Le "Yes" de Corsica Libera à la… Corse !
- La question des peuples à disposer d'eux-mêmes se posent actuellement en Ecosse et en Catalogne : constituera t-elle aussi l'enjeu des années à venir en Corse ?
- La question de l'indépendance est inscrite à l'agenda politique européen et, demain, elle sera inscrite à l'agenda politique corse. C'est bien pour cela que, tout en continuant à travailler sur une étape politique, qui n'est pas l'indépendance au sein de l'assemblée de Corse, notamment sur les questions du statut de résident, de la cofficialité et celle de la réforme institutionnelle, nous avons, déjà, commencé à travers I quaterni di l'indipendenza, à poser, y compris au sein de l'opinion corse, la question de l'indépendance. Nous pensons qu'il faut soutenir les Ecossais dans leur marche vers l'indépendance mais pour être cohérent, il faut, aussi, porter en Corse le message de l'indépendance. C'est, selon nous, à la fois un droit naturel pour le peuple corse et une démarche qui va lui permettre, également, de mieux vivre. En effet nous faisons la démonstration que la Corse est un pays riche en terme de PIB et de création de richesses mais que ces richesses sont très mal réparties et que, par le biais de la politique qui a été menée par la France, les Corses s'appauvrissent dans la cadre actuel.
- Lors de la prochaine assemblée générale vous entendez donner une nouvelle impulsion à Corsica Libera ?
- Cette assemblée générale doit nous permettre de donner un nouveau souffle à Corsica Libera sur le terrain, à travers ses propositions et notamment en matière économique et sociale dans le cadre de cette démarche souverainiste avec davantage de justice sociale, de répartition des richesses, de développement économique, qui est aujourd'hui entravé par la France. Nous pensons aussi que Corsica Libera doit être au centre de la réforme à venir pour permettre la mise en place une grande mobilisation populaire de ceux qui sont pour cette réforme. Dans le même temps le mouvement s'emploie à créer un groupe de parrainage international pour porter la question corse à l'extérieur.
- La France a quand même d'autres problèmes à régler ?
- L'Etat français a effectivement bon nombre de problèmes à traiter. Avec l'ensemble des Corses qui sont aujourd'hui dans cette optique, nous allons nous mobiliser pour imposer cette réforme parce que nous pensons, qu'à court ou moyen terme l'Etat français n'aura pas d'autre possibilité, ou solution, que de répondre positivement à ce qui a été voté majoritairement et démocratiquement par les représentants élus d'un peuple.
- Et si Paris ne vous entend pas ?
- Nous avons bon espoir de voir la réforme aboutir. Parce que les propositions portées sont, il faut le répéter, majoritaires à l'assemblée de Corse et, nous pensons, au sein du peuple corse. Nous allons une fois encore faire la démonstration de la détermination des Corses en appelant, selon des modalités à définir, l'ensemble des élus qui sont favorables à la réforme et l'ensemble des Corses qui la soutiennent, à rassembler dans la rue cette force politique. Dès lors, il ne serait pas raisonnable pour Paris d'opposer une fin de non-recevoir, à court ou moyen terme, sans quoi la question de l'indépendance se poserait bien plus vite que prévu…
- Vous allez travailler à construire cette indépendance : vous voulez, aussi, la chiffrer ?
- Nous avons effectivement commencé ce travail qui se situe dans le prolongement de notre projet Corsica 21 qui a vocation à s'appliquer dès à présent. Aujourd'hui, nous voulons préciser, y compris à la lumière des travaux qui ont pu être ceux de nos amis Catalans et Ecossais, la réalité de l'accession à l'indépendance. Nous pouvons apporter des éclairages au niveau chiffré notamment à travers cette contradiction : la Corse a un PIB supérieur à la moyenne de l'Union européenne, pourtant si l'on se situe au sein de l'Etat français, la Corse connait le plus fort écart de revenus entre les plus pauvres et les plus riches et le plus fort taux de pauvreté. C'est quelque chose qui doit être mis dans le débat public. Mais il y a d'autres questions se posent : celle notamment du rapport à l'Union européenne avec la possibilité pour les Corses, qui sont déjà des citoyens européens, d'y demeurer et de faire valoir leurs droits.
