Dix années de travail ont abouti aujourd’hui. Ce jeudi 30 mars, les scientifiques de Stella Mare ont procédé au relâcher de 10 000 juvéniles d’oursins dans le golfe de Saint-Florent, qui seront très prochainement rejoints par 90 000 de leurs congénères. Après avoir réussi à maîtriser la reproduction de l’espèce, les chercheurs affiliés à l’Université de Corse ont donc entamé une phase de relâchage massif, dont ils espèrent tirer de bons résultats, dans un but évident de préservation.
« On est encore au stade d’expérimentation », explique Pierre-Mathieu Nicolai, de la plateforme Stella Mare. « On va voir quel sera le taux de survie, et ça nous permettra d’adapter nos actions par la suite. On sait qu’il y a environ un million d’oursins qui sont prélevés par la pêche professionnelle en Corse par an. L’intérêt, c’est de nous adapter, pour que la ressource reste constante, et que l’on vienne effacer la main de l’homme. »
« On est encore au stade d’expérimentation », explique Pierre-Mathieu Nicolai, de la plateforme Stella Mare. « On va voir quel sera le taux de survie, et ça nous permettra d’adapter nos actions par la suite. On sait qu’il y a environ un million d’oursins qui sont prélevés par la pêche professionnelle en Corse par an. L’intérêt, c’est de nous adapter, pour que la ressource reste constante, et que l’on vienne effacer la main de l’homme. »
"Notre travail va apporter une lueur d’espoir aux pêcheurs"
Pendant deux heures, les plongeurs ont donc déposé caisse par caisse les milliers de petits invertébrés, âgés d’environ un an, dans une zone soigneusement délimitée. « Ce sont les pêcheurs qui nous indiquent les endroits où les oursins se raréfient », précise Pierre-Mathieu Nicolai. « Il y a 50 ans, quand on allait sur la plage de Olzo, le problème était qu’on avait du mal à mettre le pied dans l’eau parce qu’on marchait sur des oursins. Aujourd’hui, c’est l’inverse. »
Ce sont d’ailleurs les professionnels qui ont tiré la sonnette d’alarme en 2011, et incité Stella Mare à entreprendre un travail de recherche afin d’endiguer la disparition progressive de l’espèce. Aujourd’hui, il est même question, dans les scenarios les moins optimistes, de fermer la pêche pendant trois ans, afin de permettre à la population de se reconstituer.
« Les oursins ont disparu dans d’autres régions de Méditerranée, comme à Malte, une île pas loin d’ici. En Corse, on a la chance d’avoir une ressource encore un peu préservée, mais on n’est pas à l’abri non plus. Notre travail va apporter une lueur d’espoir aux pêcheurs, mais pas seulement. Certes, il y a une valeur économique sur l’oursin, mais également une valeur patrimoniale : on est habitués à faire des oursinades en famille, entre amis… C’est quelque chose que l’on n’a pas envie de perdre. »
Ce sont d’ailleurs les professionnels qui ont tiré la sonnette d’alarme en 2011, et incité Stella Mare à entreprendre un travail de recherche afin d’endiguer la disparition progressive de l’espèce. Aujourd’hui, il est même question, dans les scenarios les moins optimistes, de fermer la pêche pendant trois ans, afin de permettre à la population de se reconstituer.
« Les oursins ont disparu dans d’autres régions de Méditerranée, comme à Malte, une île pas loin d’ici. En Corse, on a la chance d’avoir une ressource encore un peu préservée, mais on n’est pas à l’abri non plus. Notre travail va apporter une lueur d’espoir aux pêcheurs, mais pas seulement. Certes, il y a une valeur économique sur l’oursin, mais également une valeur patrimoniale : on est habitués à faire des oursinades en famille, entre amis… C’est quelque chose que l’on n’a pas envie de perdre. »
Stella Mare, véritable pionnier
Attentive aux manipulations, Sonia Ternengo, la responsable du projet, anticipe déjà la suite. « On pourrait renouveler ces opérations, à partir du moment où on est sûrs que la population a été fragilisée. Il faut juste que le site soit approprié. On discute même avec des collègues ailleurs en Méditerranée. Le procédé a vocation à être partagé, pour aller vers une meilleure gestion de cette ressource. »
Forte de ses recherches, Stella Mare se positionne justement comme un leader à l’échelle internationale. « Beaucoup de laboratoires travaillent sur les oursins, mais sur cette partie de restauration écologique des populations, c’est vrai qu’on est un peu les seuls », conclut fièrement Sonia Terengo.
Forte de ses recherches, Stella Mare se positionne justement comme un leader à l’échelle internationale. « Beaucoup de laboratoires travaillent sur les oursins, mais sur cette partie de restauration écologique des populations, c’est vrai qu’on est un peu les seuls », conclut fièrement Sonia Terengo.