Dans la nuit du 25 au 26 octobre, un bateau de 35 mètres s'est échoué sur la côte d’Arasu, à Sainte-Lucie de Porto-Vecchio, commune de Zonza. Cet incident suscite l'inquiétude des riverains et de l'ONG Global Earth Keeper, qui craignent des risques de pollution. Les circonstances de l’échouage restent floues, et les interrogations se multiplient. « Tout le monde a découvert la situation par hasard. Actuellement, personne ne sait pourquoi le bateau est là, qui l’a amené, ni comment cela s’est déroulé. Tout ce qu’on sait, c’est que ce bateau ne pouvait plus naviguer depuis 20 ans et qu’il était stationné dans le port de Porto-Vecchio », explique Dominique Milanini, membre de la délégation locale de Global Earth Keeper.
La mairie de Sainte-Lucie de Porto-Vecchio a informé les habitants par communiqué en affirmant que le navire, désamianté et dépollué, ne présentait aucun risque pour l’environnement. « Les services compétents, dont la préfecture maritime, ont été informés et procèdent actuellement au renflouement du bateau », ajoute le texte.
Des doutes sur les garanties de sécurité
Malgré ces assurances, Global Earth Keeper reste sceptique. Dominique Milanini s’interroge sur le manque de transparence : « C’est inquiétant qu’un bateau quitte le port de nuit pour s’échouer sans qu’on sache comment. Si ce bateau est vraiment dépollué, pourquoi ne pas fournir un certificat de dépollution ? » L’ONG déplore l’absence de preuves et la persistance d’un silence qui laisse la population dans l’incertitude.
La préfecture maritime de la Méditerranée a déclaré de son côté qu’« aucune information précise n’est disponible pour l’instant sur les circonstances de l’échouage » et qu’une enquête avec la gendarmerie est en cours. Selon elle, le bateau, mouillé avec deux ancres, était amarré depuis plusieurs années.
Pollution et autres dangers potentiels
Outre le risque de pollution, Global Earth Keeper pointe d'autres dangers possibles liés à l’échouage. « L’amiante n’est pas le seul problème. Des résidus d'huile, des pièces mécaniques et des installations électriques à bord peuvent poser des risques. Sans connaître le contenu exact du bateau, la situation reste imprévisible », alerte Dominique Milanini, évoquant un risque comparable à un « virus ».L’association environnementale souligne l’importance de définir des méthodes claires pour le traitement de l’épave. « En cas de naufrage, soit le bateau est déplacé vers un site spécialisé, soit la dépollution se fait sur place. Avant tout démantèlement, il faut s’assurer que le navire est entièrement dépollué », insiste Dominique Milanini.
Des opérations de renflouement en cours
La préfecture maritime de la Méditerranée indique que des opérations sont en cours pour assécher et colmater les brèches du navire. « Des moto-pompes ont été installées pour évacuer l'eau, et l’opération devrait s’achever demain. Jusqu'à présent, aucun déchet toxique ou signe de pollution n’a été constaté », affirme la préfecture.
Pour l’heure, l’épave demeure sur place