Le président de l’Exécutif corse, Gilles Simeoni, les représentants du Conservatoire du littoral et les agents de la Collectivité de Corse sur un site d'étude d'u Ghjattu Volpe dans le massif de l'Agriate. Photo CNI.
Si depuis une étude génétique parue en mars dernier, il n’y a plus aucun doute sur le caractère endémique du Ghjattu Volpe, ce chat-renard – dit aussi chat forestier - connu de longue date des bergers corses, il reste encore beaucoup à apprendre sur cette espèce spécifique qui vit à l’état sauvage dans l’île. Des études menées pendant des années à Ascu, Tartagine et Bavellu ont permis d’identifier une vingtaine d’individus. Depuis février 2023, le programme de reconnaissance de l’espèce, porté par l’Office français de la biodiversité (OFB) en partenariat avec la Collectivité de Corse (CdC) pour le soutien opérationnel, l’Office de l’Environnement pour le soutien financier, l’Office national des Forêts et la DREAL, a posé des dispositifs sur trois sites du massif de l’Agriate. Lors de la journée de vendredi consacrée à la protection des sites naturels sensibles de Saleccia et de l’Agriate, le président de l’Exécutif corse, Gilles Simeoni, les représentants du Conservatoire du littoral et les agents territoriaux se sont rendus sur place pour confirmer leur plein engagement dans ce protocole et dans la mise en place de mesures de conservation de l’espèce. Comme l’explique sur site et en vidéo Paul-Vincent Ferrandi, adjoint au chef de service des espaces littoraux et terrestres à la Collectivité de Corse :
« On peut imaginer qu’il y a d’autres chats forestiers qui occupent le territoire de l’Agriate »
Un pelage particulier
« U Ghjattu Volpe n’est pas le chat forestier d’Europe. L’hypothèse serait qu’il aurait pris la même route que le mouflon, il y a 6000 ans, et qu’il serait venu d’Asie avec l’homme. C’est une hypothèse qui reste à confirmer. Son génome a des similitudes avec celui du chat d’Afrique », ajoute Paul-Vincent Ferrandi. Des dizaines de pièges à poils associés à des pièges photographiques ont révélé un phénotype - caractéristiques du pelage - particulier et homogène, notamment des taches noires à l’arrière des pattes, des anneaux noirs sur une queue au bout également noir et une robe tigrée ou marbrée. Le nom de chat-renard lui a été donné en raison de la longueur de son corps et de sa queue. Sa tête est plus grosse que celle d’un chat domestique. L’objectif du dispositif de l’Agriate est de mieux connaître la densité de la population, sa variation sur le territoire et dans le temps, son habitat, son régime alimentaire, mais aussi le risque d’hybridation avec le chat domestique ensauvagé avec lequel il a pu être confondu un moment. « A Ascu, parmi les premiers individus que nous avons équipés de GPS, il y avait en fait des chats sauvages, c’est-à-dire des chats domestiques redevenus sauvages peut-être sur une génération ou deux. Ils se trouvaient systématiquement à des distances très rapprochées des axes routiers. A l’inverse, le territoire du Ghjattu Volpe n’est pas limité à une distance proche d’un axe routier. Le mâle occupe un territoire qui s’étend sur 5000 à 6000 hectares et la femelle sur 500 à 600 hectares ».
