L'Hyalomma marginatum se distingue des autres tiques par sa grande taille et ses pattes rayées (Photo : Wikimédia Commons)
La circulation de cet agent pathogène en Corse était supposée. Elle ne fait cette fois plus de doute. Des tiques infectées par le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo ont été récemment trouvées en Corse par l’équipe de chercheurs de l’Université de Corte dirigée par Alessandra Falchi. L’importance de la découverte est telle que la revue américaine Emerging Infectiouse Diseases, éditée par le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et relayée par le magazine Le Point ce mercredi, en fait d’ailleurs état dans son édition de mai.
Proche d’Ebola, ce virus provoque généralement selon l’Institut Pasteur « des symptômes relativement peu sévères », s’apparentant à ceux de la grippe (fièvre, douleurs musculaires, raideurs, vertiges). Ils peuvent également prendre la forme de nausées, vomissements, maux de gorge, ou de douleurs abdominales. Plus surprenant, « au bout de 2 à 4 jours, des symptômes de dépression ou encore de lassitude peuvent survenir », rapporte par ailleurs la fondation en ajoutant : « Lorsqu’elle évolue défavorablement, la maladie peut entraîner des hémorragies, ainsi qu’une dégradation rapide des fonctions rénales et hépatiques. Sous cette forme grave, la maladie est mortelle dans 5 à 30% des cas, le décès ayant lieu la plupart du temps au cours de la deuxième semaine de la maladie ».
Proche d’Ebola, ce virus provoque généralement selon l’Institut Pasteur « des symptômes relativement peu sévères », s’apparentant à ceux de la grippe (fièvre, douleurs musculaires, raideurs, vertiges). Ils peuvent également prendre la forme de nausées, vomissements, maux de gorge, ou de douleurs abdominales. Plus surprenant, « au bout de 2 à 4 jours, des symptômes de dépression ou encore de lassitude peuvent survenir », rapporte par ailleurs la fondation en ajoutant : « Lorsqu’elle évolue défavorablement, la maladie peut entraîner des hémorragies, ainsi qu’une dégradation rapide des fonctions rénales et hépatiques. Sous cette forme grave, la maladie est mortelle dans 5 à 30% des cas, le décès ayant lieu la plupart du temps au cours de la deuxième semaine de la maladie ».
(Carte relayée par Emerging Infectiouse Diseases et issue des travaux de l'Unité des Virus Emergents, Aix Marseille Université, Marseille, France (P. Kiwan, S. Masse, G. Piorkowski, N. Ayhan, M. Gasparine, R.N. Charrel, X. de Lamballerie, A. Falchi); Université de Corse–Institut National de Santé et de la Recherche Médicale, Corte, France (P. Kiwan, S. Masse, G. Piorkowski, N. Ayhan, M. Gasparine, R.N. Charrel, X. de Lamballerie, A. Falchi); Centre National de Référence des Arbovirus, Marseille, France (N. Ayhan, X. de Lamballerie); Université de Montpellier, Montpellier, France (L. Vial) )
Des tiques infectées découvertes dans deux sites distincts de l’île
Seule l’Hyalomma marginatum, une espèce de tique présente en Corse depuis plusieurs dizaines d’années - probablement importée par les oiseaux migrateurs depuis l’Afrique – peut transmettre ce virus par sa morsure. Cette dernière se plait généralement dans les zones sèches de l’île, et notamment sur le littoral et est reconnaissable à sa grande taille (elle peut atteindre jusqu’à 8mm) et ses pattes bicolores.
Le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo avait été détecté pour la première fois en France fin 2023, dans un élevage bovin des Pyrénées Orientales. En Corse, une première étude menée entre 2016 et 2020 n’avait pas retrouvé de traces de l’agent pathogène. Mais depuis 2022, les chercheurs de l’Université de Corse indiquent avoir continué leur surveillance en prélevant des tiques sur le bétail de deux abattoirs à raison de deux fois par mois. Entre juin 2022 et juillet 2023, ils ont ainsi collecté 5 165 tiques dont 750 Hyalomma marignatum. Plusieurs spécimens de ces dernières découvertes sur des bovins des régions de Porto-Vecchio et Coggia-Casaglione étaient infectées par le virus. « Nos résultats démontrent que la fièvre hémorragique Crimée-Congo est en circulation en Corse parce que nous l’avons détecté sur deux sites distincts de l’île », notent les chercheurs insulaires en posant : « La menace d’une éventuelle expansion et circulation continue du virus en Europe occidentale ne doit pas être ignorée. Les professionnels de santé et les autres groupes à risque d’infection, notamment les chasseurs et les agriculteurs, doivent être informés de la circulation du fièvre hémorragique Crimée-Congo en Corse ». À noter qu'aucun cas humain de la maladie n'a, pour l'heure, jamais été recensé en France.
