Gilles Noton, président de Qualitair Corse, Maria Guidicelli, conseillère exécutive et présidente de l'AAUC et Patrice Barruol, directeur régional de la Dreal
En tout cas le sujet a été jugé d'importance par plusieurs représentants des collectivités locales venus entendre non seulement les spécialistes de Qualitair et de l'agence d'aménagement durable de la Corse et de la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) mais aussi des observateurs alsaciens et martiniquais confrontés, eux aussi, aux affres de la pollution.
Le débat avait été entamé par Gilles Noton, président de Qualitair Corse, Maria Guidicelli, conseillère exécutive et présidente de l'AAUC et Patrice Barruol, directeur régional de la Dreal.
Dans la foulée du propos de Maria Guidicelli, le représentant de l'Etat a rappelé qu'au niveau national "la pollution atmosphérique concernait 60% des Français" que "l'on évaluait à 40 000 par an par le nombre de décès dûs à la non qualité de l'air" et qu'au niveau européen, cette fois, "les coûts sanitaires liés à la pollution de l'air ont été évalués à 233 millions d'euros soit 513 euros par habitant en Europe".
"Ces chiffres ne visent pas à faire peur" a précisé le directeur de la Dreal "même si en Corse nous sommes dans une situation qui nécessite de prendre des mesures mais certainement pas à échelle de celles que l'on connaît ailleurs".
Le premier plan de protection de l'atmosphère à Bastia
"La Corse a la chance d'avoir un document tel le Padduc qui s'articule avec le schéma régional air energie (SRCAE)" a souligné Patrice Barruol.
"Quand on descend de niveau on tombe sur l'échelle des agglomérations et là aussi, à l'instar de ce peut faire la Collectivité, un certain nombre de documents de planification, qui sont multiples, associent les questions de déplacements, d'urbanisme, de pollution et d'approche" a encore expliqué le directeur de la Dreal.
Pour ce qui est de la pollution de l'air, il existe un outil placé sous le pilotage de l'Etat : c'est le plan de protection de l'atmosphère. Le premier a être élaboré en Corse concerne le secteur et l'agglomération de Bastia.
"Essentiellement parce qu'il s'agit d'une réponse à une obligation qui relève d'une directive européenne datant de 2001 et obligeant, dans les secteurs où l'on relevé des dépassements des niveaux de pollution, à avoir une approche locale qui permet de déterminer les actions que l'on peut mener pour les réduire" a expliqué Patrice Barruol.
Un dépassement constaté à Bastia depuis 2010 et qui a nécessité un travail entamé avec l'ensemble des collectivités " pour déterminer une série de mesures" qui entreront en vigueur en Avril 2015.
Et l'Ozone ?
L'autre pollution qui concerne la Corse est l'Ozone. "On en parle très peu mais en Corse nous subissons la pollution des autres" a indiqué le directeur de la Dreal.
"Le secteur Nord la Méditerranée subit en effet les niveaux qui sont émis en période chaude en général. L'action de lutte contre cette pollution ne peut pas être que locale, mais on doit prendre des mesures de précaution en cas de problème et il y en a régulièrement sur la Corse. C'est la raison pour laquelle en démarrant en 2015 un PPA Ozone à l'échelle de la Corse nous aborderons également cette thématique. C'est dire qu'aujourd'hui personne n'échappe à ces questions de pollution de l'air où que l'on soit . Il doit y avoir un travail du local au global à accomplir. Chacun doit regarder midi à sa porte : c'est à dire travailler sur ses propres sujets. On contribuera par la même à ce que d'une manière un peu générale on agisse pour favoriser la la santé de tout le monde".
Le séminaire était lancé.
Jean-Luc Savelli, directeur de Qualitair Corse a dressé le bilan de la surveillance sur l'île, Sophie Finidori (AAUC) a présenté les outils de planification territoriale (SRCAE et PCET), Pierre Portalier (Dreal) le plan de protection de l'atmosphère de la région bastiaise, Emmanuel Riviere (ASPA) a fait le point sur la situation en Alsace et Stéphane Gandard (Madinair) sur la situation en Martinique.
Le débat avait été entamé par Gilles Noton, président de Qualitair Corse, Maria Guidicelli, conseillère exécutive et présidente de l'AAUC et Patrice Barruol, directeur régional de la Dreal.
Dans la foulée du propos de Maria Guidicelli, le représentant de l'Etat a rappelé qu'au niveau national "la pollution atmosphérique concernait 60% des Français" que "l'on évaluait à 40 000 par an par le nombre de décès dûs à la non qualité de l'air" et qu'au niveau européen, cette fois, "les coûts sanitaires liés à la pollution de l'air ont été évalués à 233 millions d'euros soit 513 euros par habitant en Europe".
