Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, Jean-Christophe Angelini, président de l'ADEC, Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif, Saveriu Luciani, président de l'OEHC, François Sargentini, président de l'ODARC, Jean-Félix Acquaviva, président de l'OTC et Gérard Romiti, président de la fédération nationale de pêche.
La présence du village corse, cette année, au Salon de l’agriculture, a tenu à un fil. L’ancienne mandature n’ayant pas budgétisé la dépense, l’ODARC et la nouvelle équipe dirigeante à la CTC ont du racler les fonds de tiroir pour financer le village de 500 m2 et la venue de 35 agriculteurs insulaires. « Il n’était pas pensable, pour nous, de ne pas être là aux côtés des agriculteurs corses ! », précise François Sargentini, président de l’ODARC (Office de développement agricole et rural de la Corse). Et, c’est une démonstration très politique que les nouveaux patrons de la Corse ont voulu faire en venant au Salon en nombre. Un geste très symbolique pour le mouvement national qui a fondé son histoire autour de la défense de la terre corse. « L’agriculture n’est pas pour nous un simple secteur d’activité, mais une partie de ce que nous sommes… Le mouvement national sait tout ce qu’il doit à l’agriculture et au monde rural puisque, dans les années 70, tout est parti de là ! », rappelle Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse.
Une première
Le président du Conseil Exécutif, Gilles Simeoni, était accompagné de quatre conseillers exécutifs : Jean-Christophe Angelini, président de l'ADEC (Agence de développement économique de la Corse), Saveriu Luciani, président de l'OEHC (Office de l’équipement hydraulique de la Corse), Jean-Félix Acquaviva, président de l'OTC (Office des transports de la Corse), et François Sargentini, président de l'ODARC. « Nous avons décidé d’être présents en force parce que nous voulions politiquement et symboliquement marquer un attachement collectif au dossier agricole. Pour nous, c’est plus qu’un dossier, c’est un élément stratégique pour la Corse. Techniquement, peut-être plus que d’autres, le secteur agricole appelle une grande transversalité des offices et agences. En termes de construction d’une économie, il est indissociable de l’action que je veux conduire avec l’ensemble du Conseil exécutif », explique Jean-Christophe Angelini, président de l'ADEC. Pour tous, c’était une première, aucun n’ayant auparavant foulé le sol du salon.
Une politique de rupture
Présence également très politique de quelques ténors de la droite insulaire, les députés de Haute-Corse et de Corse du Sud, Sauveur Gandolfi-Scheit et Camille de Rocca Serra, le sénateur Jean-Jacques Panunzi ou encore la conseillère territoriale et mairesse de Taglio-Isolaccio, Marie-Thérèse Mariotti. Mais pas un seul représentant de la gauche insulaire dans les travées du village corse ! Pour les élus, ce fut l’occasion de rencontrer, à la fois, les présidents et responsables des chambres d’agriculture, des filières et des prudhommies de pêche, et les producteurs insulaires tout en dégustant les produits locaux. Les élus nationalistes ont visité les stands, un par an, et ont pris le temps d’écouter les agriculteurs exposer leurs démarches et parfois leurs préoccupations dans une ambiance très festive. Avant d’entamer, en chœur, des discours très politiques sur leur fierté d’être là, l’importance stratégique du secteur « pour construire la nation corse » et la nécessité de définir une « politique de rupture ».
Une forte attente
Des discours qu’agriculteurs et pêcheurs ont écouté avec beaucoup d’attention tout en précisant combien, au delà de toutes considérations politiques, leur attente était grande. L’agriculture représente, dans l’île, 2626 exploitations pour plus d’1,6 million d’hectares agricoles, plus de 4000 exploitations, 12 AOC/AOP (Appellation d’origine contrôlée ou protégée), 4 IGP (Indications géographiques protégées) en clémentines, vins, noisettes et pomelos, 1 label rouge en clémentine, 3 interprofessions régionales et 6 races locales reconnues. Malgré le développement hétérogène des filières, elle affiche de belles réussites à l’exportation avec des produits d’excellence. Avec seulement 300 marins-pêcheurs et une flottille de 195 bateaux, la pêche artisanale locale est bien plus modeste et son produit, entièrement consommé sur place.
Une chance
Ces attentes et les espoirs nés de la nouvelle mandature, les présidents des chambres les ont relayé avec force. « Votre discours m’est allé droit au cœur », répond Jean-Marc Venturi, président délégué de la Chambre d’agriculture de Haute-Corse, aux élus nationalistes. « Ce qui a longtemps paru comme un handicap pour la Corse est, aujourd’hui, une chance. On a longtemps considéré qu’avoir 17 filières agricoles différentes et donc peu de spécialisation était un handicap. Aujourd’hui, la nouvelle donne de la globalisation et la petitesse de notre production à l’échelle mondiale nous incitent à rechercher des niches très originales et d’excellence, comme l’ont fait la viticulture, les producteurs de clémentines ou de fromages… Toutes ces niches nous évitent de subir la problématique des grandes régions agricoles françaises qui ne produisent que de la matière première », ajoute-t-il.