- Vous avez cité le cas de Malte : Ce serait un exemple pour vous ?
- Malte est un exemple pour un certain nombre d'indicateurs. C'est un très petit pays, comparable à la Corse au niveau de la démographie, qui a un PIB qui est en augmentation constante depuis son accession à l'indépendance et à l'Union européenne mais qui au classement des démocraties mondiale Malte - démocratie dite parfaite ou accomplie - se situe devant la France classée "démocratie imparfaite". Il y a effectivement un certain de données qui nous prouvent qu'un petit peuple, un petit pays en Méditerranée qui a moins d'atouts que la Corse - Malte est un caillou sans eau même s'il regorge de beautés et d'attraits touristiques - que ce modèle est quelque chose qui est viable…
- En attendant l'évolution en Europe et la réponse de Paris comment appréhenderiez-vous un "Non" en Catalogne et en Ecosse ?
- Nous nous inscrivons dans le sens de l'histoire. Avant même le résultat du référendum écossais, ce qui est important c'est son organisation même. Les Ecossais en partenariat avec le gouvernement britannique appliquent leur droit à l'autodétermination. C'est une première victoire qui doit s'appliquer ailleurs. En Catalogne et plus tard en Corse. Nous souhaitons, bien sûr, que le "oui" l'emporte, mais même si l'inverse se produisait, Londres serait obligé d'en tenir compte et de faire avancer l'Ecosse vers le chemin de la souveraineté et puis, l'autodétermination ce n'est pas un vote unique, une sanction définitive : c'est un processus. Il y aura d'autres votes qui se concrétiseront par un "oui" dans les années à venir…
- La question de l'indépendance est inscrite à l'agenda politique européen et, demain, elle sera inscrite à l'agenda politique corse. C'est bien pour cela que, tout en continuant à travailler sur une étape politique, qui n'est pas l'indépendance au sein de l'assemblée de Corse, notamment sur les questions du statut de résident, de la cofficialité et celle de la réforme institutionnelle, nous avons, déjà, commencé à travers I quaterni di l'indipendenza, à poser, y compris au sein de l'opinion corse, la question de l'indépendance. Nous pensons qu'il faut soutenir les Ecossais dans leur marche vers l'indépendance mais pour être cohérent, il faut, aussi, porter en Corse le message de l'indépendance. C'est, selon nous, à la fois un droit naturel pour le peuple corse et une démarche qui va lui permettre, également, de mieux vivre. En effet nous faisons la démonstration que la Corse est un pays riche en terme de PIB et de création de richesses mais que ces richesses sont très mal réparties et que, par le biais de la politique qui a été menée par la France, les Corses s'appauvrissent dans la cadre actuel.
- Lors de la prochaine assemblée générale vous entendez donner une nouvelle impulsion à Corsica Libera ?
- Cette assemblée générale doit nous permettre de donner un nouveau souffle à Corsica Libera sur le terrain, à travers ses propositions et notamment en matière économique et sociale dans le cadre de cette démarche souverainiste avec davantage de justice sociale, de répartition des richesses, de développement économique, qui est aujourd'hui entravé par la France. Nous pensons aussi que Corsica Libera doit être au centre de la réforme à venir pour permettre la mise en place une grande mobilisation populaire de ceux qui sont pour cette réforme. Dans le même temps le mouvement s'emploie à créer un groupe de parrainage international pour porter la question corse à l'extérieur.
- La France a quand même d'autres problèmes à régler ?
- L'Etat français a effectivement bon nombre de problèmes à traiter. Avec l'ensemble des Corses qui sont aujourd'hui dans cette optique, nous allons nous mobiliser pour imposer cette réforme parce que nous pensons, qu'à court ou moyen terme l'Etat français n'aura pas d'autre possibilité, ou solution, que de répondre positivement à ce qui a été voté majoritairement et démocratiquement par les représentants élus d'un peuple.
