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Procès de quatre militants nationalistes à Paris : les attentes de Corsica Libera et Sulidarità


Pierre BERETTI le Lundi 6 Janvier 2020 à 21:15

Le procès de quatre militants nationalistes qui s’ouvrira demain à Paris devant le tribunal correctionnel anti-terroriste a donné lieu à une réaction de soutien de Corsica Libera et de l’association Sulidarità qui ont demandé un message fort de la part de l’Etat en réponse à la sortie de la clandestinité du FLNC. Ainsi, les militants ont clairement exprimé leur souhait de voir repartir libres Dumè Ferrari, Franck Paoli, Antoine Pes et Pasquale Pozzi di Borgu à l’issue de leur procès.



(Photo : Michel Lucioni)
(Photo : Michel Lucioni)
A la veille du procès de Dumè Ferrari, Franck Paoli, Antoine Pes et Pasquale Pozzi di Borgu, l’association Sulidarità et Corsica Libera ont tenu une conférence de presse symboliquement devant le Palais de Justice d’Ajaccio. De nombreux militants s’étaient donc donné rendez-vous afin d’exprimer leur soutien aux quatre hommes qui comparaitront demain à Paris.
Quelques représentants de Sulidarità et Corsica Libera avaient dressé une table en guise de tribune et y siégeaient, à l’image de Jean-François Casalta actuellement candidat à la Mairie d’Ajaccio ou de Thierry Casolasco qui a pris la parole.

« La situation de la Corse a changé considérablement, et ce grâce au geste fort et irréversible du FLNC qui a pris la décision de s’engager dans un processus de sortie de la clandestinité afin de permettre au peuple corse d’imaginer et de bâtir son avenir dans un contexte politique apaisé où seul règne le débat d’idées et où l’avenir des prisonniers politiques ne seraient plus dans les geôles françaises ou devant les tribunaux.
Aujourd’hui force est de constater que cette initiative a été la pierre angulaire des victoires démocratiques du mouvement national ces dernières années et du climat politique apaisé que nous connaissons. Pour Sulidarità, il est nécessaire de préserver et pérenniser cette Terre. Ces dernières semaines auront été marquées par des manipulations politiques suivies d’un retour en force de la SDAT qui renoue avec des méthodes que l’on espérait révolues.
Nous n’accepterons aucun retour en arrière et nous nous opposerons toujours aux pratiques de la SDAT qui sont indignes d’une démocratie moderne et qui flirtent dangereusement avec l’illégalité et la violation des droits de l’homme. Sulidarità s’inquiète fortement de cette situation et tient à rappeler son soutien indéfectible à tous ceux qui ont à souffrir de la répression. Demain, Dumè Ferrari, Franck Paoli, Antoine Pes et Pasquale Pozzi di Borgu seront jugés devant le tribunal correctionnel  anti-terroriste de Paris après que trois d’entre eux aient déjà effectué de nombreuses années de prison avant d’être placés en liberté provisoire. Au-delà de leur engagement militant, ce qui est menacé, c’est le sort de tous ceux qui contribuent à permettre l’émergence d’un processus politique sans précédent dans l’histoire du peuple corse. C’est la démocratie elle-même qui est menacée. Il est impensable dans ce contexte que l’issue de ce procès soit synonyme de nouvelles années d’incarcération. C’est pourquoi nous appelons l’État français à prendre en compte les évolutions considérables des années passées et à s’engager durablement dans un processus global d’apaisement et de sortie de crise afin de créer les conditions d’un véritable dialogue. »


Un discours applaudi par les militants qui a été enrichi ensuite par le message clair d’une attente d’un message fort de la part de l’État. En effet, Corsica Libera et Sulidarità souhaitent vivement à la fois une remise en liberté des quatre hommes cités mais également une révision de la part de l’État quant au devenir des autres prisonniers politiques corses.