« U Ghjattu Volpe n’est pas le chat forestier d’Europe. L’hypothèse serait qu’il aurait pris la même route que le mouflon, il y a 6000 ans, et qu’il serait venu d’Asie avec l’homme. C’est une hypothèse qui reste à confirmer. Son génome a des similitudes avec celui du chat d’Afrique », ajoute Paul-Vincent Ferrandi. Des dizaines de pièges à poils associés à des pièges photographiques ont révélé un phénotype - caractéristiques du pelage - particulier et homogène, notamment des taches noires à l’arrière des pattes, des anneaux noirs sur une queue au bout également noir et une robe tigrée ou marbrée. Le nom de chat-renard lui a été donné en raison de la longueur de son corps et de sa queue. Sa tête est plus grosse que celle d’un chat domestique. L’objectif du dispositif de l’Agriate est de mieux connaître la densité de la population, sa variation sur le territoire et dans le temps, son habitat, son régime alimentaire, mais aussi le risque d’hybridation avec le chat domestique ensauvagé avec lequel il a pu être confondu un moment. « A Ascu, parmi les premiers individus que nous avons équipés de GPS, il y avait en fait des chats sauvages, c’est-à-dire des chats domestiques redevenus sauvages peut-être sur une génération ou deux. Ils se trouvaient systématiquement à des distances très rapprochées des axes routiers. A l’inverse, le territoire du Ghjattu Volpe n’est pas limité à une distance proche d’un axe routier. Le mâle occupe un territoire qui s’étend sur 5000 à 6000 hectares et la femelle sur 500 à 600 hectares ».
Une carte à peaufiner
Pour l’instant, aucune étude ne couvre l’ensemble de l’île : « Il y a quelques points caractéristiques : Ascu, Moltifau, Bavellu et aujourd’hui l’Agriate. On essaye de voir dans quel habitat il peut s’installer. On commence à savoir ce que l’on recherche : un rocher, un arbre, un cours d’eau, un point d’eau. Mais on ne sait pas exactement comment il se déplace. Peut-être qu’ici, il trouve tout sur place et n’a pas besoin de se déplacer davantage. Son régime alimentaire sera étudié par la suite, mais on sait déjà qu’il se nourrit de mammifères, de rongeurs, de batraciens », indique Paul-Vincent Ferrandi. « A Ascu, les pièges photos mis sur une année ont révélé des tanières et une femelle avec une portée. Mais depuis, on n’a plus réussi à l’observer. Sur les autres sites, on n’a pas eu de confirmation de naissance ». Les derniers prélèvements effectués en février sur les individus permettront peut-être de lever le voile. « Nous verrons au bout d’un an à quoi ressemble la carte de l’Agriate. La finalité est de connaître l’espèce comme une espèce endémique et de trouver son origine ». Paul-Vincent Ferrandi se réjouit du travail déjà accompli : « Le résultat est satisfaisant aujourd’hui et la mobilisation de l’équipe fait de nous un partenaire de l’OFB pour le territoire de l’Agriate ». Un partenariat programmé sur trois ans.
N.M.
Pour l’instant, aucune étude ne couvre l’ensemble de l’île : « Il y a quelques points caractéristiques : Ascu, Moltifau, Bavellu et aujourd’hui l’Agriate. On essaye de voir dans quel habitat il peut s’installer. On commence à savoir ce que l’on recherche : un rocher, un arbre, un cours d’eau, un point d’eau. Mais on ne sait pas exactement comment il se déplace. Peut-être qu’ici, il trouve tout sur place et n’a pas besoin de se déplacer davantage. Son régime alimentaire sera étudié par la suite, mais on sait déjà qu’il se nourrit de mammifères, de rongeurs, de batraciens », indique Paul-Vincent Ferrandi. « A Ascu, les pièges photos mis sur une année ont révélé des tanières et une femelle avec une portée. Mais depuis, on n’a plus réussi à l’observer. Sur les autres sites, on n’a pas eu de confirmation de naissance ». Les derniers prélèvements effectués en février sur les individus permettront peut-être de lever le voile. « Nous verrons au bout d’un an à quoi ressemble la carte de l’Agriate. La finalité est de connaître l’espèce comme une espèce endémique et de trouver son origine ». Paul-Vincent Ferrandi se réjouit du travail déjà accompli : « Le résultat est satisfaisant aujourd’hui et la mobilisation de l’équipe fait de nous un partenaire de l’OFB pour le territoire de l’Agriate ». Un partenariat programmé sur trois ans.
N.M.