- Et si Paris ne vous entend pas ?
- Nous avons bon espoir de voir la réforme aboutir. Parce que les propositions portées sont, il faut le répéter, majoritaires à l'assemblée de Corse et, nous pensons, au sein du peuple corse. Nous allons une fois encore faire la démonstration de la détermination des Corses en appelant, selon des modalités à définir, l'ensemble des élus qui sont favorables à la réforme et l'ensemble des Corses qui la soutiennent, à rassembler dans la rue cette force politique. Dès lors, il ne serait pas raisonnable pour Paris d'opposer une fin de non-recevoir, à court ou moyen terme, sans quoi la question de l'indépendance se poserait bien plus vite que prévu…
- Vous allez travailler à construire cette indépendance : vous voulez, aussi, la chiffrer ?
- Nous avons effectivement commencé ce travail qui se situe dans le prolongement de notre projet Corsica 21 qui a vocation à s'appliquer dès à présent. Aujourd'hui, nous voulons préciser, y compris à la lumière des travaux qui ont pu être ceux de nos amis Catalans et Ecossais, la réalité de l'accession à l'indépendance. Nous pouvons apporter des éclairages au niveau chiffré notamment à travers cette contradiction : la Corse a un PIB supérieur à la moyenne de l'Union européenne, pourtant si l'on se situe au sein de l'Etat français, la Corse connait le plus fort écart de revenus entre les plus pauvres et les plus riches et le plus fort taux de pauvreté. C'est quelque chose qui doit être mis dans le débat public. Mais il y a d'autres questions se posent : celle notamment du rapport à l'Union européenne avec la possibilité pour les Corses, qui sont déjà des citoyens européens, d'y demeurer et de faire valoir leurs droits.
- Vous avez cité le cas de Malte : Ce serait un exemple pour vous ?
- Malte est un exemple pour un certain nombre d'indicateurs. C'est un très petit pays, comparable à la Corse au niveau de la démographie, qui a un PIB qui est en augmentation constante depuis son accession à l'indépendance et à l'Union européenne mais qui au classement des démocraties mondiale Malte - démocratie dite parfaite ou accomplie - se situe devant la France classée "démocratie imparfaite". Il y a effectivement un certain de données qui nous prouvent qu'un petit peuple, un petit pays en Méditerranée qui a moins d'atouts que la Corse - Malte est un caillou sans eau même s'il regorge de beautés et d'attraits touristiques - que ce modèle est quelque chose qui est viable…
- En attendant l'évolution en Europe et la réponse de Paris comment appréhenderiez-vous un "Non" en Catalogne et en Ecosse ?
- Nous nous inscrivons dans le sens de l'histoire. Avant même le résultat du référendum écossais, ce qui est important c'est son organisation même. Les Ecossais en partenariat avec le gouvernement britannique appliquent leur droit à l'autodétermination. C'est une première victoire qui doit s'appliquer ailleurs. En Catalogne et plus tard en Corse. Nous souhaitons, bien sûr, que le "oui" l'emporte, mais même si l'inverse se produisait, Londres serait obligé d'en tenir compte et de faire avancer l'Ecosse vers le chemin de la souveraineté et puis, l'autodétermination ce n'est pas un vote unique, une sanction définitive : c'est un processus. Il y aura d'autres votes qui se concrétiseront par un "oui" dans les années à venir…
La déclaration de Corsica Libera
La décision historique prise par le FLNC le 25 juin 2014 donne à notre mouvement la pleine responsabilité de porter la démarche stratégique du courant de la lutte de libération nationale. Cette nouvelle situation politique nous conduit à redéployer l’action publique afin de renforcer la démarche indépendantiste, seule garante des intérêts nationaux du peuple corse.
