- Vous tirez de nouveau la sonnette d’alarme sur la pollution aux matières fécales du fleuve Fiumorbu. C’est un phénomène récurrent ?
- Depuis des années, le cours d’eau du Fium'Orbu est pollué par des relargages, par des émissions de boues fécales au niveau de la station de traitement des eaux usées de Ghisonaccia. Actuellement, les relargages sont très importants et aboutissent à une très forte pollution du fleuve. Les analyses, qui ont été réalisées, sont sans équivoque. Le fleuve est pollué sur toute sa longueur. Aujourd’hui, il se déverse dans l’étang de Gradugine parce que l’estuaire n’est pas ouvert. Si jamais l’estuaire venait à s’ouvrir, ce serait 10 kms de plage sur lesquels il y a 12 000 touristes qui seraient interdits à la baignade. On évalue à 3 à 4 millions de mètres cubes les volumes souillés par la flore fécale !
- Quel est le risque que le fleuve s’ouvre aujourd’hui ?
- Il peut s’ouvrir à tout moment ! Mais, tout le monde attend que la nature fasse ses choix et personne n’assume une gestion de crise. Ni on renforce le barrage de l’estuaire, ni on l’ouvre la nuit pour évacuer tout cela. Aucune décision n’est prise, c’est « wait and see » ! On attend de voir comment la crise va se gérer toute seule !
- Vous dénoncez cette pollution depuis 2019, rien n’a donc été fait depuis ?
- Non ! Ça se reproduit en permanence. Ce n’est pas un accident, c’est un protocole !
- Des mesures ont-elles été prises pour traiter cette pollution ?
- Actuellement, le travail de dépollution du fleuve est réalisé par l’étang au prix d’une eutrophisation, ce qui aboutit à une pollution et une dégradation du milieu naturel remarquable. On est en train de cacher la merde sous le tapis, en attendant la prochaine crue pour dire qu’il ne s’est rien passé ! Mais comme nous sommes en période de canicule, et que la crue ne se réalise pas comme prévu au mois d’août, on se retrouve avec des stocks nauséabonds de matière fécale à gérer. Il y a donc un préjudice et une mise en danger des enfants qui approchent du fleuve, ainsi qu’une dégradation écologique très importante. Enfin, on ne comprend pas pourquoi on paye des sommes pareilles en matière d’assainissement pour avoir un fleuve pollué, et pourquoi la société, qui effectue ce travail, n’est pas soucieuse de ce qui se passe en aval du traitement des eaux usées ?
- Depuis des années, le cours d’eau du Fium'Orbu est pollué par des relargages, par des émissions de boues fécales au niveau de la station de traitement des eaux usées de Ghisonaccia. Actuellement, les relargages sont très importants et aboutissent à une très forte pollution du fleuve. Les analyses, qui ont été réalisées, sont sans équivoque. Le fleuve est pollué sur toute sa longueur. Aujourd’hui, il se déverse dans l’étang de Gradugine parce que l’estuaire n’est pas ouvert. Si jamais l’estuaire venait à s’ouvrir, ce serait 10 kms de plage sur lesquels il y a 12 000 touristes qui seraient interdits à la baignade. On évalue à 3 à 4 millions de mètres cubes les volumes souillés par la flore fécale !
- Quel est le risque que le fleuve s’ouvre aujourd’hui ?
- Il peut s’ouvrir à tout moment ! Mais, tout le monde attend que la nature fasse ses choix et personne n’assume une gestion de crise. Ni on renforce le barrage de l’estuaire, ni on l’ouvre la nuit pour évacuer tout cela. Aucune décision n’est prise, c’est « wait and see » ! On attend de voir comment la crise va se gérer toute seule !
- Vous dénoncez cette pollution depuis 2019, rien n’a donc été fait depuis ?
- Non ! Ça se reproduit en permanence. Ce n’est pas un accident, c’est un protocole !
- Des mesures ont-elles été prises pour traiter cette pollution ?
- Actuellement, le travail de dépollution du fleuve est réalisé par l’étang au prix d’une eutrophisation, ce qui aboutit à une pollution et une dégradation du milieu naturel remarquable. On est en train de cacher la merde sous le tapis, en attendant la prochaine crue pour dire qu’il ne s’est rien passé ! Mais comme nous sommes en période de canicule, et que la crue ne se réalise pas comme prévu au mois d’août, on se retrouve avec des stocks nauséabonds de matière fécale à gérer. Il y a donc un préjudice et une mise en danger des enfants qui approchent du fleuve, ainsi qu’une dégradation écologique très importante. Enfin, on ne comprend pas pourquoi on paye des sommes pareilles en matière d’assainissement pour avoir un fleuve pollué, et pourquoi la société, qui effectue ce travail, n’est pas soucieuse de ce qui se passe en aval du traitement des eaux usées ?
