Les professionnels du tourisme autour de Didier Leonetti, directeur général de l'agence du tourisme de la Corse (ATC), au palais des gouverneurs à Bastia.
- En quoi a consisté cette opération de promotion de l’automne en Corse ?
- Le principe de cette opération, qui a duré trois jours sur le territoire du pays bastiais, est de faire découvrir l’automne en Corse à un certain nombre de réseaux, d’agences de voyages, de journalistes, de Tours opérators et à une dizaine de professionnels du tourisme d’affaires. Nous voulions leur démontrer qu’en automne, en Corse, il y a des choses à faire. Le temps y est clément. Des professionnels sont ouverts à l’année avec des propositions de séjours, de produits et de tarifs.
- Cette opération est-ce une première pour l’ATC ?
- C’est la première fois que l’ATC organise une opération de ce type-là, mais nous avons, déjà, enclenché un certain nombre d’opérations sur l’automne. Celle-ci était l’une d’elles.
- Combien de professionnels avez-vous invités ?
- Nous avons invité 60 professionnels venant de multi-marchés, plus une quinzaine de journalistes. Nous avons, aussi, organisé une rencontre professionnelle, un workshop au Palais des Gouverneurs à Bastia, entre l’offre corse, représentée par 35 établissements, et les professionnels qui viennent de l’ensemble des marchés européens que nous démarchons depuis des années : la France, la Grande-Bretagne, la Scandinavie, la Belgique, la Suisse, l’Allemagne et l’Italie.
- Quel est le poids de l’automne sur l’ensemble de la saison touristique ?
- C’est un poids qui devient de plus en plus important. Les professionnels s’accordent à dire que le mois de septembre, y compris à partir du 21, jour de l’automne, est un mois important et riche en termes de clientèle. Il commence à rivaliser avec le mois de juillet. Octobre a été, cette année, un bon mois. Nous essayons de conforter ce début de saison et d’aller un peu plus loin jusqu’en décembre. Le 5 décembre, nous réitérons l’opération sur le pays ajaccien avec d’autres professionnels de marchés européens qui vont venir découvrir le Sud de la Corse fin d'automne.
- Que proposez-vous pour contrebalancer l’image de la Corse comme destination estivale liée à la plage et au soleil ?
-Nous leur faisons la démonstration que la Corse est, bien évidemment, ouverte toute l’année, avec un temps clément. Pendant leur séjour, nous leur avons offert un diner en extérieur. Tous ont été surpris de pouvoir diner dehors, un 7 novembre ! Nous leur avons fait découvrir le territoire, notamment à travers le festival de la ruralité à Patrimoniu et la visite du Cap Corse. Puis, le Palais des Gouverneurs à Bastia qui est un élément structurant d’une destination et d’une visite qui peuvent s’organiser autour, aussi bien au niveau du grand public que du tourisme d’affaires. Les professionnels du tourisme d’affaires, qui ont découvert le site, ont déjà imaginé un certain nombre de produits, d’animations et d’évènements qu’ils pourraient créer autour de ce lieu.
- Le manque d’infrastructures hôtelières assez grandes et assez équipées pour accueillir du tourisme d’affaires, notamment des congrès, ne pose-t-il pas problème ?
- Non ! Je ne crois pas ! Evidemment construire d’autres infrastructures capables d’accueillir ce type de tourisme serait parfait pour la destination, mais des lieux sont recherchés par ces professionnels : outre le Palais des Gouverneurs, des couvents, des salles typiques que l’on trouve dans le Cap Corse. Il n’y a pas, en Corse, une offre congrès, plutôt une offre incentive, petit séminaire, destinée à des gens qui cherchent des choses originales pour leurs clients. La Corse s’y prête bien en termes d’environnement et de produits typés.
- Quelles sont les réactions des professionnels de tourisme que vous avez invités ?
- Ils sont surpris par la clémence du temps, mais aussi par l’infrastructure comme celle du Palais des gouverneurs, par les animations comme le festival d’automne de la ruralité et par la production locale, comme les caves vinicoles que nous avons visitées à Patrimoniu. Ils ont beaucoup apprécié de manger dans une cave vinicole. Tous ont des idées de circuits en tête et nous disent qu’il faut, maintenant, faire remonter l’ensemble de l’offre. C’est ce que nous faisons sur le site régional visit-corsica.com où nous regroupons toutes les propositions de produits et de tarifs. A partir de là, ils vont, à leur tour, pouvoir proposer à leurs clients l’ensemble des produits automnales sur la Corse.
- Allez-vous étendre la promotion aux autres hors-saison ?