"Ces chiffres ne visent pas à faire peur" a précisé le directeur de la Dreal "même si en Corse nous sommes dans une situation qui nécessite de prendre des mesures mais certainement pas à échelle de celles que l'on connaît ailleurs".
Le premier plan de protection de l'atmosphère à Bastia
"La Corse a la chance d'avoir un document tel le Padduc qui s'articule avec le schéma régional air energie (SRCAE)" a souligné Patrice Barruol.
"Quand on descend de niveau on tombe sur l'échelle des agglomérations et là aussi, à l'instar de ce peut faire la Collectivité, un certain nombre de documents de planification, qui sont multiples, associent les questions de déplacements, d'urbanisme, de pollution et d'approche" a encore expliqué le directeur de la Dreal.
Pour ce qui est de la pollution de l'air, il existe un outil placé sous le pilotage de l'Etat : c'est le plan de protection de l'atmosphère. Le premier a être élaboré en Corse concerne le secteur et l'agglomération de Bastia.
"Essentiellement parce qu'il s'agit d'une réponse à une obligation qui relève d'une directive européenne datant de 2001 et obligeant, dans les secteurs où l'on relevé des dépassements des niveaux de pollution, à avoir une approche locale qui permet de déterminer les actions que l'on peut mener pour les réduire" a expliqué Patrice Barruol.
Un dépassement constaté à Bastia depuis 2010 et qui a nécessité un travail entamé avec l'ensemble des collectivités " pour déterminer une série de mesures" qui entreront en vigueur en Avril 2015.
Et l'Ozone ?
L'autre pollution qui concerne la Corse est l'Ozone. "On en parle très peu mais en Corse nous subissons la pollution des autres" a indiqué le directeur de la Dreal.
"Le secteur Nord la Méditerranée subit en effet les niveaux qui sont émis en période chaude en général. L'action de lutte contre cette pollution ne peut pas être que locale, mais on doit prendre des mesures de précaution en cas de problème et il y en a régulièrement sur la Corse. C'est la raison pour laquelle en démarrant en 2015 un PPA Ozone à l'échelle de la Corse nous aborderons également cette thématique. C'est dire qu'aujourd'hui personne n'échappe à ces questions de pollution de l'air où que l'on soit . Il doit y avoir un travail du local au global à accomplir. Chacun doit regarder midi à sa porte : c'est à dire travailler sur ses propres sujets. On contribuera par la même à ce que d'une manière un peu générale on agisse pour favoriser la la santé de tout le monde".
Le séminaire était lancé.
Jean-Luc Savelli, directeur de Qualitair Corse a dressé le bilan de la surveillance sur l'île, Sophie Finidori (AAUC) a présenté les outils de planification territoriale (SRCAE et PCET), Pierre Portalier (Dreal) le plan de protection de l'atmosphère de la région bastiaise, Emmanuel Riviere (ASPA) a fait le point sur la situation en Alsace et Stéphane Gandard (Madinair) sur la situation en Martinique.
Maria Guidicelli : " Il faut prévenir pour éviter de générer des maux qui peuvent être très préjudiciable à la population"
- La qualité de l'air en Corse n'est pas si bonne que cela si l'on en croit les débats qui viennent de s'ouvrir dans le cadre de ce séminaire ?
- On a aujourd'hui un bilan de la qualité de l'air qui met en exergue des niveaux de pollution qui doivent nous alerter et pour lesquels il faut que nous soyons en mesure de proposer des moyens de prévention par rapport, surtout, à des pollutions qui pourraient être considérées comme locales à l'exemple des particules fines émanant des centrales qui fonctionnent au fioul. Pour autant on considère, et on constate, que la Corse n'existe pas dans une bulle. Elle est dans un environnement, y compris méditerranéen où nous subissons des pollutions, notamment au niveau de la couche d'Ozone, qui proviennent d'autres régions du Sud de la France ou italiennes. Il faut donc prendre en compte ces pollutions qui viennent d'ailleurs et mettre en place des moyens de prévention.
- Il y a quand même un plan qui va concerner plus particulièrement Bastia et sa région ?
- Qualitair effectue un certain nombre de mesures et dresse un état des lieux. Il appartient ensuite aux pouvoirs publics de mettre en place les mesures de prévention. Au niveau de la région Corse nous avons élaboré le schéma climat air-énergie qui fait état d'une stratégie pour diminuer les impacts sur l'environnement et notamment sur l'air. Un des premiers piliers de ce plan est de renoncer ou de faire en sorte de ne plus alimenter nos centrales avec du fioul mais, au contraire, faire arriver du gaz en Corse . Il s'agit là d'un premier niveau. Mais il ne faut se satisfaire uniquement de cela. Le gaz est une énergie fossile. Dès lors il faut mettre en place une stratégie pour faire appel à des énergies renouvelables.