Les travaux de notre assemblée générale du 16 novembre doivent déboucher sur une importante adaptation de notre structure organisationnelle et sur une meilleure prise en compte des changements qui s’opèrent en Corse. Les aspirations des Corses au développement économique, au mieux être social et à la paix doivent maintenant devenir des priorités nationales. Afin de répondre à ces attentes, nous allons entreprendre avant le 16 novembre une série de réunions dans les différentes régions de Corse. Lors de ces rencontres avec tous ceux qui se reconnaissent dans notre démarche, ou qui souhaitent la rejoindre dans un grand rassemblement indépendantiste, l’ensemble des sujets intéressant la vie de notre peuple seront abordés pour préparer au plus près du terrain la motion d’orientation qui sera débattue à l’assemblée générale.
Il devient de plus en plus évident, si l’on observe la situation politique et économique mondiale ainsi que la situation de la France, que le moment est venu pour la Corse d’accélérer les phases de construction nationale et de réappropriation de sa souveraineté. La forme d’économie que nous impose la France ne nous permet pas de construire un développement équilibré basé sur nos potentialités, alors que nous pouvons développer plusieurs secteurs de production et disposer d’une large gamme économique. Pour l’heure, seule est privilégiée l’industrie touristique, ce qui fait de notre île une simple zone de consommation. Malgré les efforts de nombreux artisans et de chefs d’entreprises – que nous saluons ici parce qu’ils se battent pour leur pays –, si des décisions politiques importantes de réorientation visant à défendre les intérêts économiques de la Corse (développement des différents secteurs de recherche et de production, formation, installation, transports, recherche de marchés ) ne sont pas mises en application, leurs engagements seront vains. Face à la mondialisation, nos productions et nos savoirs faire ancestraux continueront à péricliter, voire disparaitront, et cela empêchera notre peuple de se projeter dans le futur et dans la modernité. L’absence de création de richesses, de redistribution et d’emplois, entretiendra le système d’assistanat et de soumission sociale.
L’assemblée générale de Corsica Libera sera un moment déterminant, elle permettra de créer les conditions de rassembler les Corses autour d’un projet politique, social et économique national, sur des bases claires excluant les accords politiciens qui ont toujours entrainé un grand nombre de nos femmes et hommes politiques sur des voies éloignées des intérêts de notre pays.
En Europe, de nombreux pays vont se prononcer sur leur avenir. Ces nouvelles réalités politiques portées par les peuples niés incitent les différentes instances européennes et mondiales à ouvrir le débat sur les nations sans Etat.
Corsica Libera, qui défend depuis toujours son projet en étroite relation avec de nombreuses luttes nationales dans le monde, annonçait lors des dernières journées de Corti sa volonté d’internationaliser la question corse, ce que nous avons depuis commencé à faire en établissant de nombreuses relations avec l’extérieur. Dans les semaines à venir sera constitué un groupe international de parrainage du processus corse. Ce groupe aura la charge de promouvoir et de défendre les intérêts du peuple corse en Europe, dans le monde et dans l’espace méditerranéen.
À ce sujet, il est particulièrement réconfortant de voir les autonomistes corses manifester un fort enthousiasme à l’égard de la possible indépendance de l’Ecosse. Peut-être nous rejoindront-ils demain dans la revendication de l’indépendance de notre propre pays, la Corse.
Depuis les élections territoriales de 2010 et l’ouverture des débats par la nouvelle majorité sur des thèmes essentiels pour le devenir de notre peuple, la contribution de l’ensemble de notre mouvance a été déterminante. Nos propositions politiques, ainsi que le rôle de nos élus pendant les travaux des différentes commissions et durant les séances publiques ainsi qu’au moment des votes, ont largement contribué à l’émergence d’un compromis sur une démarche ambitieuse pour la Corse. Cette démarche qui est l’expression d’une grande majorité de Corses pour la défense de notre terre, de notre langue et de notre communauté, doit à présent se donner tous les moyens de s’imposer face à Paris.