- Oui ! Nous allons étendre ce type de promotion à l’hiver et au printemps, mais aussi à l’été avec des opérations spécifiques comme « Noël en Corse » ou « Juillet en Corse ». Nous allons lancer l’opération Noël dès cette fin d’année parce qu’il existe une clientèle pour ce type de séjours. Nous voulons habituer la clientèle à penser la Corse hors-saison et, en même temps, envoyer un message à l’offre corse, aux professionnels d’ici pour leur dire que s’ils ont des propositions de produits, nous les mettrons en avant. Nous sommes, également, en train de monter une opération spécifique pour l’été qui regroupe l’ensemble des offres de tous les professionnels de tous les territoires.
- Quel est, selon vous, le principal frein au tourisme hors-saison en Corse ?
- D’abord, les professionnels et les touristes ignorent que la Corse peut être une destination touristique hors-saison. Depuis 30 ans, la vente de la Corse se fait en saison avec la mise en avant des plages et du littoral. Du coup, les réseaux d’agences de voyages, comme le grand public, sont habitués à se dire que la Corse n’est intéressante qu’en été, le reste de l’année, il n’y a pas grand chose à faire. Il est vrai, aussi, que la structuration de l’offre, du territoire et même du transport n’était pas organisée autour des quatre saisons. Le tourisme à l’année ne se décrète pas ! Il ne suffit pas de le dire pour que ça marche ! Il faut construire une offre et faire la démonstration qu’il y a hors-saison, des produits, des prix, des distributions, une promotion…, l’expliquer et rentrer dans le réseau des destinations à l’année.
- Est-ce l’axe majeur de la politique de l’ATC ?
- Oui ! Depuis 4 ans, nous menons en même temps la structuration de l’offre et de l’accés à cette offre. Nous continuons à structurer une offre territoriale, hébergements, activités, également une offre transport sur l’aérien et le maritime tout en créant les conditions d’accès aux produits. Le but est de permettre l’achat de la destination avec les moyens modernes, notamment Internet. Comment en 3 clics pouvoir acheter le produit corse avec son offre hébergement-activités et le transport ? Il faut vraiment développer les trois en même temps. On ne peut pas attendre que le problème du transport soit réglé pour proposer une offre ou attendre que l’offre arrive pour proposer le transport !
- Est-ce cette idée qui sous-tend l’opération d’Air Corsica, cet hiver, vers les villes européennes ?
- Oui ! Absolument ! A partir du moment où l’ATC a mis en œuvre la stratégie, la politique et les actions de promotions et de marketing, des partenaires transporteurs, comme Air Corsica, vont épouser la politique de l’agence et proposer des offres en sièges et en tarifs. Il suffit de mesurer la progression de l’aérien en Corse depuis 3 ans pour voir que ce travail commence à obtenir un certain nombre de résultats.
Propos recueillis par Nicole MARI
- Le principe de cette opération, qui a duré trois jours sur le territoire du pays bastiais, est de faire découvrir l’automne en Corse à un certain nombre de réseaux, d’agences de voyages, de journalistes, de Tours opérators et à une dizaine de professionnels du tourisme d’affaires. Nous voulions leur démontrer qu’en automne, en Corse, il y a des choses à faire. Le temps y est clément. Des professionnels sont ouverts à l’année avec des propositions de séjours, de produits et de tarifs.
- Cette opération est-ce une première pour l’ATC ?
- C’est la première fois que l’ATC organise une opération de ce type-là, mais nous avons, déjà, enclenché un certain nombre d’opérations sur l’automne. Celle-ci était l’une d’elles.
- Combien de professionnels avez-vous invités ?
- Nous avons invité 60 professionnels venant de multi-marchés, plus une quinzaine de journalistes. Nous avons, aussi, organisé une rencontre professionnelle, un workshop au Palais des Gouverneurs à Bastia, entre l’offre corse, représentée par 35 établissements, et les professionnels qui viennent de l’ensemble des marchés européens que nous démarchons depuis des années : la France, la Grande-Bretagne, la Scandinavie, la Belgique, la Suisse, l’Allemagne et l’Italie.
- Quel est le poids de l’automne sur l’ensemble de la saison touristique ?
- C’est un poids qui devient de plus en plus important. Les professionnels s’accordent à dire que le mois de septembre, y compris à partir du 21, jour de l’automne, est un mois important et riche en termes de clientèle. Il commence à rivaliser avec le mois de juillet. Octobre a été, cette année, un bon mois. Nous essayons de conforter ce début de saison et d’aller un peu plus loin jusqu’en décembre. Le 5 décembre, nous réitérons l’opération sur le pays ajaccien avec d’autres professionnels de marchés européens qui vont venir découvrir le Sud de la Corse fin d'automne.