- Quelles sont les actions concrètes engagées dans ce sens ?
- En Corse nous produisons, déjà, notre électricité à partir d'énergies renouvelables à hauteur de 30%. Il y a également des actions qui sont engagées pour mieux maîtriser la demande. Notamment l'isolation thermique des bâtiments. Mieux nous isolerons, moins nos bâtiments consommeront, moins ils seront polluants. Il y a aussi le volet transport même s'il y a encore beaucoup à faire. Mettre en place et inciter à l'usage des transports collectifs au détriment du véhicule personnel qui génère beaucoup de pollution. Il s'agit de choses qui sont mises en œuvre mais qui sont loin d'être suffisantes au regard des risques que nous prenons si l'on ne tient pas compte du niveau de pollution qui peut aller crescendo, puisque l'on consomme toujours plus.
- Aujourd'hui c'est donc prévenir pour ne pas avoir à guérir ?
- Je crois qu'il faut prévenir pour éviter de générer des maux qui peuvent être très préjudiciable à la population, à la santé publique. Oui aujourd'hui, il faut prévenir.
- On a aujourd'hui un bilan de la qualité de l'air qui met en exergue des niveaux de pollution qui doivent nous alerter et pour lesquels il faut que nous soyons en mesure de proposer des moyens de prévention par rapport, surtout, à des pollutions qui pourraient être considérées comme locales à l'exemple des particules fines émanant des centrales qui fonctionnent au fioul. Pour autant on considère, et on constate, que la Corse n'existe pas dans une bulle. Elle est dans un environnement, y compris méditerranéen où nous subissons des pollutions, notamment au niveau de la couche d'Ozone, qui proviennent d'autres régions du Sud de la France ou italiennes. Il faut donc prendre en compte ces pollutions qui viennent d'ailleurs et mettre en place des moyens de prévention.
- Il y a quand même un plan qui va concerner plus particulièrement Bastia et sa région ?
- Qualitair effectue un certain nombre de mesures et dresse un état des lieux. Il appartient ensuite aux pouvoirs publics de mettre en place les mesures de prévention. Au niveau de la région Corse nous avons élaboré le schéma climat air-énergie qui fait état d'une stratégie pour diminuer les impacts sur l'environnement et notamment sur l'air. Un des premiers piliers de ce plan est de renoncer ou de faire en sorte de ne plus alimenter nos centrales avec du fioul mais, au contraire, faire arriver du gaz en Corse . Il s'agit là d'un premier niveau. Mais il ne faut se satisfaire uniquement de cela. Le gaz est une énergie fossile. Dès lors il faut mettre en place une stratégie pour faire appel à des énergies renouvelables.
- Quelles sont les actions concrètes engagées dans ce sens ?
- En Corse nous produisons, déjà, notre électricité à partir d'énergies renouvelables à hauteur de 30%. Il y a également des actions qui sont engagées pour mieux maîtriser la demande. Notamment l'isolation thermique des bâtiments. Mieux nous isolerons, moins nos bâtiments consommeront, moins ils seront polluants. Il y a aussi le volet transport même s'il y a encore beaucoup à faire. Mettre en place et inciter à l'usage des transports collectifs au détriment du véhicule personnel qui génère beaucoup de pollution. Il s'agit de choses qui sont mises en œuvre mais qui sont loin d'être suffisantes au regard des risques que nous prenons si l'on ne tient pas compte du niveau de pollution qui peut aller crescendo, puisque l'on consomme toujours plus.
- Aujourd'hui c'est donc prévenir pour ne pas avoir à guérir ?
- Je crois qu'il faut prévenir pour éviter de générer des maux qui peuvent être très préjudiciable à la population, à la santé publique. Oui aujourd'hui, il faut prévenir.
Jean-Luc Savelli, directeur de Qualitair Corse : "Le brûlage est interdit et polluant !"
- Vous nous dites que l'écobuage est hors la loi, parce que polluant ?
- Il y un décret, dont ont été destinataires les préfets, rappelant que tout brûlage à l'air libre était formellement interdit sauf dans des cas très particuliers où ce brûlage pourrait être l'œuvre de forestiers-sapeurs. En revanche, il est totalement interdit à toutes les personnes privées et les personnels des collectivités publiques, de brûler à l'air libre.
- Pourquoi ?
- La production la plus importante de particules fines, contrairement à ce que l'on peut croire même si elle peut être le fait de voitures diesel, vient du brûlage du bois, cheminées, poêle à bois et de ce que l'on brûle à l'extérieur. C'est à ce moment que la concentration de particules est la plus forte. Dans le secteur de Bastia plus particulièrement il n'est pas rare de voir brûler de Folelli jusqu'à Bastia. Les particules ne s'évacuent pas parce qu'elles vont se plaquer contre la montagne. On peut donc agir sur ces actions pour diminuer leur importance.