La décision politique prise par le FLNC donne aujourd’hui un poids très important aux décisions de l’Assemblée territoriale. L’Etat français doit comprendre que les pratiques politiques de soumission ne sont plus de mise et que la volonté d’émancipation exprimée par le peuple corse ne s’affaiblira pas dans l’avenir. Après les débats et les engagements pris aux Ghjurnate, Corsica Libera demande aux différentes forces politiques parties prenantes de la démarche de l’Assemblée territoriale, et à ceux qui s’y reconnaissent, d’élever le niveau du rapport de force face à l’inertie de la classe politique française. Nous ne nous laisserons pas endormir par la non capacité ou la non volonté de décision du système politique en France. La Corse, après tant d’années de marasme et de dérives, peut commencer à trouver la voie de la paix, du développement et du progrès. Nul n’a le droit de laisser passer ce moment où les conditions politiques n’ont jamais été aussi favorables. Chaque responsable, en Corse et au sein du gouvernement de la France, doit prendre la mesure de la situation. Ce processus élaboré par la Corse, voulu par les Corses, ne peut plus être ignoré par l’Etat français. Si les propositions de notre Assemblée ne sont pas acceptées, cela voudrait dire que les plus hautes instances de la France préfèrent une Corse figée dans ses archaïsmes, où se développeraient toutes les dérives. Cela signifierait également qu’aucun règlement démocratique de la question corse n’est possible, ce qui serait particulièrement grave.
La perspective d’une Corse sans avenir ne s’inscrit ni dans les projets de son peuple ni dans celui de Corsica Libera. Depuis des dizaines d’années, l’engagement militant a été total et il le demeurera. Aujourd’hui, les Corses sont debout sur leur terre et ils le resteront. Nous voudrions également, lors de cette conférence de rentrée et après la communication du FLNC, rendre un hommage aux patriotes qui ont payé le prix le plus lourd, à ceux qui sont morts pour la cause nationale, et réaffirmer avec force que tout règlement politique à venir devra prévoir la libération des prisonniers et l’arrêt des poursuites envers les patriotes recherchés.
Les travaux de notre assemblée générale du 16 novembre doivent déboucher sur une importante adaptation de notre structure organisationnelle et sur une meilleure prise en compte des changements qui s’opèrent en Corse. Les aspirations des Corses au développement économique, au mieux être social et à la paix doivent maintenant devenir des priorités nationales. Afin de répondre à ces attentes, nous allons entreprendre avant le 16 novembre une série de réunions dans les différentes régions de Corse. Lors de ces rencontres avec tous ceux qui se reconnaissent dans notre démarche, ou qui souhaitent la rejoindre dans un grand rassemblement indépendantiste, l’ensemble des sujets intéressant la vie de notre peuple seront abordés pour préparer au plus près du terrain la motion d’orientation qui sera débattue à l’assemblée générale.
Il devient de plus en plus évident, si l’on observe la situation politique et économique mondiale ainsi que la situation de la France, que le moment est venu pour la Corse d’accélérer les phases de construction nationale et de réappropriation de sa souveraineté. La forme d’économie que nous impose la France ne nous permet pas de construire un développement équilibré basé sur nos potentialités, alors que nous pouvons développer plusieurs secteurs de production et disposer d’une large gamme économique. Pour l’heure, seule est privilégiée l’industrie touristique, ce qui fait de notre île une simple zone de consommation. Malgré les efforts de nombreux artisans et de chefs d’entreprises – que nous saluons ici parce qu’ils se battent pour leur pays –, si des décisions politiques importantes de réorientation visant à défendre les intérêts économiques de la Corse (développement des différents secteurs de recherche et de production, formation, installation, transports, recherche de marchés ) ne sont pas mises en application, leurs engagements seront vains. Face à la mondialisation, nos productions et nos savoirs faire ancestraux continueront à péricliter, voire disparaitront, et cela empêchera notre peuple de se projeter dans le futur et dans la modernité. L’absence de création de richesses, de redistribution et d’emplois, entretiendra le système d’assistanat et de soumission sociale.
