Plus d’une centaine de personnes se sont réunies ce 10 octobre devant le Rectorat de Corse, à Ajaccio, pour défendre la langue corse. Une initiative du collectif « Pour Que Vivent Nos Langues » que ce samedi a organisé plus de 60 rassemblements partout en France pour protester contre la réforme du baccalauréat initiée par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. En Corse, cet appel a été soutenu et relayé par les députés insulaires François Alfonsi, Jean-Félix Acquaviva, Michel Castellani, Paul André Colombani et le sénateur Paulu-Santu Parigi.
Une réforme du baccalauréat qui, selon Joseph Turchini de l'Association des enseignants de et en langue et culture corse (AILCC), « est en train de porter un coup fatal à l’enseignement des langues régionales ». Pour le professeur de corse, elle réduit l’espace laissé à langue, notamment au lycée. « Dans le primaire, 90% des enfants suivent des cours de corse » explique t-il, « mais en classe de 5ème, il y a un effondrement des effectifs parce que la langue est mise en concurrence avec la seconde langue vivante, et au lycée c’est l’effondrement total avec 10%, parce que la réforme Blanquer a réduit les coefficients, c’est-à-dire les points que rapportait le corse au baccalauréat ».
Le collectif demande donc l’alignement sur les langues anciennes, latin et grec, qui jouissent d’un coefficient 3, ce qui rapporterait à l’élève un nombre de points plus important. Au-delà, il demande la mise en place d’un plan académique, négocié avec l’État, l’Académie et la Collectivité de Corse : « Il faut développer la généralisation de l’enseignement du corse, de la maternelle à l’université. Il faut enfin une politique qui débouche sur le bilinguisme et sur une véritable coofficialité » demande Jospeh Turchini.
Venus soutenir le collectif, les conseillers exécutifs Saveriu Luciani et Josepha Giacometti-Piredda, les conseillers à l’Assemblée de Corse Paul Miniconi et Anne Tomasi, mais aussi le député de Haute-Corse Jean-Félix Acquaviva : « Cette réforme spécialise la langue, la diminue, l’atrophie alors que l’on est sur un débat de généralisation et de nécessaire amplification des moyens » regrette t-il. « Il y a une défiance assez forte du ministère de l’Éducation nationale et de Jean-Michel Blanquer en particulier, sur les langues régionales, il y a une vision assez jacobine et dogmatique ».
Parmi les manifestants, Geneviève s’inquiète elle aussi de l’avenir de la langue : « Elle est en train de disparaître par une volonté de l’Etat. Il faut combattre cela, il faut combattre pour notre liberté de pouvoir nous exprimer dans notre langue maternelle » soutient-elle.
Une première rencontre avec la la rectrice
Une délégation composée de Jean-Pierre Luciani du STC education, Denis Luciani de l’Associu di i Parenti Corsi, du député européen François Alfonsi, de Joseph Turchini de l’AILCC et de Stefanu Pergola enseignant, a été reçue par la rectrice de Corse Julie Benetti. Un échange jugé « très constructif » par Jean-Pierre Luciani qui estime que « le bilan de la situation est partagé ». La rectrice s’est engagée à faire remonter les revendications qui relèvent du niveau ministériel, comme l’augmentation des coefficients. Sur les prérogatives du rectorat de Corse, des « avancées qualitatives » peuvent voir le jour, et feront l’objet de discussions : « il s’agit de mieux structurer l’enseignement avec la continuité entre collège et lycée, de mettre en place une culture de l’évaluation sur des niveaux bien précis et d’améliorer la formation » explique Jean-Pierre Luciani. Sur ce dernier point, « la rectrice s’est montrée réticente à notre demande d’un grand plan de formation pour le second degré, comme il existe pour le premier degré, considérant qu’il est difficile à mettre en oeuvre».
La reponse du rectorat
Du côté de l'académie de Corse, on insiste sur les « moyens conséquents » alloués à la langue corse, dans le premier comme le second degré : « Il n’y a aucune langue régionale dont l’enseignement public soit autant soutenue par l’Éducation nationale que la langue corse ». - affirme Julie Benetti dans un communiqué diffusé en début d'après-midi. La rectrice rappelle notamment la création dans le cadre du nouveau baccalauréat de l’enseignement de spécialité au choix « Langue, littérature et culture régionales » crédité d’un coefficient 16, ainsi que la mise en place depuis deux ans du conseil académique territorial de la langue corse, qui travaille avec la Collectivité de Corse au renforcement de l’enseignement de la langue corse dans le second degré. Enfin, dans le cadre du prochain contrat de plan Etat-région, la rectrice indique que le ministère s’engage sur des « moyens considérables et au moins équivalents à ceux du dernier CPER pour soutenir et développer l’enseignement de la langue corse et la formation de nos professeurs ».
