Ce mardi, le port d’Ajaccio accueillait sa septième escale de croisière de la saison. Délaissant le navire pour profiter de la douceur des températures, nombre des hôtes du Sirena ont vagabondé dans les rues de la vieille ville cet après-midi, sans se douter de ce qui se jouait quelques encablures plus haut, dans les locaux de la Collectivité de Corse. Dans le cadre du cycle de travail engagé par le Conseil Exécutif sur la question des croisières, une réunion rassemblait en effet élus territoriaux et municipaux, représentants de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), et membres d’associations de défense de l’environnement.
Après une première rencontre qui avait permis d’engager une discussion entre les différents acteurs institutionnels concernés par cette problématique en octobre dernier, ce rendez-vous a cette fois été consacré aux impacts environnementaux des escales. Au cours d’un dialogue parfois tendu, chacun a tenté de faire entendre sa vision. Les associations, notamment, ont souhaité remettre en lumière les problèmes de pollutions marine et atmosphérique générées par cette activité. Le Collectif Stop Croisières Ajaccio a d’ailleurs profité de l’occasion pour présenter les mesures qu’il souhaiterait voir mises en place à l’instar de « l’arrêt immédiat de la vente d’eau aux bateaux de croisière », de « l’interdiction aux bateaux les plus polluants de faire escale à Ajaccio en cas de pic de pollution », de « la diminution de la pollution sonore due aux sirènes de ces bateaux et aux animations organisées pour les passagers restés à bord, afin de préserver la qualité de vie des riverains ainsi que la faune marine » ou encore de l’instauration d’un « contrôle systématique des émissions de soufre de chaque navire accostant dans le port d’Ajaccio ».
Après une première rencontre qui avait permis d’engager une discussion entre les différents acteurs institutionnels concernés par cette problématique en octobre dernier, ce rendez-vous a cette fois été consacré aux impacts environnementaux des escales. Au cours d’un dialogue parfois tendu, chacun a tenté de faire entendre sa vision. Les associations, notamment, ont souhaité remettre en lumière les problèmes de pollutions marine et atmosphérique générées par cette activité. Le Collectif Stop Croisières Ajaccio a d’ailleurs profité de l’occasion pour présenter les mesures qu’il souhaiterait voir mises en place à l’instar de « l’arrêt immédiat de la vente d’eau aux bateaux de croisière », de « l’interdiction aux bateaux les plus polluants de faire escale à Ajaccio en cas de pic de pollution », de « la diminution de la pollution sonore due aux sirènes de ces bateaux et aux animations organisées pour les passagers restés à bord, afin de préserver la qualité de vie des riverains ainsi que la faune marine » ou encore de l’instauration d’un « contrôle systématique des émissions de soufre de chaque navire accostant dans le port d’Ajaccio ».
" Construire un nouveau modèle en concertation avec l'ensemble des parties prenantes "
Mais après près de 3 heures de réunion, les associations sont ressorties déçus de ce temps d’échanges. « La CCI a fait un état des lieux et le président de l’Exécutif a à nouveau indiqué que des études sont en train d’être réalisées au niveau des bateaux de croisière et que des décisions seront prises à l’issue. Pour l’instant il n’y a aucune décision de prise, aucune amélioration », souffle ainsi Michelle Salotti d’U Levante. « Nier la pollution aujourd’hui et les effets sur la santé, dire qu’il faut encore des études pour la prouver, c’est inacceptable pour nous. Ce n’est pas la réalité et c’est mettre en danger la santé des Ajacciens », abonde-t-elle.
En écho, Stefanu Venturini, vice-président de la CCI, instille que « pour pouvoir limiter la pollution il faut déjà pouvoir la quantifier ». « Des études ont été faites entre la réunion précédente et la réunion d’aujourd’hui. Lors de cette première réunion avait été annoncée l’installation de nouvelles centrales de mesures que Qualit’Air va gérer sur les ports d’Ajaccio et Bastia qui vont permettre de quantifier les pollutions d’une manière fine », souligne-t-il en ajoutant que « la Collectivité de Corse en partenariat avec la Chambre de Commerce a par ailleurs lancé un appel d’offres pour réaliser une étude sur les impacts économiques et induits des croisières ». « Cette étude sera rendue en septembre », précise-t-il.
« Nous avons la volonté aujourd’hui de changer de modèle et de se donner les moyens de construire un modèle qui n’exclut pas totalement l’activité croisière », martèle pour sa part Gilles Simeoni, « Il faut construire ce nouveau modèle en concertation avec l’ensemble des parties prenantes, les associations de défense de l’environnement, mais aussi la Chambre de Commerce et d’Industrie, la ville d’Ajaccio et puis les commerçants ». Dans ce droit fil, il pointe deux volets essentiels. « D’abord sur la santé publique, s’assurer que tous les bateaux qui viennent dans les ports de Corse et notamment les bateaux de croisière respectent les exigences environnementales en la matière », détaille-t-il, « Et puis une réflexion de fond sur le modèle économique global. Nous ressentons tous de façon directe ou indirecte le caractère délicat et parfois insoutenable de la surfréquentation. Il faut savoir quelles sont les retombées économiques et commerciales des croisières en centre-ville et dans les régions alentours. Existe-t-il un modèle de croisière qui permet de concilier absence de pollution et développement économique ? C’est ce que nous allons tenter de définir ensemble dans les semaines et mois à venir ».
La possibilité d'appliquer le pouvoir d'autorité portuaire du Conseil exécutif
Ce 18 avril, Ajaccio a déjà connu sa 7ème escale de croisière de la saison (Photo : Michel Luccioni)
À ce titre, le président de l’Exécutif évoque des pistes comme la limitation du nombre d’escales simultanées, l’accueil d’unités plus petites ou encore une saisonnalité moins marquée. Il réaffirme par ailleurs qu’une charte environnementale en cours de réalisation. « Elle permet de fixer les idées et de travailler autour d’items. Sa carence principale est qu’elle n’est pas contraignante. Donc j’ai dit qu’il ne faut pas se contenter d’un document qui serait simplement indicatif, même s’il peut avoir une valeur pédagogique importante et nous aider à nous mettre tous d’accord. Au-delà de ce document qui irait plus loin que les exigences posées par la charte Méditerranée de la croisière durable, je n’ai pas exclu d’appliquer le pouvoir d’autorité portuaire qui est celui du conseil exécutif, y compris pour interdire certains types de navires s’ils s’avèrent polluants ou en contradiction avec les critères que nous aurons défini », annonce-t-il.
Une troisième et dernière réunion consacrée aux aspects liés aux retombées économiques de l’activité croisière devrait se tenir prochainement et clôturer ce cycle de travail. L’objectif à terme est de parvenir réguler le trafic de ces géants des mers dans les ports de l’île.
Une troisième et dernière réunion consacrée aux aspects liés aux retombées économiques de l’activité croisière devrait se tenir prochainement et clôturer ce cycle de travail. L’objectif à terme est de parvenir réguler le trafic de ces géants des mers dans les ports de l’île.