- Que proposez-vous pour contrebalancer l’image de la Corse comme destination estivale liée à la plage et au soleil ?
-Nous leur faisons la démonstration que la Corse est, bien évidemment, ouverte toute l’année, avec un temps clément. Pendant leur séjour, nous leur avons offert un diner en extérieur. Tous ont été surpris de pouvoir diner dehors, un 7 novembre ! Nous leur avons fait découvrir le territoire, notamment à travers le festival de la ruralité à Patrimoniu et la visite du Cap Corse. Puis, le Palais des Gouverneurs à Bastia qui est un élément structurant d’une destination et d’une visite qui peuvent s’organiser autour, aussi bien au niveau du grand public que du tourisme d’affaires. Les professionnels du tourisme d’affaires, qui ont découvert le site, ont déjà imaginé un certain nombre de produits, d’animations et d’évènements qu’ils pourraient créer autour de ce lieu.
- Le manque d’infrastructures hôtelières assez grandes et assez équipées pour accueillir du tourisme d’affaires, notamment des congrès, ne pose-t-il pas problème ?
- Non ! Je ne crois pas ! Evidemment construire d’autres infrastructures capables d’accueillir ce type de tourisme serait parfait pour la destination, mais des lieux sont recherchés par ces professionnels : outre le Palais des Gouverneurs, des couvents, des salles typiques que l’on trouve dans le Cap Corse. Il n’y a pas, en Corse, une offre congrès, plutôt une offre incentive, petit séminaire, destinée à des gens qui cherchent des choses originales pour leurs clients. La Corse s’y prête bien en termes d’environnement et de produits typés.
- Quelles sont les réactions des professionnels de tourisme que vous avez invités ?
- Ils sont surpris par la clémence du temps, mais aussi par l’infrastructure comme celle du Palais des gouverneurs, par les animations comme le festival d’automne de la ruralité et par la production locale, comme les caves vinicoles que nous avons visitées à Patrimoniu. Ils ont beaucoup apprécié de manger dans une cave vinicole. Tous ont des idées de circuits en tête et nous disent qu’il faut, maintenant, faire remonter l’ensemble de l’offre. C’est ce que nous faisons sur le site régional visit-corsica.com où nous regroupons toutes les propositions de produits et de tarifs. A partir de là, ils vont, à leur tour, pouvoir proposer à leurs clients l’ensemble des produits automnales sur la Corse.
- Allez-vous étendre la promotion aux autres hors-saison ?
- Oui ! Nous allons étendre ce type de promotion à l’hiver et au printemps, mais aussi à l’été avec des opérations spécifiques comme « Noël en Corse » ou « Juillet en Corse ». Nous allons lancer l’opération Noël dès cette fin d’année parce qu’il existe une clientèle pour ce type de séjours. Nous voulons habituer la clientèle à penser la Corse hors-saison et, en même temps, envoyer un message à l’offre corse, aux professionnels d’ici pour leur dire que s’ils ont des propositions de produits, nous les mettrons en avant. Nous sommes, également, en train de monter une opération spécifique pour l’été qui regroupe l’ensemble des offres de tous les professionnels de tous les territoires.
- Quel est, selon vous, le principal frein au tourisme hors-saison en Corse ?
- D’abord, les professionnels et les touristes ignorent que la Corse peut être une destination touristique hors-saison. Depuis 30 ans, la vente de la Corse se fait en saison avec la mise en avant des plages et du littoral. Du coup, les réseaux d’agences de voyages, comme le grand public, sont habitués à se dire que la Corse n’est intéressante qu’en été, le reste de l’année, il n’y a pas grand chose à faire. Il est vrai, aussi, que la structuration de l’offre, du territoire et même du transport n’était pas organisée autour des quatre saisons. Le tourisme à l’année ne se décrète pas ! Il ne suffit pas de le dire pour que ça marche ! Il faut construire une offre et faire la démonstration qu’il y a hors-saison, des produits, des prix, des distributions, une promotion…, l’expliquer et rentrer dans le réseau des destinations à l’année.
- Est-ce l’axe majeur de la politique de l’ATC ?
- Oui ! Depuis 4 ans, nous menons en même temps la structuration de l’offre et de l’accés à cette offre. Nous continuons à structurer une offre territoriale, hébergements, activités, également une offre transport sur l’aérien et le maritime tout en créant les conditions d’accès aux produits. Le but est de permettre l’achat de la destination avec les moyens modernes, notamment Internet. Comment en 3 clics pouvoir acheter le produit corse avec son offre hébergement-activités et le transport ? Il faut vraiment développer les trois en même temps. On ne peut pas attendre que le problème du transport soit réglé pour proposer une offre ou attendre que l’offre arrive pour proposer le transport !