Une triple mission
Pour lui, la présence de la Corse au salon de l’agriculture est essentielle pour étendre son rayonnement. « L’enjeu, pour nous, est très important. D’abord, le salon de l’agriculture est le premier salon de France en termes de fréquentation : environ 800 000 personnes. On ne sait pas combien de ces 800 000 personnes passent devant le village corse, le remarquent, l’apprécient et goutent ses produits, mais il y en a un certain nombre. La présence du public, qui est autour de nous, et la visibilité de nos produits prouvent que notre présence au salon est utile. Ensuite, une fois par an, pour nos compatriotes, on met le focus sur le monde agricole, ses problématiques, ses difficultés, mais aussi ses succès et ses potentialités. Le salon est une source importante d’informations pour les Corses. Enfin, mais ce n’est pas le plus important, les producteurs peuvent vendre leurs produits sur place. Tous les ans, le salon remplit cette triple mission ».
Une vitrine
C’est aussi l’avis de deux nouveaux exposants. Pour Pierre-Paul Bruschini, agriculteur dans la région de Borgo en Haute-Corse, c’est un moyen de faire connaître les deux nouveaux produits qu’il vient de lancer sur le marché : des sorbets à la clémentine et au citron. « C’est ma première venue au salon. J’ai été démarché par la chambre d’agriculture parce que j’ai lancé un nouveau produit issu de mon exploitation agricole. Je fais de la polyculture : maraichage, clémentiniers et citronniers. J’ai transformé une partie des clémentines et des citrons en confiture et une autre en sorbets en récupérant le jus. Le salon, c’est très bien pour faire connaître les nouveaux produits, même si au niveau de la vente, ça ne suit pas forcément. Les visiteurs sont parfois un peu perdus vue la multitude de produits proposés », précise-t-il. Il vend, également, ces sorbets et ces confitures, tous les weekends sur le marché de Bastia.
Des médailles
Pour, Manu Sicurani, cette première participation au salon est une belle réussite. L’apiculteur ajaccien, a obtenu la médaille d’or pour son miellat AOC de forêt, miellat d’hiver foncé. « Je présente, dans les gammes AOC, un miel de printemps, un miellat, et un miel de châtaigneraie. Je suis très heureux de voir mon miellat récompensé parce que cela aura des conséquences. C’est déjà une jolie plus-value auprès des miens et cela fait connaître le miel corse. Le salon est très utile, c’est une vitrine qui nous permet de sortir de la Corse. Le plus important n’est pas la vente sur le salon, mais la médiation qu’il y a autour », commente-t-il. Près de 348 produits corses ont été présentés au concours général, cette année, 84 ont été récompensés par une médaille d’or, d’argent ou de bronze. Comme tous les ans, ce sont les vins corses qui tiennent la tête du palmarès…
N.M.
Une première
Le président du Conseil Exécutif, Gilles Simeoni, était accompagné de quatre conseillers exécutifs : Jean-Christophe Angelini, président de l'ADEC (Agence de développement économique de la Corse), Saveriu Luciani, président de l'OEHC (Office de l’équipement hydraulique de la Corse), Jean-Félix Acquaviva, président de l'OTC (Office des transports de la Corse), et François Sargentini, président de l'ODARC. « Nous avons décidé d’être présents en force parce que nous voulions politiquement et symboliquement marquer un attachement collectif au dossier agricole. Pour nous, c’est plus qu’un dossier, c’est un élément stratégique pour la Corse. Techniquement, peut-être plus que d’autres, le secteur agricole appelle une grande transversalité des offices et agences. En termes de construction d’une économie, il est indissociable de l’action que je veux conduire avec l’ensemble du Conseil exécutif », explique Jean-Christophe Angelini, président de l'ADEC. Pour tous, c’était une première, aucun n’ayant auparavant foulé le sol du salon.
Une politique de rupture
Présence également très politique de quelques ténors de la droite insulaire, les députés de Haute-Corse et de Corse du Sud, Sauveur Gandolfi-Scheit et Camille de Rocca Serra, le sénateur Jean-Jacques Panunzi ou encore la conseillère territoriale et mairesse de Taglio-Isolaccio, Marie-Thérèse Mariotti. Mais pas un seul représentant de la gauche insulaire dans les travées du village corse ! Pour les élus, ce fut l’occasion de rencontrer, à la fois, les présidents et responsables des chambres d’agriculture, des filières et des prudhommies de pêche, et les producteurs insulaires tout en dégustant les produits locaux. Les élus nationalistes ont visité les stands, un par an, et ont pris le temps d’écouter les agriculteurs exposer leurs démarches et parfois leurs préoccupations dans une ambiance très festive. Avant d’entamer, en chœur, des discours très politiques sur leur fierté d’être là, l’importance stratégique du secteur « pour construire la nation corse » et la nécessité de définir une « politique de rupture ».