Une prochaine réunion de travail est programmée pour la rentrée de novembre.
Une réforme du baccalauréat qui, selon Joseph Turchini de l'Association des enseignants de et en langue et culture corse (AILCC), « est en train de porter un coup fatal à l’enseignement des langues régionales ». Pour le professeur de corse, elle réduit l’espace laissé à langue, notamment au lycée. « Dans le primaire, 90% des enfants suivent des cours de corse » explique t-il, « mais en classe de 5ème, il y a un effondrement des effectifs parce que la langue est mise en concurrence avec la seconde langue vivante, et au lycée c’est l’effondrement total avec 10%, parce que la réforme Blanquer a réduit les coefficients, c’est-à-dire les points que rapportait le corse au baccalauréat ».
Le collectif demande donc l’alignement sur les langues anciennes, latin et grec, qui jouissent d’un coefficient 3, ce qui rapporterait à l’élève un nombre de points plus important. Au-delà, il demande la mise en place d’un plan académique, négocié avec l’État, l’Académie et la Collectivité de Corse : « Il faut développer la généralisation de l’enseignement du corse, de la maternelle à l’université. Il faut enfin une politique qui débouche sur le bilinguisme et sur une véritable coofficialité » demande Jospeh Turchini.
Venus soutenir le collectif, les conseillers exécutifs Saveriu Luciani et Josepha Giacometti-Piredda, les conseillers à l’Assemblée de Corse Paul Miniconi et Anne Tomasi, mais aussi le député de Haute-Corse Jean-Félix Acquaviva : « Cette réforme spécialise la langue, la diminue, l’atrophie alors que l’on est sur un débat de généralisation et de nécessaire amplification des moyens » regrette t-il. « Il y a une défiance assez forte du ministère de l’Éducation nationale et de Jean-Michel Blanquer en particulier, sur les langues régionales, il y a une vision assez jacobine et dogmatique ».
Parmi les manifestants, Geneviève s’inquiète elle aussi de l’avenir de la langue : « Elle est en train de disparaître par une volonté de l’Etat. Il faut combattre cela, il faut combattre pour notre liberté de pouvoir nous exprimer dans notre langue maternelle » soutient-elle.
Une première rencontre avec la la rectrice
Une délégation composée de Jean-Pierre Luciani du STC education, Denis Luciani de l’Associu di i Parenti Corsi, du député européen François Alfonsi, de Joseph Turchini de l’AILCC et de Stefanu Pergola enseignant, a été reçue par la rectrice de Corse Julie Benetti. Un échange jugé « très constructif » par Jean-Pierre Luciani qui estime que « le bilan de la situation est partagé ». La rectrice s’est engagée à faire remonter les revendications qui relèvent du niveau ministériel, comme l’augmentation des coefficients. Sur les prérogatives du rectorat de Corse, des « avancées qualitatives » peuvent voir le jour, et feront l’objet de discussions : « il s’agit de mieux structurer l’enseignement avec la continuité entre collège et lycée, de mettre en place une culture de l’évaluation sur des niveaux bien précis et d’améliorer la formation » explique Jean-Pierre Luciani. Sur ce dernier point, « la rectrice s’est montrée réticente à notre demande d’un grand plan de formation pour le second degré, comme il existe pour le premier degré, considérant qu’il est difficile à mettre en oeuvre».
La reponse du rectorat
Du côté de l'académie de Corse, on insiste sur les « moyens conséquents » alloués à la langue corse, dans le premier comme le second degré : « Il n’y a aucune langue régionale dont l’enseignement public soit autant soutenue par l’Éducation nationale que la langue corse ». - affirme Julie Benetti dans un communiqué diffusé en début d'après-midi. La rectrice rappelle notamment la création dans le cadre du nouveau baccalauréat de l’enseignement de spécialité au choix « Langue, littérature et culture régionales » crédité d’un coefficient 16, ainsi que la mise en place depuis deux ans du conseil académique territorial de la langue corse, qui travaille avec la Collectivité de Corse au renforcement de l’enseignement de la langue corse dans le second degré. Enfin, dans le cadre du prochain contrat de plan Etat-région, la rectrice indique que le ministère s’engage sur des « moyens considérables et au moins équivalents à ceux du dernier CPER pour soutenir et développer l’enseignement de la langue corse et la formation de nos professeurs ».
Une prochaine réunion de travail est programmée pour la rentrée de novembre.