Accompagné de mon Directeur de cabinet, j’ai reçu hier matin en audience une délégation représentative du collectif des néo-titulaires affectés à la prochaine rentrée sur le continent. Je précise, à ce propos, n’avoir jamais été destinataire d’une demande officielle, formulée par ce collectif dans les jours qui ont précédé notre rencontre.
Si je comprends parfaitement que de jeunes enseignants corses souhaitent, dans la mesure du possible, effectuer leur métier dans un établissement de l’académie, il me paraît toutefois opportun d’apporter un certain nombre de précisions :
Contrairement à ce qui est souligné dans le tract qui circule actuellement sur les réseaux sociaux, les néo-titulaires ne sont pas mutés mais nommés, au titre d’une première affectation, sur l’ensemble du territoire national comme cela est précisé dans tous les règlements de concours nationaux. Ils font ainsi l’objet d’un traitement équitable dans le cadre d’un mouvement inter académique établi à partir d’un ensemble de règles objectives et transparentes.
À l’issue de ce mouvement, certains dossiers font l’objet d’une attention particulière et j’interviens directement auprès des services de la Direction Générale des Ressources Humaines du Ministère afin qu’ils soient réexaminés en intégrant les informations portées à ma connaissance. Il s’agit principalement d’enseignants rencontrant des difficultés humaines importantes et faisant partie des tous premiers non entrants.
Il serait inexact de dire que ces demandes ne sont pas prises en compte de manière bienveillante par les services du Ministère, et ce, depuis plusieurs rentrées. Cette année, avec mon appui, ce sont quatorze affectations à titre définitif ou provisoire (ATD et ATP) qui ont été prononcées au mois de juin soit quasiment le quart des entrées de titulaires dans l’Académie de Corse. Si ces affectations sont prononcées pour des raisons totalement légitimes, il n’en demeure pas moins qu’elles ne permettent pas, de fait, à de jeunes corses, partis exercer leur métier sur le continent, de rentrer plus rapidement dans leur académie d’origine.
Il ne faudrait pas que des intérêts particuliers et distincts d’une gestion normale des personnels de l’Education Nationale puissent venir remettre en cause ces efforts indiscutables.
Enfin, il est évident que, l’Académie de Corse ne comptant que 43 établissements scolaires, le calibrage des postes offerts au mouvement ne peut satisfaire l’ensemble des demandes en vœu unique et absorber ainsi la totalité des néo-titulaires.
Je rappelle, à toutes fins utiles, que toute administration d’Etat est soumise au strict respect des plafonds d’emploi et de la masse salariale qui lui sont alloués par le Parlement.
Par conséquent, j’en appelle à la responsabilité de chacun. Je conçois parfaitement la déception que peut ressentir un jeune à l’idée de quitter momentanément sa région. C’est la raison pour laquelle je continuerai de défendre avec force les dossiers des néo-titulaires afin qu’ils puissent, à défaut d’obtenir une première affectation dans l’Académie de Corse, bénéficier d’un retour sur l’île, et ce, dans un délai raisonnable.
Le soutien de Corsica Libera
Et du STC
Aujourd’hui encore, des professeurs formés par l’ESPE de Corse continuent d’alimenter les académies françaises alors que des besoins existent en Corse, et ceux contraints de partir les années précédentes n’arrivent toujours pas à rentrer.
Aujourd’hui, en obligeant des corses qui ont la possibilité et le désir de vivre et travailler dans leur pays à partir avec leur famille, c’est l’avenir de la Corse que l’on met en péril.
Aussi, le STC Educazione tient à apporter son soutien sans faille à ces professeurs, constitués en collectif et refusant la systématique de décorsisation de l’enseignement que constitue leur première affectation hors de l’académie de Corse.
Le STC Educazione appelle tous ses militants et plus largement tous les corses à renforcer le combat du collectif des jeunes enseignants corses en participant au rassemblement prévu, demain, Jeudi 20 août, à 10 heures devant le Rectorat de Corse.
Il est incompréhensible que depuis de nombreuses années, alors que cette problématique de mutation est récurrente et que l’Académie de Corse travaille sur le fond du problème à savoir l’adaptation du barème inter-académique, nous nous retrouvions toujours à négocier des affectations à titre provisoires pour permettre aux maximum de néo-titulaires de rester en corse ou à des enseignants mutés de rentrer.
En 2013, une proposition émanant d’un groupe de travail regroupant l’ensemble des syndicats sous l’égide du Rectorat de Corse est remonté au ministère. Cette proposition prévoyait une bonification de points pour tout professeur justifiant d’une habilitation « langue corse ». Aucune réponse, qu’elle positive ou négative, n’a été Aujourd’hui, s’ajoute à cette proposition une délibération adoptée en avril 2015 par l’Assemblée de Corse et demandant la bonification de 1000 points sur le vœu académie de Corse pour tout professeur justifiant d’une certification B2.
Au mépris du travail d’une inter syndicale, le ministère d’ l’Education Nationale ajoutera –t- il le mépris des décisions démocratiques prises par l’assemblée de Corse et donc le mépris de notre peuple ?
Le STC Educazione demande solennellement à Monsieur le Recteur de transmettre, une nouvelle fois, la demande de modification du barème inter académique afin que soit instaurer au plus vite un barème réellement spécifique aux professeurs corses et ce en bonifiant deux critères :
- Obtention d’une habilitation en langue Corse ou d’une certification B2, dans le respect de la délibération prise par l’Assemblée de Corse en avril 2015.
- L’ajout de la Corse aux dispositions prévues tous les ans pour les vœux sur Mayotte et DOM. À savoir 1 000 points sont attribués pour les vœux portant sur les académies de la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion, ou sur le vice-rectorat de Mayotte, pour les agents pouvant justifier de la présence dans ces départements du centre de leurs intérêts matériels et moraux (CIMM), tel que défini dans la circulaire DGAFP n° 02129 du 3 janvier 2007.
Seule une réponse rapide et claire du ministère de l’Education Nationale sur ce point sera de nature à apaiser les inquiétudes et permettra d’envisager une sortie sereine des mobilisations actuelles
De plus, en attendant de la position du ministère sur la modification du barème inter-académique tel qu’exposé ci-dessus, le STC Educazione demande le maintien et le retour dans l’Académie de Corse de tous les personnels de l’Education mutés contre leur gré en France et pouvant justifier des critères ainsi définis.