Il y a cinq ans, à quelques pas du lieu où, un soir noir de février 1998, le préfet Claude Erignac perdit la vie, assassiné de trois balles dans la nuque et dans la tête, un olivier était planté. Depuis, malgré les conditions peu favorables et le courant d’air glacial qui court en permanence dans l’avenue Colonel Colonna d’Ornano, ses branches ont peu à peu pris de l’envergure. Comme autant de symboles de la paix tant attendue. Cette paix que de nombreuses voix réclament en Corse depuis des décennies. Cette paix qui est revenue pas moins de 14 fois dans le discours du Ministre de l’Intérieur des Outre-Mer ce lundi matin.
Comme il l’avait annoncé il y a quelques jours, Gérald Darmanin était en effet à Ajaccio « à la demande d’Emmanuel Macron », afin de présider la commémoration du 25ème anniversaire de l’assassinat du préfet Erignac. Cela faisait cinq ans qu’aucun membre du Gouvernement n’avait fait le déplacement pour cette cérémonie.
Face à la portée de ce discours que beaucoup attendaient comme un geste fort de l’État pour enfin tourner la page d'un chapitre noir de l’histoire, de nombreux élus avaient fait le déplacement. Gilles Simeoni et quelques visages de son conseil exécutif. La présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis. Les députés Laurent Marcangeli, Jean-Félix Acquaviva et Paul-André Colombani, et le sénateur Jean-Jacques Panunzi. Mais aussi les anciens ministres Émile Zuccarelli et José Rossi, des élus et anciens élus de droite et de gauche, et de nombreux maires, dont pour la première fois Antoine Versini, le maire de Cristinacce et frère de José Versini, l’un des membres du « commando Erignac », condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour complicité dans l’assassinat du préfet. Comme un pas de plus vers la paix. Quelques mètres plus haut, la silhouette de l’évêque, Monseigneur Bustillo, se détache près de celle de Jean-Claude Grimaldi, qui fût le chauffeur du préfet et qui est présent chaque année pour honorer celui avec qui il a eu plaisir à sillonner les routes de l’île. Une petite centaine d’anonymes a également répondu à l’appel lancé par le préfet de Corse Amaury de Saint-Quentin et s’avance timidement vers la tribune alors que le Ministre de l’Intérieur arrive avec une vingtaine de minutes de retard sur l’agenda. Les seuls grands absents de la cérémonie restent les indépendantistes. Comme chaque année, du côté de Core in Fronte comme de Corsica Libera, on a préféré décliner l’invitation. Preuve que les plaies sont encore trop à vif.
Tandis que Gérald Darmanin s’avance vers le pupitre, les mots que le Président Macron avait prononcé au même endroit en 2018 reviennent en mémoire. « Ce qui s'est passé ici, le 6 février 1998 ne se justifie pas, ne se plaide pas, ne s'explique pas, ce fut un assassinat, un attentat, rien de plus haut, ni de plus noble, on a tué un homme parce qu'il était un serviteur de la République, on a arraché un époux et un père à une femme et à deux enfants, deux infamies qui à jamais déshonorent leurs auteurs ». Sur un ton grave et sans ambiguïté, s’en était suivi un discours ferme et sans concession.
Cinq ans plus tard, Gérald Darmanin prône pour sa part une ouverture vers l’avenir et vient affirmer que le Gouvernement est prêt à tendre la main à la Corse. L’heure est venue de tourner la page, affirme-t-il, et surtout de « construire durablement la paix ». Citant l’évangéliste Matthieu, il lance : « Heureux les artisans de paix. Oui, être artisan de paix, c’est une cause qui mérite qu’on y consacre sa vie, qu’on s’y attelle patiemment, avec humilité, sans jamais se lasser et par-delà tout ce qui nous divise et qui nous est rappelé chaque jour ». Le regard droit et le visage fermé, Gilles Simeoni écoute sans ciller. Le président de l’Exécutif refusera de livrer son sentiment à chaud.