- Est-ce cette idée qui sous-tend l’opération d’Air Corsica, cet hiver, vers les villes européennes ?
- Oui ! Absolument ! A partir du moment où l’ATC a mis en œuvre la stratégie, la politique et les actions de promotions et de marketing, des partenaires transporteurs, comme Air Corsica, vont épouser la politique de l’agence et proposer des offres en sièges et en tarifs. Il suffit de mesurer la progression de l’aérien en Corse depuis 3 ans pour voir que ce travail commence à obtenir un certain nombre de résultats.
Propos recueillis par Nicole MARI
Didier Leonetti, directeur général de l'ATC.
Réactions mitigées de deux Tours opérators
Connections, organisme de voyage 100% belge faisant partie des acteurs majeurs dans le secteur du tourisme. Tour opérator, il dispose d’un réseau de 30 agences de voyages.
« C’est la première fois que nous venons en Corse. L’offre touristique automne-hiver, qui nous a été présentée, a, je crois, beaucoup de potentiel. Les Belges souffrent d’un climat assez pluvieux et sont satisfaits lorsqu’ils peuvent faire une petite escapade pas trop loin de chez eux pour trouver un climat plus doux, comme ici en Corse. Ils peuvent aussi profiter de la nature, faire de la randonnée ou du sport qui sont des activités praticables toute l’année. Le transport en soi ne pose pas de problèmes, même s’il n’y a pas de vols directs. Le transfert par Paris est tout à fait acceptable à condition de prévoir un voyage d’une durée minimum de 3 jours et 4 nuits Le petit bémol est que de nombreux établissements sont fermés pendant hors-saison, cela peut être problématique pour des courts séjours comme les week-ends. »
TravelBird, Tour operator italien exclusif sur la Corse.
« Nous croyons que c’est encore difficile pour les Italiens de venir hors-saison en Corse. Nous n’avons qu’une ou deux demandes de ce type par an. Cependant, en venant ici, nous nous sommes rendus compte que nous sommes, début novembre, simplement vêtus d’une chemise et d’une veste. Il y a du soleil et il fait chaud. Nous avons passé des journées incroyables ! Il faudra, certainement, faire du marketing pour promouvoir la destination en automne et en hiver. Les Italiens voyagent le plus souvent pendant les trois mois de juin, juillet et août. Ce ne sera pas facile de faire changer les habitudes et de les faire partir en vacances en décembre en Corse ! Même s’il y a des choses attirantes ici, il y en a aussi de plus attirantes bien d’autres parties du monde. »
Connections, organisme de voyage 100% belge faisant partie des acteurs majeurs dans le secteur du tourisme. Tour opérator, il dispose d’un réseau de 30 agences de voyages.
« C’est la première fois que nous venons en Corse. L’offre touristique automne-hiver, qui nous a été présentée, a, je crois, beaucoup de potentiel. Les Belges souffrent d’un climat assez pluvieux et sont satisfaits lorsqu’ils peuvent faire une petite escapade pas trop loin de chez eux pour trouver un climat plus doux, comme ici en Corse. Ils peuvent aussi profiter de la nature, faire de la randonnée ou du sport qui sont des activités praticables toute l’année. Le transport en soi ne pose pas de problèmes, même s’il n’y a pas de vols directs. Le transfert par Paris est tout à fait acceptable à condition de prévoir un voyage d’une durée minimum de 3 jours et 4 nuits Le petit bémol est que de nombreux établissements sont fermés pendant hors-saison, cela peut être problématique pour des courts séjours comme les week-ends. »
TravelBird, Tour operator italien exclusif sur la Corse.
« Nous croyons que c’est encore difficile pour les Italiens de venir hors-saison en Corse. Nous n’avons qu’une ou deux demandes de ce type par an. Cependant, en venant ici, nous nous sommes rendus compte que nous sommes, début novembre, simplement vêtus d’une chemise et d’une veste. Il y a du soleil et il fait chaud. Nous avons passé des journées incroyables ! Il faudra, certainement, faire du marketing pour promouvoir la destination en automne et en hiver. Les Italiens voyagent le plus souvent pendant les trois mois de juin, juillet et août. Ce ne sera pas facile de faire changer les habitudes et de les faire partir en vacances en décembre en Corse ! Même s’il y a des choses attirantes ici, il y en a aussi de plus attirantes bien d’autres parties du monde. »
Workshop au Palais des gouverneurs à Bastia.