Image d'illustration : Pixabay
Un milliard de m3, c’est le volume d’eau perdu chaque année en France ! En cause : les fuites dans les réseaux de canalisations vétustes qui ont, pour la plupart plus de 50 ans en moyenne, et tardent à être rénovés, sécurisés ou remplacés. Pour cinq litres d’eau - captée et traitée - distribués dans le réseau national, un litre n’arrive jamais jusqu’au robinet du consommateur. Soit un taux de fuite de 19,9%, selon les chiffres de l’Observatoire national des services d’eau et d'assainissement. Si en Corse du Sud, le taux de fuite est un peu moindre, de l’ordre de 18,7 %, il atteint 32,2 % en Haute-Corse en moyenne. Cela signifie que quasiment un tiers des cinq litres d’eau distribués, soit 1,6 litre, se perd dans la nature en Haute-Corse. En tête des communes les plus touchées sur son réseau d’eau potable, Venzolasca perdrait 122,70 m³ par km de réseau et par jour. A peine mieux loties, les communes de Rutali, de Pietra-di-Verde et Brando. Ce problème ancien et récurrent pourrait devenir dramatique dans un contexte de sécheresse à répétition et de restrictions estivales. Le stress hydrique, qui a battu des records cette année, martèle l’urgence de préserver l’eau, mais le travail de renouvellement et de modernisation des canalisations est entravé notamment par une absence de cartographie et une connaissance approximative des endroits où elles passent. Le taux de renouvellement du réseau d’eau potable en France est très bas, de l’ordre de 0,67 % par an, soit un renouvellement tous les 160 ans en moyenne, alors que la durée de vie d’une canalisation est de l’ordre de 80 ans. Il atteint 0,96% sur l’île. Le rendement moyen des réseaux de distribution d’eau potable est évalué à 80,1 % pour l’année 2020 au niveau national, il est de 81,3 % en Corse du Sud et de seulement 67,8 % en Haute-Corse. Des taux insuffisants au regard du rythme de recharge des nappes phréatiques qui est relativement faible.
Un enjeu écologique
Forts de ces données, les Canalisateurs, deuxième syndicat national des réseaux d’eau qui fédère 330 entreprises privées spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable, d’eaux usées, d’irrigation, de gaz et fluides divers, saisit l’occasion d’alerter sur la nécessité de renouveler plus rapidement les réseaux d’eau dans une vaste campagne lancée à l’échelle nationale. « Avec 93 départements sur 96 en alerte sécheresse et soumis à des restrictions d’eau cet été, et la Corse n’a pas été épargnée, l’actualité relance l’urgence de renouveler le patrimoine des canalisations devenu trop vétuste. À l’heure où préserver la ressource en eau est devenu un enjeu écologique crucial, directement lié au changement climatique, un gaspillage d’1 milliard de m3 chaque année n’est plus soutenable ». Ils seront en séminaire en Corse à San Fiurenzu, le 22 septembre, pour informer, expliquent-ils dans un communiqué, que « des solutions existent pour mieux préserver ce patrimoine qui, invisible, n’en ait pas moins précieux et se doit d’être transmis aux générations futures ». Ils prônent une meilleure gestion et connaissance patrimoniale : « C’est une réelle gestion patrimoniale, à commencer par l’inventaire détaillé des réseaux, qui permet, notamment, de cibler les investissements les plus efficaces et rentables. Mais, avec un indice de connaissance et de gestion patrimoniale (ICGP) qui s’élève à 100 points sur 120 pour les réseaux d’eau potable, la connaissance n’est que parcellaire. En Corse, cet indice est de 68,2 points sur 120 pour les réseaux d’assainissement collectif ». Près de 12 623 services d’assainissement collectif ont été mis en place en France, dont 77 en Corse du Sud et 116 en Haute-Corse.
Un enjeu écologique
Forts de ces données, les Canalisateurs, deuxième syndicat national des réseaux d’eau qui fédère 330 entreprises privées spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable, d’eaux usées, d’irrigation, de gaz et fluides divers, saisit l’occasion d’alerter sur la nécessité de renouveler plus rapidement les réseaux d’eau dans une vaste campagne lancée à l’échelle nationale. « Avec 93 départements sur 96 en alerte sécheresse et soumis à des restrictions d’eau cet été, et la Corse n’a pas été épargnée, l’actualité relance l’urgence de renouveler le patrimoine des canalisations devenu trop vétuste. À l’heure où préserver la ressource en eau est devenu un enjeu écologique crucial, directement lié au changement climatique, un gaspillage d’1 milliard de m3 chaque année n’est plus soutenable ». Ils seront en séminaire en Corse à San Fiurenzu, le 22 septembre, pour informer, expliquent-ils dans un communiqué, que « des solutions existent pour mieux préserver ce patrimoine qui, invisible, n’en ait pas moins précieux et se doit d’être transmis aux générations futures ». Ils prônent une meilleure gestion et connaissance patrimoniale : « C’est une réelle gestion patrimoniale, à commencer par l’inventaire détaillé des réseaux, qui permet, notamment, de cibler les investissements les plus efficaces et rentables. Mais, avec un indice de connaissance et de gestion patrimoniale (ICGP) qui s’élève à 100 points sur 120 pour les réseaux d’eau potable, la connaissance n’est que parcellaire. En Corse, cet indice est de 68,2 points sur 120 pour les réseaux d’assainissement collectif ». Près de 12 623 services d’assainissement collectif ont été mis en place en France, dont 77 en Corse du Sud et 116 en Haute-Corse.
