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Trè anni fà, a morte d’Yvan Colonna


La rédaction le Vendredi 21 Mars 2025 à 11:48

Victime de Franck Elong Abé, un Français d'origine camerounaise de 36 ans, radicalisé et passé par l'Afghanistan, Yvan Colonna, 61 ans, a été étranglé le 2 mars 2022, alors qu'il se trouvait dans la salle de sport de la prison d'Arles. Son codétenu avait été condamné à une peine de neuf ans d'emprisonnement, notamment pour "association de malfaiteurs en vue de préparer un acte de terrorisme". Le 21 mars, Yvan Colonna,détenu à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac, décédait à Marseille, des suites de son agression. Ce décès stupéfiait la Corse, déclenchant manifestations et violences à travers toute l'île.
Trois ans après, en Corse, personne n'a oublié.



Trè anni fà, a morte d’Yvan Colonna
« J’ai agi seul… Ce n’était pas réfléchi », avait déclaré aux enquêteurs, Franck Elong Abe, le codétenu agresseur d'Yvan Colonna, le 2 mars 2022. Près de deux ans plus tard, le 14 février 2024, il avait adressé un courrier au magistrat instructeur en charge de l’enquête pour revenir sur ses déclarations,
Son auteur, qui évoquait « un acte commandité »,  avait dit « avoir été victime de manipulations » et soutenait avoir agi contre la promesse « d’une grosse somme d’argent ». En l’espèce : « 100 000 € par année de prison. »


Yvan Colonna, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, avait été violemment agressé dans la salle de sports de la prison d’Arles par cet homme radicalisé condamné notamment dans un dossier terroriste. Il était mort un mois plus tard.
 
Au moment des faits, Franck Elong Abé était classé détenu particulièrement signalé (DPS) depuis novembre 2015 en raison de sa « grande dangerosité », de « son instabilité » et de « la persistance de son comportement violent », selon des documents d’enquête. Il purgeait alors plusieurs peines, dont une de neuf ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs terroriste, et était libérable en décembre 2023.


Dans ce dossier douloureux, dont les plaies ne se refermeront jamais, en 2023, le tribunal administratif de Marseille avait condamné l'État à verser 75 000 euros à la famille d'Yvan Colonna pour des manquements dans sa surveillance, soulignant la responsabilité de l'administration pénitentiaire dans sa mort.


Quant à Franck Elong Abé, malgré sa volonté affirmée de vouloir tout dire après son revirement, on ne l'a jamais plus entendu. Et il ne semble pas que l'enquête des services du ministère de l'Intérieur qui devait être déclenchée à la suite des déclarations, tonitruantes, et des sous-entendus de Elong-Abé, a avancé…

Mais, ce 21 mars 2025, trois ans après son assassinat, la Corse réclame toujours "Ghjustizia è verità !" pour Yvan Colonna.