Image d'illustration, archive CNI.
La séquence avait de quoi faire peur. Samedi 22 juillet, des spectateurs médusés filment un requin peau bleue à une trentaine de mètres du rivage sur la plage de Bacarès, dans le golfe du Lion. Immédiatement, les sauveteurs décident de faire sortir les baigneurs de l'eau et de hisser le drapeau rouge. Si heureusement, le squale n'a pas fait de victime, une question se pose néanmoins : que faisait-il si près des côtes? "Le golfe du Lion est reconnu pour être une zone de reproduction pour les requins peau bleue et les femelles viennent donner naissance près des côtes, répond Rémi Millot, ingénieur d'étude pour la plateforme Stella Mare de l'université de Corse et du CNRS. Le requin aperçu près de la plage de Bacarès s’est sûrement approché pour pouvoir mettre bas. Il n'y a aucune inquiétude à avoir, c'est un requin pélagique, c'est-à-dire qu'il vit au large, qui se nourrit de sardines et d’anchois".
La même scène s"est déroulée à Villasimius en Sardaigne comme en atteste une autre vidéo diffusée jeudi par Il Messagero
@j.a.c.clo La preuve en image du requin a Barcarès plage. Au début il était vraiment au bord... 🦈🦈😱😱 #requin #shark #barcares #barcaresplage ♬ son original - Jaccclo
La même scène s"est déroulée à Villasimius en Sardaigne comme en atteste une autre vidéo diffusée jeudi par Il Messagero
Des requins comme partout en Méditerranée
Comme partout en Méditerranée, il y a des requins dans les eaux corses. En plus du requin-peau bleue, des roussettes, des requins mako, des requins blancs ou des requins-renards, gravitent au large de l'île.
"Il y a l'Ange des mers que l'on retrouve en Corse, c'est un squale des profondeurs avec un corps aplati qui se camoufle dans le sable, que l'on retrouve dans les eaux côtières jusqu'à 200 mètres de profondeur", explique Rémi Millot, ce qui souligne à quel point les rencontres avec ces animaux sont peu fréquentes.
Selon un rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) datant de 2016, plus de la moitié (56%) des espèces de requins présents en mer Méditerranée seraient en danger d’extinction en raison des ravages liés à la pêche.
.Ainsi tomber nez à nez sur ces animaux relève plus du hasard que du quotidien. "Notre regard est biaisé sur les requins. Il n’y en a pas forcément plus ces derniers temps, c’est juste qu’ils sont plus facilement filmés, ce qui donne l’illusion d’une recrudescence, avertit Rémi Millot. D’ailleurs, les pécheurs eux-mêmes affirment qu’ils ne capturent pas plus de requins dans leurs filets".
Les êtres humains ne font pas partie du régime alimentaire des requins
Pour autant, bien que cette population soit faible en Méditerranée, est-elle dangereuse pour l'être humain? "Pas vraiment", répond Rémi Millot, qui souligne que "les humains ne font pas partie du régime alimentaire des requins. Même si vous êtes blessé en mer et que vous saignez, l'animal sentira possiblement l'odeur de votre sang, mais ne vous attaquera pas pour autant".
Une vidéo réalisée en 2021 par l'ingénieur et YouTuber américain Mark Rober, en partenariat avec les équipes de Discovery, montre que les requins peuvent sentir l'odeur du sang humain, mais que ce dernier ne les intéressait pas. "On oublie trop souvent que l'eau est le milieu naturel des requins, à la différence des êtres humains, rappelle l'ingénieur de Stella Mare. Ils nous perçoivent à une plus longue distance, car ce sont des machines de l'évolution. Ils peuvent capter les champs électriques et magnétiques et en fonction des espèces, ils sont capables de nous repérer à presque un kilomètre grâce à leurs sens développés. En fait, il y a de grandes chances que vous ayez déjà croisé un requin sans le savoir, parce qu'il vous a vu, mais que vous ne l'intéressiez pas, donc il s'est détourné de vous."
"Il y a l'Ange des mers que l'on retrouve en Corse, c'est un squale des profondeurs avec un corps aplati qui se camoufle dans le sable, que l'on retrouve dans les eaux côtières jusqu'à 200 mètres de profondeur", explique Rémi Millot, ce qui souligne à quel point les rencontres avec ces animaux sont peu fréquentes.
Selon un rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) datant de 2016, plus de la moitié (56%) des espèces de requins présents en mer Méditerranée seraient en danger d’extinction en raison des ravages liés à la pêche.
.Ainsi tomber nez à nez sur ces animaux relève plus du hasard que du quotidien. "Notre regard est biaisé sur les requins. Il n’y en a pas forcément plus ces derniers temps, c’est juste qu’ils sont plus facilement filmés, ce qui donne l’illusion d’une recrudescence, avertit Rémi Millot. D’ailleurs, les pécheurs eux-mêmes affirment qu’ils ne capturent pas plus de requins dans leurs filets".
Les êtres humains ne font pas partie du régime alimentaire des requins
Pour autant, bien que cette population soit faible en Méditerranée, est-elle dangereuse pour l'être humain? "Pas vraiment", répond Rémi Millot, qui souligne que "les humains ne font pas partie du régime alimentaire des requins. Même si vous êtes blessé en mer et que vous saignez, l'animal sentira possiblement l'odeur de votre sang, mais ne vous attaquera pas pour autant".
Une vidéo réalisée en 2021 par l'ingénieur et YouTuber américain Mark Rober, en partenariat avec les équipes de Discovery, montre que les requins peuvent sentir l'odeur du sang humain, mais que ce dernier ne les intéressait pas. "On oublie trop souvent que l'eau est le milieu naturel des requins, à la différence des êtres humains, rappelle l'ingénieur de Stella Mare. Ils nous perçoivent à une plus longue distance, car ce sont des machines de l'évolution. Ils peuvent capter les champs électriques et magnétiques et en fonction des espèces, ils sont capables de nous repérer à presque un kilomètre grâce à leurs sens développés. En fait, il y a de grandes chances que vous ayez déjà croisé un requin sans le savoir, parce qu'il vous a vu, mais que vous ne l'intéressiez pas, donc il s'est détourné de vous."
En réalité, très peu d'espèces de requins en Méditerranée seraient susceptibles de s'attaquer aux humains. Parmi elles, on retrouve le requin mako ou encore le requin blanc, mais ces animaux vivent au large et les risques de les croiser sont extrêmement faibles, "même pour nous en tant que scientifiques, ce sont des spécimens que l'on croise rarement, ajoute Remi Millot. D'ailleurs, sauf en cas de reproduction ou de chasse pour se nourrir, si vous voyez ces types de requin près des côtes, c'est généralement l signe qu'ils sont en mal en point physiquement".