A l'origine : De très bonnes relations et un profond respect
Membre fondateur de l'Intersyndicale des retraités de Corse, l'ARC-STC y a mené avec ses homologues, de nombreuses batailles durant six ans. Considérant que leurs actions n'avaient pas la résonance et l'écoute espérées dans une île qui compte près de 25 % de retraités, le STC a pris la décision, en avril 2015, de s'en éloigner. Cette séparation s'est faite à l'époque en bons termes, via un courrier qui nous a été communiqué, Jacky Rossi écrivant notamment :
"je ne regrette pas d'avoir travaillé avec vous et en particulier avec Noël et avec toi (Noel Zicchina et Patrick Maurel, CGT, Ndlr). Je sais combien vous avez la foi et ce que vous doivent des centaines de salariés de ce pays. Je vous garde toute mon amitié et surtout toute mon estime."
Des relations qui se détériorent peu à peu...
Aujourd'hui, après plusieurs mois, la situation semble avoir changé. L'intersyndicale a mené plusieurs mobilisations auxquelles l'ARC-STC n'a pas participé. Cette absence a bien souvent été remarquée et relayée dans la presse, envenimant ainsi peu à peu les relations entre les deux structures.
Ce délitement semble s'être accru dernièrement. L'ARC-STC a tenu au début du mois une conférence de presse, expliquant les raisons de son éloignement de l'intersyndicale. Un éloignement justifié par un changement de stratégie : stopper toute tentative de discussion avec l'Etat qui n'apporterait selon le STC aucune avancée, et se concentrer sur la CTC, qui serait plus à-même de répondre aux problèmes des retraités.
Chjam'è Risponda
Cette communication de l'ARC-STC a entraîné une réponse aujourd'hui de l'Intersyndicale, qui tenait ce lundi matin une conférence de presse.
Explications de Patrick Maurel, porte-parole de l'Intersyndicale.
" Le STC retraités a fait, sans nous avertir, de nouvelles propositions tirant les revendications portées par les retraités vers le bas, alors que pendant des années, ils avaient les mêmes demandes que nous. Je pense que c'est du fait de la nouvelle Majorité politique à l'Assemblée de Corse, ce qui est triste.
En ce qui nous concerne, que ce soit une majorité de gauche, de droite ou nationaliste, nous n'avons jamais fait de différence. Nous n'avons fait de cadeau à personne parce que l'on considère que nos revendications sont légitimes et répondent à la question de précarité des 75.000 retraités de Corse. "
- A écouter: l'interview complète de Patrick Maurel :
Patrick Maurel (3.27 Mo)
Selon l'Intersyndicale, le STC aurait affaibli le mouvement à un moment clef : dans deux jours une réunion à l'Assemblée de Corse de la commission Ad Hoc devra examiner des mesures à adopter en faveur des retraités. Elle reproche aussi des accointances avec la nouvelle Majorité territoriale, et une révision à la baisse des revendications portées initialement. Un exemple donné concerne l'Aide compensatoire d'insularité (ACI) : une vieille revendication chiffrée à 200 € par retraité, le STC ne demanderait aujourd'hui plus que 100 €.
- A lire aussi: Réunion de la commission ad hoc.
Enfin, l'Intersyndicale considère que ses demandes auprès de la nouvelle Majorité sont jusque-là restées lettre morte. A noter que si l'Assemblée de Corse n'a pour l'heure pas apporté de solution aux problèmes des retraités, elle a par deux fois fait diffuser par notre rédaction deux communiqués de presse de soutien en leur faveur.
- 6 juin : Assemblée de Corse : Soutien aux retraités.
- 29 septembre : Pouvoir d’achat des retraités : l’Assemblée de Corse continue de travailler.
Contacté dans le cadre de cet article, Jacky Rossi, porte-parole de l'ARC-STC n'a pas souhaité s'étendre sur les rapports entre les deux structures. Il a néanmoins réexpliqué son éloignement de l'Intersyndicale, qu'il avait aidé à bâtir.
"Simplement, nous nous sommes éloignés de l'Intersyndicale, car nous ne sommes plus en phase avec ce qui est réclamé. Je pense que tout ça est dépassé, puisque l'Etat a toujours refusé catégoriquement et que les demandes n'ont pas été revues.
Maintenant, on a décidé de travailler à des revendications qui sont sensiblement les mêmes, avec certains bémols, car celles que l'on avait mises en place il y a de cela des années n'ont malheureusement jamais abouti. Je ne pense pas qu'il y ait fondamentalement de désaccord, nous voulons simplement fonctionner librement. C'est tout."
- A écouter: l'interview complète de Jacky Rossi :
Jacky Rossi. (1.69 Mo)