Les officiers de la marine marchande CFE-CGC, et plus particulièrement ceux de la CMN (La Méridionale) constatent que dans le dossier SNCM :
1. Les responsables de l’Etat :
• ont promené pendant 18 mois les partenaires sociaux, en jouant sur le calendrier électoral, au mépris d’une période économique vitale pour la Corse.
• ont fait accepter un plan social en contrepartie d’un renouvellement de navires, avec engagements au plus haut niveau de l’Etat, puis ont renié ces engagements sans en mesurer l’impact sur le principe de fonctionnement d’une démocratie.
• n’ont organisé aucune réunion pendant le long préavis et depuis le début du conflit, contrairement aux dernières déclarations du Premier Ministre sur France Inter prônant le dialogue social.
2. Corsica Ferries, non satisfaite d’une position très largement dominante, est bien responsable de la situation de la SNCM en la harcelant juridiquement jusqu’au niveau européen, contribuant à la faire condamner à un niveau d’amendes record, réduisant à néant les efforts
de profondes réformes engagées au sein de la SNCM. Corsica Ferries en attaquant au tribunal la toute nouvelle DSP, alors que la SNCM était déjà à terre, a montré qu’elle prenait la CMN comme nouvelle proie, dans le but d’obtenir un monopole de fait qu’elle a pourtant dénoncée et combattue depuis la fin des années 90.
3. La direction de la CMN, bien qu’ayant déclaré dans La Provence du samedi 28 décembre « qu’aucune remorque ne restait à quai » continue, sans tenir compte des avertissements des représentants des officiers et personnels du comité d’entreprise, de vouloir affréter un navire sous pavillon étranger pour compenser l’absence de trafic de la SNCM, au risque de créer un dangereux précédent sur les liaisons avec la Corse.
Le pourrissement du conflit SNCM et les velléités de la direction de la CMN vont conduire très rapidement à une dégradation du climat social dans les ports de Marseille et de Corse, où les marins de cette dernière seront en première ligne face aux éléments radicaux, comme cela est déjà malheureusement arrivé dans le passé.
Les officiers CFE-CGC de la CMN suivent avec inquiétude l’évolution de ce dossier menaçant l’ensemble de la filière maritime française. Ils seront très attentifs aux résultats de la réunion enfin programmée ce soir avec le secrétaire d’Etat aux Transports ainsi qu’à tout ce qui pourrait contribuer à envenimer la situation. Ils se réservent le droit de se mobiliser à leur tour dans ce conflit social qui les concerne au premier chef, si la situation n’évoluait pas rapidement.