Sur la rive Sud d'Ajaccio, rencontre avec les anges gardiens des plages

Sur la paisible plage du Ruppione à Pietrosella, Hassan, chef de poste, assure la sécurité en compagnie de ses collègues Céline et Christophe. Ce poste existe depuis trois décennies, et Hassan, avec 15 étés d'expérience, cumule un impressionnant total de 27 années en tant que MNS. “Il y a beaucoup de gens du coin qui viennent ici, mais également énormément de gens en vacances, la plupart viennent de Bretagne et de la région parisienne” , s’amuse-t-il. La présence d’un camping juste au-dessus, et de nombreuses villas ou appartements font de cette magnifique plage au sable blanc et à l’eau limpide un lieu où l’on trouve une grande mixité sociale. “Il y a de nombreuses familles parce qu’elle ne tombe pas à pic et que c’est pratique avec les enfants. Mais lorsque le vent souffle, il y a beaucoup de vagues et de courant, et elle devient vite dangereuse”.

La plage du Ruppione est d’ailleurs connue pour être un des meilleurs spots de surf de la région ajaccienne, même si aujourd’hui elle est très calme. “Les surfeurs ne posent aucun problème, même si la mer est forte, ils se gèrent eux- même et se trouvent très rarement en difficulté. Mais si la plupart des gens respectent les interdictions de baignade en cas de grosse mer, parfois il faut insister et être très persuasifs” avoue-t-il.

La plupart des interventions se font sur des personnes qui ont du mal à revenir parce qu’ils se font piéger par le courant et la majorité des sauvetages se font à la palme et à la bouée tube. Pas d’interventions lourdes cette année au Ruppione “seulement une dizaine de secours à personne en difficulté et, comme chaque année, beaucoup de “bobologie”, méduses, vives, coupures” détaille le chef de poste.
 

Un constat quasi similaire quelques kilomètres plus loin 
À quelques kilomètres de là, sur la plage d'Agosta à Albitreccia, Guillaume et son équipe de quatre MNS sont confrontés à une plage réputée pour sa dangerosité. Lors des dernières semaines d'août, ils ont dû faire face à des vagues impressionnantes, certaines atteignant plus de 4 mètres.  “Il y a 2 semaines un couple de cinquantenaires s’est retrouvé emporté par une énorme vague, alors qu’ils étaient sur le sable. Ils n’arrivaient pas à s’en sortir et nous sommes intervenus pour les sauver. Cela aurait pu très mal finir…”. explique Guillaume. Suite à cet antécédent, le poste a décidé d’interdire non seulement la baignade mais également la plage, par sécurité, lors du dernier épisode de mer déchaînée. Une interdiction pas toujours bien comprise, et les maîtres nageurs ont dû être encore plus vigilants. 

Sur la plage de Porticcio, une équipe majoritairement féminine joue le rôle d'anges gardiens de l'été, avec seulement un homme au sein de l'équipe de six. Lisa, adjointe en chef de poste depuis cinq ans, rapporte une saison relativement calme, avec quelques interventions mineures en juillet et un peu plus en août. “ Le mois de juillet a été moins fréquenté avec 2 interventions, et quelques-unes de plus en août. Dans l’ensemble moins de monde sur la plage, exception faite des jours où il y a un bateau de croisière et des passagers qui débarquent en navette ou en bus. Ces jours-là la plage est bondée”, détaille-t-elle.  

De l’avis de tous les anges gardiens, une saison moins chargée, avec peu d’interventions notables. Pourtant, encore trop de gens inconscients, qui ne mesurent pas la force de la mer, et qui pensent qu’être bon nageur est suffisant. “Mais lorsque l’on sort de l’eau, dos aux vagues, on ne voit pas celle qui peut nous entraîner et c’est comme ça que les accidents arrivent”. 

Tous misent sur la prévention, le relationnel et les échanges avec les baigneurs, que ce soit pour la sécurité dans l’eau ou sur le sable “aujourd’hui on voit encore des enfants petits, sans crème et sans chapeau…”. 

Chaque plage a ses spécificités, mais l'expérience des MNS, qui reviennent chaque été, reste un atout précieux pour assurer la sécurité sur les plages d'Ajaccio.