- Ce sont vos conseils?
- Ce sont des conseils que nous donnons mais ce sont des directives qui sont surtout consignées dans ce décret du ministère de l'Ecologie et des pratiques interdites par le code de l'Environnement…
- Mais il y a beaucoup de monde qui l'ignore ? Comment faire passer le message ?
- A travers ce type de séminaire. Malheureusement en Corse il y a la pression incendiaire. Dès lors les message qui viennent des préfets ne sont pas très clairs : ils préfèrent s'assurer qu'il n'y ait de problème au niveau des incendies. Comme à l'office de l'Environnement où il n'y a pas beaucoup de communication sur le sujet. Dès lors il faut faire comprendre qu'il existe d'autres solutions pour faire brûler les végétaux coupés et que la solution c'est le compostage, les déchetteries, les broyeurs.
- Mais c'est dans la culture insulaire ?
- Surtout dans le rural. Lorsque on le fait ponctuellement, comme c'est le cas dans certains petits villages de montagne, ça peut aller. Mais lorsque l'on arrive dans des zones comme celle de Bastia, où il y a une multitude de villas et où tout le monde brûle en même temps, cela peut poser problème.
- Il y a pire encore ?
- Oui dans les zones d'activités. Là, il y a des personnes qui pour se débarrasser de cartons, de polystyrène et de plastique, font la même chose très fréquemment. Outre les particules il y a d'autres composés chimiques extrêmement polluants et bien plus nuisibles pour la santé que le bois que l'on brûle.
Le but de ce séminaire a, en fait, pour but de sensibiliser les gens à toutes ces pratiques qui feront que l'on améliorera la qualité de l'air. Mais il y n'y a pas que l'interdiction du brûlage qui y contribuera. Il faudra aussi un jour arrêter de se déplacer en voiture pour un oui ou pour un non. On peut marcher à pied, et c'est recommandé, ici comme ailleurs !
- Il y un décret, dont ont été destinataires les préfets, rappelant que tout brûlage à l'air libre était formellement interdit sauf dans des cas très particuliers où ce brûlage pourrait être l'œuvre de forestiers-sapeurs. En revanche, il est totalement interdit à toutes les personnes privées et les personnels des collectivités publiques, de brûler à l'air libre.
- Pourquoi ?
- La production la plus importante de particules fines, contrairement à ce que l'on peut croire même si elle peut être le fait de voitures diesel, vient du brûlage du bois, cheminées, poêle à bois et de ce que l'on brûle à l'extérieur. C'est à ce moment que la concentration de particules est la plus forte. Dans le secteur de Bastia plus particulièrement il n'est pas rare de voir brûler de Folelli jusqu'à Bastia. Les particules ne s'évacuent pas parce qu'elles vont se plaquer contre la montagne. On peut donc agir sur ces actions pour diminuer leur importance.
- Ce sont vos conseils?
- Ce sont des conseils que nous donnons mais ce sont des directives qui sont surtout consignées dans ce décret du ministère de l'Ecologie et des pratiques interdites par le code de l'Environnement…
- Mais il y a beaucoup de monde qui l'ignore ? Comment faire passer le message ?
- A travers ce type de séminaire. Malheureusement en Corse il y a la pression incendiaire. Dès lors les message qui viennent des préfets ne sont pas très clairs : ils préfèrent s'assurer qu'il n'y ait de problème au niveau des incendies. Comme à l'office de l'Environnement où il n'y a pas beaucoup de communication sur le sujet. Dès lors il faut faire comprendre qu'il existe d'autres solutions pour faire brûler les végétaux coupés et que la solution c'est le compostage, les déchetteries, les broyeurs.
- Mais c'est dans la culture insulaire ?
- Surtout dans le rural. Lorsque on le fait ponctuellement, comme c'est le cas dans certains petits villages de montagne, ça peut aller. Mais lorsque l'on arrive dans des zones comme celle de Bastia, où il y a une multitude de villas et où tout le monde brûle en même temps, cela peut poser problème.
- Il y a pire encore ?
- Oui dans les zones d'activités. Là, il y a des personnes qui pour se débarrasser de cartons, de polystyrène et de plastique, font la même chose très fréquemment. Outre les particules il y a d'autres composés chimiques extrêmement polluants et bien plus nuisibles pour la santé que le bois que l'on brûle.
Le but de ce séminaire a, en fait, pour but de sensibiliser les gens à toutes ces pratiques qui feront que l'on améliorera la qualité de l'air. Mais il y n'y a pas que l'interdiction du brûlage qui y contribuera. Il faudra aussi un jour arrêter de se déplacer en voiture pour un oui ou pour un non. On peut marcher à pied, et c'est recommandé, ici comme ailleurs !