prison d'Arles où il purgeait une peine de prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio.
Le principal prévenu, qui s'est présenté lui-même comme "un militant indépendantiste de Core in Fronte" et que les forces de l'ordre ont identifié comme "l'un des meneurs ayant dégradé le portail" du cantonnement, a reconnu cette dégradation, celle de l'interphone, celle avec "une pierre" de la vitre du poste de police, d'être resté malgré avoir entendu les sommations de dispersion, d'avoir refusé la prise de ses empreintes ainsi que d'avoir dégradé sa cellule de garde à vue. Il nie avoir transporté ou incendié des palettes.
Le substitut du procureur Nicolas Mingant a requis qu'il soit "reconnu coupable de ce qu'il reconnait" et condamné à une peine de prison de 18 mois de prison avec un sursis simple, une amende de 10.000 euros et une interdiction de possession d'arme pendant cinq ans. Son avocat a plaidé "un jugement en proportion", faisant notamment valoir son casier vierge.
Les trois autres prévenus, seulement poursuivis pour participation sans arme à un attroupement après sommation de se disperser, ont indiqué à l'audience ne pas avoir entendu les sommations. Leurs avocats ont plaidé la relaxe, contestant la régularité des sommations, et le rejet de la constitution de partie civile de l'Etat à l'égard de leurs clients. L'Etat s'était porté partie civile dans ce procès et a demandé la condamnation solidaire des quatre prévenus pour indemniser les dégradations évaluées à 50.000 euros.
Le représentant du ministère public a requis la relaxe pour une assistante sociale contre laquelle aucune preuve n'a été apportée de sa présence au moment des sommations. Il a requis une amende de 500 euros contre chacun des deux autres prévenus, estimant qu'ils "avaient entendu les sommations" et qu'ils étaient néanmoins restés sur les lieux, rendant l'infraction constituée.