Un déficit d’investissement
L’équation posée est, donc, celle d’une dépréciation du patrimoine plus rapide que son renouvellement. « Ces dernières années, bien que la capacité d’autofinancement des collectivités soit restée stable, les investissements se sont, eux, orientés à la baisse, créant une dépréciation du patrimoine plus rapide que son renouvellement. Le déficit d’investissement pour les réseaux d’eau et d’assainissement pour la France entière est estimé à près de 2 milliards € par an. Et, si l’on n’agit pas très rapidement, les travaux de renouvellement coûteront à l’évidence plus cher », affirment les Canalisateurs. Actuellement, chaque kilomètre de canalisation renouvelé nécessite un investissement qui oscille entre 150 000 et 450 000 euros, voire beaucoup plus lorsque l’opération est réalisée en plein centre urbain. Le coût est énorme pour les petites communes rurales insulaires qui ont rarement les moyens d’investir de telles sommes même étalées tous les ans et se contentent souvent de chasser la fuite et de la boucher. Avec des répercutions sur le prix de l’eau qui est déjà estimé au niveau national à 4,30 € le m3 en moyenne sur une base de 120 m3, dont 2,19 € pour l’assainissement et 2,11 € pour l’eau potable. La Corse affiche un prix moyen plus bas : 3,99 € le m3 dont 1,93 € pour l’assainissement et 2,06 € pour l’eau potable. Pour le syndicat, « Il y a urgence à investir pour les territoires en matière de réseaux de manière curative et préventive, pour réduire enfin les fuites, diminuer ainsi les prélèvements sur le milieu aquatique naturel, éviter de gaspiller de l’énergie (pompage de l’eau, traitement pour la rendre potable) et de consommer inutilement des produits pour le traitement. Qui plus est, l’eau destinée à la consommation humaine provient de ressources de plus en plus difficiles à exploiter, parce qu’elles sont plus lointaines, plus polluées ou déjà très sollicitées ».
Une panoplie de solutions
Les entreprises de canalisations avancent toute une panoplie de solutions pour « renforcer la performance et la résilience des réseaux, leur capacité à anticiper et à s’adapter au changement climatique, à limiter les prélèvements sur la ressource, en particulier sur les territoires où elle est soumise à un stress hydrique important », précise le syndicat. Travaux de remplacement des canalisations défaillantes, déploiement de l’interconnexion de l’eau potable pour relier et sécuriser les réseaux de distribution entre les communes, et réduire ainsi les inégalités entre les territoires, nouveaux moyens de stockage de l’eau ou de réutilisation des eaux usées traitées, adaptation et dépollution des réseaux d’eaux pluviales, construction d’adducteur… Le chiffre d’affaires global « eau et assainissement » de ces entreprises totalise 5,1 milliards € en France et près de 40 millions € en Corse. Les Canalisateurs soutiennent aussi des innovations technologiques pour mieux surveiller les réseaux d’eau par un système de canalisations connectées, pour faciliter la détection de fuites et anticiper une détérioration complète. Pour repérer les fuites, d’autres dispositifs sont également déployés, dont la recherche par gaz traceur, par électroacoustique... Mais, « trop de ces travaux, qui permettraient de lutter efficacement contre les fuites, tardent toujours à être réalisés ». Et ce, malgré un « engagement de longue date, pour accompagner la mise en place des inventaires du patrimoine, promouvoir la qualité par le Label Canalisateur et les Chartes qualité de l’Astee et sensibiliser toutes les parties prenantes du secteur de l’eau à cette problématique », déplorent-ils.
Un combat à mener
Leur président, Pierre Rampa, espère que le combat mené par les Canalisateurs pour prioriser les travaux de renouvellement et de sécurisation des réseaux d’eau permettra de relancer le débat. « Nos entreprises, nos métiers ont un rôle de premier plan à jouer pour améliorer leur gestion patrimoniale, assurer un fonctionnement hydraulique optimal, pour maintenir la qualité et pérenniser les infrastructures de canalisations. Espérons qu’à l’épreuve de cette sécheresse historique toutes les solutions, qui concourent à offrir aux citoyens un approvisionnement de qualité en eau, seront enfin durablement déployées sur tous les territoires ! ». C’est aussi le vœu de Paul Mathieu Raffalli, président de l’entreprise Raffalli, représentant local et membre du Conseil d’administration des Canalisateurs : « Nous sommes heureux d’accueillir la rencontre annuelle des 80 délégués des Canalisateurs en Haute Corse, qui, venus de tous les territoires, vont pouvoir échanger sur la problématique de l’eau et les solutions des entreprises de canalisations pour préserver cet or bleu. Les résultats des travaux réalisés pendant la journée du 22 septembre, avec l’association La Fresque du Climat, seront publiés prochainement pour agir efficacement et durablement face au changement climatique ».
