Pierre Chaubon, président de la Commission des compétences législatives et règlementaires, conseiller territorial du groupe Démocrates, Socialistes et Radicaux.
- Quelle est votre réaction après ce vote ?
- Une réaction d’immense satisfaction que tout ce travail collégial aboutisse à une aussi importante et aussi large majorité.
- Vous attendiez-vous à une telle majorité ?
- Je m’attendais à un vote majoritaire. Au fur et à mesure que nous avancions dans la discussion, la majorité se renforçait. Je sentais les adhésions venir. Mais, j’avoue qu’une majorité aussi large était, il y a quelques jours, inespérée. Pour l’obtenir sur la base de ce qui était déjà construit et réalisé, il a fallu des concessions réciproques. Elles ont été faites. Chacun a fait un pas vers l’autre. C’est normal. C’est comme cela qu’une majorité, qui existait déjà, s’est encore agrandie.
- Des peurs ont été exprimées par certains élus de la majorité territoriale. Que leur répondez-vous ?
- Je leur réponds que toute position est respectable. Ce débat apaisé a démontré qu’il fallait respecter toutes les prises de paroles et toutes les convictions. Mais, je leur réponds aussi que le progrès fait toujours un peu peur et qu’en réalité, il ne faut pas avoir peur. Nous voulons construire un avenir différent pour la Corse, apaisé et plus démocratique. Nous en avons besoin. Je ne pense pas que l’on puisse dire, aujourd’hui, que la situation de la Corse est bonne. Il faut ouvrir un chemin nouveau et faire en sorte qu’une large majorité de nos représentants y soit associée, y contribue et, à travers eux, évidemment la population de la Corse. On ne peut que s’en réjouir et s’en féliciter.
- Il y a déjà eu 3 statuts particuliers. En quoi votre réforme est-elle différente ?
- La réforme est différente. Nous avons fait la preuve et le constat clair et lucide que le statut particulier ne fonctionne pas de manière satisfaisante. S’agissant d’un certain nombre de pouvoirs d’adaptation de la norme, c’est-à-dire de la loi ou du règlement, cette possibilité, qui est offerte, ne fonctionne, en réalité, pas du tout. Ces pouvoirs-là sont virtuels. Or, pour faire fonctionner une collectivité comme la nôtre, il ne faut pas que les pouvoirs soient fictifs. Il faut qu’ils soient réels. C’est ce que nous démontrons.
- Que propose-t-elle de nouveau ?
- Ce qui est nouveau, c’est que nous osons aller au niveau le plus haut, c’est-à-dire, à la Constitution afin que l’on reconnaisse nos contraintes particulières, inhérentes à la Corse et à son insularité, et qu’on nous permette d’adapter, cette fois de manière effective et non plus fictive, la norme à la situation particulière de la Corse.
- Cette réforme va être présentée au gouvernement et servir de base de négociations. Son contenu pourrait-il s’en trouver complètement modifié ?
- On nous demandait depuis longtemps ce que nous voulions en termes institutionnels. Eh bien là, désormais, nous posons une référence, un rapport sur la table avec une délibération qui demande un certain nombre de choses très précises ! On ne peut plus nous dire : nous attendons les propositions de la Corse. Elles sont là ! Est-ce à dire que le gouvernement va les prendre d’un bloc et dans un temps rapide ? Non. Il ne faut pas mentir aux gens. Il faut rester lucide et honnête. Simplement, il y a là, maintenant, une volonté de dialogue et une base pour initier ce dialogue.
- Que pensez-vous que le gouvernement va en faire ?
- Je n’en sais rien. Je ne peux évidemment pas parler à sa place. Mais, je vois mal, d’un point de vue démocratique, comment le rapport et la délibération peuvent purement et simplement aller dans un tiroir. Cela me paraît impossible !
Propos recueillis par Nicole MARI
- Une réaction d’immense satisfaction que tout ce travail collégial aboutisse à une aussi importante et aussi large majorité.
- Vous attendiez-vous à une telle majorité ?
- Je m’attendais à un vote majoritaire. Au fur et à mesure que nous avancions dans la discussion, la majorité se renforçait. Je sentais les adhésions venir. Mais, j’avoue qu’une majorité aussi large était, il y a quelques jours, inespérée. Pour l’obtenir sur la base de ce qui était déjà construit et réalisé, il a fallu des concessions réciproques. Elles ont été faites. Chacun a fait un pas vers l’autre. C’est normal. C’est comme cela qu’une majorité, qui existait déjà, s’est encore agrandie.
- Des peurs ont été exprimées par certains élus de la majorité territoriale. Que leur répondez-vous ?
- Je leur réponds que toute position est respectable. Ce débat apaisé a démontré qu’il fallait respecter toutes les prises de paroles et toutes les convictions. Mais, je leur réponds aussi que le progrès fait toujours un peu peur et qu’en réalité, il ne faut pas avoir peur. Nous voulons construire un avenir différent pour la Corse, apaisé et plus démocratique. Nous en avons besoin. Je ne pense pas que l’on puisse dire, aujourd’hui, que la situation de la Corse est bonne. Il faut ouvrir un chemin nouveau et faire en sorte qu’une large majorité de nos représentants y soit associée, y contribue et, à travers eux, évidemment la population de la Corse. On ne peut que s’en réjouir et s’en féliciter.
- Il y a déjà eu 3 statuts particuliers. En quoi votre réforme est-elle différente ?
- La réforme est différente. Nous avons fait la preuve et le constat clair et lucide que le statut particulier ne fonctionne pas de manière satisfaisante. S’agissant d’un certain nombre de pouvoirs d’adaptation de la norme, c’est-à-dire de la loi ou du règlement, cette possibilité, qui est offerte, ne fonctionne, en réalité, pas du tout. Ces pouvoirs-là sont virtuels. Or, pour faire fonctionner une collectivité comme la nôtre, il ne faut pas que les pouvoirs soient fictifs. Il faut qu’ils soient réels. C’est ce que nous démontrons.
- Que propose-t-elle de nouveau ?
- Ce qui est nouveau, c’est que nous osons aller au niveau le plus haut, c’est-à-dire, à la Constitution afin que l’on reconnaisse nos contraintes particulières, inhérentes à la Corse et à son insularité, et qu’on nous permette d’adapter, cette fois de manière effective et non plus fictive, la norme à la situation particulière de la Corse.
- Cette réforme va être présentée au gouvernement et servir de base de négociations. Son contenu pourrait-il s’en trouver complètement modifié ?
- On nous demandait depuis longtemps ce que nous voulions en termes institutionnels. Eh bien là, désormais, nous posons une référence, un rapport sur la table avec une délibération qui demande un certain nombre de choses très précises ! On ne peut plus nous dire : nous attendons les propositions de la Corse. Elles sont là ! Est-ce à dire que le gouvernement va les prendre d’un bloc et dans un temps rapide ? Non. Il ne faut pas mentir aux gens. Il faut rester lucide et honnête. Simplement, il y a là, maintenant, une volonté de dialogue et une base pour initier ce dialogue.
- Que pensez-vous que le gouvernement va en faire ?
- Je n’en sais rien. Je ne peux évidemment pas parler à sa place. Mais, je vois mal, d’un point de vue démocratique, comment le rapport et la délibération peuvent purement et simplement aller dans un tiroir. Cela me paraît impossible !
Propos recueillis par Nicole MARI