C’est lundi à 14h, que c’est ouvert le procès d’Andy 19 ans, accusé d’avoir tué ses parents et ses deux frères de 10 ans, dans un village de la rive sud, il y a trois ans.Toujours sans réelle explication sur les raisons qui l’ont poussé à tuer, avec une arme à feu les quatre membres de sa famille, ces 5 jours sont le dernier espoir de pouvoir cerner la personnalité du jeune homme et de donner une explication à son geste.
C’est à 14h30 que le jeune homme apparait devant la cour Présidée par David Macoil. Le jeune homme brun, le teint mat, pas très grand se veut très discret, le regard dirigé vers le sol.
Il regardera néanmoins discrètement les 8 jurés tirés au sort, venir un à s’assoir de chaque coté du Président et prêter serment.
Une cinquantaine de journalistes sont présents dans la salle, lorsque la question de la nécessité d’un débat public se pose.
Jean-Michel Mariaggi, un des avocats de la partie civile prend la parole, exposant l’inutilité dans ce siècle médiatique où le déballage semble être le barème, de ce repaitre de ce drame atroce. La pollution serait terrible si on devait être confronté à des comptes rendus, notamment de la presse, qui pourrait voiler la perception des jurés, la fausser. Ce qui peut s’apprécier du coté de cette barre, ne peut pas s’apprécier de la même façon de l’autre coté. Les comptes rendus de la presse obéissent à des règles qui ne sont pas celles du jugement et qui ne sont pas celles de la compréhension, de l’appréciation des faits qui doit inspirer messieurs et mesdames les jurés.
Maitre Mariaggi, dira aussi que la publicité des débats serait une très mauvaise chose pour les parties civiles, discrètes depuis trois ans, de voir le drame qui les touche étalé dans la presse. Il fera appel au respect de leur douleur et à l’affront que serait pour elles un débat public.
C’est en ce sens que l’Avocate Générale prendra la parole, soulignant que si l’Article 306 du code de la procédure pénale, prévoient et autorise les mineurs devenus majeurs, de demander à ce que les débats soient publics, et si cela était, ces débats seraient alors non tu, non protégé, non encadré par la règle de la publicité restreinte, et que permettre un débat public, sur l’intégralité du dossier, les faits et la personnalité du prévenu, serait sans doute ouvrir la voix à une complexité de la gestion de l’affaire. Appuyant sur le drame familial, et l’énigme qu’est, la personnalité de l’accusé, Valérie Tavernier conclura qu’un public restreint soit accordé par votre juridiction, c’est le gage d’un débat calme, serein, qui permettra à votre juridiction de rendre dans les meilleures conditions possibles sa décision.
Quand Marc Maroselli, l’un des trois défenseurs d’Andy prend la parole, c’est pour dire qu’Andy souhaite que cette affaire se fasse au grand jour car depuis plus de trois ans il est confiné dans un milieu carcéral, déconnecté de la réalité. Durant de long mois, il a même été le seul détenu du quartier des mineurs à la prison de Borgo. Si c’est la presse qui est mis en cause ici, il y a longtemps qu’elle s’est emparée de l’affaire soulignera t-il, insistant sur le fait que la partie civile ne s’est jamais exprimée dans la presse mais que ses avocats oui. Pour Maître Maroselli, l’intérêt est qu’aujourd’hui l’accusé dise sa vérité dans un cadre réaliste dont il a été déconnecté jusqu’à aujourd’hui.
Andy souhaitera rajouter aux paroles de Marc Maroselli, qu’il voudrait aussi ce débat public pour que des personnes extérieures puissent venir le soutenir.
Après délibération, la cour d'assises des mineurs a ordonné le huis clos au procès d'Andy jugé pour meurtres sans préméditation. Le verdict est attendu vendredi.
Marilyne SANTI