Seule l’Hyalomma marginatum, une espèce de tique présente en Corse depuis plusieurs dizaines d’années - probablement importée par les oiseaux migrateurs depuis l’Afrique – peut transmettre ce virus par sa morsure. Cette dernière se plait généralement dans les zones sèches de l’île, et notamment sur le littoral et est reconnaissable à sa grande taille (elle peut atteindre jusqu’à 8mm) et ses pattes bicolores.
Le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo avait été détecté pour la première fois en France fin 2023, dans un élevage bovin des Pyrénées Orientales. En Corse, une première étude menée entre 2016 et 2020 n’avait pas retrouvé de traces de l’agent pathogène. Mais depuis 2022, les chercheurs de l’Université de Corse indiquent avoir continué leur surveillance en prélevant des tiques sur le bétail de deux abattoirs à raison de deux fois par mois. Entre juin 2022 et juillet 2023, ils ont ainsi collecté 5 165 tiques dont 750 Hyalomma marignatum. Plusieurs spécimens de ces dernières découvertes sur des bovins des régions de Porto-Vecchio et Coggia-Casaglione étaient infectées par le virus. « Nos résultats démontrent que la fièvre hémorragique Crimée-Congo est en circulation en Corse parce que nous l’avons détecté sur deux sites distincts de l’île », notent les chercheurs insulaires en posant : « La menace d’une éventuelle expansion et circulation continue du virus en Europe occidentale ne doit pas être ignorée. Les professionnels de santé et les autres groupes à risque d’infection, notamment les chasseurs et les agriculteurs, doivent être informés de la circulation du fièvre hémorragique Crimée-Congo en Corse ». À noter qu'aucun cas humain de la maladie n'a, pour l'heure, jamais été recensé en France.
L'ARS apporte des précisions
Dans un communiqué envoyé à la presse ce mercredi soir, l'Agence Régionale de Santé Corse indique que « la présence du virus de la fièvre hémorragique de Crimée –Congo est connue en Corse depuis plusieurs années chez les bovins ». « Ce qui est nouveau, c’est la détection de la maladie chez les tiques, insectes vecteurs et donc rendant la maladie potentiellement transmissible à l’homme », précise-t-elle en ajoutant avoir dès le mois de mars sensibilisé les professionnels de santé et les élus à ce risque de pathologies émergentes par le biais de sa lettre d’information.
« La présence du virus identifiée dans 4 régions dont la Corse a entrainé la saisine de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses) et du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) qui ont rendu leur avis », ajoute-t-elle. Des messages de prévention sont également en cours de finalisation au niveau national à destination du grand public et des groupes à risque.
L'ARS tient également à rappeler les bonnes pratiques générales pour se protéger des tiques :
Lors de vos promenades en forêt, ou dans le maquis, ou lorsque vous passez du temps dans votre jardin :
· portez des chaussures fermées et des vêtements couvrants de couleur claire (afin de mieux repérer les tiques sur la surface du tissu)
· évitez de marcher au milieu des herbes hautes, des buissons et des branches basses et privilégiez les chemins balisés
· inspectez-vous au retour de vos promenades et activités de jardinage
· en cas de piqûre, détachez immédiatement les tiques fixées à l’aide d’un tire-tique ou une pince fine (n’utilisez en aucun cas de l’éther ou tout autre produit) et désinfectez la plaie
· surveillez la zone de piqûre pendant plusieurs jours et consultez votre médecin en cas de symptômes (fièvre, fatigue, rougeur).
· utilisez éventuellement des répulsifs, en privilégiant ceux disposant d’une autorisation de mise sur le marché et en respectant leurs conditions d’emploi.
En complément, une information sera faite aux professionnels de santé lors du lancement de la saison de la surveillance des arboviroses (virus transmis par les piqûres d’insectes) début mai.
« La présence du virus identifiée dans 4 régions dont la Corse a entrainé la saisine de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses) et du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) qui ont rendu leur avis », ajoute-t-elle. Des messages de prévention sont également en cours de finalisation au niveau national à destination du grand public et des groupes à risque.
L'ARS tient également à rappeler les bonnes pratiques générales pour se protéger des tiques :
Lors de vos promenades en forêt, ou dans le maquis, ou lorsque vous passez du temps dans votre jardin :
· portez des chaussures fermées et des vêtements couvrants de couleur claire (afin de mieux repérer les tiques sur la surface du tissu)
· évitez de marcher au milieu des herbes hautes, des buissons et des branches basses et privilégiez les chemins balisés
· inspectez-vous au retour de vos promenades et activités de jardinage
· en cas de piqûre, détachez immédiatement les tiques fixées à l’aide d’un tire-tique ou une pince fine (n’utilisez en aucun cas de l’éther ou tout autre produit) et désinfectez la plaie
· surveillez la zone de piqûre pendant plusieurs jours et consultez votre médecin en cas de symptômes (fièvre, fatigue, rougeur).
· utilisez éventuellement des répulsifs, en privilégiant ceux disposant d’une autorisation de mise sur le marché et en respectant leurs conditions d’emploi.
En complément, une information sera faite aux professionnels de santé lors du lancement de la saison de la surveillance des arboviroses (virus transmis par les piqûres d’insectes) début mai.