N.M.
L’équation posée est, donc, celle d’une dépréciation du patrimoine plus rapide que son renouvellement. « Ces dernières années, bien que la capacité d’autofinancement des collectivités soit restée stable, les investissements se sont, eux, orientés à la baisse, créant une dépréciation du patrimoine plus rapide que son renouvellement. Le déficit d’investissement pour les réseaux d’eau et d’assainissement pour la France entière est estimé à près de 2 milliards € par an. Et, si l’on n’agit pas très rapidement, les travaux de renouvellement coûteront à l’évidence plus cher », affirment les Canalisateurs. Actuellement, chaque kilomètre de canalisation renouvelé nécessite un investissement qui oscille entre 150 000 et 450 000 euros, voire beaucoup plus lorsque l’opération est réalisée en plein centre urbain. Le coût est énorme pour les petites communes rurales insulaires qui ont rarement les moyens d’investir de telles sommes même étalées tous les ans et se contentent souvent de chasser la fuite et de la boucher. Avec des répercutions sur le prix de l’eau qui est déjà estimé au niveau national à 4,30 € le m3 en moyenne sur une base de 120 m3, dont 2,19 € pour l’assainissement et 2,11 € pour l’eau potable. La Corse affiche un prix moyen plus bas : 3,99 € le m3 dont 1,93 € pour l’assainissement et 2,06 € pour l’eau potable. Pour le syndicat, « Il y a urgence à investir pour les territoires en matière de réseaux de manière curative et préventive, pour réduire enfin les fuites, diminuer ainsi les prélèvements sur le milieu aquatique naturel, éviter de gaspiller de l’énergie (pompage de l’eau, traitement pour la rendre potable) et de consommer inutilement des produits pour le traitement. Qui plus est, l’eau destinée à la consommation humaine provient de ressources de plus en plus difficiles à exploiter, parce qu’elles sont plus lointaines, plus polluées ou déjà très sollicitées ».
Une panoplie de solutions
Les entreprises de canalisations avancent toute une panoplie de solutions pour « renforcer la performance et la résilience des réseaux, leur capacité à anticiper et à s’adapter au changement climatique, à limiter les prélèvements sur la ressource, en particulier sur les territoires où elle est soumise à un stress hydrique important », précise le syndicat. Travaux de remplacement des canalisations défaillantes, déploiement de l’interconnexion de l’eau potable pour relier et sécuriser les réseaux de distribution entre les communes, et réduire ainsi les inégalités entre les territoires, nouveaux moyens de stockage de l’eau ou de réutilisation des eaux usées traitées, adaptation et dépollution des réseaux d’eaux pluviales, construction d’adducteur… Le chiffre d’affaires global « eau et assainissement » de ces entreprises totalise 5,1 milliards € en France et près de 40 millions € en Corse. Les Canalisateurs soutiennent aussi des innovations technologiques pour mieux surveiller les réseaux d’eau par un système de canalisations connectées, pour faciliter la détection de fuites et anticiper une détérioration complète. Pour repérer les fuites, d’autres dispositifs sont également déployés, dont la recherche par gaz traceur, par électroacoustique... Mais, « trop de ces travaux, qui permettraient de lutter efficacement contre les fuites, tardent toujours à être réalisés ». Et ce, malgré un « engagement de longue date, pour accompagner la mise en place des inventaires du patrimoine, promouvoir la qualité par le Label Canalisateur et les Chartes qualité de l’Astee et sensibiliser toutes les parties prenantes du secteur de l’eau à cette problématique », déplorent-ils.
Un combat à mener
Leur président, Pierre Rampa, espère que le combat mené par les Canalisateurs pour prioriser les travaux de renouvellement et de sécurisation des réseaux d’eau permettra de relancer le débat. « Nos entreprises, nos métiers ont un rôle de premier plan à jouer pour améliorer leur gestion patrimoniale, assurer un fonctionnement hydraulique optimal, pour maintenir la qualité et pérenniser les infrastructures de canalisations. Espérons qu’à l’épreuve de cette sécheresse historique toutes les solutions, qui concourent à offrir aux citoyens un approvisionnement de qualité en eau, seront enfin durablement déployées sur tous les territoires ! ». C’est aussi le vœu de Paul Mathieu Raffalli, président de l’entreprise Raffalli, représentant local et membre du Conseil d’administration des Canalisateurs : « Nous sommes heureux d’accueillir la rencontre annuelle des 80 délégués des Canalisateurs en Haute Corse, qui, venus de tous les territoires, vont pouvoir échanger sur la problématique de l’eau et les solutions des entreprises de canalisations pour préserver cet or bleu. Les résultats des travaux réalisés pendant la journée du 22 septembre, avec l’association La Fresque du Climat, seront publiés prochainement pour agir efficacement et durablement face au changement climatique ».
N.M.