L’assemblée générale de Corsica Libera sera un moment déterminant, elle permettra de créer les conditions de rassembler les Corses autour d’un projet politique, social et économique national, sur des bases claires excluant les accords politiciens qui ont toujours entrainé un grand nombre de nos femmes et hommes politiques sur des voies éloignées des intérêts de notre pays.
En Europe, de nombreux pays vont se prononcer sur leur avenir. Ces nouvelles réalités politiques portées par les peuples niés incitent les différentes instances européennes et mondiales à ouvrir le débat sur les nations sans Etat.
Corsica Libera, qui défend depuis toujours son projet en étroite relation avec de nombreuses luttes nationales dans le monde, annonçait lors des dernières journées de Corti sa volonté d’internationaliser la question corse, ce que nous avons depuis commencé à faire en établissant de nombreuses relations avec l’extérieur. Dans les semaines à venir sera constitué un groupe international de parrainage du processus corse. Ce groupe aura la charge de promouvoir et de défendre les intérêts du peuple corse en Europe, dans le monde et dans l’espace méditerranéen.
À ce sujet, il est particulièrement réconfortant de voir les autonomistes corses manifester un fort enthousiasme à l’égard de la possible indépendance de l’Ecosse. Peut-être nous rejoindront-ils demain dans la revendication de l’indépendance de notre propre pays, la Corse.
Depuis les élections territoriales de 2010 et l’ouverture des débats par la nouvelle majorité sur des thèmes essentiels pour le devenir de notre peuple, la contribution de l’ensemble de notre mouvance a été déterminante. Nos propositions politiques, ainsi que le rôle de nos élus pendant les travaux des différentes commissions et durant les séances publiques ainsi qu’au moment des votes, ont largement contribué à l’émergence d’un compromis sur une démarche ambitieuse pour la Corse. Cette démarche qui est l’expression d’une grande majorité de Corses pour la défense de notre terre, de notre langue et de notre communauté, doit à présent se donner tous les moyens de s’imposer face à Paris.
La décision politique prise par le FLNC donne aujourd’hui un poids très important aux décisions de l’Assemblée territoriale. L’Etat français doit comprendre que les pratiques politiques de soumission ne sont plus de mise et que la volonté d’émancipation exprimée par le peuple corse ne s’affaiblira pas dans l’avenir. Après les débats et les engagements pris aux Ghjurnate, Corsica Libera demande aux différentes forces politiques parties prenantes de la démarche de l’Assemblée territoriale, et à ceux qui s’y reconnaissent, d’élever le niveau du rapport de force face à l’inertie de la classe politique française. Nous ne nous laisserons pas endormir par la non capacité ou la non volonté de décision du système politique en France. La Corse, après tant d’années de marasme et de dérives, peut commencer à trouver la voie de la paix, du développement et du progrès. Nul n’a le droit de laisser passer ce moment où les conditions politiques n’ont jamais été aussi favorables. Chaque responsable, en Corse et au sein du gouvernement de la France, doit prendre la mesure de la situation. Ce processus élaboré par la Corse, voulu par les Corses, ne peut plus être ignoré par l’Etat français. Si les propositions de notre Assemblée ne sont pas acceptées, cela voudrait dire que les plus hautes instances de la France préfèrent une Corse figée dans ses archaïsmes, où se développeraient toutes les dérives. Cela signifierait également qu’aucun règlement démocratique de la question corse n’est possible, ce qui serait particulièrement grave.
La perspective d’une Corse sans avenir ne s’inscrit ni dans les projets de son peuple ni dans celui de Corsica Libera. Depuis des dizaines d’années, l’engagement militant a été total et il le demeurera. Aujourd’hui, les Corses sont debout sur leur terre et ils le resteront. Nous voudrions également, lors de cette conférence de rentrée et après la communication du FLNC, rendre un hommage aux patriotes qui ont payé le prix le plus lourd, à ceux qui sont morts pour la cause nationale, et réaffirmer avec force que tout règlement politique à venir devra prévoir la libération des prisonniers et l’arrêt des poursuites envers les patriotes recherchés.