- Vous portez de nouveau plainte, mais vos anciennes plaintes n’ont rien donné ?
- Une fois de plus, j’ai porté plainte. Une fois de plus, j’ai fait faire des analyses. Une fois de plus, un constat a été fait par la Police de l’eau. La conclusion est qu’il est urgent d’avoir une station d’épuration qui fonctionne normalement. Le rejet de boues fécales dans le fleuve aboutit, pour la station, à des économies sur des boues qui devraient être séchées et transportées sur le continent. La nouveauté, c’est que pour la première fois, la Police de l’eau me suit. Les autres fois, ce constat avait été conforté par la justice, mais il n’y a pas eu de suite, si ce n’est d’interdire la baignade et la pêche dans le fleuve. Des arrêtés sont pris depuis 5 ans de façon continue, je les ai renouvelés pour montrer le côté actuel de cette pollution qui est paroxystique.
- Pourquoi porter plainte contre X et non contre le gérant de la station d’épuration ?
- J’ai porté plainte contre X parce que c’est à la justice de déterminer qui est fautif. Je ne veux pas me substituer à la justice, c’est à elle de dire qui est responsable de cette crise sanitaire parce qu’il s’agit d’une crise sanitaire. Le dossier est entre les mains du Procureur de la République, c’est lui qui décidera s’il y a lieu ou pas de donner des suites judiciaires.
- Vous parlez de crise sanitaire ?
- Oui ! Il y a d’abord mise en danger de la vie d’autrui. Chaque année, dans le monde, 2 millions d’enfants de moins de cinq ans décèdent pour avoir approché des zones douces polluées par la flore fécale. Il y a ensuite une dégradation écologique. L’étang de Gradugine est une zone naturelle remarquable classée. Le Conservatoire du littoral devrait se faire connaître sur cette affaire, ainsi que l’Office de l’Environnement à qui j’ai envoyé un mail qui est sans réponse.
- Y-a-t-il dans votre commune des cas d’enfants ou d’adultes touchés par cette pollution ?
- Cette année, il n’y en a pas encore eu. Chaque année, nous avons eu des cas d’otite fécale, et même un cas de gangrène fécale. On ne peut pas savoir ce que donne des tonnes de matière fécale libérées dans un cours d’eau stagnant soumis à la canicule ! C’est une véritable usine bactériologique et virologique que nous avons sous le nez.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Une fois de plus, j’ai porté plainte. Une fois de plus, j’ai fait faire des analyses. Une fois de plus, un constat a été fait par la Police de l’eau. La conclusion est qu’il est urgent d’avoir une station d’épuration qui fonctionne normalement. Le rejet de boues fécales dans le fleuve aboutit, pour la station, à des économies sur des boues qui devraient être séchées et transportées sur le continent. La nouveauté, c’est que pour la première fois, la Police de l’eau me suit. Les autres fois, ce constat avait été conforté par la justice, mais il n’y a pas eu de suite, si ce n’est d’interdire la baignade et la pêche dans le fleuve. Des arrêtés sont pris depuis 5 ans de façon continue, je les ai renouvelés pour montrer le côté actuel de cette pollution qui est paroxystique.
- Pourquoi porter plainte contre X et non contre le gérant de la station d’épuration ?
- J’ai porté plainte contre X parce que c’est à la justice de déterminer qui est fautif. Je ne veux pas me substituer à la justice, c’est à elle de dire qui est responsable de cette crise sanitaire parce qu’il s’agit d’une crise sanitaire. Le dossier est entre les mains du Procureur de la République, c’est lui qui décidera s’il y a lieu ou pas de donner des suites judiciaires.
- Vous parlez de crise sanitaire ?
- Oui ! Il y a d’abord mise en danger de la vie d’autrui. Chaque année, dans le monde, 2 millions d’enfants de moins de cinq ans décèdent pour avoir approché des zones douces polluées par la flore fécale. Il y a ensuite une dégradation écologique. L’étang de Gradugine est une zone naturelle remarquable classée. Le Conservatoire du littoral devrait se faire connaître sur cette affaire, ainsi que l’Office de l’Environnement à qui j’ai envoyé un mail qui est sans réponse.
- Y-a-t-il dans votre commune des cas d’enfants ou d’adultes touchés par cette pollution ?
- Cette année, il n’y en a pas encore eu. Chaque année, nous avons eu des cas d’otite fécale, et même un cas de gangrène fécale. On ne peut pas savoir ce que donne des tonnes de matière fécale libérées dans un cours d’eau stagnant soumis à la canicule ! C’est une véritable usine bactériologique et virologique que nous avons sous le nez.
Propos recueillis par Nicole MARI.