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SLP Muvistrada : Le conflit se durcit, le plaignant contre attaque !


José Fanchi le Mercredi 3 Octobre 2018 à 16:22

Le 1er octobre dernier, un conducteur de la société des bus s’est vu infliger une mise à pied par sa direction. Depuis, le dépôt de bus de Muvistrada, à Ajaccio, est bloqué suite à un mouvement social. Il est mené par l’intersyndicale STC/FO qui proteste contre la mise à pied d’un chauffeur suspecté d’avoir menacé un usager. Le dépôt de bus est gardé par une vingtaine de salariés. C’est le deuxième jour de blocage et aucun chauffeur n’a pris son service. Le plaignant de son côté entend s’exprimer et a donné sa version des faits



Ce n’est pas la première fois qu’un conflit paralyse la société Muvistrada. Il y a quelques mois, le personnel s’était élevé contre l’embauche d’un employé par la direction sans tenir compte de la demande faite sur place, mais après concertation avec le personnel, le travail avait repris aussitôt. Cela dit, selon certains salariés de l’entreprise, les rapports seraient plutôt tendus avec la direction. A l’origine, des problèmes de harcèlement seraient à l'origine d'une crise qui couve depuis longtemps. Le ton monte…

 
Où il s'agit de harcèlement...
L’ensemble du réseau est paralysé. « Tous les chauffeurs nous suivent. Si on débloquait maintenant, je pense qu’il y aurait six bus dehors ce matin et quatre cet après-midi», explique  Anthony Bartoli, secrétaire national du STC transports. L'intersyndicale défend un chauffeur, que la direction a suspendu provisoirement à la suite d'une altercation verbale présumée avec un usager. Pour le STC, qui défend le salarié, c’est ce dernier qui aurait été agressé verbalement. Le syndicat déclare même, qu’un témoin, un touriste, devrait déposer ce mercredi en sa faveur au commissariat. Le STC demande que le salarié soit réintégré en attendant le résultat de l'enquête. Raison pour laquelle le dépôt du Vazziu reste bloqué. C'est en tout cas la position de l'intersyndicale qui s'explique:
"Pour la direction, le dépôt de plainte d'un usager est suffisant pour engager une telle procédure. Ce serait au salarié d'apporter les éléments de  preuves permettant de le disculper.
Où est donc la présomption d'innocence?
Les règles élémentaires du droit ne s''appliqueraient-elles plus depuis le passage en SPL ?
Pourtant le directeur reconnaissait lui même, lors de notre rencontre, que l'usager avait exagéré les faits. Malgré tout, il s'engageait dans la voie disciplinaire en vue d'un licenciement pour faute grave, cela sans aucune preuve !
Pourquoi la cadre administratif et financier n'a-t-elle pas eu droit aux même faveurs à la suite du dépôt de quatre plaintes pour harcèlement moral à son encontre ?  
Nous précisons que le salarié incriminé a , en sa possession, le témoignage d'un usager venu passer des vacances à Ajaccio. Ce dernier atteste que c'est l'usager qui a agressé et insulté le chauffeur. Il atteste également qu'à aucun moment, la salarié n'a été agressif ou menaçant envers l'usager. C'est la raison pour laquelle l'intersyndicale a décidé de reconduire son mouvement  suite à la rupture du dialogue social.
il exige:

- le retrait de la procédure de licenciement
- l'arrêt immédiat des faits de harcèlement moral, notamment à l'agence commerciale
- le respect de la parole du maire d'Ajaccio, à savoir l'arrêt des discriminations syndicales, la transparence totale sur l'attribution de promotions et le départ de Nicole Galey.
 

Le point de vue du plaignant
"Je vous écris afin de vous relater la série d’incidents qui s’est produite sur le réseau de bus ajaccien. Contrairement à ce que nous avons pu lire dans certains médias locaux, il ne s’agit pas d’une simple altercation verbale entre un usager et un chauffeur de bus, mais bien de propos racistes et menaces de mort de la part d’un chauffeur de bus à l’encontre d’une famille de touristes en séjour sur l’île. Aussi, puisque la version officialisée me choque tout autant que les propos de ce chauffeur, je contacte les médias afin de donner ma version, qu’elle soit entendue de la même manière qu’elle a été vécue et tels que ces faits ont été relatés au commissariat de police au travers un dépôt de plainte.



Dimanche 23 septembre, alors que nous attendions le bus en famille à l’arrêt Palm Beach, une dame d’une soixante d’années est arrivée au moment où le bus 5 ouvrait ses portes. Cette dame a demandé au chauffeur de patienter car une mamie arrivait. Cette mamie, nous l’avons vue sur la plage, elle est âgée de 95 ans, elle peinait à monter les marches et son amie s’est précipitée pour faire attendre le bus. Le chauffeur a répondu qu’il n’attendait pas, nous pensions qu’il disait cela sur le ton de la rigolade, nous sommes montés dans le bus et ce dernier a fermé les portes et démarré en trombe alors que la mamie arrivait au niveau de l’arrêt. Elle a du attendre le prochain bus à un arrêt en plein soleil, au vu de son grand âge, la situation nous a paru choquante. Quelques centaines de mètres avant notre arrêt, nous l’avons signalé en appuyant sur le bouton « arrêt demandé », contrairement à ce qui a été dit par un syndicaliste, aucun dysfonctionnement n’était à déclaré. Le panneau lumineux était visible par le chauffeur mais ce dernier, écouteurs sur les oreilles, en pleine discussion avec un passager a tout bonnement « râté » notre arrêt. Nous avons dû crier pour qu’il nous entende, notre mécontentement lui a déplu, il a crié plus fort que nous et m’a interpellé en me disant « toi tu descendras plus loin, tu vas marcher ».



Il nous a également dit, je cite, « cassez vous », « rentrez chez vous », « enc... » et j’en passe. Il a voulu sortir de sa cabine et un passager l’en a empêché. Je lui ai fait remarquer son manque de respect et de civisme, comme pour la mamie qu’il a laissé sur le bord de la route. Ce chauffeur nous a débarqué plus loin que notre arrêt et nous sommes donc descendus, accompagnés de nos deux enfants, l’aîné de 7 ans apeuré par la situation, notre cadette en poussette. Le lendemain matin, je faisais un footing et j’ai croisé aux abords de l’arrêt Chapelle des Grecs, ce même chauffeur.


Ce dernier m’a reconnu alors que j’étais sur le trottoir d’en face et m’a hurlé d’attendre « fils de pute de français », il a fait une tape sur l’épaule à un collègue à lui et s’est mis à me courir après, alors que son collègue s’est posté devant le bus. En rentrant de mon footing, ma femme - terrifiée par les proportions que prenaient la situation - a décidé d’interpeller la compagnie de bus Muvistrada. Le samedi suivant, nous avons de nouveau croisé le chauffeur en plein centre d’Ajaccio, celui ci conduisait un bus, il m’a crié par la fenêtre qu’il allait m’attraper, qu’il savait où j’allais à la plage. 

Comme vous pouvez le remarquer, il ne s’agit pas d’un acte isolé mais bien d’une série de plusieurs incidents, de comportements scandaleux et d’harcèlement. Cette histoire a gâché notre séjour, ma femme était paniquée à l’idée que le chauffeur puisse nous retrouver et mettre ses menaces a exécution."