Une forte attente
Des discours qu’agriculteurs et pêcheurs ont écouté avec beaucoup d’attention tout en précisant combien, au delà de toutes considérations politiques, leur attente était grande. L’agriculture représente, dans l’île, 2626 exploitations pour plus d’1,6 million d’hectares agricoles, plus de 4000 exploitations, 12 AOC/AOP (Appellation d’origine contrôlée ou protégée), 4 IGP (Indications géographiques protégées) en clémentines, vins, noisettes et pomelos, 1 label rouge en clémentine, 3 interprofessions régionales et 6 races locales reconnues. Malgré le développement hétérogène des filières, elle affiche de belles réussites à l’exportation avec des produits d’excellence. Avec seulement 300 marins-pêcheurs et une flottille de 195 bateaux, la pêche artisanale locale est bien plus modeste et son produit, entièrement consommé sur place.
Une chance
Ces attentes et les espoirs nés de la nouvelle mandature, les présidents des chambres les ont relayé avec force. « Votre discours m’est allé droit au cœur », répond Jean-Marc Venturi, président délégué de la Chambre d’agriculture de Haute-Corse, aux élus nationalistes. « Ce qui a longtemps paru comme un handicap pour la Corse est, aujourd’hui, une chance. On a longtemps considéré qu’avoir 17 filières agricoles différentes et donc peu de spécialisation était un handicap. Aujourd’hui, la nouvelle donne de la globalisation et la petitesse de notre production à l’échelle mondiale nous incitent à rechercher des niches très originales et d’excellence, comme l’ont fait la viticulture, les producteurs de clémentines ou de fromages… Toutes ces niches nous évitent de subir la problématique des grandes régions agricoles françaises qui ne produisent que de la matière première », ajoute-t-il.
Une triple mission
Pour lui, la présence de la Corse au salon de l’agriculture est essentielle pour étendre son rayonnement. « L’enjeu, pour nous, est très important. D’abord, le salon de l’agriculture est le premier salon de France en termes de fréquentation : environ 800 000 personnes. On ne sait pas combien de ces 800 000 personnes passent devant le village corse, le remarquent, l’apprécient et goutent ses produits, mais il y en a un certain nombre. La présence du public, qui est autour de nous, et la visibilité de nos produits prouvent que notre présence au salon est utile. Ensuite, une fois par an, pour nos compatriotes, on met le focus sur le monde agricole, ses problématiques, ses difficultés, mais aussi ses succès et ses potentialités. Le salon est une source importante d’informations pour les Corses. Enfin, mais ce n’est pas le plus important, les producteurs peuvent vendre leurs produits sur place. Tous les ans, le salon remplit cette triple mission ».
Une vitrine
C’est aussi l’avis de deux nouveaux exposants. Pour Pierre-Paul Bruschini, agriculteur dans la région de Borgo en Haute-Corse, c’est un moyen de faire connaître les deux nouveaux produits qu’il vient de lancer sur le marché : des sorbets à la clémentine et au citron. « C’est ma première venue au salon. J’ai été démarché par la chambre d’agriculture parce que j’ai lancé un nouveau produit issu de mon exploitation agricole. Je fais de la polyculture : maraichage, clémentiniers et citronniers. J’ai transformé une partie des clémentines et des citrons en confiture et une autre en sorbets en récupérant le jus. Le salon, c’est très bien pour faire connaître les nouveaux produits, même si au niveau de la vente, ça ne suit pas forcément. Les visiteurs sont parfois un peu perdus vue la multitude de produits proposés », précise-t-il. Il vend, également, ces sorbets et ces confitures, tous les weekends sur le marché de Bastia.
Des médailles
Pour, Manu Sicurani, cette première participation au salon est une belle réussite. L’apiculteur ajaccien, a obtenu la médaille d’or pour son miellat AOC de forêt, miellat d’hiver foncé. « Je présente, dans les gammes AOC, un miel de printemps, un miellat, et un miel de châtaigneraie. Je suis très heureux de voir mon miellat récompensé parce que cela aura des conséquences. C’est déjà une jolie plus-value auprès des miens et cela fait connaître le miel corse. Le salon est très utile, c’est une vitrine qui nous permet de sortir de la Corse. Le plus important n’est pas la vente sur le salon, mais la médiation qu’il y a autour », commente-t-il. Près de 348 produits corses ont été présentés au concours général, cette année, 84 ont été récompensés par une médaille d’or, d’argent ou de bronze. Comme tous les ans, ce sont les vins corses qui tiennent la tête du palmarès…
N.M.