Tout au long de la journée, différentes activités autour du développement durable ont été proposées aux élèves des classes de CM2 de Sartène et Propriano, accueillis par Jean Pajanacci, président de la communauté de communes du Sartenais-Valinco, et des éléments scientifiques ont été présentée aux enfants comme aux représentants institutionnels.
En présence d’élus insulaires, des partenaires de la Communauté de Communes, de représentants administratifs de l’ensemble des administrations compétentes, le fonctionnement de la station a été passé au crible, et son impact sur l’environnement direct détaillé.
En service depuis deux ans, et installée dans un site sensible (le golfe du Valincu), la station d’épuration de Capu Laurosu a été conçue selon des techniques de pointe ; les eaux usées sont notamment traitées par un nouveau système de membrane. Grâce à ce procédé, initialement destiné à l’eau potable, l’eau rejetée en mer permet non seulement la baignade, mais aussi et surtout le respect vigoureux des écosystèmes marins.
Aujourd’hui, les dernières analyses effectuées sur site montrent que les eaux rejetées sont non seulement deux fois plus pures que ce que les normes européennes imposent, mais elles sont également plus claires que de nombreuses eaux de station d’eau potable.
Jean Pajanacci : "Un engagement réussi"
Une situation dont n'a pas manqué de se féliciter Jean Pajanacci, président de la CCSV, lors de son intervention.
"Si, aujourd’hui, 80% de la population de notre communauté de communes est raccordée à cette structure (et ce nombre va encore augmenter avec le raccordement prochain de Viggianello-village), nous savions que ce projet serait difficile, et nous avons dû relever un véritable défi technique, économique et environnemental.
Un défi technologique, au vu des solutions mises en œuvre sur terre, mais également en mer.
Un défi écologique, pour une parfaite intégration dans un environnement immédiat classé Natura 2000.
Un défi économique enfin, lorsque l’on sait l’effort de financement colossal que cet ouvrage a représenté.
Cet effort était nécessaire, et la structure que nous vous présentons aujourd'hui est un beau projet : complet, innovant, performant, avec, je le disais, une intégration dans le site réussie… mais il apporte surtout, et c'est bien là l'essentiel, une réponse appropriée aux ambitions de développement économique et touristique de notre territoire intercommunal.
Et, dès le début, un choix a été fait, celui de prendre rigoureusement en compte la préservation de notre écosystème, que nous lèguerons aux générations futures. Et c’est aussi pour cela qu’il nous paraissait primordial d’associer à cette journée ces écoliers qui sont parmi nous, ces citoyens de demain, qui sont les garants de l’avenir de notre territoire.
Cette station d’épuration de Capu Laurosu, réalisée selon la technique membranaire, s’inscrit parfaitement dans ces objectifs, et les bilans environnementaux réalisés depuis novembre 2012, qu’ils soient réglementaires ou que nous nous les imposions nous-mêmes, témoignent de résultats d’impact sur le milieu naturel plus que satisfaisants.
Le suivi réglementaire a commencé dès les premiers mois de 2013, et poursuivait deux objectifs : le suivi de l’état du milieu récepteur, notamment la qualité de l’eau de mer et le suivi des éco-cavaliers et éco-récifs, mais aussi un suivi de l’état de l’émissaire en mer.
Les premiers résultats de 2013 étaient déjà rassurants, et indiquaient (je cite) « une très bonne qualité des sédiments, une très bonne qualité des eaux (16 campagnes de prélèvements ont été réalisées) et des récifs artificiels en voie de colonisation ».
Les derniers éléments transmis fin 2014 témoignent d’une qualité des eaux toujours très bonne, d’une colonisation qui se poursuit et d’un nombre d’espèces et d’individus qui a fortement augmenté sur l’ensemble des structures (9 espèces en 2013 contre 32 en 2014).
En plus du suivi obligatoire, notre Communauté de Communes a souhaité réaliser d’autres études en parallèle, pour s’assurer de la préservation de la zone. Des plongées scientifiques ont donc été réalisées en avril 2015 (les photos exposées ont été réalisées lors de ces plongées), et le bilan a conclu que toutes les espèces de faune et de flore présentes sont des espèces ne vivant que dans des eaux de bonne qualité (algues rouges, éponges, étoiles de mer, crustacées, sars…). A contrario, aucune espèce ne vivant de préférence dans des eaux souillées n’a été rencontrée.
Enfin, les dernières analyses effectuées montrent que les eaux rejetées sont non seulement deux fois plus pures que ce que les normes européennes imposent, mais elles sont également plus claires que les eaux de nombreuses stations de pompage d’eau potable (pour exemple, en termes de turbidité, nous sommes aux alentours de 0,12 NFU, sachant que la norme en France pour l'eau potable est une turbidité inférieure à 1 NFU).
Ainsi, par la conception et le fonctionnement de cette station d’épuration, nous avons démontré qu’il est possible de prendre en compte certains impératifs, dans un esprit de développement maîtrisé et durable.
Longtemps, on nous a opposé qu’il était vain de vouloir concilier développement et préservation de notre environnement. Ce qui nous réunit aujourd’hui montre bien qu’il est possible de tenir cet engagement. Que nous pouvons, et nous devons, élever notre niveau d’ambition pour ce territoire tout en visant l’excellence en matière de respect de l’environnement.
Nous voulions agir, et agir en conscience, pour laisser à nos enfants une terre saine, capable de porter de nouveaux développements. C'est aujourd'hui un engagement réussi !