Alors que la cérémonie s’achève, le Ministre de l’Intérieur remonte le cours Napoléon afin de se rendre à la préfecture pour un déjeuner auquel il a convié une vingtaine de maires de l’île. Derrière lui, sur la placette qui porte le nom du préfet Erignac, resteront quatre gerbes déposées au pied de cet olivier, qui s’est durablement installé.
Comme il l’avait annoncé il y a quelques jours, Gérald Darmanin était en effet à Ajaccio « à la demande d’Emmanuel Macron », afin de présider la commémoration du 25ème anniversaire de l’assassinat du préfet Erignac. Cela faisait cinq ans qu’aucun membre du Gouvernement n’avait fait le déplacement pour cette cérémonie.
Face à la portée de ce discours que beaucoup attendaient comme un geste fort de l’État pour enfin tourner la page d'un chapitre noir de l’histoire, de nombreux élus avaient fait le déplacement. Gilles Simeoni et quelques visages de son conseil exécutif. La présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis. Les députés Laurent Marcangeli, Jean-Félix Acquaviva et Paul-André Colombani, et le sénateur Jean-Jacques Panunzi. Mais aussi les anciens ministres Émile Zuccarelli et José Rossi, des élus et anciens élus de droite et de gauche, et de nombreux maires, dont pour la première fois Antoine Versini, le maire de Cristinacce et frère de José Versini, l’un des membres du « commando Erignac », condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour complicité dans l’assassinat du préfet. Comme un pas de plus vers la paix. Quelques mètres plus haut, la silhouette de l’évêque, Monseigneur Bustillo, se détache près de celle de Jean-Claude Grimaldi, qui fût le chauffeur du préfet et qui est présent chaque année pour honorer celui avec qui il a eu plaisir à sillonner les routes de l’île. Une petite centaine d’anonymes a également répondu à l’appel lancé par le préfet de Corse Amaury de Saint-Quentin et s’avance timidement vers la tribune alors que le Ministre de l’Intérieur arrive avec une vingtaine de minutes de retard sur l’agenda. Les seuls grands absents de la cérémonie restent les indépendantistes. Comme chaque année, du côté de Core in Fronte comme de Corsica Libera, on a préféré décliner l’invitation. Preuve que les plaies sont encore trop à vif.
Tandis que Gérald Darmanin s’avance vers le pupitre, les mots que le Président Macron avait prononcé au même endroit en 2018 reviennent en mémoire. « Ce qui s'est passé ici, le 6 février 1998 ne se justifie pas, ne se plaide pas, ne s'explique pas, ce fut un assassinat, un attentat, rien de plus haut, ni de plus noble, on a tué un homme parce qu'il était un serviteur de la République, on a arraché un époux et un père à une femme et à deux enfants, deux infamies qui à jamais déshonorent leurs auteurs ». Sur un ton grave et sans ambiguïté, s’en était suivi un discours ferme et sans concession.
Cinq ans plus tard, Gérald Darmanin prône pour sa part une ouverture vers l’avenir et vient affirmer que le Gouvernement est prêt à tendre la main à la Corse. L’heure est venue de tourner la page, affirme-t-il, et surtout de « construire durablement la paix ». Citant l’évangéliste Matthieu, il lance : « Heureux les artisans de paix. Oui, être artisan de paix, c’est une cause qui mérite qu’on y consacre sa vie, qu’on s’y attelle patiemment, avec humilité, sans jamais se lasser et par-delà tout ce qui nous divise et qui nous est rappelé chaque jour ». Le regard droit et le visage fermé, Gilles Simeoni écoute sans ciller. Le président de l’Exécutif refusera de livrer son sentiment à chaud.
Alors que la cérémonie s’achève, le Ministre de l’Intérieur remonte le cours Napoléon afin de se rendre à la préfecture pour un déjeuner auquel il a convié une vingtaine de maires de l’île. Derrière lui, sur la placette qui porte le nom du préfet Erignac, resteront quatre gerbes déposées au pied de cet olivier, qui s’est durablement installé.